Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 01:52

10 octobre 2009
Me Tony Moudilou,
Premier Ministre du gouvernement en exil


REPUBLIQUE DU CONGO

Unité * Travail * Progrès

Gouvernement de la Convention des Congolais en Exil

1- Premier Ministre Chef du Gouvernement en charge des affaires étrangères et des grands travaux et de la Défense nationale. Maître TONY GILBERT MOUDILOU

2- Ministre de la Justice, Garde des sceaux : Eric Patrick MAMPOUYA

3- Ministre de la sécurité et des questions stratégiques Adèle MAMA NGOUDI.

4- Ministre de l'économie et des finances Gilbert MBOUSSOU-NESSE

5- Ministre de l'Education Nationale et de la Santé Publique : Professeur Théodore MOUSSOKI

6- Ministre du travail, de l'emploi et de la fonction publique Jean-Félix OBA OSSENGUE

7- Ministre de la construction, l'urbanisme et l'habitat : Maître Gaston ABEMAN

8- Ministre de l'agriculture et de l'élevage Professeur Aimé Romain NKOMBO

9- Ministre de la justice Florent IBAYI

10- Ministre de la jeunesse, des sports du tourisme, des loisirs et de l'environnement Yves NGALIBA

11- Ministre de la culture, des arts, de la communication des PTT, porte parole du gouvernement Marine Carine NZABA

12- Ministre de l'artisanat, du commerce des PME et du développement industriel : Charles Pascal TSIBA

13- Ministre des mines, des hydrocarbures de l'énergie et de l'hydraulique, Edmond Clément NZAOU

14- Ministre de l'administration du territoire et de la décentralisation, Bernard MABOUSSO

 

Déclaration de Me Tony Moudilou


AUTOPSIE : DES QUARANTE NEUF ANS D’INDÉPENDANCE OU QUARANTE NEUF ANS D’IMPASSE

Bien Chers compatriotes, Mesdames, Messieurs, L’heure est grave, très grave. Nous utilisons ce ton délibérément choisi pour bien stigmatiser les enjeux car la situation que connaît notre bien cher pays depuis, en tout cas un temps non prescrit, nous pousse à ne plus tergiverser et à ne plus biaiser avec les mots.

Bien chers compatriotes, notre Congo indépendant a 49 ans depuis le 15 août dernier. Une indépendance acquise sous la sueur de nos parents qui ne transigeaient pas avec ceux qui pillaient nos richesses. Nos parents s’y étaient battus ardemment afin d’atteindre l’excellence et la grandeur de notre pays. Ils ont fait face à un colonialisme sans cœur et malgré sa force, malgré tout ce qu’il avait dressé sur leurs chemins, nos parents ne se sont pas résignés. Ils ont tenu bon. Oui au moins eux s’étaient battus pour nous laisser un pays libre, riche et prospère.

En 49 ans, notre pays a connu six (6) Chefs d’Etat et un Premier ministre de Transition jouissant des pouvoirs élargis. Quarante neuf ans ponctués par deux grandes périodes : de 1960 à 1991 (de l’indépendance à la Conférence Nationale Souveraine ; de la Conférence Nationale Souveraine à maintenant.

Du 15 août 1960 au 15 août 1963.


Première République avec le Président l’Abbé Fulbert Youlou : Budget 3 Milliards en 1963 à 7 Milliards en 1963.

Petit budget de 3 Milliards en 1960 et de 7 milliards à la fin du mandat soit trois ans après. Trois milliards qui représentent aujourd’hui la petite somme que détourne un petit ministre sans que ceci n’affecte le fonctionnement de son ministère. Trois ans de pouvoir, trois ans d’apprentissage pendant lesquels nous n’avons pas beaucoup de choses à dire. Si ce n’est qu’après moult turpitudes et un comportement arrogant de la part des dirigeants de l’époque, nous avons connu la première révolution dans notre pays et la première en Afrique pour dénoncer l’arrogance que nos ministres, députés, manifestaient à l’endroit des populations qui ne savaient même pas ce qui se passait exactement, car malgré cette arrogance constatée, les populations mangeaient, se soignaient, vivaient normalement. Trois ans seulement après notre indépendance, le gaspillage des fonds et des deniers publics inquiétait déjà. D’où la Révolution arrivée à juste titre pour, semble-t-il mettre fin à une gabegie arrogante. Trois jours ont suffi pour mettre fin à une dérive, pas en tout cas assez marquante, comparée à ce nous vivons actuellement mais hélas, en politique comme en toute action, « il ne faut jamais rater les débuts » ceci pour ne pas porter préjudice à la suite de l’action et surtout pour dire : comme l’avait dit le Dr Martin Luther King : « que vous qui précédez, réussissez ceci pour que ceux qui vous suivent prennent exemple ».

C’est dans cette atmosphère plus ou moins délétère que commencèrent les premières années de notre République et qui accouchèrent notre petite « Révolution » amenant la deuxième République ; celle conduite par le Président Alphonse Massamba-Débat ou la naissance du « Socialisme Bantu ». Ni à gauche, ni à droite ; une espèce de « Non alignement à la Congolaise. »

Du 15 août 1963 au 4 sept 1968.


La deuxième République : Avec le Président Alphonse Massamba-Débat : Budget de 7 Milliards en 1964 à 14 Milliards en 1968

C’est une période charnière, déterminante ponctuée par un grand bon en avant en matière de développement et d’avancée du point de vue éducatif, de la santé, du logement, de la culture ; de l’ensemble de la vie sociale ainsi que du développement industriel. Une grande période pendant laquelle, le Congolais pouvait se permettre de rêver car tous les espoirs étaient permis. Avec un budget allant de 7 milliards : de décembre 1964 atteignant 14 Milliards en 1968, le Congo a joui pour la première et la dernière fois, d’une gestion plus que sérieuse, saine, responsable dont la lisibilité et la transparente marquèrent plus d’un congolais ou simple observateur patenté ou pas.

Aujourd’hui, quand on regarde l’ensemble des réalisations effectuées dans notre pays depuis l’indépendance, les ¾ sont issues de cette période dont la plus marquante est la place qu’occupa notre pays en matière d’éducation et l’alphabétisation : deuxième au monde soit 98% de notre population savait lire et écrire. A cela, il faut ajouter le développement économique très marqué par une industrialisation plaçant notre pays à la quatrième place de l’Afrique au Sud du sahara. Le Président Alphonse Massamba-Débat fut un grand artisan, un Président qui aura marqué l’état d’esprit de notre population. Il était et resta le premier Président de la République qui vivait, respirait, rêvait un seul idéal : la grandeur du Congo. Il n’avait qu’un seul objectif : le Congo qu’il fallait servir avec beaucoup patriotisme, de respect, de loyauté, d’amour, de courage, d’abnégation, de conviction et un pragmatisme sans pareil.

Mais comme les bonnes choses ne durent jamais, confronté à un problème de dignité, de morale, de conviction, d’amour propre et pour épargner l’effusion de sang à son peuple alors qu’il pouvait faire comme le font aujourd’hui beaucoup de Chefs d’Etat indignes et ramenant tout à leur petite personne, il démissionna le 4 septembre 1968 à 14 h 20 à la suite d’un coup d’Etat dirigé par le capitaine Marien Ngouabi.

Du 4 sept 1968 au 18 mars 1977


La troisième République : avec le Président Marien Ngouabi ou le premier « Coup d’Etat militaire » Budget de 15 Milliards 1969 à 50 Milliards en 1977. Il aurait pu mieux faire s’il ne s’était pas entouré d’arrivistes politiques venus de toute part, des escrocs à la solde de leur ventre, ne jouissant d’aucun amour propre. Le Président Marien Ngouabi fut un grand patriote, un républicain qui aima son pays avec un amour fort ; ce qui lui vaudra sarcasme, jalousie et haine. La présence à ses côtés des opportunistes et tristes personnages de renom comme Yhombi et Sassou, avait terni l’image de l’homme : le patriote et le républicain qu’il fut. Il aimait vraiment son pays qu’il tenta, avec les moyens de bord, les tentations de ses frères d’arme ou de la région qui n’avaient jamais vu mieux, vinrent avec un seul objectif à l’esprit : l’égocentrisme ; se servir et s’enrichir le plus rapidement du monde.

