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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 15:41

3 juillet 2013
Amnesty International


Amnesty International appelle les autorités de Guinée équatoriale à mettre un terme à la répression de la liberté d'expression et de réunion et à respecter le droit des gens d'exprimer librement leurs opinions, y compris en organisant et en prenant part à des manifestations pacifiques.

Les autorités équato-guinéennes ont interdit une manifestation prévue le 25 juin 2013 dans la capitale, Malabo, pour protester contre les résultats des dernières élections législatives, sénatoriales et municipales, qui se sont tenues le 26 mai 2013.  Cette manifestation, qui réclamait l'annulation des résultats et souhaitait défendre la liberté, les droits humains et la démocratie, était organisée par le parti politique Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), l'un des deux partis d'opposition ayant participé aux élections de façon indépendante. Dix autres partis avaient aussi pris part à ces élections dans le cadre d'une coalition avec le parti au pouvoir, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE).

 

Conformément à la loi, le 13 juin 2013, le CPDS a informé le directeur général de la Sécurité nationale de son intention d'organiser une manifestation pacifique à Malabo le 25 juin à partir de midi. Cette information a été fournie par écrit, plus de sept jours avant la manifestation, comme le prévoit le droit de Guinée équatoriale. Or, le gouverneur de la province de Bioko Norte a refusé d'autoriser cette manifestation, sans préciser les raisons de son refus.

Le 19 juin, le CPDS a redit son intention de mener une telle manifestation, dans le respect de la loi, et en a de nouveau informé par écrit le directeur général de la Sécurité nationale, invoquant les droits à la liberté d'expression et de réunion inscrits dans la Constitution et le droit de Guinée équatoriale. Deux jours plus tard, le 21 juin, le ministre de l'Intérieur a répondu au CPDS par écrit, confirmant la décision du gouverneur d'interdire la manifestation.

Le 24 juin, veille de la manifestation, des militaires et des policiers ont été déployés devant le siège du CPDS à Malabo et ont bloqué les rues adjacentes. Plus tard dans la soirée, 10 personnes, dont six membres éminents du CPDS, ont été arrêtées et brièvement incarcérées alors qu'elles se rendaient à un rendez-vous avec le ministre de l'Intérieur pour de nouvelles négociations sur la manifestation prévue le lendemain. Elles ont été relâchées une heure plus tard. Quatre autres personnes qui avaient été arrêtées quelques heures plus tôt ont aussi été libérées vers 23 heures.

La présence des forces de l'ordre et le déploiement de véhicules blindés se sont intensifiés le 25 juin et la manifestation n’a pas eu lieu. Cependant, 50 à 100 membres du CPDS qui se trouvaient dans leurs bureaux ont manifesté devant le siège du parti et ont déployé une banderole pendant environ 30 minutes. Ils ont mis fin à leur action après l'arrivée de renforts des forces de sécurité, qui ont menacé de recourir à la force contre les manifestants s'ils ne se dispersaient pas. Le 26 juin au soir, les forces de l'ordre étaient toujours postées devant les bureaux du CPDS et la rue était toujours bouclée.

Amnesty International considère que l'interdiction de la manifestation du 25 juin est une atteinte aux droits des personnes d'exprimer librement leurs opinions et de se réunir de façon pacifique. Ces droits sont garantis par des traités internationaux relatifs aux droits humains que la Guinée équatoriale a ratifiés, ainsi que par la nouvelle Constitution du pays promulguée en février 2012.  En vertu du droit international relatif aux droits humains et des lois nationales, ces droits ne peuvent être restreints que dans le respect de la légalité et uniquement dans l'intérêt de la sécurité nationale, de l'ordre public ou pour la protection de la santé publique, de la moralité ou des droits et libertés d'autrui.

Amnesty International rappelle aux autorités de Guinée équatoriale que l'État a le devoir de protéger les vies humaines et de veiller à ce que les policiers et autres agents de la force publique n’aient pas recours à une force excessive ni injustifiée. En vertu des normes internationales relatives aux droits humains, les forces de l'ordre doivent utiliser autant que possible des méthodes non violentes avant de recourir à la force. Lorsque le recours légal à la force est inévitable, elles doivent faire preuve de mesure afin de réduire au maximum les effets dommageables et les blessures et de respecter et préserver les vies humaines. Cette exigence de modération reste valable même lorsque les autorités considèrent qu'une manifestation est illégale.

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 21:48

14 mai 2013
Reporters sans frontières

http://2.bp.blogspot.com/_pT52asditnw/SehcO_I4gRI/AAAAAAAADZM/IReDickCWo4/s400/dictators-profile-teodoro-obiang-nguema.jpgReporters sans frontières condamne le blocage par l'État équato-guinéen, le 12 mai 2013, de l'accès à Facebook et à certains sites de l'opposition, tel celui du principal parti d'opposition : la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), qui présentera des candidats aux élections législatives et municipales du 26 mai 2013. Le site du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), le parti présidentiel, demeure en revanche parfaitement accessible. 

« Cet acte de censure sur ordre présidentiel est déplorable et constitue une atteinte grave à la liberté de l'information » a déclaré Reporters sans frontières. « Nous dénonçons cette offensive du président Obiang Nguema contre l'équité du processus démocratique surtout pendant la période électorale » a ajouté l'organisation. 

Selon un correspondant de l'Agence France Presse en Guinée équatoriale, Samuel Obiang Mbana, « Facebook a été désactivé sur tout le territoire équato-guinéen à la demande de la présidence et du gouvernement, suite à l'annonce d'une manifestation anti-Obiang Nguema prévue le 15 mai prochain par des étudiants et des opposants au régime ». 

Cette action des autorités équato-guinéennes aurait déjà entrainé une baisse importante des chiffres d'affaires de cybercafés de Malabo, ce qui démontre l'impact du blocage sur l'accès à l'information. 

Teodoro Obiang Nguema, président depuis 34 ans, figure sur la liste des «prédateurs de la liberté de l'information » établie par Reporters sans frontières et publié le 3 mai 2013. Guinée équatoriale occupe également le 166e place sur 179 pays dans le Classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 03:15

4 mai 2012
François Labrouillère

 

 

La Guinée équatoriale s’en prend à Transparency International qui a déclenché l’affaire des « biens mal acquis ».

