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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 17:00

10/04/08

Alexis Remangaï

 

Quelques porteurs de tenue incontrôlés se livrent ces derniers temps à des scènes véritablement ignobles, voire macabres, dans certains arrondissements de la ville de Bangui. Les paisibles citoyens sont devenus des cibles faciles pour ces catégories de militaires qui en
font à leur tête, instaurant la loi de la jungle, provoquant gratuitement leurs compatriotes avec des conséquences toujours fatales…

Dans les provinces ainsi que dans la capitale, regarder un militaire circuler donne immédiatement le frisson. La nouvelle catégorie de militaires qui ont embrassé cette carrière, l'ont-ils fait pour défendre l'intégrité du territoire national? La discipline est la règle d'or dans l'armée. Un terrain très complexe qui nécessite beaucoup de travail. L'enquête de moralité est une étape très importante dans le processus de recrutement ou d'incorporation dans l'armée nationale. Cette étape est la condition sine qua non d'incorporer une tierce personne dans l'armée nationale. La non application de ces textes a des conséquences néfastes sur les civils, c'est-à-dire les paisibles citoyens qui n'ont pas les moyens de leur défense. Le Dialogue Politique Inclusif (DPI) approche, ce forum qui permettra de déblayer le terrain en vue de permettre au pays, non seulement de relancer son économie, mais aussi et surtout d'ouvrir la voie aux investisseurs qui hésitent encore de revenir en vue de participer efficacement à la réduction de la pauvreté. Des jours, des semaines et des mois ne peuvent pas se passer sans entendre parler de certains militaires tapis dans l'ombre pour poser des actes inhumains, endeuillant ainsi de nombreuses familles. Des provinces, en passant par le quartier Yangato et les derniers événements funestes de Boy-Rabe, la population centrafricaine est-elle abandonnée à son triste sort ? L'Armée centrafricaine est-elle devenue un dépotoir où n'importe qui pourrait entrer et être en même temps au dessus de la loi ? La restructuration de l'armée tant souhaitée par Chef de l'Etat, le Général d'Armée François Bozize, est une issue favorable pour bouter hors de ce corps de métier les brebis galeuses qui ne cessent de ternir l'image de la République Centrafricaine. Aujourd'hui, les jeunes qui s'engagent dans la «Grande Muette», s'emploient à ne plus respecter le mot d'ordre qu'est la discipline. 

 

Des thérapeutiques de choc


Plusieurs hypothèses peuvent justifier le comportement de ces derniers qui s'agitent et font tout à leur tête. Trois méritent d'être évoquées. La première hypothèse serait le fait que certains jeunes ne se seraient pas véritablement engagés par vocation, mais tout simplement pour avoir de l'argent à la fin du mois, oubliant la mission première qui est celle de la défense de la patrie en cas d'attaque des ennemis. La deuxième hypothèse, par contre, pourrait être due aux facteurs ethniques ou des relations interpersonnelles que ces jeunes ont avec certaines autorités militaires. La troisième hypothèse serait le niveau d'étude insuffisant de ces militaires qui commettent le plus souvent ce genre d'atrocités, les viols, les vols et autres exactions sur les paisibles citoyens. La majorité de ces compatriotes nouvellement engagés ne dépasse pas l'école élémentaire. Tous ces facteurs ne concourent qu'à ternir l'image de marque de l'armée nationale centrafricaine en pleine restructuration. Cette dernière hypothèse est plus valable, parce que dans la plupart des cas, le niveau de compréhension de cette catégorie des militaires est très bas. Ils se disent parfois eux-mêmes « Mbi ma zo ape » en langue nationale, qui signifie « n'écouter personne », ou en d'autres termes : « laissez-moi, je me fous de tout et de rien ». Voilà à peu près le comportement indescriptible de certains hommes de tenue qui foulent tout au pied et croient se suffire à eux-mêmes. Tenir de tels propos, c'est dire qu'il y a des manquements et des tares auxquels il faut trouver des thérapeutiques de choc pour remédier à ces insuffisances, pour que l'armée nationale centrafricaine puisse redorer son blason d'antan.

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