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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 11:49
8 juin 2009 
Alifa Moussa

 
Il nous a été donné de lire ces derniers temps des insanités, des propos abjectes, racistes et littéralement antisémites à travers le site Internet tchadvision.com, pour ne pas le nommer. Dans son « éditorial » intitulé « géopolitique : Idriss Deby pion d’Israël contre le Soudan » il accuse l’Etat d’Israël de vouloir -par l’intermédiaire du Président Français Nicolas Sarkozy et de son Ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner- déstabiliser le soudan et anéantir ce que les proches de l’opposition armée qualifient unanimement de « résistance tchadienne ». Rappelons que tchadvision est l’organe politique de l’UFDD du « Général » Mahamat Nouri que le soudan considère comme un allié privilégié dans sa guerre, par procuration, contre l’actuel régime de N’djamena qui n’a cessé de qualifier l’opposition armée comme une horde islamiste agissant pour l’intérêt des réseaux djihadistes qui cherche désespérément à établir un système de gouvernance inspirée de l’islam orthodoxe. Cette hypothèse est-elle crédible ? Nul ne sait les raisons profondes de mariage entre le soudan et ses alliés tchadiens de l’opposition armée. Apparemment, dans cette alliance le soudan pense pouvoir parer à l’attaque des rebelles du Darfour. Mais passons.        
 
L’auteur de cet article s’en prend notamment à Monsieur Nicolas SARKOZY et Monsieur Bernard Kouchner et les accuse de soutenir Idriss Deby dans sa guerre annoncée contre le Soudan. L’article indique que Sarkozy et Kouchner cherchent à déstabiliser le Soudan pour le simple fait que ce pays abriterait des palestiniens proches des organisations islamistes en lutte pour la disparition de l’Etat d’Israël. Le texte précise par ailleurs que Sarkozy et Kouchner obéissent à la supposée dessein politique d’Israël : déstabiliser le soudan et mettre ainsi en veilleuse les résistances tchadiennes (dorénavant qu’il n’en plaise à certains esprits étourdis et obscurantistes nous devons revoir notre sémantique et parler de la résistance tchadienne au pluriel). Revenons à ce texte teinté de haine et antisémite signé visiblement pour le compte de l’UFDD de monsieur Mahamat Nouri. Il faut rappeler que ce dernier appartient à une génération des politiques tchadiens issues du Nord qui voulaient entraîner le pays dans un conflit religieux : c’est ce que bien des observateurs de la scène insurrectionnelle tchadienne qualifient de la guerre Sud/Nord.

Afin de bénéficier du soutien du soudan voisin, de la Libye et de bien d’autres pays arabe, les insurgés, au lendemain de l’indépendance du Tchad, avaient alors murmuré que la finalité de leurs actions étaient d’installer un régime islamiste dans l’ensemble du pays, verrouillant ainsi toute prise du pouvoir par les chrétiens du sud. Cette stratégie avait été ourdie par les principaux leaders du FROLINAT puis le FANT, organisations au sein desquelles monsieur Mahamat Nouri, bénéficiant de la faveur de son cousin Hissein Habré, avait joué un rôle majeur. En décrétant le djihade contre le sud, cette organisation pensait pouvoir disposer, sans condition, l’allégeance des nordistes. Quand bien même ils avaient été accessoirement soutenu par nombre des personnalités du nord, leur intention avait été promptement comprise et récusée car l’attente des populations étaient alors de voir l’éclosion d’un Etat de droit pour tous, chose qui n’avait aucunement traversé l’esprit de Hissein Habré et encore moins celui de Goukouni et d’Idriss Deby. Les dirigeants nordistes -excepté le Président Lol Mahamat Choua un respectable homme d’Etat- n’ont participé qu’à la destruction de l’Etat tchadien. Fermons cette brève parenthèse.
 
Nous  apprenons à travers ce texte que Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner sont tous deux des juifs qui agissent pour l’intérêt d’Israël, une lecture entretenue et cultivée par des extrémistes judéophobes. Le Tchad multiconfessionnel et laïc ne peut tolérer une pareille lecture simpliste et raciste. Pour les esprits qui ne s’en rappellent, le Tchad est un pays laïc qui respecte et accepte en son sein toutes les chapelles qui constituent par ailleurs le patrimoine de notre humanité. Dire que Sarkozy et Kouchner s’inspirent du judaïsme pour tyranniser et détruire un peuple est une bêtise. Les tchadiens du Nord tout comme ceux du Sud ne peuvent accréditer une telle bêtise. Vous n’êtes pas sans ignorer que les enjeux visés par la France dans ce pays sont connus même par le tchadien lambda. Ne nous faites pas penser à la thèse du complot contre le Tchad, complot orchestré par les juifs.

Cette lecture sans soubassement scientifique, pourra entraîner le pays dans une guerre totale. Chers Messiers, si vous êtes à bout de souffle dans votre guerre pour le fauteuil d’Idriss Deby ne suscitez pas un antagonisme clérical entre les peuples du Tchad martyrisés par vos guerres tribales. Certes, les problèmes du pays trouvent aussi une raison exogène qui ne peut être le complot juif que vous ne cessez de brandir comme une « précieuse découverte ». Si le sort de ce peuple est votre principale préoccupation, vous devez admettre que vos autres concitoyens ont également le droit de présider au destin du Tchad. Accuser, à tort, des personnes de confession juive de vouloir déstabiliser le pays, cela n’est pas une approche digne d’un organe de presse d’une organisation se réclamant des résistances tchadiennes. Cela est non plus le cri d’une âme en quête d’un Etat de droit. Votre écrit n’est pas responsable et jetterait, nous en sommes convaincu, de discrédit sur les combats que mènent les différentes mouvances de l’opposition armée opérant à l’Est du Tchad.

