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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 22:14

20 février 2009
Tchadactuel 

Analyse sur l’accord du 13 août 2007 et les perspectives
Dr. Ibni Oumar Mahamat Saleh, SG du PLD
N’Djaména, décembre 2007

(J.A.: Rappelons que Ibni Oumar M. Saleh a été assassiné deux mois après avoir fait cette analyse)


Le 13 août 2007 est intervenue la signature de "l'Accord politique en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad". Accord obtenu après quatre (4) mois d'intenses et âpres discussions, entre les partis de la mouvance présidentielle et ceux de l'opposition démocratique, la CPDC en l'occurrence.

Il s’agit cependant d’un accord partiel dans la mesure où la dimension politico-militaire n’est pas prise en compte. D’une certaine manière, on peut espérer une mise en œuvre.

Sur le plan de la gestion et de l'organisation des processus électoraux, des dispositions et mécanismes pertinents renforçant la transparence des opérations et l'équité entre compétiteurs ont été retenus:

CENI à composition paritaire équilibrée, soutien de l'Etat, réduction des coûts pour les acteurs et présence de ceux-ci dans toutes les étapes et dans toutes les institutions intervenant;
mise en œuvre des recommandations et résolutions des états généraux de l’Armée ;


Dépolitisation et démilitarisation de l'Administration publique, et plus particulièrement de la Territoriale;


Rôle des médias, etc.


Sachant que c’est dans l’application des accords que souvent le bât blesse, l’Accord du 13 août 2007 a introduit des dispositifs de suivi et d’appui, ce qui est une nouveauté importante par rapport aux différents accords signés au Tchad et par rapport à la Conférence Nationale Souveraine (CNS).

Ce Comité de Suivi et d’Appui, associant les signataires, les institutions en charge ou impliquées dans l’exécution et les partenaires au développement du Tchad (UE, UA, ONU, OIF, France, RFA, USA, Suisse), est un véritable organe de veille et d’alerte qui se réunit chaque mois.

Un premier défi a été relevé et gagné. C’était celui de regrouper autour d’une table, dans une salle, des représentants du pouvoir et ceux de l’opposition pour des discussions franches sur les problèmes qui préoccupent les Tchadiens dans leur ensemble et convenir des solutions consensuelles. Cela est à mettre à l’actif de la communauté internationale, l’Union européenne en particulier, qui a défié tous les scepticismes pour inviter les uns et les autres à ces pourparlers.

Un deuxième défi a été relevé et gagné. C’était celui de convenir des solutions novatrices renforçant la démocratie et ouvrant des perspectives de paix durable, de construction d’un Etat de droit véritable afin de s’engager dans la voie de la bonne gouvernance et de la lutte contre la pauvreté. Cette victoire est à l’actif des négociateurs, à l’actif de la CPDC pour avoir demandé souvent avec témérité et pugnacité

Un troisième défi à relever demeure, et qu’il faut absolument gagner. C’est celui de l’exécution correcte et diligente. Dans le passé, de tels textes sont restés lettre morte et que cette non application soulignait un certain nombre de traits communs : le ralliement plutôt que l’accord politique, le démantèlement de l’opposition plutôt que sa reconnaissance, la réduction des partis politiques à des individus sommés d’occuper des postes et de s’enrichir avant d’être démis. Si le pouvoir essayait d’aller dans cette direction, cela serait la preuve qu’il a signé que pour amadouer les Européens avant l’opération Eufor. Mais en tout état de cause l’exécution complète de cet accord certes aux partis signataires et aux partenaires accompagnant la démarche mais aussi en grande partie à l’ensemble des acteurs politiques et sociaux tchadiens.

C’est dire qu’un chantier a été ouvert qui interpelle tous les Tchadiens. S’il est labouré avec lucidité et détermination, il peut apporter davantage de prospérité à notre peuple qui en a tant besoin.

De la mise en œuvre des différents accords

Le Président Deby n’a jamais envisagé de quitter le pouvoir. Il a accepté la limitation du nombre de mandats préconisés par la CNS et reprise dans la Constitution de 1996 du bout des lèvres, pour gagner du temps, en espérant que les données vont changer et feront de lui le seul et unique aspirant à la tête de l’Etat.

Voyant cette perspective s’éloigner, il s’est résolu à élaborer une stratégie de passage en force pour modifier la Constitution en recherchant le soutien de la communauté internationale et ce à travers les menées subversives transfrontalières.

Cette stratégie a eu pour conséquences la mise à mal des alliances avec le MPS, la radicalisation de l’opposition démocratique, l’implosion du clan, la recrudescence des rébellions armées et le développement de l’insécurité dans toute la sous région.

Devant la dégradation croissante de la situation et les drames humanitaires que cette dégradation engendre et devant les réactions que ces tragédies humanitaires suscitent sur le plan international, le pouvoir s’est vu contraint d’engager des pourparlers avec les différentes catégories qui contestent son hégémonie et sa gouvernance. Une série d’accords sont conclus ou sont en voie de l’être ; entre le pouvoir et les groupes en rébellion armée, entre le pouvoir et l’opposition démocratique.

L’objectif étant la conservation coûte que coûte du pouvoir, l’entame des pourparlers et la conclusion d’accords ne sont envisagées que dans la mesure où elles se traduiraient en fait par des ralliements.

Le dialogue avec la classe politique de l’intérieur ne devrait donc avoir de sens que s’il devait permettre de « dompter » les principaux leaders de l’opposition. Il n’était pas envisageable de conclure un accord qui consacrerait une différenciation nette entre la mouvance présidentielle par les abus et l’usure du pouvoir d’une part, et l’opposition plus cohérente, mieux organisée et plus porteuse des aspirations populaires au changement d’autre part.

De même, le dialogue avec les politico-militaires ne devrait avoir de sens que s’il devait permettre la réconciliation entre les frères brouillés, reconnaissant leurs torts respectifs.

La perspicacité de la CPDC a contrarié les objectifs attendus du dialogue intérieur. La différenciation mouvance/opposition est restée vivace. Aussi, devra-t-on s’attendre à des obstacles dans l’exécution de l’Accord du 13 août. Le pouvoir s’acharnera à empêcher le bon fonctionnement du Comité de suivi et d’appui ; il s’attellera à disloquer la CPDC et le Comité de suivi et d’appui par l’usage de la recette bien connue du « bâton et de la carotte » : d’un côté les intimidations et les menaces de clochardisation, de l’autre côté la corruption directe ou indirecte.

Des efforts seront faits dans le sens de la résolution des réticences de certaines franges de l’opposition armée : tentatives de « laver le linge sale en famille », menaces de clochardisation et corruption.