 

 

Cette fois, c’en est trop. Nous ne nous laisserons pas faire et riposterons coup pour coup. » Par la voix d’Olivier Pardo, son avocat parisien, le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, réagit vivement au feu vert de la justice française à un mandat d’arrêt international visant son fils Teodorin dans l’affaire dite des « biens mal ­acquis ». Pour lui, son gouvernement est la cible d’une « campagne de déstabilisation » menée par des ­intérêts étrangers qui veulent s’accaparer les ­richesses du pays. « Comme par hasard, les ­attaques redoublent chaque fois que le président Obiang est en train de renégocier les contrats pétroliers ou cherche à se rapprocher de la France », affirme Me Pardo. 

 

“LES INDIGNATIONS DE DANIEL LEBÈGUE SONT À GÉOMÉTRIE VARIABLE” 

 

La Guinée équatoriale prendra-t-elle alors des mesures de rétorsion contre Paris ? « Non, assure l’avocat. Le président Obiang sait faire la différence entre la France et ceux qui l’attaquent. » Pour l’heure, la riposte se concentre sur Transparency International, l’ONG à l’origine de la plainte des « biens mal acquis », et son président pour la France, Daniel Lebègue, l’ex-patron de la Caisse des dépôts. Une enquête pour « diffamation et calomnie » vient d’être lancée contre lui à Malabo. « Les indignations de Daniel Lebègue sont à géométrie variable, relève Olivier Pardo. Il est administrateur et président du comité d’audit du groupe français Technip, qui a signé en 2010 un important contrat avec la Guinée équatoriale dont il dénonce aujourd’hui la corruption. Il a aussi siégé chez Alcatel-Lucent, autre groupe en ­affaires avec le pays. »

 

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 11:10

11 juin 2011

 Eric Lainé

 

Le fils d'un chef d'Etat africain suspecté de malversation / Rolls et Ferrari s'envolaient de Vatry


Au moment où la Croix-Rouge exposait ses kits en partance pour Haïti, les berlines de luxe du fils du président Obiang trônaient au fond du hangar de Vatry, en partance pour la Guinée Équatoriale, cet autre pays de misère.

 

Le fils et dauphin du président de la Guinée Équatoriale est au cœur d'une enquête judiciaire pour « recel de détournement de fonds publics » portant sur l'acquisition d'une flotte de voitures de luxe. Les véhicules, importés des Etats-Unis, ont séjourné à l'aéroport de Vatry avant de repartir par avion en Afrique, de fin 2009 à début 2010. La justice soupçonne la famille Obiang d'avoir pompé l'argent des puits de pétrole pour les financer.

 

Début 2010, le monde entier a les yeux rivés sur les chaînes de télé qui diffusent en boucle les images insoutenables du drame haïtien. Le 11 janvier, un séisme de magnitude 7 a ravagé Port-au-Prince et ses environs, provoquant la mort de plusieurs centaines de milliers de morts. Des appareils décollent des quatre coins du pays. Il est 15 heures ce 15 janvier et, à l'aéroport de Vatry, c'est aussi l'effervescence. Des dizaines de personnes s'affairent autour d'un avion-cargo à destination de ce pays que le tremblement de terre vient de précipiter un peu plus dans la misère.


Rolls-Royce et Ferrari

 

Le froid et le brouillard enveloppent un vaste hangar presque désert. Là, un représentant de la Croix Rouge présente aux journalistes la toile de tente et les outils d'un des kits à 750 euros en partance pour Port-au-Prince. En arrière-plan, au fond à droite du bâtiment, trône une autre cargaison. Elle aussi est en partance pour un de ces pays où les affamés courent les rues. La Guinée Équatoriale où la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

 

Mais là-bas, point de catastrophe naturelle ni d'aide à l'horizon. Ironie du sort, la cargaison - qui prend discrètement la poussière sous le hangar de Vatry - n'est pas destinée aux plus miséreux. Elle se compose de plusieurs luxueuses berlines, comme en témoigne la photo agrandie du kit de démonstration pour Haïti, prise ce jour-là par l'union/L'Ardennais (notre document). Il y a là une Rolls-Royce, une Mercedes et d'autres marques prestigieuses.

 

Cette collection provient, selon les enquêteurs des Douanes, d'un lot de « 26 voitures de luxe et six motos (..) d'occasion d'une valeur de près de 12 millions de dollars acheminées à l'aéroport de Vatry (Marne) en provenance des États-Unis (par Teodoro Nguema Obiang) pour réexportation vers la Guinée Équatoriale », comme l'a révélé jeudi le site du Monde.fr.

 

Qui est ce richissime Teodoro Nguema Obiang ? Il n'est autre que le ministre des Forêts et de l'Agriculture du pays, fils du président en exercice et dauphin, candidat à la succession de papa. Celui qui règne en maître absolu sur le pays depuis plus de trente ans (voir par ailleurs).

 

Comment le fiston s'est offert ce lot de voiture - acheminé depuis les États-Unis où il dispose d'un pied à terre à 23 millions d'euros en Californie ? C'est ce que cherchent à déterminer deux juges parisiens et les policiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) en charge d'une enquête pour « recel de détournement de fonds publics ». Comme le confirme Gilles Darriau, directeur général de l'aéroport Vatry, « qui les a vus », le lot de véhicules de luxe est bien arrivé en novembre 2010. « Elles sont parties des États-Unis pour arriver à Charles-de-Gaulle puis elles ont été acheminées en camion jusqu'à Vatry. »

 

Impôt révolutionnaire et manne pétrolière

 

Il y a là « sept Ferrari, quatre Mercedes-Benz, cinq Bentley, quatre Rolls-Royce, deux Bugatti, une Aston Martin, une Porsche, une Lamborghini et une Maserati ». Depuis 2008, ce sont même 28 véhicules qui ont transité par Vatry, précise encore Le Monde. « On fait notre métier quelles que soient les marchandises. Pour nous, il s'agit de fret que ce soit du carrelage, des oranges ou des pièces de pipeline », indique le directeur général de l'aéroport. Il assure que l'affrètement s'est fait dans la plus grande transparence. « Tout ce qui arrive et part d'ici se fait dans le respect de la réglementation. Les Douanes sont là en permanence et les véhicules sont d'ailleurs partis en toute conformité. »

 

Pourquoi le lot à douze millions des dollars a-t-il fait un crochet par la Marne ? Gilles Darriau y voit plusieurs raisons. Il y a d'abord l'intérêt de l'affréteur. Et puis Vatry dispose de vols directs pour la Guinée Équatoriale. Sans compter que « nous avons une large capacité de stockage provisoire ». Et à un tarif sans doute moins prohibitif pour l'affréteur.