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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 14:28

Makaila Nguebla
27 mai 2009

Empêché au Tchad : le député Ngarléjy Yorongar a voyagé à partir de Douala !


Depuis février dernier, M.Ngarléjy Yorongar, député de l’opposition démocratique  tchadien et chef de file du courant politique d’obédience Fédéraliste, se trouvait gravement malade au Tchad dans l’indifférence générale du Gouvernement en place.

Au mois de mars dernier, M.Yorongar,  avait sollicité un visa auprès de l’Ambassade de France à Ndjaména pour se rendre à Paris à un rendez-vous médical.

Paris par le biais  du Ministère des affaires étrangères, lui avait notifié un refus prétextant qu’il pouvait  se faire traiter sur place à Ndjaména, une ville dépourvue d’IRM et de scanner. Refus du visa infondé  et inconsidéré !

Sa santé, s’était considérablement détériorée malgré  le suivi médical du  Dr Jacques Nanadoumgar qui décide alors de l’évacuer à l’étranger.

Après avoir achèté son billet d’avion à Ndjaména auprès de la compagnie Ethipian Air Lines qui effectuait la liaison Ndjaména-Addis-Bruxelle, M.Yorongar devrait alors embarquer dans l’avion ;  lorsqu’il a été empêché par le représentant local de ladite compagnie de voyager.

Des fortes pressions ont été exercées sur la compagnie Ethiopian Air Lines par les autorités tchadiennes. A la surprise générale des passagers, le député Ngarléjy Yorongar n’a pu voyager. Sur place plusieurs personnes ont réagi pour dénoncer le caractère inhumain du représentant à Ndjaména de la Compagnie aérienne éthiopienne.

Cette interdiction nous rappelle celle en 1994 de  M.Acheikh Ibni Oumar,  empêché d’embarquer à bord d’un avion pour Niamey, c’était le début de son opposition ouverte avec le régime d’Idriss Deby.

Dr Jacques Nanadoumgar, envisage une nouvelle tentative d’évacuer le député tchadien pour Douala et lui recommande auprès de son confrère camerounais le Dr Bouallo, lequel,  après consultation valide l’évacuation de M.Ngarléjy.

Selon nos sources, à Douala, le médecin camerounais, était même surpris que le député fédéraliste demeure en vie au vu de la gravité de sa maladie.

C’est donc à partir de Douala, principale ville du Cameroun, que le député tchadien, Ngarléjy Yorongar, a pu embarquer à bord de la compagnie SN Brussels Air Lines pour Bruxelles.

Il convient donc de remercier ici le représentant de la compagnie SN Brussels Air Lines pour Bruxelles  et tout le personnel qui y travaille pour leur sens d’humanisme et de tolérance ; ils ont fait montre d’un acte élevé qui a permis à M.Ngarléjy de voyager en lui  apportant   leur assistance à personne en danger.

Le blog exprime également  sincèrement ses remerciements  au Dr Jacques Nanadoumagar, pour son courage de prendre en charge médicalement  le député Ngarléjy pendant une longue période d’incertitude dans un contexte national politique difficile et risqué.

Ces mêmes remerciements s’adressent directement au médecin Camerounais, le Dr Bouallo, pour avoir évalué et validé l’évacuation urgente de M.Yorongar pour la Belgique.

Enfin, nous exprimons nos sentiments de reconnaissances à toutes les bonnes volontés au plan national et international, qui se sont mobilisées pour faire valoir les droits du député Yorongar à travers leurs différentes contributions.

Ce voyage du député de l’opposition démocratique tchadien dans un cadre humanitaire pour la Belgique, s’inscrit dans la droite ligne des revendications politiques pour la conquête de la démocratie au Tchad et que  les droits de l’homme, la justice et les libertés demeurent fondamentalement  des valeurs à l’échelle universelle.

Aujourd’hui, le pouvoir d’Idriss Deby et les autorités françaises sont face à un cas de conscience.

Le régime de Ndjaména, doit s’apercevoir désormais que l’étau se resserre sur lui fur et à mesure et la communauté africaine et internationale commence à appréhender que  les Tchadiens vivent un véritable enfer sous Idriss Deby.

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 02:50
14 mai 2009
Juliette Abandokwe

Depuis plus d'une année, l'opposition armée tchadienne, terrée à l'est du Tchad, se prépare à réitérer son attaque de février 2008 sur Ndjamena et le fief du Président-Général-ancien chef d'état-major d'Hissène Habré.

Pour rappel, les forces armées françaises avaient à la dernière minute tiré Idriss Déby d'affaire, sécurisant ainsi à coups de bombardement sur les forces ennemies du Président tchadien librement et démocratiquement élu, les intérêts pétroliers gratinés de la France.

La Françafrique à l'état pur.