L’objectif du pouvoir étant d’éviter par tous les moyens des élections libres, transparentes et démocratiques, les courants résolument engagés pour une véritable alternance démocratique devront :

Pousser avec lucidité et détermination à l’exécution optimale de l’accord du 13 août 2007 ;


Rechercher une réelle synergie entre l’Accord du 13 août et les autres accords ;


Constituer un front uni pour les échéances électorales à venir, avec définition d’un programme commun non seulement en vue de l’obtention d’une majorité à la future assemblée nationale, mais aussi en vue de la présidentielle.


Pousser à l’exécution de l’Accord du 13 août. Cela passe par :

Tirer le meilleur parti de l’implication de la communauté internationale dans la Comité de suivi et d’appui ;


Une mobilisation et une vigilance de tous les instants de la CPDC ;


Une implication des forces sociales dans le soutien à l’Accord.


Rechercher une synergie entre l’Accord du 13 août et les autres. Il y aurait lieu de rechercher à ce que :

Les clauses des autres accords relatives à la réforme des forces de défense et de sécurité s’agencent avec la mise en œuvre des résolutions des états généraux de l’armée ;


Les dispositions relatives à la participation de tous à la gestion des affaires publiques soient appliquées à une hauteur permettant aux uns et aux autres de peser réellement dans la marche de l’Etat ;


Des concertations informelles ou occasionnelles se tiennent entre les différents courants de l’opposition engagés dans ces accords aux fins de pressions communes ; lesquelles concertations pourraient devenir plus formelles au fur et à mesure de l’approche des échéances électorales.


Constituer un front uni d’un nombre significatif de partis de la CPDC. Cela suppose :

Une identification de quelques partis de la CPDC à même de convenir d’une convergence politique et stratégique, ainsi que d’une efficiente cohésion sur le plan organisationnel ;
l’entreprise d’un travail systématique de mobilisation et d’organisation sur le terrain ;
l’élaboration d’une carte de complémentarité électorale et d’une stratégie en vue du contrôle du scrutin ;
la définition de thèmes de campagne pour les élections.
Rupture du processus des accords

Les différents accords étant acceptés par le pouvoir avec l’espoir de les vider de leurs substances, le scénario d’une rupture dans le processus de mise en œuvre des accords n’est pas à écarter. Cette rupture pourrait provenir soit du refus de l’application de l’Accord politique du 13 août 2007, soit du non aboutissement du processus de Tripoli. L’initiative de Libreville étant tournée en dérision.

1- le refus de s’engager dans la voie de la mise en œuvre de l’Accord politique du 13 août se traduirait notamment par :

La non prise du décret accordant un statut clair rendant opérationnel le Comité de Suivi et d’Appui ;


La non mise à la disposition du Comité de suivi et d’appui des moyens matériels, humains et financiers nécessaires à l’accomplissement de sa mission ;

 

La persistance des entraves dues au gouvernement.


2- La mise à mal de l’Accord du 13 août pourrait entraîner :

Des réactions, voire des dénonciations de la part de la CPDC ;
Des situations inconfortables pour certains partis de la mouvance présidentielle ;
Autant de nuages qui ne manqueront pas de mettre dans l’embarras la communauté internationale ; celle-ci ayant bâti la stratégie de son intervention au Tchad autour de cet Accord parrainé par elle.


3- L’absence d’entente sur les « zones d’ombre » de l’Accord intervenu entre le gouvernement et les mouvements rebelles, ainsi que sur les modalités d’application des « grandes lignes » de cet Accord :

La question de cantonnement des éléments rebelles est délicate pour le pouvoir ; celui-ci tient à éviter absolument des regroupements hostiles fortement armés, alors que l’intégration des forces du FUC s’avère être une équation insoluble, aux conséquences difficilement maîtrisables.


Les chefs rebelles réclament d’être accompagnés par des éléments de protection issus de leurs propres troupes. Ces éléments de protection pourraient se chiffrer à des centaines d’hommes armés, voire des milliers, hors du contrôle de l’armée dite régulière. Ce qui équivaudrait à une infiltration massive d’éléments armés hostiles.


L’implication significative des éléments rebelles dans les rouages de l’Etat, ajoutée à celle des groupes ayant conclu des accords, paraît inacceptable pour les caciques du pouvoir. Des tiraillements sont inévitables.


4- La non résolution des « zones d’ombre » dans les négociations de Tripoli aurait pour conséquence la reprise des hostilités à l’Est. L’ANT serait-elle dans des dispositions psychologiques et morales lui permettant de faire face, d’autant que le FUC montre de plus en plus de signe de retour en rébellion ?

5- Avec la persistance de la situation au Darfour, l’embarras sera encore plus grand au niveau de la communauté internationale, contrainte de faire pression pour une sortie politique de crise durable.

6- La CPDC devrait dans ce contexte faire preuve de fermeté et réclamer :

L’application de l’Accord du 13 août, dans son esprit et dans sa lettre ;
La jonction des différentes initiatives de réconciliation.


7- Le Comité de suivi et d’appui devrait maintenir la pression pour :

Maintenir le consensus avec certains partis de la mouvance présidentielle ;
Impliquer davantage la communauté internationale pour une solution politique inclusive et durable.


8- Le scénario de rupture des processus nés des accords pourrait s’avérer catastrophique pour le pouvoir, si les autres acteurs nationaux font preuve de cohésion et surtout de fermeté. En tout état de cause, ses marges de manœuvre iront s’amenuisant.

9- Une tout autre attitude de complaisance serait fatale non seulement aux acteurs engagés, mais aussi et surtout à l’espoir de développement du processus démocratique. Alors la violence aveugle sera la seule issue.

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 21:18

20 février 2009
AFP

J.A.: Monsieur Wade devrait être sommé de s'expliquer précisément sur ce qu'Hissène Habré lui rapporte exactement. Nous comprendrions alors mieux ce qui l'empêche d'extrader ce criminel contre l'humanité. Car par son attitude, il devient complètement complice des crimes de Habré. Le comportement de Wade est une immense moquerie pour chaque africain qui se respecte!

 

La Belgique a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) d'ordonner au Sénégal de poursuivre pénalement l'ancien président tchadien Hissène Habré ou de l'extrader pour qu'il soit jugé en Belgique, a annoncé vendredi la CIJ. 

"L'abstention du Sénégal de poursuivre M. Habré ou de l'extrader vers la Belgique, pour répondre des crimes contre l'humanité qui lui sont imputés, viole l'obligation générale de réprimer les crimes de droit international humanitaire", indique la Belgique dans sa requête, dont la CIJ publie des extraits dans un communiqué. 

En attendant une décision sur le fond, la Belgique demande à la CIJ d'ordonner au Sénégal de prendre "toutes les mesures" pour que M. Habré, en résidence surveillée à Dakar, "reste sous le contrôle et la surveillance des autorités judiciaires du Sénégal".