Il fit tout pour éviter les dérapages, les maux fâcheux mais devant des tristes personnages qui ne vinrent que pour atteindre un seul objectif : s’en mettre plein les poches, il ne put empêcher les dérives ô combien très marquantes, entachant ainsi son mandat d’une salissure, ternissant ainsi l’image, celle d’un homme ; pourtant très dévoué, chose rare pour quelqu’un venu de cette contrée qui, jusqu’à ce jour, nous montrent, que face à l’argent, ils ne sont pas comme les autres fils de la République.

Il n’hypothéquant rien, ne cédant rien ; bravant tous les maîtres chanteurs du monde entier ainsi que ceux de sa contrée ; refusant de transiger, de céder un moindre millimètre carré de notre souveraineté et de notre Territoire. Il est assassiné en grand combattant et grand patriote « l’arme à la main » par le représentant local de l’impérialiste français le 18 mars 1977 et qui n’est autre que Sassou Nguesso. C’est le deuxième coup d’Etat militaire que connut notre pays. Mais celui-ci fut caractérisé par sa fureur bestiale, sa sanguinité, sa barbarie qui marqua tout congolais qui a connu cette période triste.

Du 18 mars 1977 au 5 février 1979


La quatrième République avec le Général Yhombi Opango Joachim ou la continuité du marxisme léninisme. Budget 50 Milliards en 1977 à 52 Milliards en 1979.

Ce n’est pas lui qui devrait être là. Mais plutôt Sassou Nguesso. Mais quand celui-ci vit les choses se détériorer brusquement ; les approbations suscitées par un assassinat répugnant, monstrueux du Président Marien Ngouabi, suivi de celui du seul cardinal que le pays posséda alors ainsi que celui du prédécesseur du Président Marien Ngouabi ; le Président Alphonse Massamba-Débat le 25 mars ; le meilleurs d’entre eux que notre pays ne connut. Sassou paniqua et trouva qu’à ces instants là, il était dangereux de prendre le pouvoir bien que la cause de son assassinat fut celui là : ne pas voir le « Pouvoir »partir chez les Bakongos ce qui les ramènerait à la case de départ, perdant tous les avantages, les privilèges acquis sans avoir versé une seule goûte de sueur.

Le Général Yhombi Opango qui faisait partie des conspirateurs de la Cuvette et qui, devant l’argent ne s’est jamais posé une seule question de la morale et de la conscience, accepta de diriger et de réchauffer provisoirement le fauteuil présidentiel devenu non alléchant. C’est la suite logique de ce qu’ils conspirèrent contre Yhombi à savoir : « nous lui cédons le pouvoir mais nous ne lui laisserons pas le temps de s’asseoir ». Conformément aux déclarations faites le 21 mars à la Cafétérias de la Mairie par les membres du Cabinet de Sassou dirigé par le capitaine Florent Ntsiba et tombées dans les oreilles du soldat Mouhounou. Ce n’était pas pour très longtemps car le 5 février 1979, après l’avoir accusé de tous les « rages » afin de mieux l’abattre : embourgeoisement, achat à Conforama, semble t-il d’un lit qui berçait, enrichissement illicite etc…). Pour couronner le tout, Sassou n’hésita pas à envoyer son complice et co-auteur des assassinats des Présidents Marien Ngouabi et Massamba-Débat et du cardinal Emile Biayenda, le Général Joachim Yhombi Opango en prison pendant 11 ans sans mettre son nez dehors et sans avoir vu un seul petit juge d’instruction lui signifiant les griefs de son inculpation. Mais contrairement au premier coup d’Etat perpétré contre le Président Alphonse Massamba-Débat, celui-ci se caractérisa par une effusion de sang très particulière. Beaucoup et beaucoup de sang des innocents dont ceux des deux Présidents de la République : l’ancien et le nouveau ainsi que le seul cardinal que notre pays ait eu.

Du 5 février 1979 au 26 août 1992


Avec Sassou Nguesso. Budgets : 1OO Milliards à plus de 1.000 Milliards en 1991.

Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, le budget dépassa 100. Milliards de F cfa. pour atteindre la vitesse de croisière de 1.000 Milliards de Fcfa. Pour la première fois dans notre pays, le pétrole, à l’origine de l’assassinat du Président Marien Ngouabi, coula à flots. Et Sassou commença à nous imposer des gadgets du genre : « vivre durement to day pour mieux vivre demain ».

L’euphorie de la folie passée, Sassou commença à vaciller, ne maîtrisant plus rien. Tout commença à lui échapper. Devant la concrétisation de la politique et l’immature politique, il paniqua et l’idiotie aidant, il céda aux turpitudes et à la manipulation en commençant à monter des scénarios macabres. Des attentats virent le jour. Pour la première fois chez nous, des arrestations arbitraires prirent naissance : Thystère Tchicaya, Claude Ernest Ndalla, le Colonel Blaise Ndzalakanda, Michel Le Cornec, Bouissou, Idi Lala, Biampandou, Kewane, Ndollo : c’est l’affaire des bombes.

Dans la lancée, le Cinéma Star sauta sous l’effet d’une bombe : bilan 9 morts et plusieurs blessés ; l’Aéroport International de Maya-Maya lui non plus n’échappa pas au comportement barbare de l’homme prêt à tout faire exploser pour se faire entendre et montrer qu’il existe car il a besoin de se faire entendre par tous les moyens. Et comme pour le cinéma Star, l’explosion de l’Aéroport International de Maya-Maya fit plusieurs morts et plus de 200 blessés.

Le pétrole qui resta la clé de voûte de son pouvoir, commença à montrer ses limites. Son prix commençait à baisser et Sassou ne savait plus où mettre sa petite tête. Encore une fois, il paniqua et pour couronner tout ça, il commença à égorger des jeunes pour le besoin de leur sang que ses services spéciaux commencèrent à kidnapper dans le quartier bien choisi de Moukondo. La Conférence Nationale Souveraine enregistra plus de 280 enlèvements et meurtres.

Pierre Anga le meurtrier du Président Marien Ngouabi se rebella à son tour ne voyant pas les choses s’arranger pour son compte vu tout le travail abattu. Il est quand même le meurtrier et par conséquent, mérite un peu plus d’attention et d’égard. Ce que Sassou lui refusa et le fut remercier par une arrestation intempestive et avec lui, une partie de la population d’Owando ainsi que de son leader charismatique le Général Joachim Jacques Yhombi Opango. La riposte fut fulgurante : plus de 3000 personnes sont massacrées. Le capitaine Pierre Anga, son oncle et leur nièce réussissent à s’éclipser et rentrer dans la forêt la plus proche. C’est le maquis d’Ikongo. Quelques mois plus tard, celui-ci sera assassiné avec l’aide complice et très active de Jacques Chirac, devenu Premier ministre en France par le biais de la cohabitation. C’est lui qui envoya les hélicoptères partis de Libreville, de chez le Président Bongo qui deviendra trois ans plus tard, son gendre. Sassou n’est plus capable de payer ses fonctionnaires dont le nombre a été multiplié par 20.

L’opportunité viendra de Libye car dans ce pays, un opposant centrafricain nommé Jean Claude Gouandzi vient de contacter ses autorités pour solliciter une aide financière. Laquelle aide lui est accordée mais à une condition. Il fallut l’aider à punir la France car étant trop impliquée dans le conflit l’opposant au Tchad sur la bande d’Aouzou.

Pendant ce temps à Paris en France, Maître Tony Gilbert MOUDILOU, à la tête de la Coordination des Elèves et Etudiants Congolais de France, harcèle, poussant jusqu’à son dernier retranchement, un Sassou qui ne maîtrisait plus rien et qui finit par accepter sur la force des choses, la tenue de la Conférence Nationale Souveraine.

Février 1991 se tient à Brazzaville la Conférence Nationale où Sassou est dépouillé de tous ses pouvoirs. Il est réduit à la plus simple expression. Juste le pouvoir d’inaugurer le chrysanthème. Tous les pouvoirs sont confiés à un Premier ministre de Transition, André Milongo qui organise les élections présidentielles que Sassou perd loyalement par Ko. Il ne s’en remit pas car le choc est percutant.