 

Cette nouvelle flotte de voitures de luxe s'est donc ajoutée aux hors-bord et autre jet privé à 33 millions de dollars du fils du président. Une collection indécente qui pique aujour-d'hui de curiosité les juges Le Loire et Grouman au grand dam du gouvernement français. Preuve en est puisque le parquet de Paris vient de refuser un élargissement de l'enquête à d'autres acquisitions troubles, comme une série œuvres d'art de plusieurs millions d'euros encore. Mais la justice française n'est la seule à s'être déjà penchée sur les activités du fils Obiang.

 

Au pays de l'oncle Sam, le quadragénaire s'est déjà fait « piquer » pour trafic illicite de produits stupéfiants. Sauvé par son immunité diplomatique, l'indécent rejeton - qui prélève « un impôt révolutionnaire » sur le bois et profite de la manne pétrolière - a depuis été suspecté de blanchiment d'argent ou de corruption par la justice américaine et espagnole. En vain. En France, une enquête a déjà été classée sans suite en 2007… faute de preuves.

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 21:43

10 juin 2011

guineeweb

 

 

http://seguibat-sa.net/IMG/jpg/25.jpgSipopo, village  luxueux de Guinée équatoriale regroupant 52 villas présidentielles, un palace, une salle de conférence, une plage privée et un golf 18 trous dans un pays où 75% des gens vivent avec moins d’1 dollar (0,68 euro) par jour, a de quoi faire jaser.

 

Destiné à accueillir les chefs d’Etat africains pour le 17e sommet de l’Union africaine qui se tiendra du 23 juin au 1er juillet 2011, le Guardian indique qu'il vient d’être inauguré par Teodoro Obiang Nguema, qui porte depuis janvier la double casquette de président équato-guinéen et de l’Union africaine.

 

Les chefs d’Etat bénéficieront de logements indépendants et particuliers, et auront en outre accès à un jacuzzi, une piscine chauffée, un sauna et un centre de fitness ainsi qu’un spa (l’unique du pays).

 

Ce complexe, situé au pied du Mont Cameroun, à 20 minutes de Malabo, la capitale, a coûté la bagatelle de 8,9 millions d’euros. Même s’il pourra également servir lors du déroulement l’an prochain du tournoi de la Coupe d’Afrique des Nations (co-organisée avec le Gabon), pour Tutu Alicante, directeur général d'EG Justice, une association locale de défense des droits de l’homme:

 

«Cette tentative de donner au pays une image de prospérité est totalement mal venue [...] il est terrible de nos jours et à notre époque qu’ un leader africain soit autorisé […] à piller les finances du pays. L’Union africaine en le nommant président a envoyé un message clair aux populations pauvres de la Guinée équatoriale»

 

Le pouvoir aurait également forcé certains à quitter leur école et rentrer dans leur village d’origine pour que le sommet se déroule dans un environnement pacifique. Pour Tutu Alliance, «le président craint d’avoir des jeunes gens dans la rue».

 

Alors même que le sommet a pour thème «accélérer l'émancipation des jeunes dans le cadre du développement durable», d’autres associations rejoignent les griefs d’EG Justice. Ken Hurwitz, le directeur juridique de l’Open Society Justice Initiative estime pour sa part:

 

«Non seulement ils dépensent des sommes considérables dans ces infrastructures, mais ils ferment aussi des écoles un mois avant l'événement. L’ironie est simplement trop forte.»

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 05:13

 

11 mai 2011

Human Rights Watch

 

EG Justice et d'autres organisations de la société civile ont salué aujourd'hui le Conseil exécutif de l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) pour avoir rejeté fermement une demande du gouvernement de Guinée équatoriale pour rétablir un prix financé par son président, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, et portant son nom. Dans une décision du 9 mai 2011, le Conseil exécutif a refusé de prendre en considération une demande faite le 4 mai par le gouvernement d'Obiang de revenir sur sa décision antérieure et d'attribuer le prix sans délai.

 

En octobre 2010, l'UNESCO avait suspendu indéfiniment la remise du prix international UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie, doté de trois millions de dollars, après un tollé général sans précédent réclamant son annulation. Des personnalités africaines de premier plan, des auteurs latino-américains renommés, des lauréats du prix Nobel, des scientifiques et des professionnels de la santé publique, des militants pour la liberté de la presse, des lauréats du prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano, ainsi que des organisations de défense des droits humains ont contesté le prix. Ils ont invoqué un bilan de corruption, d'abus et de limitation de liberté de la presse sous le régime du Président Obiang qui est bien documenté, notamment par des rapports de l'ONU et des enquêtes menées par des gouvernements étrangers.

 

« Par cette décision, l'UNESCO a adressé un signal fort au Président Obiang qu'elle n'ignorera pas les graves préoccupations relatives aux droits humains et à la gouvernance », s'est félicité Tutu Alicante, directeur exécutif de l'organisation EG Justice. « Pour améliorer sa réputation internationale, le Président Obiang devrait concentrer ses efforts sur l'amélioration des vies des Équato-guinéens ordinaires plutôt que sur le financement de prix symboliques. »

 

L'action du Conseil a réaffirmé la décision d'octobre 2010 de suspendre le prix Obiang au vu de la controverse sans précédent entourant la Guinée équatoriale. La décision prise au mois d'octobre a constaté en particulier le manque de consensus parmi les États membres pour établir ce prix, ainsi que la responsabilité du Conseil de « préserver l'intégrité, les valeurs et la réputation » de l'organisation.

 

La Russe Eleonora Mitrofanova, présidente du Conseil exécutif, et les représentants de la Côte d'Ivoire, du Japon et des autres gouvernements qui dirigent le Conseil exécutif de l'UNESCO, ont invoqué la décision du mois d'octobre pour recommander unanimement le rejet de la requête de la Guinée équatoriale de rétablir le prix. La totalité des 58 pays membres du Conseil a accepté la recommandation des dirigeants sans discussion.