L
e président sénégalais Abdoulaye Wade a récemment déclaré que le Sénégal pourrait mettre fin à la mise en résidence surveillée de M. Habré, qui s'y est réfugié après sa chute en 1990, s'il ne trouvait pas le budget qu'il estime nécessaire à l'organisation du procès, rappelle la Belgique. 

"Il serait facile pour M. Habré de quitter le Sénégal et de se soustraire à toute poursuite", affirme la Belgique. Des plaintes contre M. Habré avaient été déposées en 2000 et 2001 en Belgique par un ressortissant belge d'origine tchadienne et des ressortissants tchadiens.

Le Sénégal a été mandaté en juillet 2006 par l'Union africaine (UA) pour juger l'ex-dictateur pour crimes de guerre, contre l'humanité et torture. Mais aucune information judiciaire n'a été ouverte. Dans sa requête, la Belgique rappelle que Hissène Habré avait été inculpé en 2000 à Dakar de complicité de crimes contre l'humanité, d'actes de torture et de barbarie et assigné à résidence. 

Mais cette inculpation avait été rejetée par la justice sénégalaise au motif que le crime contre l'humanité ne faisait pas partie du droit pénal sénégalais. Le code pénal sénégalais a depuis été modifié, souligne la Belgique. Dakar estime avoir besoin de 27 millions d'euros pour juger M. Habré, un montant jugé trop élevé par les bailleurs de fonds potentiels. La Belgique a, en septembre 2005, émis un mandat d'arrêt international contre Hissène Habré, auquel le Sénégal n'a pas donné suite. 

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 21:44

18 février 2009
Tchad Espoir

Nous portons à la connaissance de la communauté nationale et internationale que le régime criminel du dictateur tchadien Idriss Deby est en train d’organiser une arrestation massive au sein de la communauté tchadienne vivant en Arabie Saoudite.

En effet, l’Agence Nationale de Sécurité, véritable police politique à la solde du régime tyrannique d’Idriss Deby, connue sous le sigle de l’A.N.S sillonne Djedda, Ryad et Médina dans le but d’organiser des arrestations massives de nos compatriotes, frères et amis suspectés d’intelligence avec l’opposition politico-militaire.

Ses actes odieux auxquelles le régime décadent d’Idriss Deby se livre en Arabie Saoudite et dans les pays de l’Afrique de l’ouest démontrent bien que la chasse aux citoyens tchadiens par le régime sanguinaire d’Idriss Deby a atteint son paroxysme.

Au cours de l’année 2008, une forte délégation tchadienne composée principalement des membres de l’ANS avaient séjourné en Arabie Saoudite en vue de faire adhérer toute la diaspora tchadienne séjournant en Arabie au MPS « Mouvement Patriotique du Salut » parti despotique du tyran Deby. Cette mission a été purement et simplement rejetée par nos compatriotes se trouvant dans cette partie du monde. Une dizaine d’égarés ont accordé une audience aux pantins du régime. Ces derniers s’étaient déplacés pour rencontrer les émissaires de Deby alors que bon nombre de la diaspora avaient refusé de rencontrer cette délégation de rachat de conscience. Cette politique injuste d’arrestation, cette chasse à l’homme vise directement les ressortissants de la région historique du Kanem, du Ouaddaï ainsi que la communauté Boulala.

Ces derniers jours, en collaboration permanente avec les autorités Saoudiennes, les agents tortionnaires du régime génocidaire du tyran Idriss Deby sévissent un peu partout et dans tous les milieux de la diaspora tchadienne particulièrement en Arabie Saoudite pour opérer une arrestation de masse surtout à l’encontre de tous ceux qui sont, de prés ou de loin,suspectés de collaboration avec les politico-militaires.

Ces personnes sont systématiquement rapatriées à N’djamena et jetées extrajudiciairement, comme des malfrats, dans des chambres de tortures. Cette manœuvre machiavélique lâche et criminelle du régime aux abois démontre réellement le rejet sans appel du régime sanguinaire d’Idriss Deby par l’ensemble de la diaspora tchadienne.

Notre représentation attire l’attention des organisations des droits de l’Homme sur le sort de nos paisibles citoyens vivant dans le royaume Chérifien. Nous demandons aux autorités saoudiennes de prendre les mesures nécessaires afin de garantir la sécurité et l’intégrité physique et morale de nos concitoyens.

Le délégué aux Relations extérieurs
De la Représentation l’UFDD France et Union Européenne

Mahamat Adam Sultan

Web: http://www.tchadespoir.net

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 21:39

18 février 2009
Alwihda

Le Président de la République Idriss Deby Itno poursuit sa tournée entamée depuis quelques jours à l’Est du pays. Le Chef de l’Etat se trouve depuis hier à Adré, chef-lieu du département d’Assongha (Région du Ouaddaï) à quelques encablures de la frontière soudanaise.

Peu avant de quitter Addé (Région du Sila), le Président de la République a rencontré les forces de défense et de sécurité en opération dans la zone. Il a instruit les militaires sur la nécessité de la défense de l’intégrité territoriale et sur la sécurisation de nos frontières.

Le Chef de l’Etat a élevé aux grades de sous-lieutenants quatre (04) femmes militaires en poste à Addé.

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 00:13

9 février 2009
Beremadji Félix
Tchadactuel

Idriss qui ne se déplace pas ces derniers temps n’importe comment et n’importe où, a accouru au sommet de l’UA à Addis-Abeba pour deux raisons : d’une part, participer et contribuer efficacement à l’intronisation de son maître, le Guide, dans l’espoir qu’une fois ledit maitre perché, d’obtenir des conciliabules entre lui, Idriss, et les rebelles.

N’a-t-il pas confié à ses bouffons que « si on arrive jusqu’à la saison des pluies sans combats, on est sauvé pour le reste de notre vie ». Alors le Guide intronisé Roi des africains, Idriss espère raviver les accords de Syrte dans l’espoir de provoquer des pluies diluviennes au Tchad. D’autre part, il claironne partout que les réunions de l’UA lui réussissent, alors il part dans l’espoir d’enfoncer d’avantage le Président soudanais, sinon même le faire arrêter séance tenante et le remettre à la TPI.

Arrivé sur place, ce fut la désillusion la plus totale et la plus complète. Jamais un Chef d’Etat, un généralissime, de surcroit d’un pays pétrolier, n’a jamais été aussi isolé, marginalisé et ignoré et mal traité. L’accusé n’était pas El Béchir, mais c’était plutôt Idriss. Malgré son activisme effréné, aucun Chef d’Etat n’a entendu ses péroraisons habituelles sur le Soudan et ses soi-disant mercenaires.