Depuis une année donc, l'opposition au régime de Déby, essuie avec grand courage la propagande occidentale en faveur de Deby. La diabolisation systématique et intensive de l'intelligentsa opposante tchadienne ne connait aucun répit. Le sommet de la manigance internationale est constitué par l'interpellation du Président soudanais génocidaire - malgré tout! - sur le banc des accusés au Tribunal Pénal International. La France, en bon défenseur des droits humains des pauvres darfouris, se porte volontaire pour aller kidnapper El Béchir pour le forcer à quitter sa fonction de souteneur des "rebelles de l'Est tchadien"!  Le vaudeville à l'état pur.

L'opposition armée tchadienne a pourtant bel et bien tenté de se faire entendre sur la scène internationale, en demandant clairement à la France de cesser son soutien au régime du maître du Palais rose, Idriss Déby. Sans le moindre succès.

Sarkozy continue de plus belle à sillonner l'Afrique sub-saharienne pour assurer aux guignols de la métropole le soutien de la France, ainsi que l'assurance de la protection du siège présidentiels, aux garants des intérêts français, grassement récompensés, et nageant dans un système d'aliénation totale des populations depuis les "indépendances".

Aujourd'hui, les attaques propagandistes contre le régime soudanais, accusé - très certainement à raison - de soutenir l'opposition tchadienne dans sa volonté de déloger Déby de son trou à rats. Les marches du brave Déby, accompagné de sa population tellement fière de son chef, à travers les rues de Njaména, sont relatées en long et en large dans la presse. De sources informelles, beaucoup de jeunes sont payés / récompensés pour leur présence dans les manifestations de soutien à Déby. Ceux qui n'acceptent pas sont pénalisés, blamés, diabolisés. L'aliénation à l'état pur!

Autre malversation médiatique, la France "condamne les attaques contre le Tchad". Elle est bien bonne celle-là!!

Une fois de plus, le pouvoir français revisite la réalité du terrain à sa façon. Cela s'appelle du révisionnisme!

Le Tchad n'est pas attaqué de l'extérieur, il s'agit bel et bien d'une opposition armée, dont la cohésion est correcte pour les uns, et déficiente pour les autres, qui s'attaque à un pouvoir dictatorial sanguinaire, qui gouverne sur le peuple tchadien de façon catastrophique et criminelle, légitimée par le gouvernement français depuis des années, et qui refuse totalement d'entrer en matière sur une gouvernance différenciée. Les motivations des différentes mouvances de l'opposition ne sont évidemment pas toutes innocentes et louables. Qu'à cela ne tienne. Le problème existe partout où une opposition armée se développe, car les enjeux enjolivés d'or jaune et noir, ainsi que de diamants par ci par là, ne peut pousser personne à combattre le pouvoir central sans arrière-pensées. En termes de démocratisation, ou de réels efforts d'amélioration de la gouvernance, Rome ne s'est pas construit en un jour!

En attendant, nous sommes en plein crime d'état contre des populations civiles. Cela s'appelle crime contre l'humanité, ce dont la France et le Tchad sont en train de se rendre coupables. La médiatisation propagandiste de leur opinion et leur désaccord, ne devrait pas nous intéresser, car il s'agit d'une pure distorsion. Mais voilà, les braves occidentaux, devant leur télé et leurs journaux, avalent sans questionner, ce dont on les gave comme les oies à foies gras!

Le conglomérat totalement malsain et assassin entre le Tchad et la France doit être considéré comme un profond scandale international. Pourtant, ni l'Union Africaine, ni le grand Khadafi, ni le saint TPI, sans parler de l'ONU et l'Union européenne ne bougent un poil pour dénoncer cette immonde transformation d'une situation socio-humanitaire complètement indécente, pour de simple et énormes intérêts économiques.

Quand la France sera-t-elle reconnue enfin de crimes économiques à échelle titanesque, par une opinion internationale volontairement et confortablement sous narcose!!?

A bon entendeur!

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 12:03

15 avril 2009 
International Crisis Group


SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS


L’Est du Tchad est une poudrière dont l’explosion pourrait déstabiliser l’ensemble du pays ainsi que les pays voisins et aggraver une situation humanitaire déjà désastreuse. Les conflits locaux fondés sur la raréfaction des ressources ont été exacerbés par des manipulations politiques nationales et régionales. La population a déjà énormément souffert des conflits internes tchadiens, de la crise du Darfour et de la guerre froide tchado-soudanaise. Les deux gouvernements, avec le soutien de leurs partenaires internationaux, devraient reprendre la mise en place de l’accord de Dakar, mais une conférence spécifiquement dédiée au conflit à l’Est du Tchad devrait également être organisée afin que les acteurs locaux et nationaux trouvent des solutions aux causes internes de la crise. Elle devrait être intégrée dans les structures existantes du processus de paix tchadien.

L’incapacité des régimes successifs tchadiens à assurer la sécurité et le bien-être des populations orientales a enraciné leur méfiance vis-à-vis du pouvoir central. Afin de contrer les mouvements d’opposition armés, les régimes successifs d’Hissène Habré et maintenant d’Idriss Déby ont divisé pour mieux régner, montant les groupes ethniques les uns contre les autres. Cependant, la région n’avait pas connu de guerre ouverte depuis 2003 malgré ce climat délétère et de sanglants incidents sporadiques. Les problèmes humanitaires et sécuritaires qui la secouent depuis lors sont sans précédent, avec les effets du conflit du Darfour qui aggravent les affrontements interethniques et renforcent les solidarités intercommunautaires transfrontalières.

