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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 02:23
Relu pour vous
Publié le 26 juillet 2007
Clémence Pène


Le petit cadeau qui fit trébucher Giscard

L'affaire des diamants est déclenchée le 10 octobre 1979 par Le Canard enchaîné: des diamants de 30 carats d'une valeur de 1 million de francs auraient été remis, en 1973, à Valéry Giscard d'Estaing, alors ministre des Finances, par le président de la République centrafricaine, Jean Bédel Bokassa. Le journal s'appuie sur une note rédigée par Bokassa lui-même. A l'Elysée, VGE soupire: "C'est grotesque." Les diamants, oubliés dans un tiroir, ont en effet été estimés entre 4 000 et 7 000 francs. La note est fausse, la signature l'indique.

Dès le lendemain, Le Monde reprend pourtant l'information dans une double page qui met en cause la famille du président et dénonce le silence de l'Elysée dans un éditorial perfide. La semaine suivante, Le Canard récidive en publiant une nouvelle note de Bokassa, qui mentionne cette fois des diamants remis après l'arrivée de Giscard à l'Elysée, tandis que la presse internationale se déchaîne sur ce qu'elle nomme le "Watergate parisien". Mais VGE ne change pas de ligne. "Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison", déclare-t-il sur Antenne 2, le 27 novembre. Une contre-enquête publiée par Le Point vient rapidement infirmer la plupart des accusations. L'Elysée fait savoir que tous les cadeaux reçus seront vendus. 

Le mépris silencieux de VGE l'a finalement rendu suspect

L'affaire ne s'apaise pas pour autant. A dix-neuf mois de l'élection présidentielle, qui en veut à Valéry Giscard d'Estaing? Bokassa, devenu un "tyran honni", cherche à se venger. Une enquête de la DST révèle qu'on l'y a aidé: c'est Roger Delpey, l'un de ses anciens conseillers, issu des milieux nationalistes d'extrême droite, qui a fourni les faux documents. Le mépris silencieux de Valéry Giscard d'Estaing fait le reste. Pourquoi a-t-il fallu tant de temps à l'Elysée pour définir la riposte au "complot des diamants"? "J'imaginais que les Français savaient que je me consacrais entièrement à ma tâche et qu'ils écarteraient d'eux-mêmes l'hypothèse d'une telle médiocrité", écrira plus tard VGE dans Le Pouvoir et la vie. Son attitude, perçue comme de l'arrogance et un aveu de culpabilité, l'a sans doute handicapé pour la campagne présidentielle de 1981. 

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