Certains Chefs d’Etat ont carrément évité de le rencontré malgré ses sollicitations, d’autres, tels les « Bantous de la forêt équatoriale », selon les propres termes d’Idriss, l’ont à peine écouté sans l’entendre, du moins les rares qui ont fait le déplacement. Mais le coup de massue est venu d’un Chef de l’ex AOF, jadis proche et même parrain d’Idriss et qui a pris ses distances depuis, avec l’individu : « écoute, Deby, cesse tes jérémiades contre le Soudan et son Président. Tu ne vois pas que personne ne t’écoute ? L’Afrique est en bloc derrière le Soudan et son Président, personne ne croit qu’il y a un problème entre le Tchad et le Soudan. Le Soudan a des problèmes aves ses rebelles et toi avec les tiens. A qui tu vas faire croire que ceux qui t’ont assiégé en février dernier à N’djamena, sont des soudanais ? C’étaient des tchadiens, mieux, tes propres parents, anciens collaborateurs, etc. Règle d’abord s’il te plait tes propres problèmes et tu verras qu’il n’y a rien entre le Tchad et le Soudan ou entre toi et El Béchir ». Idriss a-t-il entendu ce sage conseil ? Attendons de voir.

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 00:11

9 février 2009
TchadVision

L’histoire l’a retenu : entre le 28 janvier et le 03 février 2008 – cela fait déjà un an – une fulgurante offensive des forces politico-militaires était parvenue jusqu’au cœur de N’Djamena, faisant vaciller – et même trembler – le régime dictatorial de Idriss Deby.

Mais – et tout le continent s’en souvient aussi – l’armée française, sur ordre de Nicolas Sarkozy, avait mis son grain de sel dans la bataille. C’est ainsi – et essentiellement à cause de cela – que le fantastique équipé de l’opposition armée se sera achevée en un sombre trafalgar.


Conséquence : l’opinion internationale se retrouvait servie par une ironique illustration du pseudo "changement" de la politique française en Afrique si pompeusement claironné par le nouveau président de la République française au lendemain de sa prise de fonction.
Et forcément, la même lancinante question n’en finit pas de tarauder les observateurs avisés : que gagne la France à soutenir un régime dictatorial, sanguinaire et autiste ?

L’implication affirmée de la France dans les différentes confrontations de l’actuel « président tchadien » face aux multiples oppositions de son pays n’en finit pas de susciter moult spéculations tant en France qu’en Afrique.
Officiellement, la France clame et proclame qu’elle n’intervient jamais militairement dans les affrontements entre les formations politico-militaires et ce qui tient lieu d’armée nationale tchadienne.


Dans les faits, si la France donne l’impression d’être un arbitre, elle est en réalité un drôle d’arbitre qui, comme dans les combats de catch, se permet de donner des coups à l’un des adversaires afin que ce dernier perde.

Illustrations

 

Le 13 avril 2006, les combattants du FUC de Mahamat NOUR fondent sur N’djamena à 05h 30 du matin, après une étourdissante cavalcade de deux jours commencée à la frontière Est du Tchad avec le Soudan. Une bataille âpre et sans merci s’engage à l’entrée Est de la ville entre les rebelles d’une part et les milices de Deby d’autre part.
Bien regroupés à l’aéroport de N’djamena, un peu comme des arbitres, les militaires français de "l’opération Epervier" comptent les coups. Ou du moins, donnent l’impression de le faire.


A 11 h 30, le staccato des mitrailleuses et les détonations des canons cessent. Les forces rebelles sont en déroute. Il y aurait eu – selon les chiffres officiels – environ 350 morts et près de 500 prisonniers.


Idriss Deby exulte et pavoise : il sait qu’il revient de loin, et que sa victoire n’a été obtenue que grâce à l’intervention musclée et malicieuse des militaires français qui, depuis le 11 avril, soit deux jours plus tôt, s’étaient invités dans le conflit.
En effet, le 11 avril 2008, alors que les colonnes des forces de la résistance étaient encore à 800 Km de la capitale tchadienne, une escouade de militaires français, spécialistes des communications et liaisons satellite, avaient décollé de Libreville par avion spécial pour débarquer à N’djamena aux fins de mettre son expertise au service de Deby contre les rebelles.


Le 12 avril, les colonnes rebelles sont à moins de 300 Km de N’djamena. Mais elles sont en permanence survolées par des avions de chasse français qui communiquent en temps réel les mouvements, positions et effectifs des assaillants.


Les Français, voyant que les rebelles ne sont en rien dissuadés par les mouvements de leurs avions, basculent carrément dans le parti pris en ouvrant carrément le feu sur les rebelles.
« C’était un tir de semonce » se contentera de marmonner, toute honte bue, le ministre des Affaires Etrangères français de l’époque.


« Coup de semonce » ou tirs d’intimidation, la polémique fera longtemps rage dans toutes les couches de la classe politique française. Polémique au cours de laquelle un certain Nicolas Sarkozy - qui n’était pas encore président de la République – se fendra en propos sarcastiques à propos de … la "Françafrique" et de ses forfaitures !
Ce qui est sûr et indéniable est que l’appui logistique des militaires français aura lourdement pesé en faveur des troupes de Deby.


Ainsi, le 15 avril 2006, deux jours après la débandade des forces rebelles, Idriss Deby, flanqué de tout son gouvernement, viendra pérorer sur la Place de « l’Indépendance » à N’djamena en exhibant à la presse et aux populations désabusées près de 500 prisonniers de guerre qu’il présentera comme des mercenaires soudanais, alors qu’il s’agissait de Tchadiens.


Des prisonniers de guerre qui étaient parqués, comme des bêtes sauvages, à même le goudron pendant toute une journée, sous un soleil caniculaire et une température de …48°
Vingt et un mois plus tard, dès le 28 janvier 2008, les forces de la resistance repassent à l’attaque. Cette fois ce sont les troupes politico-militaires unifiées (CMU) de l’UFDD du Général Mahamat Nouri, du RFC de Timan Erdimi et de l’UFDD/F d’Abdelwahid Aboud Mackaye qui foncent jusqu’à N’djamena. Et qui y entrent comme un couteau dans du beurre en taillant pratiquement en pièces la soldatesque de Deby.


Et cette fois encore, la marche en avant des forces de la résistance (CMU) sur N’djamena aura été perpétuellement suivie, "minute by minute" par des avions de reconnaissance "Breguet Atlantique" de l’armée française dont les renseignements, complétés par ceux du satellite français "Helios", sont communiqués à l’Etat-major de Deby.

