Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 23:58

6 janvier 2010
Les Dépêches de Brazzaville


Pris par leurs tâches et les soucis de la vie quotidienne, les citoyens de ce pays ne mesurent certainement pas l'ampleur de la révolution qu'ils vivront dans les années à venir. Et même s'ils en ont plus ou moins conscience, les tribulations de la décennie précédente les ont rendus prudents, sceptiques, voire franchement dubitatifs. D'où l'inexistence du débat public, pourtant essentiel, sur ce qu'il conviendra de faire lorsque l'horizon s'éclaircira pour nous de façon définitive.

Sauf accident imprévisible, la suite des évènements, pour le Congo, est pourtant écrite d'avance. Car la combinaison de l'annulation de sa dette extérieure, la montée continue des cours du pétrole, l'exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et la mise en place d'un système d'aide massive pour la préservation du Bassin du Congo - certaine à terme plus ou moins rapproché malgré l'échec du « sommet climatique » de Copenhague - confèrera à notre pays les moyens qui lui faisaient jusqu'à présent défaut pour transformer son économie. Dans moins de cinq ans, si rien ne vient perturber l'évolution présente, le Congo figurera parmi les pays les plus actifs, les plus dynamiques du continent.

L'erreur, dans un pareil contexte, serait de considérer qu'il sera toujours temps de réfléchir au futur lorsque le miracle se sera produit. Et de ne pas se préoccuper aujourd'hui même des dispositifs à mettre en place pour tirer le meilleur parti des fruits de la croissance à venir.

Certes, dira-t-on, le programme présidentiel du « Chemin d'avenir » a tracé la route que l'État doit suivre pour faire du Congo un État moderne, débarrassé du boulet du sous-développement. Mais dans une démocratie digne de ce nom, la société civile assume par définition des responsabilités majeures ; si les citoyens ne se mobilisent pas individuellement et collectivement pour produire, vendre, créer des emplois, le pays, aussi riche soit-il, ne peut évoluer. Sans doute parviendra-t-il à résoudre les problèmes les plus graves auxquels il se trouve confronté dans les domaines de la santé ou de l'éducation, mais il ne saurait espérer devenir un pays prospère.

C'est pourquoi, dans le même temps où le gouvernement conduit avec les institutions internationales les négociations sur l'annulation de la dette et la mise en place d'un puissant système d'aide à la préservation de l'environnement, les Congolais, eux, devraient faire preuve d'imagination, de créativité et, disons-le, d'optimisme pour créer un climat propice à la croissance.

Ce qui nous manque le plus dans le moment présent, c'est, en effet, la foi en l'avenir.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette