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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 09:25

29 avril 2008

 

Déclaration n°13/ADP/08 concernant le Dialogue Politique Inclusif en Centrafrique

 

 

En effet, l’ADP se préoccupait déjà à l’époque de l’insécurité dans le Nord de la République Centrafricaine, poumon économique du pays par l’élevage et l’agriculture, et dans le Nord Ouest, seule voie d’accès à la mer par l’axe menant au port de Douala.

Le Président de la République n’ayant reconnu officiellement cette rébellion que le 15 mars 2006, l’ADP a, par sa déclaration N°07/ADP du 16 mars 2006,  condamné ce grand retard tout à fait préjudiciable à la nation, se traduisant d’ailleurs par des pertes en vies humaines et en biens, le départ d’éleveurs de bœufs et de leurs bêtes pour les pays voisins, l’absence de production agricole à cause de l’exil massif de la population de cette zone vers le Tchad etc., ce qui aurait pu être évité.

 

Toujours par sa déclaration n°07/ADP/06 du 16 mars 2006, l’ADP a demandé au Président de la République de  faire réunir sans délai l’ensemble des forces vives de la nation afin de cerner très rapidement les points de désaccord à l’origine de cette situation en vue d’éviter au peuple centrafricain de nouveaux sacrifices inutiles en vies humaines et en biens.

 

Par sa déclaration n°10/ADP/06 du 18 avril 2006, l’ADP a parallèlement condamné la fermeture de la frontière avec le Soudan à la suite du conflit opposant le Tchad au Soudan, ayant tout simplement estimé à l’époque que du fait des liens séculaires d’amitié, de fraternité et de bon voisinage  de ces deux pays avec la République Centrafricaine, un tel acte allait être interprété comme si elle a pris fait et cause pour l’un d’entre eux, au lieu d’observer la neutralité et exercer la médiation pour ramener la paix dans leurs rapports.

Pour cette raison, l’ADP avait demandé au Gouvernement de revenir sur sa décision à cause des conséquences commerciales et sécuritaires prévisibles.

 

Ce conseil n’a pas non plus été écouté et moins de deux semaines après, des avions ont commencé malheureusement à atterrir à TIRINGOULOU,  une autre zone de la rébellion, avec la suite que tout le monde connaît aujourd’hui.

 

Le 09 août 2006, le Président National de l’ADP a  par ailleurs expliqué au cours d’une interview accordée au quotidien « Le Confident » les principales préoccupations qui justifient la demande de  participation de la rébellion armée au Dialogue Politique Inclusif.

La première est qu’il faut, par ce forum, faire éviter définitivement à la  République Centrafricaine un cycle infernal de rébellions, de coups d’Etat par des hommes en armes dont la mission n’est pas de diriger le pays, mais d’assurer sa protection.

 

En effet, partant de l’exemple d’une rébellion qui a pris le pouvoir hier, s’est légitimée par des élections, gère le pays d’une manière qui devient le motif d’une autre rébellion, l’ADP avait estimé que le pays ne peut pas se reconstruire, se développer avec une succession de  mutineries, de rébellions, de coups d’Etat qui trouvent leur justification dans la mauvaise gouvernance. Le parti a pour cela pensé à l’impérieuse nécessité d’arrêter définitivement non seulement ce cycle infernal, mais ses causes, dans le cadre d’un Dialogue Politique Inclusif.

 

La deuxième raison ayant justifié la demande de ce dialogue est qu’il serait également irresponsable de la part de ceux qui aiment réellement leur pays,  de demeurer impassibles, voire de simples spectateurs d’un affrontement entre deux camps armés qui se disputent la prise ou le maintien du pouvoir, avec pour conséquences évidentes la population civile comme victime expiatoire.

 

La troisième raison sur laquelle l’ADP avait à cette occasion et à cette époque  attiré l’attention du pouvoir est que les pays ayant opté pour la solution militaire face à la rébellion, ont le plus souvent été obligés d’utiliser le dialogue, mais malheureusement après des destructions humaines et de biens,  et qu’il s’agissait là d’une expérience à éviter.

 

Non seulement l’ADP n’a pas été suivie dans ses propositions dictées uniquement par la préservation de la paix, donc l’intérêt supérieur de la nation, mais le pouvoir n’a pas hésité à l’accuser gratuitement « d’attiser la rébellion », donc de complicité avec celle-ci, du simple fait que le parti avait, durant toute la crise, exprimé  sa conviction selon laquelle seul le Dialogue Politique Inclusif était la solution indiquée.

 

Avec la remise  officielle du Rapport des travaux du Comité Préparatoire du Dialogue Politique inclusif au Chef de l’Etat, l’ADP note tout simplement que les faits lui ont totalement donné raison sur tous ceux qui l’ont combattue pour avoir suggéré plus de deux ans auparavant la convocation du Dialogue Politique inclusif.

 

Sans demander au pouvoir de lui reconnaître cette clairvoyance qui aurait pu préserver l’intérêt supérieur de la nation, l’ADP souhaite que les dirigeants politiques du pays se souviennent au moins des très graves conséquences de l’option militaire dans cette crise  et abordent les débats du Dialogue Politique Inclusif avec un cœur de repentance utile.

L’ADP se réjouit du fait que sa conviction a été largement partagée, tout en devenant le point de départ du Mémorandum du 08 juin 2006 de l’Opposition Démocratique réunie au sein de l’UFVN (Union des Forces Vives de la Nation).

 

Elle félicite par ailleurs ce groupement politique, pour sa ténacité, sa détermination, sa patience au cours de ce long et difficile processus ayant abouti à une première étape qui est aujourd’hui la remise du rapport des travaux préparatoires de ce forum de dernière chance.

L’ADP remercie la communauté internationale pour avoir non seulement compris à temps, mais soutenu le Dialogue Politique Inclusif comme seule solution pour une paix durable nécessaire au développement de la République Centrafricaine.

 

Elle félicite le Comité Préparatoire du Dialogue Politique Inclusif et sa présidence par le Centre pour le Dialogue Humanitaire de Genève dont l’expertise et l’objectivité ont été déterminantes pour un rapport de très grande qualité.

 

L’ADP exhorte l’ensemble des acteurs centrafricains appartenant à la majorité présidentielle, à l’opposition démocratique, aux autres partis, à la société civile, à l’opposition armée, à considérer cette occasion comme la dernière chance pour chacun de se ressaisir, de reconnaître le mal qu’il a fait d’une manière ou d’une autre à la République Centrafricaine, ayant causé directement ou indirectement son retard, son malheur et d’éviter d’éternels calculs d’intérêts personnels  qui font de notre pays et de nous-mêmes, la risée du monde entier pour notre  irresponsabilité chronique.

L’ADP prévient fermement qu’à l’occasion du Dialogue Politique Inclusif, tous les acteurs cités ci-dessus seront face à Dieu, face à la Nation et face à l’Histoire.

 

En optant encore pour un recommencement sans fin, en continuant à sacrifier l’avenir des générations futures, il s’agira d’une responsabilité devant Dieu, devant la Nation et devant l’Histoire.

 

En optant par contre pour des décisions sages dans l’intérêt supérieur du peuple qui n’a fait que souffrir d’une manière graduelle depuis l’indépendance du pays par nos propres fautes, il s’agira d’un engagement à prendre vis-à-vis de Dieu, de la Nation et de l’Histoire.

 

Fait à Bangui le 29 avril 2008

Le Président National

E. Olivier GABIRAULT

 


Par sa déclaration N°01/ADP/05 du 18 octobre 2005, l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) avait attiré l’attention du pouvoir sur l’existence d’une rébellion naissante dans le Nord de la République Centrafricaine, avec des conséquences prévisibles à l’époque, mais visibles aujourd’hui.
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