Samedi 02 février, malgré cet appui déjà énorme de la France, les troupes de la CMU ont investi N’Djamena et sont pratiquement maîtres de la ville.
Idriss Deby retranché dans le palais présidentiel est encore protégé par un dernier carré de fidèles et de chars d’assaut T55. La situation est désespérée : son chef d’Etat-major, le Général Daoud Soumaïne a été tué. A Addis-Abeba où se tenait le 10ème sommet de l’Union Africaine, la nouvelle a déjà fusé : « Deby est fini. »


Aux environs de N’Djamena même, la nouvelle de la fuite de Deby en direction du Cameroun ou Libreville (Gabon) s’était déjà répandue comme une traînée de poudre.
Mais Il n’en était rien, l’homme était terré dans son palais, attendant le secours de la France ou la mort.


Le coup de téléphone de la dernière chance


Ce matin-là, il est 09 h 30. A Paris, Nicolas Sarkozy, tout nouveau président de la République française s’apprête à épouser Carla Bruni à 11 heures au palais de l’Elysée.
En attendant, il s’enferme dans son bureau du premier étage et entame une longue, très longue conversation téléphonique avec un Idriss Deby complètement aux abois. Certaines langues prétendent que le président Sarkozy aurait proposé à son interlocuteur d’abandonner le pouvoir et de s’enfuir. Rien de moins sûr.
Car d’autres sources, moins tirées par les cheveux, essentiellement françaises et plus dignes de foi, révèleront pour leur part que c’est au cours de cette conversation téléphonique qu’un "deal" aura été conclu entre les deux compères. Lequel ? Mystère !
Quoiqu’il en soit, la suite des événements tend à corroborer cette dernière version. Car c’est après ce coup de téléphone que la situation basculera complètement à N’djamena : la flasque résistance de Deby et de ses partisans retranchés au Palais Rose changera du tout au tout, comme si elle avait bénéficié de forces nouvelles.


Des langues - qu’il serait certainement malveillant de qualifier de mauvaises -
Soliloquent encore aujourd’hui que des soldats à la peau noire du dispositif "Epervier" (Antillais, Martiniquais) en poste à N’djamena et un autre dispositif en provenant de certains pays du pré-carré, sans oublier les fameux éléments de MJE ; auraient revêtu des uniformes de l’armée tchadienne pour se jeter au combat, munis d’armes plus sophistiquées. Ces langues se font d’ailleurs plus précises, en alléguant que la résistance de Deby et compagnie avait pour unique rôle de tenir jusqu’à la tombée de la nuit pour donner l’opportunité et toute la latitude aux "snipers" du Commando des Opérations Spéciales (le fameux COS dépendant directement de l’Elysée) de passer à l’offensive.
En fait, les éléments du COS sont ce qu’il y a de plus percutant parmi les unités d’élite en France et en Europe. Ces "cracks" des opérations "noires" opèrent essentiellement la nuit, sont dotés du nec plus ultra en matière de nouveautés technologiques d’armement (pistolets électriques, armes à rayons laser, matériel de vision infrarouge etc.) et sont préparés pour renverser les situations les plus compromises ou les plus désespérées. Une douzaine de commandos du COS est à même de décimer en quelques heures, et sans bruit, plusieurs compagnies de militaires ordinaires.


En tout cas, malgré de furieux combats dans la nuit du 02 au 03 février, les forces de la résistance auront été inexplicablement repliées jusqu’à la périphérie de N’djamena. Alors qu’une importante quantité des forces de Deby avait déserté ou se cachait.

De toute façon, un an après cette mémorable offensive, Idriss Deby vient de passer aux aveux. En effet, il vient d’avouer en direct sur RFI, avoir bénéficié d’un coup de main de ceux qu’il appelle "son allié". Cet aveu a été entendu par toute l’opinion mondiale dans l’émission radiodiffusée « l’Invité Afrique » de Christophe Boisbouvier du jeudi 05 février 2009.
Question du journaliste : M. le président, l’an dernier, pendant la bataille de N’djamena, il y a eu des défections dans votre camp. Quelle leçon en avez-vous tirée ?
Réponse de Deby : « Sans mon camp, je n’aurais pas refoulé les mercenaires (…) lors de la deuxième Guerre Mondiale, il y a eu débâcle de l’armée française. Mais ça n’a pas empêché que De Gaulle s’organise pour reprendre la France avec l’aide des alliés. »
Tout est donc dit : l’exemple de la France, avec dans le scénario tchadien, la France pour alliée. L’addition est simple : un plus un égalent deux... Deux armées dans le camp de Deby !


Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute qu’après avril 2006, ce sont, une fois de plus, les militaires de l’armée française qui auront fait pencher la balance en faveur du dictateur Deby en janvier-février 2008. Des militaires qui, pendant leurs diverses missions de reconnaissance auront été jusqu’à se ravitailler en carburant sur l’aéroport de Koufra au Sud de la Libye.


On dira tout ce que l’on voudra de l’obstination française à ne pas rester neutre dans le conflit qui oppose Deby à près d’une dizaine de formations politico-militaires, mais on ne manquera pas d’être surpris par cette boutade éructée en février 2008 par une grande personnalité du Quai d’Orsay : « Deby est-ce qu’il est, mais où est l’alternative ? »
Un véritable non-sens de la France et d’une certaine opinion française, complètement ignorante des réalités du Tchad, qui refusent toute idée d’alternance dans ce pays. Car tous les Tchadiens qui ont fait le choix de combattre Deby n’avaient pas d’autre option que celle-là : la démocratie et toute possibilité d’alternance sont verrouillées de manière systémique.


Depuis le 26 mai 1994, le « Parlement », entièrement dominé par le MPS (le parti d’Idriss Deby) a adopté une modification constitutionnelle supprimant la clause de limitation des mandats.


Drôle d’élection


Tout un peuple se retrouve donc face à un autocrate qui use et abuse des moyens de l’Etat, terrorise la société civile, prend les partis politiques de l’opposition civile en otage, et organise des élections à donner envie de grimper aux murs.
Exemple : en 2006, Idriss Deby organise « une élection présidentielle », la dernière en date. Tous les partis de l’opposition civile boycottent le scrutin. Mais, décidé à réussir son coup, le président sortant – qui n’a jamais eu l’intention de sortir - s’arrange à avoir comme candidats adverses, trois ministres en fonction dans son gouvernement, et

présidents de partis politiques membres … de la majorité présidentielle !!!


Ce qui fait que pendant la campagne électorale, chacun de ces étranges candidats quittait son cabinet ministériel … pour aller battre campagne du bout des lèvres. Une vraie tragi-comédie !


