Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 04:51

Relu pour vous

19 septembre 2007

Human Rights Watch

 


L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch vient de publier un rapport dénonçant les exactions commises en République centrafricaine par l’armée gouvernementale et par certains mouvements rebelles.

 

Elle accuse l’armée et plus spécialement la Garde présidentielle d’avoir exécuté des centaines de civils, d’avoir incendié des villages entiers et d’avoir causé de ce fait le déplacement d’environ deux cent mille personnes. Les groupes rebelles sont quant à eux accusés de rançonner la population locale, d’enlever des enfants pour les intégrer dans leurs troupes et de procéder eux-mêmes parfois à des exactions sommaires.

 

Les troubles ont débuté en 2005, peu après la victoire contestée de François Bozizé aux élections présidentielles, avec le soutien de la France. Celui-ci était lui-même arrivé au pouvoir, en 2003, en renversant son prédécesseur Ange-Félix Patassé. Deux mouvements de rébellion sont alors nés : l’APRD, dans le Nord-Ouest, regroupant en majorité des ex-membres de la Garde présidentielle de Patassé et l’UFDR, qui s’est illustré récemment en prenant le contrôle d’une partie des villes du pays. Il a fallu l’intervention de l’armée française et de ses mirages F1 pour stopper l’avancée rebelle, qui était sur le point de pénétrer dans la capitale. Signalons également que l’APRD s’est illustrée en juin dernier en tuant, par erreur semble-t-il, une volontaire française de Médecins sans frontières, alors que le véhicule de l’ONG française traversait leur zone.


Les exactions menées contre les populations civiles sont généralement des opérations de représailles subséquentes à des attaques rebelles. Les populations souçonnées de soutenir les rebelles voient leurs villages détruits et sont obligés de se réfugier en brousse, dans des conditions sanitaires souvent déplorables (pas d’accès à l’eau potable...).

 

Le problème principal est qu’il est impossible, étant donné les liens entre l’armée française et les forces centrafricaines, que les militaires français ignorent ce qui se passe. Ils sont même parfois aux premières loges :

"Lors de la contre-offensive de novembre-décembre, les troupes des FACA et de la GP ont commencé à mettre le feu à des habitations dans la ville gula de Ouandja en présence des soldats français et elles ont ensuite exécuté des civils après que les troupes françaises ont poursuivi leur route." (Etat d’anarchie, rébellions et exactions contre la population civile, Human Rights Watch, septembre 2007)

 

En résumé, l’armée française ferme les yeux sur ce qui se passe et les politiques également.

 

"A ce jour, les autorités françaises ont observé un silence presque absolu sur les violations des droits humains et les éventuels crimes de guerre commis par les militaires centrafricains."

 

Il serait donc temps que l’armée française arrête de fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme commises par une armée qu’elle soutient et forme en vertu des accords de défense conclus avec le régime centrafricain.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette