17 novembre 2013
Juliette Abandokwe
Bangui, RCA.
Le vendredi 15 novembre la presse tout azimut révèle " l'existence d'un centre de détention illégal à Bangui dans le bâtiment du Comité extraordinaire pour la défense des acquis démocratiques (Cedad), un service de renseignement officiel dirigé par le très influent Noureddine Adam." (chef d'une bande d'ex-Seleka tueurs.)
Le soir du samedi 16 novembre, Maître Modeste Bria, ancien procureur de la République, est abattu par des "ex-Seleka" dans un restaurant au carrefour Benz-Vi.
Nous n'avons pas encore d'éléments sur les circonstances exactes de l'assassinat de Maître Bria ni sur ses activités de ces dernières semaines, ni du nom de l'infortuné professeur d'université qui l'accompagnait, tombé également sous les balles des assassins.
Je ne fais que juxtaposer les événements des 15 et 16 novembre 2013.
Nous savons que Bangui est asphyxié par les services secrets tchadiens et que les écoutes téléphoniques sont à l'origine de nombreuses disparitions forcées et de meurtres de personnes enlevées. Personne à Bangui n'ose parler en public de ce qu'il pense, tant l'infiltration d'agents de renseignements est omniprésente. D'ailleurs, les services prévus pour recevoir les plaintes pour les nombreuses exactions sur les civils ne répondent pas au téléphone.
Nous savons que Noureddine Adam roule pour Idriss Deby, et reconnaissons dans l'existence d'une prison secrète, sous le couvert pompeux du "Comité extraordinaire pour la défense des acquis démocratiques", où se pratique la torture, les sinistres méthodes de Deby, dont souffrent également le peuple tchadien.
Un lieu de détention dont la juridiction échappe totalement au contrôle du Ministère centrafricain de la Justice, dont dépendait Maître Bria.
Je m'arrête là.
Exigeons tous ensemble qu'une enquête soit menée pour expliquer l'exécution de ce magistrat, qui évoque un pur et simple règlement de compte.
Et surtout, exigeons tous ensemble que soient exposées au grand jour les activités de Noureddine Adam en lien avec les Acquis Démocratiques sur le territoire centrafricain dont il serait responsable, et plus particulièrement dans les cellules de la mort qu'il a derrière son bureau.
Le nouveau "Guantanamo" mais tchadien cette fois, en plein coeur de Bangui!!
L'emprise diabolique de l'occupation tchadienne sur le territoire centrafricain continue, pendant que le CNT et les prétendants au poste suprême gigotent en vertu d'une pseudo transition et élection "démocratique et transparente".
Le poste suprême là n'est qu'un vulgaire piège à souris, dirigé par le maître rat pour qui toutes les souris sont grises......