Les bouleversements démographiques dus à l’afflux de réfugiés soudanais et à des déplacements internes à grande échelle ont aggravé la lutte pour l’accès aux ressources. Le gouvernement tchadien et les groupes rebelles ont tous armé leurs partisans, ce qui a rendu les actes de banditisme et les disputes intercommunautaires pour l’usage de la terre entre éleveurs et agriculteurs encore plus sanglants et le travail des humanitaires de plus en plus difficile. Le gouvernement central a systématiquement coopté les mécanismes traditionnels de médiation et de gestion des conflits tels que la diyah, la compensation traditionnelle versée par l’auteur d’un crime de sang, à ses propres fins politiques.

Depuis plus de cinq ans, le régime d’Idriss Déby instrumentalise la crise dans l’Est du Tchad pour se maintenir au pouvoir. Déby est parvenu non seulement à diviser ses opposants au niveau local à l’Est, mais aussi à verrouiller l’espace politique de ses adversaires sur le plan national. Sa stratégie a connu deux étapes. Dans un premier temps, en 2004-2005, le gouvernement a cherché et a échoué à consolider le soutien de sa base ethnique zaghawa. Suite à des dissensions au sein des Zaghawa, Déby a réactivé la méfiance historique entre Zaghawa et Tama dans le Dar Tama. Il a prétendu que le Front uni pour le changement (FUC), la principale coalition rebelle à l’époque, était une alliance entre les Tama et les tristement célèbres Janjawid, armée par Khartoum pour éliminer les Zaghawa de part et d’autre de la frontière. A la communauté internationale il a également décrit les rebelles du FUC comme « le bras armé tchadien du régime islamiste soudanais ». Dans un contexte marqué par la multiplication des raids des Janjawid contre les réfugiés soudanais au Tchad, cet argument a porté.

Dans un deuxième temps, depuis 2006 jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement a tenté, avec un succès limité, de rallier les membres du groupe ethnique Dadjo dans le Dar Sila en soutenant à la fois les groupes d’autodéfense dadjo existants et la création de nouveaux groupes, principalement des milices dadjo. Ce soutien est censé protéger les populations civiles contre les attaques janjawid, mais son objectif réel est de recruter les Dadjo pour se battre contre les groupes rebelles tchadiens. De leur côté, les dirigeants rebelles se sont servis de la crise pour justifier politiquement un combat essentiellement motivé par des griefs personnels à l’encontre de Déby. Le Soudan a exacerbé l’instabilité à l’Est en soutenant pratiquement tous les groupes rebelles, malgré de profondes divisions ethniques entre eux.

La communauté internationale a déployé depuis février 2008 un duo de missions de maintien de la paix afin de diminuer les effets d’une contagion du conflit soudanais dans l’Est du Tchad: une force européenne (EUFOR) et la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT). Pourtant, aucune des deux n’a pu véritablement améliorer la situation sécuritaire. Le 15 mars 2009, la MINURCAT a repris les responsabilités de l’EUFOR, mais a reçu un mandat qui, comme celui de son prédécesseur, est limité à la réduction de l’insécurité dans les camps de réfugiés et de déplacés et leurs alentours, mais qui n’inclut pas, comme il le faudrait, la promotion d’un processus politique qui traite les causes tchadiennes de la crise.

La communauté internationale doit mettre fin à sa politique de l’autruche et traiter des causes profondes de la crise en poussant le gouvernement tchadien à l’organisation de la conférence sur le conflit dans l’Est du Tchad mentionnée ci-dessus. Celle-ci devrait inclure des représentants du gouvernement central, des groupes rebelles, des chefs coutumiers et des partis politiques de l’opposition. Elle devrait examiner les causes politiques fondamentales de l’instabilité dans l’Est et mettre en place le cadre adéquat pour les traiter. La MINURCAT devrait être mandatée pour organiser cette conférence et pour sélectionner ses participants de manière neutre. La France, qui a renforcé Déby sans aider les Tchadiens à trouver une solution durable à la crise, devrait faire pression sur le gouvernement pour qu’il collabore avec les communautés de l’Est à l’organisation d’une telle conférence.


RECOMMANDATIONS

Au Gouvernement tchadien :


1.  Contribuer, avec l’aide de la MINURCAT, à l’organisation d’une conférence sur le conflit de l’Est et envoyer des gouverneurs et des préfets pour représenter le gouvernement afin de traiter des questions suivantes :

    a) les relations agriculteurs/éleveurs et l’accès à la terre et à l’eau ;
    b) la question de la diyah ;
    c) le rôle des chefferies traditionnelles ;
    d) la propagation et la circulation des armes ainsi que le désarmement dans la région ; et
    e) la réconciliation et la cohabitation harmonieuse des différentes communautés.

2.  Accepter, à l’issue de cette conférence, un comité permanent de médiation composé de personnalités proéminentes de l’Est, acceptées par les participants et chargées d’assurer le suivi de la mise en place des résolutions ainsi que de servir d’intermédiaire entre le gouvernement et les chefferies locales.

3.  Collaborer avec la MINURCAT et ne pas limiter son champ de mouvement.

4.  Ouvrir une nouvelle négociation avec les groupes rebelles sur la base de l’accord de Syrte afin d’aboutir à un accord sur un cessez-le-feu durable, de définir des points de regroupement ainsi que de créer une commission militaire conjointe.

5.  Cesser tout soutien aux milices tchadiennes ainsi que, conformément à l’accord de Dakar, aux groupes armés soudanais, et favoriser la normalisation des relations bilatérales avec le Soudan.



Aux groupes rebelles tchadiens :

6.  S’engager dans un cessez-le-feu durable et reprendre les discussions avec les autorités tchadiennes sur la base de l’accord de Syrte, sous l’égide des Nations unies, et soutenir la mise en place d’une conférence de paix sur l’Est du Tchad.


Au Gouvernement soudanais :

7.  Cesser de soutenir toute incursion ou attaque armée des rebelles tchadiens à partir du territoire soudanais et favoriser une normalisation des relations bilatérales avec le Tchad conformément à l’accord de Dakar.


Au Conseil de sécurité des Nations unies :

8.  Mandater la MINURCAT pour organiser la conférence et sélectionner les participants de manière neutre.
9.  S’assurer que la MINURCAT a à sa disposition tout l’équipement et les troupes nécessaires pour accomplir sa mission, y compris des hélicoptères.


Au Secrétaire général :

10.  Nommer un Envoyé spécial pour mener les négociations au sujet de la conférence pour l’Est du Tchad.


A la MINURCAT :

11.  Suivre de près la police tchadienne et les gendarmes du Détachement intégré de sécurité (DIS) créé par les Nations unies afin d’améliorer la protection des réfugiés et des personnes déplacées.
12.  Accélérer le déploiement des troupes.


Au Gouvernement français :

13.  Soutenir diplomatiquement et financièrement l’organisation de la conférence de paix sur l’Est du Tchad et conditionner son soutien financier, militaire et politique au gouvernement tchadien au progrès réalisé sur cette conférence de paix et sur d’autres mécanismes nationaux de résolution des conflits.


A l’Union européenne :

14.  Financer et aider à organiser la conférence sur l’Est du Tchad.


Au Gouvernement libyen, l’Union africaine et la communauté internationale :

15.  Soutenir diplomatiquement et financièrement l’organisation de la conférence de paix sur l’Est du Tchad.
16.  Aider à obtenir du Tchad et du Soudan le respect de l’accord de Dakar.
17.  Pousser le gouvernement tchadien et les groupes rebelles à reprendre des discussions sur la base de l’accord de Syrte.


Nairobi/Bruxelles, 15 avril 2009

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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 15:25

15 avril 2009
AFP
(J.A. tout ce qui vient d'AFP est à prendre avec des pincettes)

La France a rejeté une demande de visa, qu'elle estime non "justifiée", de l'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar, qui a sollicité un visa pour raisons médicales, a indiqué jeudi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

"La France a eu l'occasion à plusieurs reprises d'accueillir M. Ngarlejy Yorongar et de lui apporter l'aide médicale dont il a eu besoin", a déclaré le porte-parole, Frédéric Desagneaux, lors d'un point de presse.

"La nouvelle demande de visa qu'il vient de déposer en invoquant des raisons médicales ne nous a pas paru justifiée dans la mesure où M. Yorongar bénéficie localement d'un suivi médical adapté", a-t-il ajouté.

Selon son entourage, M. Yorongar, qui souffre d'une sciatique invalidante, a déposé une demande le 26 février et s'est fait répondre par l'ambassade de France à N'Djamena que son dossier était à l'étude.

"Nous lui avons proposé d'effectuer un examen approfondi dans les structures hospitalières françaises au Tchad, proposition à laquelle il n'a pas donné suite", a ajouté M. Desagneaux.

M. Yorongar est rentré en décembre dernier au Tchad après neuf mois d'exil en France.

Il s'y était réfugié après avoir été porté disparu pendant près d'un mois à la suite d'une offensive rebelle sur N'Djamena en février 2008, qui avait failli renverser M. Deby.

Selon son récit à l'époque confirmé par des témoignages concordants, il avait été arrêté le 3 février dans la capitale par les services tchadiens de sécurité, et avait réussi, après 18 jours de détention au secret, à fuir au Cameroun voisin d'où il s'est rendu en France.

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 12:14

14 avril 2009
Juliette Abandokwe

 

Ngarlégy Yorongar, le leader de l’opposition radicale tchadienne, est toujours hospitalisé à Ndjamena, pour un mal mystérieux. L’ensemble des signes cliniques n’a pas encore été officiellement diagnostiqué avec précision et crédibilité. Entre sciatique, problèmes neurologiques et paralysies, le mystère fumeux demeure.

La demande de visa qu’il avait faite le 26 février dernier à l’Ambassade de France, nécessitant un avis de la métropole, a reçu une réponse négative. On peut se demander pour quelle raison ce visa pour la France lui a été refusé, alors qu’il a besoin de soins approfondis en urgence. Tout le monde sait qu’il a renoncé à son asile en France pour retourner sur sa terre natale et se battre contre l’impunité. Depuis son retour, ses mouvements sont étroitement surveillés, et sa communication avec l’extérieur est pratiquement impossible. De toute évidence, son existance-même met Déby et la France dans l’embarras.

On ne peut s’empêcher de se demander de quel mal souffre M. Yorongar, sachant qu’il avait déjà été enlevé et sauvagement battu et torturé par les forces gouvernementales après le retrait des rebelles de Ndjamena le 3 février 2008. Il reste aujourd’hui la figure de proue de l’opposition contre Idriss Deby, le dictateur et ancien chef d’Etat-major d’Hissène Habré.