Mais l’une des facettes les plus époustouflantes de cette élection aura été la prestation des « électeurs nomades » qui votaient à répétition ce jour-là aux quatre coins du pays – en qualité de "nomades" -, et toujours en faveur du candidat Idriss Deby. Surtout que 90% de ces électeurs d’un genre unique au monde étaient des policiers et des soldats.
Sans oublier cet autre épisode de l’implication de la France dans le quotidien tchadien avec les avions de "l’Opération Epervier" qui avaient été entièrement mis à contribution pour le transport des urnes et des résultats de toutes les localités vers N’djamena.

Voilà donc « un chef d’Etat » qui refuse le dialogue inclusif réclamé par toutes les formations politiques et politico-militaires de son pays ; un chef d’Etat qui maintient ses propres compatriotes au sommet du hit parade des populations les plus pauvres et les plus analphabètes d’Afrique, mais qui brasse avec insouciance l’argent du pétrole qu’il n’utilise que pour s’acheter des armes qui lui permettent de tenir éternellement en joue un peuple qui, depuis 19 ans, aspire à la paix, à la liberté, à la démocratie et au développement.
C’est pour cela, et pour cela uniquement, que les politico-militaires ont été acculés à ne choisir que les armes pour offrir à leur pays autre chose que la dictature, la violence, la misère…

Et la République Française, pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, qui n’ignore rien de la réalité du pouvoir d’Idriss Deby, préfère maintenir au pouvoir le diable qu’elle connaît plutôt que de favoriser le saint inconnu. Résultat : il s’est créé et développé au Tchad un sentiment anti-français dont les conséquences pourraient surprendre le monde entier un de ces jours.

Avec la récente union de toutes les formations politico-militaires, il est évident que ça va de nouveau barder au Tchad dans les mois qui vont suivre. La France et son président ont encore la latitude de réfléchir sur les voies et moyens d’en finir avec le cycle de violence dans ce pays.

Et il semble que faute pour elle de se résoudre à cette nouvelle donne, l’Histoire ne lui pardonnera pas une vilénie de plus au Tchad

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 00:05

11 février 2009
Al-Ifrighi

La France, qui multiplie les marques de soutien au Président tchadien Idriss Deby Itno, a dépêché le 06/02/2009 son ministre de la Défense, Hervé Morin à N'Djamena et a lancé un nouvel avertissement aux rebelles, pas dissuadés pour autant de repasser à l'offensive.

Le devoir de la France est de protéger de façon plus décisive le gouvernement légal », a annoncé hier matin Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, sur les ondes d’Europe 1. Cette mise en garde est émise au moment où le ministre de la Défense, Hervé Morin, atterrissait à N’Djaména, avec pour mission d’afficher son soutien à Idriss Déby.

Le Président Nicolas Sarkozy avait déjà donné le ton avant-hier en déclarant que « la France était prête à faire son devoir s’il le fallait ». L’ONU a donné son accord pour une intervention militaire de la France, eu égard au retard du déploiement de l’Eufor (3700 soldats européens dont 2100 français). La France pourrait apporter dans les heures à venir un soutien militaire actif aux forces tchadiennes.

Pour l’instant, les services de renseignements français ont mis en action le satellite Helios qui balaie deux fois par jour le Tchad et le Soudan, dont la frontière commune est survolée par des Mirages français pour repérer d’éventuels renforts rebelles.

Les analystes du renseignement en France avaient eu une bonne lecture des événements en dépêchant au Tchad avant l’offensive rebelle un détachement d’assistance militaire et d’instruction du 1er régiment de parachutiste d’infanterie de marine. Il s’agit de plusieurs officiers spécialistes du renseignement, chargés entre autres missions d’instruire et de conseiller les forces d’Idriss Déby, mais aussi de veiller au maintien en condition opérationnelle du matériel, pour faire face efficacement aux rebelles.

Mais qui sont-ils au juste ?

Les rebelles sont des opposants tchadiens au régime D’Idriss Déby. Un de ses neveux fait même partie de la rébellion. Il s’agit de trois milices qui se sont alliées et qui avaient déjà mené une première offensive contre le pouvoir tchadien en avril 2006. Sans succès. Ce sont d’anciens proches du Président. Ce ne sont donc pas des mercenaires soudanais à la botte de Khartoum, comme on l’a dit, même s'ils utilisent le Soudan comme base arrière. Lors de l’attaque de 2006, le Président Chirac avait apporté un appui déterminant au Président Déby.

Mais, il semble que cette nouvelle attaque ait cette fois quelque peu embarrassé Paris, qui, tout le week-end dernier, a tenté de ne pas prendre de position trop tranchée. La France privilégierait, notamment par l'intermédiaire du Guide libyen Khadafi, un «arrangement» entre les deux parties, lui permettant à la fois de préserver le déploiement de l'Eufor - un projet européen mais d'initiative française -, de conserver des rapports privilégiés avec N'Djamena et de ne pas entrer dans un conflit indirect avec le régime soudanais. Khadafi a déjà proposé son appui logistique à la France, en offrant la possibilité aux avions de s’approvisionner en territoire libyen. L’intérêt d’une implication dans cette crise pour le Guide de la Jamahiriya réside dans sa stratégie d’isolement des tribus du sud libyen hostile au pouvoir central et qui le manifestent violemment. Il faut éviter à tout prix l’installation d’un régime pro soudanais au Tchad, qui serait une base arrière pour les terroristes. La stratégie des rebelles est assez insolite. Partis du Soudan avec 300 pick-up, les rebelles ont traversé tout le Tchad pour prendre la capitale.

Pour l’instant l’objectif n’est pas atteint. A 70 km de N’Djaména, ils attendent d’hypothétiques renforts et ravitaillements. Pour patienter tranquillement, ils ont demandé un cessez-le-feu que les forces gouvernementales ont jugé inopportun. Seront-ils ravitaillés? Est-ce qu’ils vont à nouveau déclencher une attaque? En face, ce n’est guère mieux. En effet, comment des rebelles fortement armés peuvent-ils quitter un pays voisin, traverser, sans encombres et sans être inquiétés, le territoire et se diriger vers la capitale pour semer la zizanie ? Il faut noter que les forces tchadiennes sont dans l’incapacité de neutraliser les rebelles qui attendent leurs renforts aux alentours de la capitale. Ces situations relancent tous les débats sur la crédibilité, l’autorité et le sérieux des Etats africains, informels jusque dans leur système de défense. La crise actuelle était prévisible, car les relations entre le Tchad et leur voisin soudanais ont changé depuis quelques années. Les Soudanais, qui avaient prêté main-forte à la prise de pouvoir d’Idriss Déby en 1990, l’accusent aujourd’hui de soutenir les mouvements rebelles soudanais du Darfour.