 

« L'UNESCO a eu raison de rejeter cette manœuvre du Président Obiang », a conclu Tutu Alicante. « Mais cette organisation devrait aller plus loin et annuler le prix purement et simplement de sorte que la question ne resurgisse plus jamais. »

 

Le communiqué a été émis par les groupes suivants qui se sont élevés contre le prix : Association Sherpa, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), EG Justice, Freedom House, Global Witness, Human Rights Watch, et l'Open Society Justice Initiative.

 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 02:55

 

6 mai 2011 

Ken Silverstein

Slate

Playmates, Bugatti à deux millions de dollars et sacs remplis de billets: Théodorin, fils du chef d'Etat équato-guinéen et ministre de l'Agriculture et des forêts le plus riche du monde, est aussi un futur partenaire de taille du gouvernement américain. 

View From Our Room (Jumeirah Beach Resort, Dubai), by Sarah_Ackerman via Flickr CC

 

Le domaine situé au 3620 Sweetwater Mesa Road, sur les hauteurs de Malibu, en Californie, appartient à un prince autoproclamé, au train de vie tout à fait royal. Une longue allée bordée d’arbres part de la porte principale, passe par un parking orné de fontaines et débouche sur une demeure de 1.400 mètres carrés pourvue de huit salles de bain et autant de cheminées. Le terrain donne sur l’océan Pacifique et compte une piscine, un court de tennis et un parcours de golf de quatre trous, et les voisins sont des stars d’Hollywood du nom de Mel Gibson, Britney Spears et Kelsey Grammer.

Prince du pétrole

Petit et râblé, les cheveux lissés en arrière et le nez chaussé de culs de bouteille, le prince ne donne pas vraiment une image de royale élégance. Sa garde-robe vient pourtant de chez Versace, Gucci et Dolce & Gabbana, et il ne regarde pas à la dépense quand il s’agit de se gâter. Il a déboursé 30 millions de dollars (20,2 millions d’euros) en liquide pour son domaine, et investi des sommes folles pour meubler son intérieur: 59.850 dollars de tapis, 58.000 dollars pour un home cinéma, et jusqu’à 1.734,17 dollars pour deux verres à vin, selon un rapport du Sénat américain. Quand il rentrait chez lui —généralement à l’arrière d’une Rolls-Royce avec chauffeur ou de l’une de ses dizaines d’autres voitures— ses employés devaient faire une haie d’honneur pour saluer le prince. Et se remettre en rang pour recommencer à chacun de ses départs.

C’est pourtant un prince bidon, certes descendant d’une famille dirigeante, mais sans la moindre goutte de sang royal. Son vrai nom est Teodoro Nguema Obiang Mangue —Teodorin pour les intimes— et c’est le fils du dictateur de Guinée équatoriale, un pays de la côte ouest de l’Afrique. Nation grande comme un timbre-poste, ne comptant que 650.000 habitants, la Guinée équatoriale n’aurait qu’une portée internationale dérisoire si elle ne possédait pas de pétrole. En abondance. C’est même le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne après le Nigeria et l’Angola, avec une production d’environ 346.000 barils par jour, et c’est à la fois un important fournisseur et un soutien fiable des États-Unis. Au cours des quinze dernières années, ExxonMobil, Hess Corp. et d’autres entreprises américaines ont investi collectivement plusieurs milliards de dollars en Guinée équatoriale, qui exporte plus de son brut aux États-Unis que dans aucun autre pays.

Si les revenus du pétrole ont rempli les poches de l’élite, quasiment rien n’a filtré jusqu’à la majorité pauvre du pays; depuis le début du boom pétrolier, la Guinée équatoriale s’est propulsée à la tête des pays aux plus hauts revenus par habitant du monde —tout en demeurant l’un de ceux où le niveau de vie est le plus bas. Presque quatre cinquièmes de ses habitants vivent dans une pauvreté crasse; la mortalité infantile a augmenté au point qu’aujourd’hui, quelque 15% des enfants de Guinée équatoriale meurent avant l’âge de cinq ans, ce qui en fait l’un des endroits les plus mortellement dangereux pour les jeunes de la planète.

Le père de Teodorin, le brigadier général Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 68 ans, s’est emparé du pouvoir lors d’un coup d’État en 1979 et a clairement fait connaître son intention de transmettre le pouvoir à un successeur désigné. Obiang a engendré un nombre indéterminé d’enfants avec de nombreuses femmes, mais c’est Teodorin, 41 ans, clairement son préféré, qu’il prépare àprendre le relai. Cette perspective est effrayante à la fois pour les citoyens de son pays qui souffrent depuis longtemps, et pour la politique étrangère des États-Unis. Comme me l’a dit un ancien employé des renseignements américains qui connaît bien Teodorin,«c’est un idiot instable et irresponsable».

Roi de la corruption

Il est aussi fantastiquement corrompu, à en croire des milliers de pages de documents provenant de diverses enquêtes fédérales et du Congrès sur les Obiang couvrant la dernière décennie. Ministre de l’Agriculture et des Forêts dans le gouvernement de son père, Teodorin tient sous son emprise la deuxième plus grande industrie de son pays. Les enquêtes montrent qu’il gère son ministère à la façon d’une entreprise, dirigeant de nombreuses compagnies d’exploitation du bois en même temps que l’Agence censée les réguler. Des documents d’une enquête secrète menée conjointement par le département de la Justice américain et l’Agence des douanes et de l’immigration (ICE) citent des sources affirmant que Teodorin complète son modeste salaire ministériel de 5.000 dollars par mois (3.300 euros) avec un«grand "impôt révolutionnaire" sur le bois»qu’il exige de grandes entreprises internationales d’exploitation du bois, à verser«en espèces ou en chèque»à une de ses entreprises forestières.

Les enquêteurs soupçonnent qu’une grande partie de ses actifs provient«d’extorsion, de vols de fonds publics ou d’autres pratiques corrompues»selon un rapport de 2007 du département de la Justice détaillant l’enquête, sur laquelle j’ai déjà écrit pour lesite Internet du Harper's en 2009. Teodorin n’a pas seulement amassé une vaste fortune, il en a canalisé la plus grande partie vers les États-Unis; un rapport détaillé publié l’an dernier par le sous-comité permanent du Sénat en charge des enquêtes a découvert qu’il avait utilisé des sociétés écrans pour échapper aux lois contre le blanchiment d’argent et envoyer plus de 100 millions de dollars aux États-Unis.

Alerte à Malibu

Tous ces millions ont permis à Teodorin de s’offrir une vie de luxe et de débauche, à en croire une série de procès peu médiatisés intentés contre lui par une dizaine d’anciens employés de son domaine de Malibu. Ces derniers se plaignent d’avoir été escroqués sur leurs salaires, leurs heures supplémentaires et leurs dépenses relatives à leur travail, pour des biens allant de l’essence au papier toilette, tout en étant obligés de supporter une ambiance sordide sortie tout droit du filmVery bad trip: il y avait des«beuveries», selon un document de l’ICE, avec des escort-girls, des Playboy girls et même un tigre.

«Je ne l’ai jamais vu faire quoi que ce soit qui s’apparente à du travail», peut-on lire dans un dossier de plainte déposé au nom de Dragan Deletic, l’un des anciens chauffeurs de Teodorin.«Il passait ses journées entières à dormir, faire du shopping et faire la fête.»

(Sans entrer dans les détails, un avocat de Los Angeles de Teodorin, Kevin Fisher, a qualifié les accusations de«salaces»et«extrêmes», et ajouté:«Les allégations n’ont pas été vérifiées et les gens qui les font ne sont pas sous serment, ils sont donc à mes yeux sujets à caution.»)

Après des années de querelle, la plupart des affaires sont aujourd’hui réglées et les employés ont signé des accords qui les empêchent de parler de Teodorin. Mais avant cela, j’avais interrogé de nombreux plaignants et leur avocat, Jim McDermott, et lu les dossiers. Je me suis aussi penché sur des milliers de pages d’investigations américaines et étrangères impliquant Teodorin. Tout est extraordinairement accablant.

Les Etats-Unis regardent ailleurs

La principale question qui se pose ici est pourquoi le gouvernement américain —après s’être donné le mal de produire cette tonne de renseignements pour dénoncer la corruption flagrante de Teodorin et son apparent abus du système bancaire américain— n’a pas jugé bon de lever le petit doigt pour y remédier.

«Je suis surprise qu’il soit encore autorisé à séjourner dans le pays étant donné toutes les informations contenues dans le rapport du Sénat et révélées par d’autres enquêteurs et journalistes», s’est étonnée Linda Candler, ancienne procureure du département de la Justice spécialisée en investigations criminelles internationales.

En effet, les experts judiciaires affirment que Teodorin devrait être interdit d’entrée sur le territoire américain depuis 2004, année où le président George W. Bush a émis la proclamation 7 750 qui empêche les responsables étrangers corrompus de recevoir des visas américains.«Aucun pays ne va créer de la richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour leur enrichissement personnel»,a déclaré le successeur de Bush, Barack Obama, dont l’administration s’est engagée à mettre«vigoureusement» en application la proclamation 7 750.

«Nous avons la responsabilité de soutenir ceux qui agissent de façon responsable et d’isoler les autres.»

Et pourtant, aucune poursuite officielle n’a été lancée contre Teodorin, malgré une enquête dont le but déclaré, selon l’un des documents du département de la Justice, était de tarir le flot d’argent des Obiang déversé aux États-Unis et«obtenu par la kleptocratie». Pourquoi?

Les responsables américains ont refusé de discuter publiquement des affaires en cours ou de parler en mauvais termes de la Guinée équatoriale; voilà qui rappelle la bonne vieille tradition américaine d’éviter de heurter un important partenaire pétrolier —le même genre de chouchoutage qui a produit des résultats brillants par le passé avec l’Arabie saoudite et d’autres alliés du Moyen-Orient riches en pétrole mais pauvres en démocratie. L’année dernière, l’administration Obama a tout de même empêché l’Unesco, l’agence culturelle de l’ONU, d’accepter 3 millions de dollars proposés par Obiang pour doterun prix scientifique à son nom—mais uniquement après qu’une manifestation d’indignation publique soulevée par les médias n’attire l’attention sur un prix qui n’avait auparavant pas gêné les États-Unis le moins du monde.

L’administration américaine est sinon restée très discrète sur l’atroce passif de corruption et de violation des droits de l’homme de la Guinée équatoriale, et n’a pas su imposer des sanctions à Teodorin ou à l’État dont il doit hériter. Fin 2010, des années après le début de l’investigation du département de la Justice, les enquêteurs cherchaient encore à identifier des témoins experts capables de leur parler des premiers jours du régime d’Obiang.

À ce jour, les seules actions conséquentes entreprises contre le clan Obiang aux États-Unis sont dues aux efforts de McDermott, l’avocat des plaignants, et des juges de la Cour Supérieure de Californie.

«Dans notre système de politique internationale, il y a beaucoup de léchage de bottes, surtout s’il y a du pétrole en jeu», m’a confié McDermott.«Mais dans les affaires qui ont été jugées pour l’instant, notre tribunal d’État, qui n’octroie de traitement de faveur à personne, pas même à Teodorin, a assumé ses responsabilités. C’est toute la beauté de l’Etat de droit.»

En Guinée équatoriale, les Obiang font la loi

Unique ancienne colonie espagnole d’Afrique subsaharienne, la Guinée équatoriale a obtenu son indépendance en 1968. Le premier dirigeant du pays était Francisco Macias Nguema, dictateur cinglé qui se surnommait lui-même«l’Implacable apôtre de la liberté»et«le Miracle unique de la Guinée équatoriale». En 1979, alors que son régime avait déjà massacré quelque 50.000 opposants réels et imaginaires, le Miracle unique futrenversé et exécuté par son neveu, Obiang père.

Teodoro n’avait alors que 37 ans, mais il présentait déjà des dons dans l’art de la dictature après avoir dirigé la garde nationale de Macias et la prison de Black Beach, notoire chambre de tortures pour prisonniers politiques. Au cours des trente dernières années, Obiang a été par trois fois «élu» lors de scrutins bidon. La dernière fois, en 2009, il a remporté95,4% des suffrages(son plus mauvais score, le meilleur ayant été de 97,85% en 1996).