En pensant en profondeur à ces différents éléments, on ne peut s’empêcher de faire le lien avec les assassinats politiques pratiqués notamment en Afrique centrale ces derniers temps, sur des personnes devenues terriblement gênantes pour la classe politique régnante. Bruno Ossébi au Congo Brazzaville, Marthe Moumié au Cameroun, Goungaye Wanfiyo en république centrafricaine, Kokouvi Agbobli au Togo, ne sont que les tout derniers en date. Ils sont chaque fois morts de façon dramatique, et toujours dans l’exercice d’une tâche mettant en péril le sacerdoce de profonde prédation des gouvernements en place, rigoureusement soutenus par la Françafrique. Les décès de ces personnes sont toujours déguisés en mort accidentelle, et l’implication d’une action délibérée est pratiquement impossible à prouver sur le plan politico-formel. Mais les faits sont là, le mobile clair et net, et nous savons surtout de quoi sont capables les uns et les autres.

Rappelons-nous ici particulièrement le cas du docteur Félix Roland Moumié, Président de l’Union des populations du Cameroun, mort à Genève par empoisonnement au thalium, le 3 novembre 1960.
  Et puisque preuve formelle se transforme forcément en accusation officielle, sa dépouille a mystérieusement disparu de sa tombe en Guinée, afin d’effacer toute trace de preuves et donc de culpabilité. Sa dépouille d’ailleurs aujourd’hui fait presque autant peur que l’homme de son vivant.

L’excellent travail d’investigation du journaliste suisse Frank Garbely, officialise malgré tout la culpabilité de la France par le biais de la DGSE, dont le mobile était tout simplement de rayer de la carte toute possibilité d’écarter ses mains basses sur le Cameroun en l’occurrence et sur ses autres colonies. Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Um Nyobé et Ernest Ouandié, et plus tard Thomas Sankara, Steve Biko et tant d’autres, ont été éliminés pour la même raison.

De leur vivant, l’opinion internationale « ne savait pas » que ses hommes devenus martyrs oeuvraient pour un véritable affranchissement de l’Afrique. La Guerre froide et le « scramble for Africa » entre l’Est et l’0uest les avaient complètement diabolisé aux yeux de l’Occident, les traitant de « dangereux gauchistes ».

Ce n’est qu’après leur mort, qu’une certaine opinion internationale a compris leur sacrifice. Mais là encore, la surdité sélective des puissances occidentales, notamment de la France avec son système médiatique très bien rôdé en la matière, semble toujours très contagieuse, maintenant dans les oubliettes des faits qui doivent pourtant intéresser les citoyens du monde entier.

La vie de Monsieur Yorongar est en danger. Sa disparition serait judicieuse pour le régime de Déby, ainsi que pour la France et ses intérêts pétroliers au Tchad. Son compagnon d’infortune, Oumar Saleh, enlevé en même temps que lui, n’a jamais été retrouvé. Yorongar lui-même l’aurait vu lors de sa captivité, battu à mort par les hommes de Deby.

Que les sempiternels « qu’est-ce qu’on peut faire » s’effacent devant la levée des consciences. Levons-nous pour dénoncer la non-assistance délibérée de Monsieur Yorongar. Que les médias sortent de leur torpeur manipulée, que les citoyens se posent des questions au-delà de ce qu’ils lisent dans les journaux.

Ce n’est pas seulement à l’Afrique de se réveiller. Mais c’est au « monde développé » également de se demander pourquoi et comment il existe, à se questionner sur l’éthique de ce qui se passe aujourd’hui pour garder l’Afrique à genou.

L’impunité omniprésente doit cesser.

Les mobiles sont clairs : elle est au service des ressources naturelles, notamment de l’or noir, dont les dictateurs en collaboration avec les néo-colons se prétendent propriétaires.

Les figures de proue ont toujours existé dans l’histoire de l’Afrique. Ne les laissons pas éternellement être transformé en martyr. Ces hommes et ces femmes ont un travail juste à accomplir, mais c’est le Mal qui triomphe systématiquement. Posons-nous donc les bonnes questions, hors des sentiers battus des idées reçues de basse classe.

A bon entendeur.

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 10:43

Publié le 25 septembre 2008
A.K de N’djamena-matin


Au pouvoir à Tripoli ou  dans les rangs à N’djamena, ces deux dirigeants sont trempés jusqu’au cou. Amnésique, les victimes effacent leurs traces dans le calendrier d’histoire. 

A qui profite un procès « encadré » contre Hissein Habré ? Les avocats de l’ancien chef d’Etat tchadien dénoncent une « persécution judiciaire ». Me François Serres, du barreau de Paris, et Me El Hadj Diouf, du barreau de Dakar, dans un communiqué publié le 23 septembre 2008 précisent : « Cette nouvelle plainte se distingue des autres dans la mesure où ses instigateurs ont pris soin de la rétrécir, de l'encadrer, avec comme souci principal la volonté d'empêcher la justice sénégalaise de convoquer les protagonistes libyens et tchadiens ».  

De N’djamena à Dakar en passant par Tripoli et Paris, des omerta, la conspiration du silence, de l’omission, se sont ourdies pour  conduire Hissein Habré dans le couloir de la mort. Les acteurs tchadiens et libyens de premier plan sont écartés de la procédure judiciaire orchestrée contre l’ex-chef de l’Etat tchadien pour les crimes commis pendant son règne entre 1982 et 1990.  

