30 juillet 2009
République du Tchad Unité - Travail - Progrès
Assemblée Nationale
Le Député Ngarlejy Yorongar
Communiqué de presse : Bilan de santé
Après deux mois, jour pour jour, je viens de faire le bilan de ma santé avec mon médecin ce matin. En accord avec celui-ci, je décide rentrer au Tchad où je dois poursuivre les soins pour une durée de plus ou moins de six mois avant de revenir pour le contrôle si tout se passe bien.
Ceci dit, je rappelle que lors de mon dernier séjour en France en 2008 pour me faire soigner, les échographies et l’Imagerie par Résonnance magnétique (IRM) ont découvert de plaques de sang dans mes artères et les veines.. C’est ainsi que rendez-vous est pris avec mon médecin traitant du Centre Primo Lévi spécialisé en soins et soutien aux personnes victimes de la torture et des violences politiques pour le contrôle au début du mois de mars 2009.
Pour ce faire, le 26 février 2009, j’ai demandé un visa d’entrée en France en vue du contrôle ordonné par mon médecin. Mais, comme son prédécesseur, l’Ambassadeur de France me refuse le visa sous prétexte que je suis un malade imaginaire. Pour lui, je vais en France pour la promotion de mon nouveau livre dans lequel Jeune Afrique n° 2459 du 24 février au 1er mars 2008 a rapporté qu’il a mis gravement en cause le dispositif militaire français «Epervier» dans les enlèvements, le 3 février 2008, des trois (3) opposants de l’opposition démocratique à savoir :
- Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh, Secrétaire général du Parti pour la Liberté et la Démocratie (PLD),
- M. Lol Mahamat Choua, Président du Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP),
- et moi-même, Coordinateur Exécutif Fédéral de Fédération, Action pour la République (FAR/PARTI FEDERATION).
Ces, propos ont, par ailleurs, été confirmés, selon Le Canard Enchaîné du 4 mars 2009, par le Président Nicolas Sarkozy.
En dépit de mon dossier d’évacuation complet, l’Ambassadeur de France, M. Bruno Foucher, me refuse le visa tout en gardant, par devers lui, mon passeport diplomatique, jusqu’au jour où j’ai sombré dans le coma pour me proposer les soins à l’hôpital du dispositif militaire français Epervier sur place à N’Djaména, ceci, aux fins de se laver sa conscience du crime de non-assistance à personne en danger. En effet, dès mon admission à la Clinique privée, Le Sao, où je suis resté 45 jours, le Directeur général du protocole d’Etat au Ministère tchadien des Relations Extérieures et de l’Intégration Africaine a tenu régulièrement l’Ambassadeur informé de mon état de santé critique pour lui permettre de faire diligence à ma demande de visa. Mais rien n’y fait.
Aussitôt, mon admission à cette clinique, mes médecins traitants, à savoir : Dr Jacques Nanadoumngar, Dr Lazare Béral (unique neurologue du Tchad) et Djimé Hybi Langtar ont décidé de m’évacuer sur Paris où je me suis toujours fait soigner. Mais l’Ambassadeur est resté de marbre. Ainsi, à défaut de visa pour Paris, j’ai décidé de prendre, le 14 mai 2009, le vol d’Ethiopian Airlines pour Bruxelles. Mais, il m’a été opposé, sans raison, un refus catégorique par le responsable de cette compagnie d’embarquer pour défaut de visa alors que je lui ai fait valoir les dispositions de l’article 3 de la convention signée entre le Tchad et le BENELUX (Belgique, Luxembourg et Nederland) qui dispense les Tchadiens détenteurs de passeport diplomatique de visa d’entrée dans cet espace européen à partir de n’importe quel pays y compris le Tchad et l’Ethiopie. «Les ressortissants de la République du Tchad porteurs de passeports diplomatiques valables, dispose cet article, peuvent, quel que soit le lieu de départ et en vue d’un séjour de trois mois maximum, entrer sans visa dans le territoire de du Benelux. La seule possession de ce passeport suffit également à la sortie de ce territoire». Ce dernier est également resté ferme sur sa décision sans prendre la peine de lire cette convention qui, du reste, est validée par l’accord de Schengen (cf. annexe 1 de l’accord de Schengen).