Autrefois, les États-Unis ne manifestaient que très peu d’intérêt pour la Guinée équatoriale, et y avaient même fermé leur ambassade en 1995 après que le régime d’Obiang avait proféré des menaces contre l’ambassadeur John Bennett, qui protestait contre les violations des droits de l’homme. Mais peu de temps après, dans un malheureux retournement de situation, des entreprises américaines ont découvert de vastes réserves de pétrole et de gaz dans les eaux équato-guinéennes, et depuis, les gouvernements américains successifs font machine arrière, lentement mais sûrement.

L’étape décisive eut lieu en 2003, quand, au terme d’une campagne de lobbying intense par l’industrie pétrolière, Bush approuva la réouverture de l’ambassade américaine à Malabo, capitale de Guinée équatoriale (l’ambassade rouvrit officiellement trois ans plus tard).

«Grâce à l’intensification des investissements américains, les relations entre les États-Unis et le gouvernement de Guinée équatoriale ont été qualifiées de positives et constructives», note lafiche pays du département d’État.

Les relations sont peut-être bonnes, mais l’évaluation officielle américaine du pays est bien moins optimiste. Le dernierrapport mondial sur les droits humainsdu département d’État évoque des mauvais traitements en Guinée équatoriale, notamment la«torture de détenus et de prisonniers politiques par les forces de sécurité, des conditions mettant la vie en danger dans les prisons et des arrestations arbitraires». L’enquête «Liberté dans le monde» de Freedom House pour 2011 place le pays dans la catégorie«les pires des pires»gouvernements qui violent les droits politiques et les libertés civiques, avec la Corée du Nord, le Soudan et le Turkménistan.

L’économie de Guinée équatoriale dépend presque entièrement du pétrole, qui l’année passée a généré des revenus bien supérieurs à 4 milliards de dollars, créant un revenu par habitant de37.900 dollars, équivalent à celui de la Belgique.«Le pétrole a été pour nous comme la manne que les Juifs ont mangée dans le désert», a déclaré Obiang. C’est certainement vrai pour lui. Obiang arrive huitième sur la liste de 2006 établie parForbesdesdirigeants les plus riches du monde, avec une fortune personnelle estimée à 600 millions de dollars. Son peuple en revanche s’en sort beaucoup moins bien. Human Rights Watch rapporte qu’un sujet pauvre d’Obiang sur trois meurt avant l’âge de 40 ans.

Luxe, pétrole et volupté

La corruption d’Obiang n’est pas un cas isolé chez les dictateurs rois du pétrole. Les autorités françaises ont mis au jour 39 propriétés en France et 70 comptes bancaires français détenus par la famille du président Omar Bongo, qui dirigea le Gabon pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009 (peu après, son fils Ali Bongo prit le pouvoir). Denis Sassou-Nguesso, dirigeant du Congo-Brazzaville, a acheté tout un éventail de domaines français avec des dizaines de millions de dollars détournés des revenus pétroliers de son pays.

«Tous les dirigeants du monde ont des châteaux et des palais en France, qu’ils soient du Golfe, d’Europe ou d’Afrique»,s’est récemment justifiéSassou-Nguesso.

En Asie centrale, de nouvelles familles dirigeantes fantastiquement riches exploitent elles aussi la fortune pétrolière avec panache, organisant des fêtes d’anniversaire avec Elton John et distribuant des villas de luxe aux amis et à la famille.

La Guinée équatoriale, un Etat criminel

Mais les observateurs d’Obiang affirment que l’échelle des pillages de son régime s’apparente au niveau baroque atteint par des escrocs historiques comme le dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko, le plus proche ami africain de l’Amérique pendant la Guerre froide, et le général nigérian Sani Abacha, qui détourna plusieurs milliards de dollars dans des comptes suisses avant de mourir en 1998 de causes indéterminées, en compagnie de deux prostituées adolescentes. Beaucoup de régimes africains ont dégénéré en kleptocraties, mais la corruption de la Guinée équatoriale est si ancrée, écrit l’universitaire Geoffrey Wood, qu’elle est«l’un des rares pays africains que l’on peut classer à juste titre dans la catégorie des États criminels».

Quelques membres du Congrès ont critiqué Obiang —le sénateur du Michigan Carl Levin le compara un jour à Saddam Hussein— et le sous-comité permanent chargé des enquêtes a par deux fois enquêté sur le régime, dans le cadre de son rapport sur Teodorin l’année dernière et en 2004, quand il a découvert qu’Obiang contrôlait personnellement rien moins que 700 millions de dollars de fonds publics, déposés principalement par des compagnies pétrolières américaines à la Riggs Bank de Washington D.C.

La commission d’enquête du Sénat affirme que la Riggs a ouvert de nombreux comptes pour Obiang et aidé le président à planquer sa fortune dans des entreprises écransoffshore. La banque a dû s’acquitter d’une gigantesque amende pour le même genre d’affaires impliquant le dictateur chilien Augusto Pinochet, ainsi que pour avoir violé la loi sur le secret bancaire.

Mais en règle générale, depuis le début du boom pétrolier le gouvernement américain a préféré détourner les yeux, à l’exception de la critique contenue pour la forme dans les rapports annuels sur les droits de l’homme du département d’État et des appels tièdes à une meilleure conduite.

«Nous avons invariablement évoqué nos vives inquiétudes quant aux mauvais résultats du pays en termes de droits de l’homme, dans des réunions avec les représentants du plus bas échelon au plus haut niveau», m’a affirmé par mail un responsable du département d’État.

Des lobbyistes américains pour redorer son blason

Pour s’assurer que la Guinée équatoriale reste dans les limites raisonnables des bonnes grâces de Washington, Obiang a loué les services d’une équipe de lobbyistes américains et de spécialistes des relations publiques parmi lesquels figure Lanny Davis, ancien conseiller spécial du président Bill Clinton et aujourd’hui lobbyiste à Washington. Il a également représenté les conspirateurs du coup d’État hondurien de 2009 ainsi que, brièvement, Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien spécialiste des violations des droits humains qui refusa de lâcher le pouvoir après avoir perdu les élections l’année dernière.

«Je lui ai gentiment signalé qu’il serait mieux pour lui de gagner avec 51% des voix qu’avec 98%», a confié Davis auNew York Timesen parlant d’Obiang.

C’est le genre de sage conseil pour lequel la Guinée équatoriale le paie la somme rondelette d’un million de dollars par an. Le gouvernement s’offre également les services de Qorvis Communications, qui pour 15.000 dollars par mois envoie un flux constant de communiqués de presse par mails, mettant en relief toute l’actualité la plus sympathique possible sur la Guinée équatoriale, du soi-disant soutien à la protection des animaux du gouvernement d’Obiang à la fille du pays, Matinga Ragatz, élue«professeur de l’année»au Michigan. Teodorin verse en outre 55.000 dollars à l’entreprise pour l’aider à lustrer son image, peut-on lire dans des rapports de divulgation du lobbying.

Une fin d’après-midi l’été dernier, j’ai rencontré dans un bar de Washington deux agents des RP de Qorvis représentant Teodorin: Matt J. Lauer et Seth Pietras. Les deux hommes ont dénoué leur cravate à l’unisson après s’être affalés dans un canapé et avoir commandé un verre. Les allégations de violation des droits de l’homme en Guinée équatoriale sont très exagérées, m’ont-ils affirmé, donnant pour preuve leur expérience lors d’un voyage dans le pays.

«On pouvait se promener à pied la nuit et parler avec les gens, et personne ne nous a causé d’ennuis», a avancé Lauer.«Personne ne dit qu’il n’y a pas de problèmes, mais ce n’est pas la Corée du Nord.»

Ils se sont montrés tout aussi outrés de la réputation de kleptocrate flambeur de Teodorin, et m’ont opposé que les hauts fonctionnaires de nombreux pays riches en pétrole vivaient eux aussi dans le luxe, alors que leur client était injustement montré du doigt. Pietras a souligné que Bush avait été un gros buveur et un fêtard dans sa jeunesse avant de s’assagir. Teodorin, justifia-t-il,«en est au stade où il réfléchit à son héritage». Si c’est vraiment le cas, alors il va falloir se prêter à un sérieux examen de conscience.

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 07:52

15 avril 2011

Le Point

 

Le président de l'UA et de Guinée équatoriale Obiang félicite Ouattara


Le président de la Guinée équatoriale et de l'Union africaine (UA) Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a félicité vendredi le président ivoirien Alassane Ouattara pour son élection, après l'arrestation de Laurent Gbagbo, selon un communiqué vendredi du ministère de l'Information.


"En vous félicitant excellence, pour votre élection démocratique, je vous renouvelle en même temps mes sentiments de profonde fraternité, amitié et confiance qui nous unissent", écrit M. Obiang dans un message adressé à son homologue ivoirien, rendu public dans ce communiqué.


"Après avoir surmonté la crise politique de votre beau pays, qui a été un véritable drame et une expérience difficile et désagréable pour le peuple de Côte d'Ivoire, permettez-moi de vous adresser ce message d'encouragement et de solidarité à la difficile tâche que le peuple vous a confié" à l'issue du scrutin présidentiel, indique le message. Le président Obiang Nguema offre son soutien à "la réunification politique, la réconciliation et la reconstruction morale de la Nation ivoirienne".


M. Obiang (qui n'était pas alors président de l'UA) avait reçu le 24 janvier le premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, et 72H00 plus tard celui M. Gbagbo, Gilbert Ake Ngbo.


Il n'avait pas pris alors ouvertement position pour l'un ou l'autre des deux camps.


Le 5 avril, en tant que président de l'UA, M. Obiang avait condamné à Genève les interventions étrangères en Côte d'Ivoire, déplorant les "importantes pertes humaines" et expliquant que l'UA exerçait des "pressions"
pour qu'Alassane Ouattara soit reconnu président.


De façon générale, le président équato-guinéen qui dirige son pays d'une main de fer depuis un coup d'Etat en 1979, avait soutenu que "l'Afrique n'a pas besoin d'une influence étrangère", relevant que le continent devait "gérer ses propres problèmes".


La radio et la télévision équato-guinéennes n'avaient pas le droit d'évoquer la crise post-électorale en Côte d'Ivoire ainsi que les événements se déroulant actuellement dans le monde arabe, selon des ONG de défense de la presse.

 

© Copyright Le Point

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 00:05

Relu pour vous

25 novembre 2009

L’Observateur Paalga

 


Le résultat du scrutin présidentiel qui a lieu, le 29 novembre, en Guinée équatoriale est connu d'avance. Le président sortant, Teodoro Obiang Nguema, en fonction depuis 1979 va l'emporter et la corruption qui gangrène ce petit pays riche en pétrole va continuer en toute impunité.

Teodoro Obiang Nguema, le président équato-guinéen, est un très grand démocrate. Tous les sept ans, il se donne beaucoup de peine pour organiser une élection, dans l'espoir de voir un compatriote prendre la relève. Malheureusement, faute de candidats pour lui faire ombrage, il la gagne toujours. Ainsi, la dernière présidentielle, il l'a remportée avec un score de 97 %. Excusez du peu. 


Le combat était donc très serré, et il s'en est fallu de peu que quelqu'un d'autre le remplace, afin qu'il cultive désormais son propre jardin. Mais, comme les habitants du pays manquent d'ambition, autant continuer à faire leur bonheur malgré eux. Tenez, cette année encore, il va leur donner une énième chance : une présidentielle aura lieu dimanche prochain. Le combat sera encore impitoyable, puisqu'il y a quatre autres candidats, dont Placido Mico Abogo, le seul opposant à siéger à l'Assemblée nationale, considéré comme le challenger.
 

Le vrai empêcheur de gouverner en rond, Severo Moto, en exil en Espagne, que l'homme fort de Malabo ne veut même pas voir en peinture, n'a pas fait acte de candidature. Cette fois-ci, si la "terreur" Placido Mico Abogo ne gagne pas, ce sera tant pis pour lui. Toujours est-t-il que celui qui préside aux destinées du pays depuis le coup d'Etat fait à son oncle en 1979 promet un score meilleur que celui de 2002. Ce n'est tout de même pas sa faute s'il est adulé par le peuple ! Dans quelques années, quand il sera usé par l'âge ou lorsque ses sujets ne voudront plus de lui - ce qui est improbable -, il y aura une pièce de rechange, qui ressemble point par point à l'original, prête à l'emploi : il s'agit de son fils, Teodorin. Pour le moment, il n'est que ministre de l'Agriculture et de la Forêt. Pour la cause nationale, il gravira vite les échelons afin de parvenir à la magistrature suprême. Le bonheur, seuls les Obiang peuvent le partager. C'est génétique, et ils n'y peuvent rien.
 

