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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 15:40
6 septembre 2009
La Poltique Camerounaise


Avec l’accession de Paul Biya, au pouvoir, en 1982, l’imagination et l’audace sont disparues de la vie politique camerounaise. La politique camerounaise est d’une pauvreté et d’une médiocrité sans nom. En fait, elle n’est plus que politicienne. Le pays a fait son entrée dans l’ère des motions de soutien. Le pays profond appelle, Paul Biya, à se représenter, à l’élection présidentielle. Après ”un bref séjour privé”,en Europe, il nemanquera pas de répondre favorablement, ”à cette marque de confiance”. La messe sera dite.

Les leaders politiques camerounais aiment-ils réellement leur pays ? Ont-ils conscience des mutations politiques, économiques et socioculturelles qui s’opèrent sur le plan international sur le Cameroun ? Font-ils la politique pour se servir ou servir l’intérêt général ? Pas un pour sauver l’autre…

Même si l’on regarde le marigot politique camerounais d’un point de vue de Sirius, c’est-à-dire en s’extrayant de la lutte des classes ou de celle des places, on ne peut manquer d’être frappé par la médiocrité du personnel politique. Pas un n’y échappe, tous sont frappés…

A tout seigneur tout honneur. Le Cameroun a un président de la République qui atteint des sommets d’impopularité. Jugeons de Paul Biya non de notre point de vue mais du sien. Il a été élu sur un ambitieux programme de Grandes ambitions. Au fil du temps, il s’est agit non pas des Grandes ambitions, mais de contre ambitions, qui visent le démantèlement de ce qui avait été établi aux lendemains des ”indépendances”. Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Parce que désormais, comme l’ensemble du monde politique, il confond la politique, la stratégie, avec les tactiques à la petite semaine pour gagner une élection présidentielle.


À l’origine de l’incroyable médiocrité du personnel politique français : une double dimension.

La première est structurelle : face à la crise du capitalisme et de l’impérialisme, il ne faut surtout plus d’alternative, plus de changement de société, il faut aboutir au système politique étasunien, à une entente sur le fond bi-partiste. Mais comme le Cameroun a ses propres traditions, il résiste.

La deuxième est celle de l’auto-intoxication, par médias interposés, de ce landerneau politique. A peine une élection est-elle terminée que l’on rejoue la prochaine avec au centre du dispositif celle dont désormais tout dépend, à savoir l’élection présidentielle, et on développe de fines tactiques qui paralysent en fait toute mise en oeuvre politique. On le voit avec la stratégie présidentielle, qui a réussi en peu de temps à créer le plus beau bordel qui se puisse imaginer.

L’impression qui se dégage, c’est que le système politique camerounais n’est pas conçu pour attirer la crème de la crème de la société. Ceux qui se lancent en politique le font certainement pour de nobles raisons. Mais une fois élus, ils deviennent quelconques. Ils se retrouvent dans un bain où ils ne contrôlent même pas la température de l’eau. Ils apprennent par coeur des discours écrits par d’autres. Ils réalisent que leur impact global sur le cours des choses est pour le moins limité. Et peu à peu, les idées qu’ils avaient pour changer le monde se transforment en stratégies pour survivre à la prochaine élection. Pour la plupart des députés, leur carrière politique se résumera à un job temporaire dont personne ne se souviendra.

Dans L’Ère de la médiocrité, un essai paru en 1973, le journaliste américain Cyrus L. Sulzberger écrivait: “Les hommes politiques dont le degré d’excellence est moyen sont mieux taillés pour répondre aux besoins normaux, parfois peu passionnants, du temps de paix.” Que c’est vrai. La vie politique au Cameroun n’est pas faite pour les gens d’exception, pour les leaders d’envergure, pour les grands bâtisseurs. Ceux-là s’épanouissent ailleurs. Au pouvoir, on ramasse les restes.

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commentaires

M
La vie politique a-t-elle jamais été autre chose que politicienne ? Corollaire de la question y a-il jamais eu de camerounais avec des idéaux politiques. J'en doute au Cameroun comme chez moi au sénégal et de manière générale en Afrique.
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Textes De Juliette