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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 11:40

18 juin 2009 
Paul Chaufour
L'Humanité 
 

Présent dans la capitale pour les obsèques d’Omar Bongo, Nicolas Sarkozy a été pris à parti par la foule.

Les présidents français ont connu meilleur accueil. Arrivé hier matin à la tête d’une importante délégation pour assister aux obsèques du président gabonais Omar Bongo Odimba, Nicolas Sarkozy a été hué par une cinquantaine de personnes devant le palais présidentiel où se déroulait la cérémonie. Les maigres applaudissements saluant son arrivée n’ont pu couvrir les interjections de la foule : « On n’en veut plus de vous, la France est ingrate ! » crie ainsi un anonyme avant de renchérir : « La France, si elle est ce qu’elle est, c’est grâce au Gabon. »

Tandis que les Gabonais pleurent leur « Papa Bongo », qui sera enterré demain à Franceville dans le sud-est du pays, ce mini-incident est symptomatique de la récente détérioration des relations entre la France et le Gabon, autrefois partenaire chéri de la Françafrique. L’ouverture en mai dernier par une juge d’instruction du pôle financier de Paris d’une enquête pour « recels de détournement de fonds publics », mettant notamment en cause le patrimoine de la famille Bongo, avait provoqué une fêlure diplomatique. L’ambassadeur de France à Libreville préfère évoquer « la nouvelle du décès annoncée (par les médias français) de façon prématurée », très mal ressentie au Gabon.

Mais, loin de ces considérations, c’est avant tout un ras-le-bol qu’expriment ces sifflets : « Bois, pétrole, manganèse, on vous a tout donné », crient désormais les Gabonais, exaspérés par la dispersion des ressources naturelles de leur pays, maintenu dans la pauvreté par la main de la Françafrique.

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