Ainsi vit le nouvel Eldorado africain, depuis la découverte du pétrole en 1995 et son exploitation, qui a aussitôt suivi. Tout cela, grâce à Teodoro Obiang Nguema ! Dans cette contrée du continent, qui est la seule à parler espagnol si fait qu'elle s'est inscrite à la Francophonie, tout le monde ne vit et ne travaille que pour le roi, du maître d'hôtel au serveur en passant par le conducteur de taxi qui vient prendre le visiteur, à l'aéroport. Tout le monde a la carte des services secrets. Le désordre n'est donc pas permis. Il n'y est pas rare qu'un directeur d'aéroport, qui a eu l'outrecuidance de laisser un aéronef voler dans l'espace aérien national pendant que celui du président décollait, soit conduit dans un lieu sûr et questionné avec un grand professionnalisme. Et, rassurez-vous, la présence d'un représentant des droits humains n'est pas nécessaire, puisque l'interrogatoire sera fait dans les normes. Si le patron de l'aéroport en ressort ensanglanté, c'est qu'il aura raté une marche. Dans ce pays, les prisons ne désemplissent pas. C'est la preuve que la Justice travaille. Et le peuple doit bien aimer ces méthodes, puisqu'à chaque fois il élit les Obiang ; mieux, la Guinée équatoriale bénéficie de la magnanimité des puissances occidentales, qui ferment les yeux sur cette gestion exemplaire du pouvoir.
 

Au Nord, il fait bien froid pendant l'hiver, et il ne faut surtout pas manquer de pétrole pour le chauffage. Alors, autant ne pas frustrer le fournisseur et baisser pudiquement les yeux lorsque les esprits chagrins parlent de certaines pratiques chez les Teodoro Obiang. Ne vaut-il pas mieux aller voir là où ça ne va pas, en tournant le regard vers les pays qui n'ont pas d'or noir par exemple ? Les élections passent et Teodoro Obiang Nguema demeure. Et s'il gagne moins de 97,1% à l'issue de l'élection du 29 novembre 2009, ce sera un drame national. C'est d'ailleurs la norme presque partout en Afrique, où beaucoup de chefs d'Etat sont trop aimés du peuple : en Egypte, en Ethiopie, au Zimbabwe ou au Burkina. Et Dieu seul sait combien ça ne coûte pas, ces présidentielles qui confirment leur popularité, en investissements humains, matériels et surtout financiers. Mais, comme les bons dirigeants, on n'en trouve pas à tous les coins de rue, il faut bien faire des sacrifices pour que celui qui occupe le plus moelleux des fauteuils y reste. Car le coût des élections ne révulse personne. La démocratie n'a pas de prix, diront les têtes bien pensantes. Soit.
 


Mais ne serait-il pas plus sage d'investir cet argent, servant à élire toujours le même candidat, dans le développement local ? Puisque le bien-aimé dirigeant suprême est aimé à vie par les populations, ces dernières voudraient qu'il se tourne vers d'autres préoccupations, qu'il y ait plus de barrages, de fontaines ou de centres de santé. De toutes les façons, quand les sujets ne voudront plus du leader national, ils passeront par la rue pour le lui faire savoir et le remercier par la même occasion pour les énormes sacrifices qu'il a consentis pour eux.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 01:02

2 mars 2011

Comité pour la protection des journalistes 

 

Journaliste suspendu pour avoir fait allusion à la Libye

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) condamne la censure en Guinée-Equatoriale de la couverture des événements en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Côte-d'Ivoire. En plus, un animateur de la radio d'État a soudainement été suspendu indéfiniment pour avoir fait allusion à la Libye au cours d'une émission en direct vendredi dernier, selon des journalistes locaux et des médias. 

 

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQOzwHEoXLKqb-m5wHoOxW1zLJhNz-wn_r_VRq4M9jVW6V53kSvlQEn effet, la Guinée-Equatoriale est l'un des quelques pays d'Afrique sub-saharienne qui ont imposé à leurs médias publics une interdiction totale de la couverture des événements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, selon des recherches du CPJ. 

 

Vendredi dernier, le secrétaire d'État équato-guinéen chargé de l'information et de la presse, Federico Abaga Ondo, a fait irruption dans les studios de la Radio télévision nationale de Guinée-Equatoriale (RTVGE) et ordonné aux techniciens de couper le micro du journaliste Juan Pedro Mendene, selon des journalistes locaux. M. Ondo a alors ordonné à M. Mendene, l'animateur de "Détente Intégrale", une émission hebdomadaire interactive, éducative d'une heure en langue française, de sortir du studio, lui interdisant d'y revenir, selon les mêmes sources. 

 

S'adressant au CPJ aujourd'hui, M. Mendene, surnommé par les auditeurs "Le Guide" en raison du caractère éducatif de son émission, a affirmé que son crime aurait été d'avoir énoncé le refrain introductif de son émission dans lequel il déclare qu'il n'est ni "le guide de l'humanité" ou "le guide de la révolution libyenne". Selon des journalistes locaux, M. Ondo aurait interprété cette dernière référence comme allant à l'encontre de la politique de la station d'État de ne pas traiter des événements en Libye, en Tunisie, en Egypte, en Algérie, au Maroc, au Yémen et en Côte-d'Ivoire. 

 

"Nous condamnons la suspension de Juan Pedro Mendene pour avoir tout simplement fait allusion à la Libye", a déclaré le coordonnateur du plaidoyer pour l'Afrique du CPJ, Mohamed Keita. "Nous appelons les autorités à lever immédiatement cette suspension et à mettre fin à la censure des informations sur le Moyen-Orient et la Côte-d'Ivoire", a-t-il ajouté. 

 

La président équato-guinéen, Teodoro Obiang, qui préside l'Union Africaine, réprime les dissidents et contrôle les médias du pays d'une main de fer depuis près de 32 ans de règne. La presse ainsi intimidée pratique l'autocensure et évite tout reportage d'investigation, notamment au sujet des allégations de détournement des revenus pétroliers par l'élite dirigeante qui font l'objet d'une enquête internationale en cours, selon des recherches du CPJ. 

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Textes De Juliette