Un collectif de survivants de tortures et de familles des personnes tuées sous le régime de Habré a déposé plainte le 16 septembre 2008 auprès du procureur de la République à Dakar. La plainte épinglait particulièrement «  la responsabilité de  la Direction de la  Documentation et de la Sécurité (Dds) ». Les subtilités de cette nouvelle plainte restreignaient le champ de l’accusation et surtout jetaient un voile de protection  sur des personnalités trempées dans les faits qui sont reprochés à Habré.    

Victime expiatoire. Tête de turc des affidés de Reed Brody. Homme d’Etat gênant. Habré embarrasse. Les chaînes de l’exil dakarois, l’humiliation de Human Right Watch, l’ancien président tchadien trouble encore plus  les milieux diplomatiques de N’djamena et Tripoli. Idriss Deby et Mouammar Kadhafi sont « impliqués dans les différentes guerres qui ont secoué le Tchad », selon les avocats de l’ancien président tchadien. L’amnésie des victimes ne surprend pas. Les « témoins », les avocats  et les conseils en droit de l’Homme sont grassement entretenus par les autorités tchadiennes. Missions, billets d’avion et d’hôtel. Les caisses noires du Tchad épongent l’ardoise.  

Encadrée dans le temps et fixée sur des faits précis, la plainte  récemment déposée par des tchadiens et sénégalais vise à réduire la longueur de la procédure, les personnes à auditionner voire à inculper. Il y a derrière cette accusation un projet de blanchiment de Deby et Kadhafi. Cerise sur le gâteau : L’enveloppe financière à mobiliser pour vider l’affaire Habré se voit réduite. Le Sénégal exige près de 30 millions d’euro pour l’ouverture de l’information judiciaire dans le dossier de «  crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de tortures ». Le clientélisme judiciaire.  

Dakar, N’djamena et la communauté internationale se sont accordés à disséquer le procès- fleuve de l’ancien président tchadien à une procédure simpliste. Victime désignée. Bourreaux sénégalais. Verdict ficelé. ONG en extase. En un tour de prestidigitation judiciaire, les autorités sénégalaises manipulées par des complicités inavouées, veulent  ainsi bâcler le procès de Hissein Habré, une des affaires qui est vouée à faire jurisprudence sur le continent.  

Idriss Deby et Mouammar Kadhafi doivent répondre des chefs d’accusations formulés contre Habré. Au pouvoir à Tripoli ou dans les rangs à N’djamena ; les présidents libyen et tchadien, encore au pouvoir ont été dans les premières lignes des exactions commises contre les tchadiens. Deby a tôt fait de clamer dans un journal français en ligne qu’il « n’était qu’un soldat et non un policier ». Dans sa tente royale, le bouillant Kadhafi se fait étonnant discret. A-t-il mémoire des victimes tchadiennes de ses boulimies expansionnistes dans la bande d’Aozou ? 

Les autorités sénégalaises doivent refuser d’assumer le manège politico- juridique  qui se joue sur les planches de la justice internationale. La potence sénégalaise doit être une justice équitablement partagée.

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 10:41

13 avril 2009
AFP

 

Dakar a annoncé mercredi à la Cour internationale de justice qu'elle prendra les dispositions nécessaires pour qu'Hissène Habré ne quitte pas son territoire. Cette déclaration fait suite à une requête de la Belgique, qui craignait notamment une levée de la mise en résidence surveillée de l'ancien président tchadien.

 

Le Sénégal s'est dit « disposé à confirmer solennellement » qu'il empêcherait l'ex-président tchadien Hissène Habré de quitter Dakar et a assuré tout mettre en œuvre pour qu'il reste sur son territoire, mercredi devant la Cour internationale de justice (CIJ).

 

« Le Sénégal est disposé à confirmer sous forme solennelle (…) qu'il ne permettra pas à M. Habré de quitter son territoire », a déclaré un responsable du ministère sénégalais de la Justice, Demba Kandji, au dernier de trois jours d'audiences à La Haye.

 

La Belgique avait indiqué mardi qu'en cas de déclaration « solennelle » du Sénégal, elle abandonnerait sa demande en mesures conservatoires, destinées à garantir qu'Hissène Habré, inculpé de crimes contre l'humanité, reste à Dakar où il est en résidence surveillée. La déclaration devait être « claire et sans conditions », avait précisé la Belgique.

 

La demande de Bruxelles était motivée par de récentes déclarations du président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a menacé de lever la mise en résidence surveillée de l'ex-président s'il ne recevait pas les 27,5 millions d'euros qu'il estime nécessaires à l'organisation du procès.

 

PLUSIEURS  SEMAINES  AVANT  LE  DELIBERÉ

 

La CIJ a mis l'affaire en délibéré. Une décision n'est pas attendue avant plusieurs semaines.

 

Le Sénégal lui a demandé mercredi de rejeter les mesures sollicitées par la Belgique, car il «  n'a jamais eu l'intention de mettre fin au contrôle et à la surveillance » de M. Habré.

 

La Belgique, qui a émis un mandat d'arrêt international contre l'ex-dictateur, a saisi la CIJ en février pour qu'elle ordonne au Sénégal de le juger ou de l'extrader.

 

En attendant une décision sur le fond qui pourrait prendre des années, elle avait demandé à la CIJ des « mesures » pour garantir que M. Habré reste « sous le contrôle » des autorités sénégalaises.