En dépit de cette preuve matérielle et du spécimen joints à l’accord de Schengen présentés au responsable de cette compagnie, celui-ci maintien fermement son refus.C’est ainsi que désespéré, j’ai décidé, le 24 mai 2009, de me rendre à Douala où je suis arrivé le 24 mai 2009. Consulté, le 25 mai 2009, le Dr Denis Bouallo a, compte tenu de la gravité de ma maladie, décidé de m’évacuer d’urgence le même jour, à Bruxelles où je suis arrivé le 26 mai 2009. Je rappelle que M. Laoubara Mayoroum Yohoudoukom Miayan, un diplomate de carrière, forcé à l’exile dans cette ville, a de nouveau pris un rendez-vous à la Clinique Saint-Jean à Bruxelles. Ce dernier a adressé, très tôt le matin du 25 mai 2009, copie de ce rendez-vous au Dr Denis. Ne voulant pas perdre une minute, Dr Denis Bouallo a pris sa décision de m’évacuer au vu
- du rendez-vous fixé début mars 2009 par mon médecin du Centre Primo Lévi à Paris spécialisé en soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de violences politiques,
- du rapport du Dr Jacques Nanadoumngar et des trois certificats médicaux d’évacuation sanitaire dans le Servie neurologique du Professeur Bourgeois à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris dressés respectivement par mes trois médecins du Tchad,
- de l’avis favorable émis dans le procès-verbal établi par le conseil Médical, habileté à statuer sur toutes les évacuations sanitaires au Tchad à l’exception des cas des proches d’Idriss Déby,
- et surtout du rendez-vous pris au vu de mon dossier médical à la Clinique Saint-Jean à Bruxelles par M. Laoubara Mayoroum Yohoudoukom Miayan.
Une fois à Bruxelles, à la demande de mon médecin de la Clinique Saint Jean m’a, pour gagner du temps compte tenu de l’urgence, délivré une ordonnance pour me permettre de faire l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) à la Clinique Sainte Elisabeth. Cette IRM a mis en évidence une thrombose (caillot de sang) dans le cerveau, thrombose, à n’en pas douter, consécutive aux tortures que j’ai subies et les coups de cross et de bâton j’ai reçus à la tête lors de mes quatorze (14) enlèvements instruits personnellement par Idriss Déby lui-même, notamment :
- le 4 juillet 1996 à Bébédjia par Joseph Madjimbang, son conseiller spécial et son homme de main Jacob Ngarboudjim, sous-préfet de Bébédjia,
- le 28 mai 2001 par la garde présidentielle dirigée par un parent à Idris Déby, le colonel Erdoubou,
- le 30 mai 2001 par Idriss Déby en personne,
- le 3 février 2008 par la garde présidentielle etc.
De même, à la demande de mon médecin de la Clinique Saint Jean, les examens gastro-entérologiques (échographies des intestins et du colon) faites dans un Cabinet privé ont mis en lumière des plaques noires. Est-ce la preuve de l’empoisonnement dans la prison privée d’Idriss Déby que je redoutais lorsque j’ai échappé à la mort dans la nuit du 20 au 21 février 2008 au cimetière de Ngonbah. Cette prison se trouve dans un camp militaire pour sa protection situé près de son jardin à Farcha.
Aussi, les examens faits à la Clinique Saint Jean ont mis en lumière les conséquences fâcheuses sur mon organisme à cause de mon immobilisation par une grosse chaîne durant ma captivité du 3 au 21 février 2008.
Faut-il rappeler, pour mémoire, que ma tension artérielle ne dépassait guère 12,5 au bras gauche et 13,5 au bras droit jusqu’à ces dates fatidiques des 27 et 29 mars 2009 et 12 avril 2009, dates auxquelles j’ai eu trois (3) accidents vasculaires cérébraux (AVC) graves. A l’exception de ma tension artérielle de ces jours et les trois AVC qui voient ma tension artérielle remonter à 16,11 et 17,11, on peut vérifier l’exactitude de ces informations auprès:
- de l’Hôpital Cauchin à Paris,
- du Professeur Bourgeois à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris,
- du Dr Mireille Joussemet du Centre Primo Lévi spécialisé en soins et soutien aux victimes de la torture et de la violence politique à Paris,
- du Dr M-L Sari-Leret (cabinet privé) à Paris et
- de mes médecins tchadiens à savoir Dr Nanadoumngar, Dr Hybi Langtar, Dr Lazare Béral, Dr Ngombaye Djaïbé, Dr Noel Djémadji Oudjiel,
- de la Clinique Saint Jean qui centralise tous les résultats dont holter etc.
De tout ce qui précède, j’ai retrouvé, quelques jours seulement après, ma tension artérielle habituelle. Par conséquent, je n’ai jamais eu de ma vie des problèmes de tension artérielle. Ni les membres de ma famille. Les échographies de cœur n’ont rien décelé ce qui prouve de les caillots de sang sont dus aux traumatismes subis.
Outre les trois derniers certificats médicaux d’évacuation sanitaire sur la France délivrés par mes trois (3) médecins traitants à N’Djaména cités ci-dessus, il y a lieu de rappeler, ci-dessous, les certificats médicaux faisant la preuve de ces tortures et bastonnades subies :
- le certificat médical de constat des traces des tortures délivré conjointement à N’Djaména le 12 octobre 1996 par trois médecins requis par l’Amnesty International à savoir Dr Djimé Hybi Langtar, Dr Jean-Pierre Jean-Baptiste et Dr Ngariéra Rimadjita (cf. rapport de l’Amnesty International), produit, en 1997, un rapport y relatif[1], certificat médical établi à N’Djaména à la suite des tortures subies et bastonnades reçues sur instructions d’Idriss Déby à Bébédjia;
- le certificat médical d’évacuation sanitaire à Paris délivré le 8 février 2001 par Dr Ngombaye Djaïbé à la suite de la paralysie de mes jambes occasionnée par des tortures et bastonnades subies,
- le certificat de rééducation fonctionnelle délivré le 31 mai 2001 par la kinésithérapeute, Mme Delphine Taram Ndoubanadji, qui m’a soigné, certificat médical établi à N’Djaména à la suite de la paralysie de mes jambes provoquée par les tortures et bastonnades subies à Bébédjia;
- le certificat médical de constat des traces des coups et blessures délivré le 2 juin 2001 par Dr Noël Djémadji Oudjiel, certificat médical établi à N’Djaména après la paralysie de mes jambes à la suite des tortures et bastonnades subies;
5. le certificat médical de constat des traces de coups et blessures délivré le 25 juin 2001 par Dr M.-L Sari-Leret, certificat médical établi à Paris après les tortures subies et bastonnades reçues des mains propres d’Idriss Déby, dans la nuit du 30 au 31 mai 2001;
6. le certificat médical de constat des traces de tortures délivré le 27 juin 2001 par Dr Fabrice Giraux du Centre Primo Lévi, certificat médical établi à Paris après les tortures subies et les bastonnades reçues des mains propres d’Idriss Déby, dans la nuit du 30 au 31 mai 2001.Tous les documents relatifs à mon bilan de santé sont disponibles. Toutefois, tous ceux qui, comme les Ministres Vidal Kamougué; Jean Alingué; Jacques Courbin et Jean-Pierre Berçot…, anciens Ambassadeurs de France au Tchad; Maîtres Jacques Vergès, Dior Diagne et Luc Brossollet, avocats d’Idriss Déby dans l’affaire de François-Xavier Verschave et son Editeur, Laurent Beccaria ainsi que les sites, journaux et radios de mauvaise foi, qui ont dit devant témoins, écrit dans un livre, diffusé ou publié dans un canard que je suis un malade imaginaire doivent faire les preuves de leurs allégations le moment venu (à suivre).
Bruxelles, le 23 juillet 2009
[1] Rapport d’Amnesty International 997, Editions francophones, pages 338-341.