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A l’heure où le Centrafrique est effectivement et de manière très criarde l’une des nations les plus pauvres du globe, il serait primordial que chacun examinent en détail sa part de responsabilité. Si cela ne se fait pas, c’est parce que c’est évidemment une réflexion hautement inconfortable !

 

Au même moment, des soupçons de plus en plus sonores de corruption à échelle complètement indécente de certains membres du régime de Bangui, se révèlent de manière arrogante au grand jour, il serait vraiment adéquat de se demander comment ces deux réflexions peuvent encore faire bon ménage dans l’esprit des grands de ce monde !

 

Pourquoi diantre les caisses de l’Etat sont-elles toujours vides avec toutes les ressources minières appartenant au sol centrafricain ! Il doit y avoir un gros trou au fond, autant de la caisse que richesses minières…

 

Récemment on me racontait qu’à Bangui, au Ministère de l’Intérieur, quand la taxe pour un passeport ordinaire tombait sur le bureau, l’argent partait directement dans une poche accompagné des paroles : «  Y a le gaz à payer… ». Or on sait bien que les banguissois cuisinent généralement encore au feu de bois, sauf s’ils ont les moyens de se payer du charbon !

 

Les caisses ne peuvent être vides que pour deux raisons, pas trois !

Soit tout l’argent a été utilisé à bon escient, et il n’y en a plus assez. Dans ce cas il s’agirait de mauvaise gestion.

 

Soit il n’y a jamais eu d’argent dans cette caisse, car toutes les recettes qui devraient s’y déposer ont été détournées avant d’arriver dans ladite caisse ! Dans ce cas on parle de vol institutionnalisé.

 

Dans les deux cas le Gouvernement est responsable, et doit des explications à ceux qui l’ont démocratiquement élu, puisque le destin du régime de Bangui est selon les dires de Bernard Kouchner le retour à la légalité institutionnelle.

 

Le fait que le Gouvernement n’a pas fourni d’explication depuis le début des troubles sociaux en septembre dernier déjà, laisse fortement soupçonner qu’il n’y a justement aucune explication.

 

Le choix d’un professeur de math comme nouveau Premier Ministre pour faire croire au peuple que nous sommes devant un problème de gestion, est une fois de plus se moquer du peuple ! Même un recteur d’université, aussi mathématicien soit-il, ne peut multiplier des billets de banque, ou même en fabriquer ! là c’est plutôt une affaire d’escroc…

 

D’ailleurs, le comble de l’escroquerie c’est quand les escrocs continuent à escroquer le peuple chaque jour, font semblant de chercher des solutions, continuent à mettre l’argent de la communauté internationale dans leur poche, et reste à leurs postes en faisant semblant de rien !

 

Le cas du ministre de la santé qui se fait « muter » comme ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, soulève une autre interrogation. Qu’y a-t-il de si extraordinaire au ministère de la santé... !

 

Il est aisé de s’imaginer que la personne qui a reprit le Ministère de la santé publique de la population et de la lutte contre le SIDA se réjouit de puiser à son tour dans la caisse l’argent que la communauté internationale verse pour chercher à enrayer la pandémie du SIDA dans un pays où sa prévalence est l’une des plus haute d’Afrique, et où l’espérance de vie à la naissance est autour de 37 ans.

 

Le pillage de la caisse destinée aux questions de la santé publique, à l’heure où l’eau n’est potable que de nom, où les vaccins contre les maladies devenues endémiques même à la capitale, comme la fièvre typhoïde ou la tuberculose pour ne citer que celles-là, ne sont accessibles qu’aux élites, ressemble donc étrangement à une non-assistance de masse à personnes en danger.

 

Nous avons bel et bien affaire à un gouvernement voleur de masse, qui est en train de causer directement la perte du peuple centrafricain, en le privant systématiquement de ce qui lui revient de droit.

 

Museler et persécuter ceux qui prennent la parole haut et fort pour défendre les civils laissés pour compte délibérément dans l’obscurité, et assassinés dans leur santé et leurs droits à la dignité humaine, ne pourra jamais empêcher les vérités d’arriver aux oreilles de ceux qui la méritent.

 

Au contraire, c’est une manière de fabriquer des martyrs, et d’attirer une attention encore plus vive de la part d’une certaine communauté internationale, qui commence doucement à comprendre où se trouve le Centrafrique.

 

Juliette AbandoKwe

30 janvier 2008

 
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