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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 17:49

20 février 2009
Léopold Chendjou
Le Messager

Un an après les émeutes, qui ont embrasé les grandes métropoles camerounaises, le coût de la vie n’a pas baissé. Malgré les ordonnances présidentielles de suppression des droits de douane sur certains produits de première nécessité, le poisson, le riz, la farine, sont toujours hors de portée.

L’un des acquis forts, conséquence des émeutes du mois de février 2008, est inéluctablement le gel de la hausse du prix de l’essence à la pompe qui intervenait en début de chaque mois. Depuis le mois de février, et ceci à deux reprises, les consommateurs ont salué la baisse du prix du carburant à la pompe.

D’abord au mois de décembre 2008 (moins 10 Fcfa par litre de super) et au mois de janvier 2009 (moins 15 Fcfa sur le litre de l’essence super). Cette conjoncture favorable (pour le consommateur) est d’autant plus appréciable que c’est la décision du gouvernement d’augmenter de 6 Fcfa le prix du litre de carburant au mois de février 2008 qui avait été le principal catalyseur du mouvement qui a embrasé tout le Cameroun. Vu sous cet angle, l’on peut valablement soutenir que les émeutes du mois de février 2008 ont porté quelques fruits. Même si la moisson dans l’ensemble reste insuffisante.

Est-ce la baisse du prix du baril sur le marché international (le baril est passé de 140 dollars en juin 2008 à 39 dollars en février 2009) qui pousse le gouvernement via la Caisse de stabilisation du prix des hydrocarbures (Csph) à ne plus augmenter le prix du pétrole, ou si c’est la peur d’une éventuelle révolte populaire qui agit en faveur des consommateurs camerounais ? Difficile de savoir.

Deux constats s’imposent tout de même. Les institutions de Brettons Woods (Fmi) ne passent pas par quatre chemins pour demander au gouvernement camerounais de ne plus subventionner le prix du carburant à la pompe, et de laisser faire la réalité des prix. Ensuite, depuis le blocage des prix en janvier 2008, les caisses de l’Etat ont perdu plus de 200 milliards de Fcfa. La facture est donc bien lourde pour l’Etat.

Emeutes de la faim

Les remous sociaux du mois de février ont été qualifiés à raison par certains d’émeutes de la faim. En proie à une inflation galopante, les populations n’ont pas hésité à descendre dans la rue pour réclamer la baisse du prix du riz, du poisson, de la farine et autres. Réagissant à cette demande populaire, le président de la République décide à l’issue d’un conseil de ministre, de supprimer les droits de douane sur plusieurs produits de première nécessité parmi lesquels les poisson, la farine, le blé et le riz alors que les taxes sur le ciment passent de 20% à 10% pour le ciment importé. Un an après, la vie est-elle moins ardue pour les ménages camerounais ? Que non.

A preuve, le ministre du Commerce continue de multiplier les rencontres avec les principaux opérateurs des filières concernées par l’ordonnance présidentielle avec pour objectif majeur d’amener ces opérateurs à baisser les prix. Des promesses de baisse aux sorties de ces différentes rencontres, alors que sur dans les marchés, la réalité est tout autre.

Le riz coûte toujours chère, le prix du poisson a baissé de…25 Fcfa, la viande du bœuf est toujours hors de portée, le prix du morceau de savon a augmenté de 25 voire 50 Fcfa selon la marque, le ciment est rare, les tôles et autres fer à béton valent de l’or. Importateurs, grossistes et détaillants se rejettent la responsabilité du non respect des protocoles d’accord signé avec le ministre du Commerce. Les opérateurs des filières concernés accusent le gouvernement de ne pas respecter sa part d’obligation contenue dans les protocoles d’accord. Et ce sont les ménages qui continuent de payer le lourd tribut de cette vie chère.

Toute chose qui annihile l’impact des deux décrets présidentiels pris à l’issue de cette révolte populaire portant respectivement relèvement de 15% des salaires dans la fonction publique et rétablissement de l’indemnité de non logement des agents publics à 20%.

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