13 janvier 1010
AGA Medias
Jean Bosco Talla est effectivement libre depuis la mi-journée. C’est exactement à 13h30 qu’il a traversé les grilles de la prison de Yaoundé Kondengui, où il séjournait depuis le 15 décembre dernier. AGA MEDIAS en a eu confirmation aussi bien auprès de sa famille que de la rédaction de l'hebdomadaire Germinal. On peut saluer la correction des autorités pénitentiaires qui n'ont pas inventé de prétexte pour prolonger indûment le bail de notre confrère à la prison Kondengui.
C’est en effet hier après-midi que les conseils du directeur de publication de Germinal avaient versé au greffe du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif les 3.154. 000 Fcfa d’amende et frais de justice qui étaient réclamés à la suite de sa condamnation le 28 décembre dernier à une peine d’emprisonnement avec sursis.
Incapable de payer séance tenante cette importante somme, le journaliste avait simplement été renvoyée à la maison d’arrêt. Mais dès cet instant sa famille, ses amis et ses confrères avaient entrepris de remuer ciel et terre pour abréger son séjour dans ce pénitencier qui n’est pas son véritable lieu d’exercice professionnel.
Le dénouement d’hier est une indication de ce que l’appel à la solidarité lancé par les amis de Talla en vue de réunir le montant attendu par les autorités judiciaires a été, bien que péniblement, entendu par les défenseurs de la liberté de presse en particulier et la liberté d’opinion en général.
En rappel, le directeur de publication de Germinal, qui était poursuivi par le ministère public pour outrage au président de la république avait été condamné par le TPI de Yaoundé Centre administratif à 1 an d’emprisonnement avec sursis pendant 3 ans assortis d’une amende de 3 000 000 Fcfa. Les frais de justice arrêtés par le juge à 154. 000 Fcfa avaient également été mis à sa charge. C’est au total 3.154. 000 Fcfa qu’il fallait réunir pour permettre à M. Talla, qui avait été renvoyé au cachot la prison de Kondengui, malgré sa condamnation à une peine non privative de liberté. C’est fait. Il faut néanmoins noter que l’affaire Ministère Public Contre Jean Bosco Talla et Germinal n’est pas complètement terminée. On se souvient en effet que 72 heures après le verdict en instance, les conseils de M. Talla avaient interjeté appel.
Mais c’est une des rares bonnes nouvelles par les temps qui courent dans le secteur des médias camerounais depuis la fin d’année. On se rappelle d’un autre procès que fait le ministère public à 4 journalistes et hommes de médias. Thierry Ngongang (STV), Alex Gustave AZEBAZE (AGA MEDIAS), Aboya Endong Manasse (ATS) et Annani Rabier Bindzi (Canal 2 International) sont accusés par le procureur de Douala, d’avoir lors de leur participation à un débat télévisé en juin 2008, « relaté une procédure judiciaire non encore définitivement jugée » d’une part. Et d’autre part, « d’avoir eu accès à un document confidentiel sans autorisation de celui à qui il appartient ». Ouvert devant le juge correctionnel du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, le procès a immédiatement été renvoyé au 29 février prochain afin de permettre aux avocats des journalistes de prendre connaissance du dossier de l’accusation. Et ainsi préparer leur défense.
AGA MEDIAS est une agence indépendante d’informations stratégiques et d’analyses prospectives. Basée à Douala, son promoteur est le journaliste Alex Gustave AZEBAZE
