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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 00:32

26 décembre 2010

Le Confident

  

Le Chef de l’Etat, le général François Bozizé, en recevant M. Awa Ahmed Youssouf, la Représentante Spéciale de l’Union Africaine en Centrafricaine, a placé la sécurité et notamment le programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) au centre de ses préoccupations. 

 

A l’approche des élections prévues en principe le 23 janvier 2010, ce qui se passe et se trame au sein de certaines rebellions demeurées encore actives, n’incite pas forcement à l’optimisme. En juin 2010, quand la Commission Electorale Indépendante (CEI) avait entrepris une série de consultations avec les entités parties prenantes au processus électoral, les leaders avaient émis des préoccupations quant à l’insécurité qui prévalait sur une bonne partie du territoire national. Cette problématique de l’insécurité devait être prise en compte dans l’élaboration du chronogramme qui avait été entériné par l’accord du 10 Août 2010.

 

Des armes non encore déposées 

 A cette époque, le président de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD), M. Jean-Jacques Demafouth, en charge du Désarmement, avait exprimé un certain optimisme quant à l’effectivité des opérations de Désarmement aux mois de septembre et d’octobre 2010. Mais jusqu’à lors, même les groupes politico-militaires qui, ont signé un accord de paix avec le gouvernement et qui ont adhéré à l’accord de paix global de Libreville du 21 juin 2008, n’ont encore pas déposé les armes. Les listes ont été remises, les regroupements ont été effectués, les primes globales d’alimentation (PGA) avaient commence par être distribuées par le gouvernement. En dehors de quelques incompréhensions de départ, ces distributions ont été harmonieuses dans les zones occupées par l’APRD et l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR). Elles ont été par contre très houleuses au sein des combattants du Mouvement des Libérateurs centrafricains pour la Justice (MLCJ). La situation a même provoqué une scission au sein du MLJC. 


La témérité de l’UFDR semble payer 
 

Tout le monde croyait la tempête passée après les assurances de M. Jean-Jacques Demafouth et du général Raymond Paul Ndougou. Si au sein de l’APRD et de l’UFDR, la discipline du respect des accords a prévalu, il n’en a pas été de même pour les autres mouvements politico-militaires et de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) dirigé par le Chef rebelle ougandais Joseph Koni, qui n’ont cessé de faire régner la terreur à l’intérieur du pays. Concomitamment avec ses exactions dans le Mbomou et le Haut Mbomou, l’Armée de Résistance du Seigneur a lancé une série d’attaques dans la Haute Kotto et la Vakaga en direction du nord-est , certainement en direction du Darfour Soudanais. Ces attaques ont semé le trouble dans l’esprit des populations qui se sentaient abandonnées. Heureusement que les rebelles ougandais ont été vivement combattus à Sam-Ouandja, Ouadda-Djallé et à Tiringoulou. Ils avaient poussé l’outrecuidance jusqu’à s’attaquer au Chef-lieu de la préfecture de la Vakaga qu’est Birao. La témérité des combattants de l’UFDR de Zacharia Damane a fait craindre le pire aux éléments de la LRA, qui semblent mettre un bémol dans leurs actions dans la Haute–Kotto et la Vakaga. 

 

Des zones d’ombre persistent 

 Apparemment, le groupe rebelle qui semble donner le plus de soucis aux autorités centrafricaines est la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) de Abdoulaye Hissen. Alors que le gouvernement manifestait la volonté de négocier avec ce groupe rebelle, il s’est finalement rendu compte que la CPJP brille par des tergiversations. 

De l’analyse du gouvernement, apparaîtraient deux groupes aux vues diamétralement opposées. D’un côté, ceux qui veulent opter pour les négociations, de l’autre, ceux des rebelles qui ne s’inscrivent pas du tout dans une logique de paix. Ceux-là ont opté pour des actions de guérilla. Installés depuis à Yangoudrondia, ils lancent des opérations sporadiques à Yalinga et ont même réussi à s’infiltrer dans la Ouaka où ils avaient récemment perpétré une attaque contre la ville d’Ippy. Mais l’opération la plus spectaculaire de ces dernières semaines a été l’attaque de Birao que les rebelles ont occupée le 24 novembre 2010. La CPJP y a été finalement délogée par les efforts conjugués des Forces Armées centrafricaines (FACA) et de l’Armée Nationale Tchadienne. Malgré cette opération salutaire qui a permis à la République Centrafricaine d’avoir la plénitude de sa souveraineté sur le territoire national, des zones d’ombre persistent. La Vakaga, le Bamingui-Bangoran, la Haute-Kotto, la Nana-Gribizi et l’Ouham restent des zones de préoccupations. Dans la Nana Gribizi, le Front Populaire pour le Redressement du général tchadien Baba Laddé est toujours présent à Takara.  

Dans la zone de Sido dans l’Ouham, le Front Démocratique du Peuple Centrafricain de Abdoulaye Miskine continue de faire parler de lui. 

 

L’autorité de l’Etat souffre 

L’optimisme que semblent nourrir pour les zones occupées par les mouvements de rébellion doit être mesuré. Des incidents ont émaillé le recensement électoral tel que celui de Birao où des agents ont été pris en otage et des listes électorales déchirées. Mais l’accalmie qui règne en ce moment n’est que de façade. Dans la Haute-Kotto, les populations nourrissent une crainte certaine. Même si elles ne le clament pas sur les torts, les populations évoquent des infiltrations car elles sont souvent terrorisées par des hommes en armes qui essaient de les dissuader d’aller voter. Même dans les zones jugées généralement calmes, la situation par rapport à l’APRD n’a pas évolué dans le sens du respect de l’autorité de l’Etat. Récemment, une mission militaire mixte s’est rendue à Paoua. Pour les membres de cette mission, l’autorité de l’Etat ne s’exerce que dans un périmètre de 5 Km autour de Paoua, alors que les éléments de l’APRD viennent se ravitailler en ville au vu et au su de toute la population. Des élections dans un tel environnement peuvent –elles rassurées ? C’est vrai que la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN) est décidée à recevoir une bonne partie des démobilisés pour assurer leur insertion.  

Mais, on est encore loin de cette éventualité car le désarmement n’a pas encore commencé. Le 23 janvier n’est pas loin et on risque d’organiser des élections avec des combattants, fusils en main. Cela ne rime pas avec des élections libres, transparentes et surtout apaisées.

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commentaires

T
<br /> Analyse pertinente, à l'impossible nul n'étant tenu, s'obstiner à faire des élections dans ces conditions est du suicide, mais comme le pouvoir en place s'obstine à croire qu'on peut y aller, ayant<br /> un plan de hold up derriere la tête, let's wait and see...à l'heure actuelle, savoir exactement ce que sera l'issue des urnes, en terme d'atmosphère et d'ambiance est totalement impossible car<br /> toutes les hypothèses sont plausibles: alliances, contre alliances, etc. et surtout l'opportunité de la jurisprudence du cas de la Côte d'Ivoire.<br /> Croisons les doigts que la République Centrafricaine et le peuple centrafricain y gagnent et non pas encore une plongée dans un chaos déja profond (mes excuses du pléonasme).<br /> <br /> <br /> Séduisant TAZ-MBODI<br /> <br /> <br />
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