 

Selon une commission d'enquête tchadienne, le régime d'Hissène Habré (1982-1990) a fait plus de 40. 000 morts parmi les opposants politiques et dans certains groupes ethniques.

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 11:24

7 avril 2009
Jeune Afrique

La Cour internationale de justice commence ce lundi à étudier une plainte de la Belgique contre le Sénégal. Bruxelles reproche à Dakar de traîner des pieds pour juger l'ex-président tchadien Hissène Habré, notamment accusé de crimes contre l'humanité et torture. Elle fait donc appelle à la CIJ pour qu'il comparaisse en terre sénégalaise ou soit extradé chez elle. Le Sénégal et la Belgique règlent leurs comptes devant la Cour internationale de justice (CIJ). Fin février 2008, Bruxelles avait déposé une plainte contre le Sénégal. Au cœur de la brouille : le dossier Hissène Habré.

PERTE DE PATIENCE

Entre 2000 et 2001, plusieurs personnes ont déposé une plainte en Belgique contre de l'ancien président tchadien, en exil au Sénégal depuis sa chute du pouvoir, en 1990. En conséquence, le royaume belge, doté de la loi « de compétence universelle », avait lancé un mandat d'arrêt international contre Hissène Habré en septembre 2005 et demandé son extradition. En vain.

Dans sa requête à la CIJ, il regrette donc que « la justice sénégalaise a estimé ne pas pouvoir donner suite » à son mandat. D'autant que « le Sénégal, où M. Habré vit en exil depuis 1990, n'a pas donné suite à ses demandes répétées de voir l'ancien président tchadien poursuivi en justice au Sénégal, à défaut d'être extradé vers la Belgique, pour des faits qualifiés, notamment, de crimes, de torture et de crimes contre l'humanité ».

L'impatience se fait aussi sentir du côté du Tchad. Interrogé par RFI, le ministre des Droits de l'Homme, Abderamane Djasnabaille, a déclaré : « Nous ne comprenons pas la position du Sénégal, qui ne se décide pas à juger Hissène Habré... Ce n'est pas une bonne image du Sénégal et de l'Afrique. Nous sommes contre l'impunité... et Hissène Habré doit être jugé... Si le Sénégal ne peut pas le faire, nous sommes prêts ».

17 MILLIARDS DE FCFA POUR JUGER HABRÉ

Au pays de la Teranga, on se défend de traîner des pieds. « La bonne foi du Sénégal n'est pas contestable, la Constitution, le code pénal ont été modifiés dans cette intention de juger Hissène Habré. Tout est en place mais il manque un élément essentiel, le nerf de la guerre...», a indiqué sur les ondes de RFI Me Ahmadou Sall, porte-parole du président Abdoulaye Wade et avocat du Sénégal devant la CIJ, qui siège à La Haye (Pays-Bas).

« Le nerf de la guerre ». Autrement dit, l'argent. Dakar estime à plus de 17 milliards de FCFA la manne nécessaire pour traduire en justice Hissène Habré. Le chef de l'État avait d'ailleurs menacé de lever la mise en résidence surveillée du dictateur si les fonds n'arrivaient pas. Une décision qui pourrait permettre à l'ancien président de prendre la poudre d'escampette…

D'où l'appel de la Belgique à la CIJ, qui entendra les arguments des deux parties jusqu'à mercredi. L'État belge souhaite que la plus haute instance judiciaire des Nations Unies décide de « mesures conservatoires » pour qu'Hissène Habré ne puisse pas quitter le Sénégal. Aussi, elle espère que la CIJ poussera le Sénégal à le juger ou à l'extrader chez elle.

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5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 21:32

5 avril 2009
Makaila Nguebla

Le député fédéraliste Tchadien, Ngarléjy Yorongar, à qui les autorités françaises ont refusé l'octroi du visa pour se rendre dans leur pays, en vue de recevoir des soins médicaux, est réadmis dans une clinique dans la capitale tchadienne.

M. Yorongar, qui a regagné son domicile, il y a seulement quelques jours, a rechuté avant hier, il vient d'être ré-interné à la clinique Sao à Ndjaména au Tchad.

Cette situation ainsi créée, résulte, directement du refus délibéré de la France, de contribuer et surtout de coopérer avec le leader de l'opposition significative tchadienne, Ngarléjy, dans le cadre du suivi médical dont il a grandement besoin pour l’équilibre de son état de santé qui se détériore graduellement et gravement depuis son retour au pays.

La France, traditionnellement hospitalière, peut être désormais taxée et jugée pour complicité et non assistance à personne en danger pour le cas  d'espèce qui l’oppose à l'opinion publique tchadienne et africaine. 

Nous lançons à traves ce blog, un appel pressant et urgent aux nations libres, décomplexées dans les relations internationales, éprises de paix et de justice de bien vouloir prendre en considération notre profonde inquiétude sur la situation actuelle que connaît le député tchadien qui demeure, le seul, à porter le flambeau de la lutte démocratique, après la disparition du Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh.

En même temps, nous en appelons aux organisations internationales, d'accorder une attention particulière sur le cas de M. Ngarléjy Yorongar au Tchad afin  de permettre dans un bref délai  son évacuation médicale vers un pays tiers et ce dans le souci majeur de lui préserver sa vie, son intégrité physique et morale.

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Textes De Juliette