En réponse, Khartoum a armé et financé les rebelles tchadiens, postés à la frontière entre les deux pays. Ce qui se passe actuellement au Tchad est le résultat de deux crises politiques intérieures qui s’enchevêtrent: le Darfour et l’instabilité politique au Tchad. Après plusieurs mois de retard, la France a insisté pour que la force d’intervention européenne, l’Eufor, soit mise en place rapidement. Ce déploiement aurait rendu beaucoup plus difficile une attaque des rebelles. Comme le calendrier a été modifié, les insurgés ont dû anticiper la prise de N’Djamena.

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 00:02

11 février 2009
TchadForum

La mort d’Ibni Oumar n’est pas un détail  

Le 3 février 2009 , M. Ibni Oumar Mahamat Saleh , militant des droits de l’homme, Secrétaire Général du Parti pour les Libertés et le Développement, le P.L.D et Porte Parole de la C.P.D.C, la coordination des partis politiques pour la défense de la constitution, a été enlevé à son domicile par l’Armée Nationale Tchadienne, vers 19 h 30 , à Ndjamena, devant sa famille et les enfants qui jouaient au football devant sa maison .

Depuis cette date, M. Ibni Oumar n’est pas réapparu dans sa famille .Il est présumé avoir été assassiné, selon le rapport de la commission souhaité par le gouvernement français. Mais dès que la pression de la communauté internationale s’exerce un peu sur le président de la république Tchadienne, celui-ci déclare lamentablement, qu’il s’agit d’un détail. La mort de Ibni Oumar est un détail pour le président Idriss Deby Itno et cela les Tchadiens ne l’admettent pas, car le Tchad du président Deby est un état néant, une république que de nom, sans contenu réel et idéal républicains.

L’impunité seule a toute sa place dans cette entité tchadienne sans institution, c’est à dire sans chef, donc sans règle. Le Tchad de Monsieur Idriss Deby est un mouroir et en même temps un dépotoir qui sert de tombes pour les tchadiens.
Tous les hommes d’excellence qui gouvernent le monde ont constaté avec résignation, que le président ne dit jamais la vérité dans son palais présidentiel. Cependant , la communauté internationale n’est pas dupe. Elle est bien informée que l’état tchadien se dissocie par le fait d’un président de la république qui n’éprouve aucun sentiment pour les populations dont il prétend avoir la charge. Pour lui le sang d’un compatriote sent bon. C’est un ennemi. Le cas de Ibni Oumar illustre bien cette situation.


Les dérèglements des mœurs qui sont aujourd’hui la corruption, la débauche, l’immoralité et autres vices, ont engendré des effets pervers : viols de mineures, de femmes, des assassinats et des tueries incessantes organisées dans les quartiers par les hommes du président Des enlèvements d’ hommes politiques et leurs disparitions, ne seraient pas des méthodes arbitraires pour M. Idriss Deby ? C’est du détail, selon le chef.


A Njdamena, il suffit d’avoir n’importe quel journal local entre les mains, pour que la première page vous indique déjà le nom d’une mineure violée la veille. Le Tchad du président Deby n’est pas un rêve de personne normale. C’est un désastre pour le peuple tchadien. Notre président est un singulier homme au Tchad que la vérité indispose, même quand c’est admis par tous les citoyens. Cela crève les yeux. A quand pourra-t-il s’illustrer comme un président d’une république ? Car ailleurs le mot république a bien une autre compréhension pour les peuples. Que ceux des tchadiens qui le connaissent le mieux, osent désavouer ce dessein macabre.


Le silence n’est pas une réponse à une telle situation barbare, les populations du Tchad exigent que M. Deby annonce les conditions de l’assassinat de M Ibni Oumar Mahamat Saleh à la société tchadienne. .Elle a le droit de savoir pourquoi vous avez assassiné Ibni Oumar Mahamat Saleh, monsieur le président Deby !


Les associations politiques que Ibni Oumar dirige, pour nous il est toujours à son poste, c’est à dire le P.L.D et aussi la coordination de la C.P.D.C, pensent que seul le président Deby est responsable des maux qui détruisent le Tchad. L’inductif, c’est vous M. le président. Il ne semble pas opportun à votre pays de voir un autre coupable, le raisonnement par analogie ne tient pas, votre silence vous condamne même si l’assassinat de Ibni Oumar n’est que du détail, expliquez-vous ! La société tchadienne vous le demande. Ce qui vous manque, le pays le sait, c’est le courage qu’un homme d’état doit avoir à tout moment quand il se trompe. Le fait que vous êtes le président de la république ne suffit pas pour assassiner un compatriote dont le Tchad entier a financé l’éducation. Vous êtes redevable au Tchad. Nulle part n’est mentionné dans la religion dont vous vous réclamiez, que l’on peut tuer un savant facilement sans rendre compte à sa société. La manifestation de la vérité doit intervenir, ensuite restituez le corps de Ibni Oumar à sa famille, puis vous ne dormirez que mieux. Votre compatriote de Biltine que vous avez assassiné n’est pas revanchard, il est un bon exemple de démocrate. Il n’a hai personne pour des idées, pour des engagements contraires aux siens dans la parole politique. Ibni Oumar n’aimerait pas être vengé mais que toujours la justice soit rendue, c’est là un sens de citoyenneté extrême dans la démocratie.


M. le président de la république, M. Deby Idriss, ne dites pas des choses à faire dormir debout au peuple tchadien, pour vous extraire de votre responsabilité, le Tchad est en colère, vous le savez bien. Alors, où vous en êtes dans la procédure de restitution du corps de Ibni Oumar Mahamat Saleh ?

La société tchadienne vous demande : Où est le corps de Ibni Oumar Mahamat Saleh, M. Deby ? Les Tchadiens veulent le voir !


Section P.L.D et la représentation de la C P D C, en France.

Rappel : manifestation à Paris le 14 Février 2009 de 14 Heures à 17 Heures de la rue des Belles Feuilles à la Place du Trocadéro.

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 09:40

3 février 2009
IRINnews

Panique et tollé face à l'interdiction d'utiliser du charbon de bois

 

Le gouvernement tchadien a interdit l’usage du charbon de bois afin de lutter contre l’abattage des arbres et la désertification. Mais ce combustible est la seule source d’énergie domestique pour 99% de la population. A N’Djamena, des manifestations de protestations ont été durement réprimées par la police.

 

IRIN, 19 janvier 2009

L’interdiction imposée par le gouvernement sur l’utilisation du charbon de bois à N’Djamena, capitale du Tchad, a créé des conditions qualifiées « d’explosives » par un observateur, à l’heure où les familles recherchent désespérément une source d’énergie pour pouvoir cuisiner.


« A l’heure où je vous parle, des femmes et des enfants se trouvent à la périphérie de N’Djamena, en train de fouiller partout pour trouver des branches mortes, de la bouse de vache ou, éventuellement, des petits morceaux de charbon », a expliqué à IRIN Merlin Totinon Nguébétan, représentant de la branche tchadienne du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT), depuis la capitale. « Les gens ne peuvent pas cuisiner ».


« Les femmes qui accouchent ne trouvent même pas un seul morceau de charbon pour pouvoir chauffer de l’eau pour se laver », s’est indignée Céline Narmadji, de l’Association des femmes pour le développement du Tchad.


Selon les syndicats et autres organismes de la société civile, le gouvernement n’a pas préparé la population, ni mis d’autres sources d’énergie domestique à la disposition de la population avant d’interdire complètement le transport du charbon et du bois de chauffe dans la capitale en décembre, pour préserver l’environnement, selon les autorités.


Le charbon de bois est la seule source d’énergie domestique utilisée par environ 99 pour cent des Tchadiens, ont indiqué à IRIN des habitants de N’Djamena. Or, depuis que le gouvernement a interdit l’acheminement du charbon de bois à N’Djamena, et confisqué, dit-on, tout le charbon de la ville, il est devenu quasi impossible de s’en procurer, selon les travailleurs humanitaires et les habitants.


Et lorsqu’on y parvient, le sac qui se vendait auparavant à environ 6 000 francs CFA (12 dollars) coûte désormais sur le marché noir environ quatre fois cette somme.


Changement climatique


Selon les représentants du gouvernement, l’interdiction imposée sur l’utilisation du charbon de bois participe d’un effort d’empêcher l’abattage des arbres pour la fabrication de combustible, une mesure essentielle, ont-il expliqué, pour lutter contre la désertification.


Le gouvernement a déjà tenté par le passé d’empêcher l’abattage des arbres, mais des mesures particulièrement sévères ont été prises ces dernières semaines, selon les travailleurs humanitaires et les habitants.


« Les Tchadiens doivent chercher d’autres formules pour faire la cuisine et oublier le charbon de bois et le bois de chauffe », a récemment déclaré Ali Souleyman Dabye, ministre de l’Environnement, à la presse, à N’Djamena. « Faire la cuisine est une nécessité fondamentale pour chaque foyer. D’un autre côté ...avec le changement climatique, chaque citoyen doit protéger son environnement ».


Selon les autorités, l’interdiction porte uniquement sur le charbon de bois fabriqué à partir de bois vert, et non de bois mort. Pourtant, l’acheminement du bois et du charbon de bois à N’Djamena a été totalement interdit, selon les habitants.


Au beau milieu de la panique et des protestations contre l’interdiction, un autre représentant du gouvernement a déclaré, au cours d’une conférence de presse tenue le 14 janvier, que le gouvernement avait commis une erreur en ne préparant pas le public à cette mesure, mais il n’a annoncé aucun changement à cet égard.


« C’est de la bévue ; l’erreur est humaine », a déclaré Nouradine Delwa Kassiré Coumakoye, président du Conseil économique, social et culturel du Tchad. Il a appelé les Tchadiens à garder leur calme, affirmant que le gouvernement pouvait « résoudre cette crise et trouver une solution ».


Le 15 janvier, le Premier ministre tchadien a rencontré le président d’une association nationale de défense des consommateurs, selon le site Internet du gouvernement.


Les familles « crient »


Les habitants et les experts du secteur humanitaire ont déclaré à IRIN que l’interdiction imposée sur l’utilisation du charbon de bois avait aggravé les conditions de vie déjà difficiles des populations de la ville. « Toutes les familles de N’Djamena crient », a expliqué à IRIN Delphine Djiraibé Kemneloum, coordinatrice du Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation.


« La situation est assez grave parce que les Tchadiens ont toujours utilisé du charbon de bois pour cuisiner et chauffer l’eau », a indiqué M. Nguébétan, d’ONU-HABITAT. De nombreux Tchadiens gagnent également leur vie en vendant du charbon de bois.


« Nous sommes tous d’accord sur le fait que la désertification est un grave problème que le Tchad doit traiter », a-t-il convenu. « Mais le gouvernement doit proposer des solutions alternatives à la population, en complément de ses mesures ».


Le gouvernement a évoqué des solutions alternatives telles que le propane, mais « uniquement de manière abstraite », a noté M. Nguébétan.


A N’Djamena, selon la population, peu d’habitants utilisent le propane, une denrée rare. Ceux qui en ont les moyens se rendent de l’autre côté de la frontière, au Cameroun, pour y acheter du gaz.


Manifestations réprimées


Le 14 janvier, les soldats de l’armée et la police ont dispersé la foule qui s’était réunie dans la capitale pour protester contre les mesures prises par le gouvernement, et plus généralement, contre le coût élevé de la vie, ont rapporté les habitants de la capitale.

« Ils ont frappé des manifestants, principalement des femmes », a indiqué Mme Narmadji, de l’association de femmes, qui faisait partie des manifestants.


« Tant que le gouvernement ne changera pas les choses, nous ne renoncerons pas », a-t-elle déclaré. « Mieux vaut mourir rapidement et en masse, plutôt que continuer à succomber d’une mort lente, comme nous le faisons actuellement ».

« Nous sommes déjà morts », a-t-elle finalement ajouté.
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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 23:24

4 février 2009
Tchadactuel

A l'invitation du gouvernement tchadien, le représentant du Secrétaire général sur les droits de l'homme des personnes déplacées dans leur propre pays, Walter Kälin, effectue une visite au Tchad du 3 au 9 février, au cours de laquelle il rencontrera des personnes déplacées dans l'est du pays.

Durant sa visite, M. Kälin compte s'entretenir avec les hautes autorités tchadiennes sur la protection des droits des personnes déplacées dans leur propre pays. Il rencontrera également des représentants des agences des Nations Unies présentes sur le terrain, des organisations non-gouvernementales nationales et internationales ainsi que des bailleurs de fonds. M. Kälin aura l'occasion de s'entretenir avec les personnes déplacées lors de sa visite à Goz-Beida et à Farchana dans l'est du pays.

Les conclusions préliminaires de l'expert indépendant seront présentées lors de la 10ème session du Conseil des droits de l'homme en mars prochain et le rapport de mission détaillé sera publié pendant le premier trimestre de 2009.

Après sa mission au Tchad, le représentant a l'intention d'effectuer une courte visite de suivi à Bangui en République centrafricaine afin de discuter avec les autorités nationales, les représentants du système des Nations Unies et la société civile de la mise en œuvre des recommandations issues de sa mission dans le pays en mars 2007.

Walter Kälin, un expert indépendant et professeur de droit à l'Université de Berne (Suisse), occupe le poste de représentant du Secrétaire général sur les droits de l'homme des personnes déplacées dans leur propre pays depuis 2004.

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Textes De Juliette