DU 10 JUIN 1991 AU 26 AOÛT 1992. LA TRANSITION CONDUITE PAR ANDRÉ MILONGO


Une période très mouvementée de 13 mois ponctuée par une agitation qui faillit enflammer le pays, n’eût été la perspicacité d’un Premier ministre qui ne lâcha pas sur l’essentiel et les recommandations de la Conférence Nationale Souveraine. C’est un Premier ministre averti qui ne transigeait pas, qui ne se laissait pas manipuler. Il sut incarner l’autorité de l’Etat. Certes sa tâche n’était pas facile car dès la mise en fonction du Gouvernement, on vit apparaître de l’autre côté, de l’autre Institution mise en place par les Conférenciers, une espèce du dualisme où on observa les pros et les anti du gouvernement. On croit apercevoir la main de Sassou qui ne s’avouera pas vaincu pour autant et qui pensait qu’il avait encore la maîtrise des Institutions.

Le Colonel Jean Marie Mokoko, qui vient de recevoir un bon paquet de milliards de Francs cfa des mains de ELF, en perdant Sassou, voulut créer un autre pantin. Mais il échouera lamentablement. C’est le coup de janvier 1992 qui sonna le glas : bilan deux morts.

Entre les deux Institutions, on vit naître une véritable guerre des tranchées tout ça pour opposer les deux responsables de la transition issus de la même région. C’est ce qui s’appelle : « diviser pour régner ». Mais quoi qu’on ait pu faire, le gouvernement à la tête de laquelle on plaça un Milongo : imparable et dopé par la force populaire que lui donna la Conférence Nationale Souveraine, il ne céda sur aucun compromis ; exécutant scrupuleusement les recommandations émises par celle-ci. Il ne céda ni sur le fond, ni sur l’essentiel, ni même sur la forme des valeurs qui incarnèrent la transition.

Le 26 août 1992 au 13 octobre 1997


Le 26 août 1992, le Président Pascal Lissouba, premier Président de la République élu au suffrage universel, prête serment.

Cinq ans de pouvoir, cinq Premiers ministres. Cela signifie « instabilité politique et sociale ». Cinq ans aussi des guerres interminables. Réapparitions des milices car le Chef de l’Etat, qui n’a jamais eu confiance en notre armée nationale comme en 1965 lors de la première naissance des Milices (création de la JMR), préféra encore cette fois, des forces cousues et confectionnées à son image, à ses mesures : Zoulous, Cocoye, Mamba etc firent apparition. Cinq ans de courses aux milices.

Le régime du Président Pascal Lissouba : il n’y a pas meilleur connaisseur du régime que le Secrétaire Général de l’UPADS, Parti du Président et du pouvoir qui, s’exprimant dans un livre époustouflant et moqueur, intitulé : « 30 ans de révolution pour rien » La fin d’une illusion. Edit Condor, dépeça son propre pouvoir et l’homme qu’il servit, pas finalement avec loyauté mais avec opportunisme épatant et meurtrier. Il écrit ce qui suit : « Accaparé par de projets chimériques, il n’eut pas le temps de s’occuper des dossiers urgents de l’économie, dont un slogan de son parti avait donné l’espoir de la relance : « Le défi d’un continent, l’espoir d’une génération », fait aujourd’hui sourire. Pour que le rêve connût un commencement de réalisation, peut-être, eût-il fallu qu’il ne montât pas si haut. En tout cas, qu’au terme de cinq ans de pouvoir, il ne se soit construit ni routes, ni ponts, ni usines d’aucune sorte, ni tout autre petite réalisation sociale, le tout resté en promesse, donne toute la mesure du peu de souci que Pascal Lissouba semble avoir eu de l’économie du pays. Jamais sorti des promesses jamais tenues. »

A cet enfant gâté de la nature, Dieu n’avait pas tout donné. L’intelligence oui. Et quelle intelligence ! Brillante, pénétrante. Un don de synthétisation rapide, extraordinaire – du moins avant qu’il n’accède à la magistrature suprême…Sans sa clairvoyance et son pragmatisme, il n’est pas d’homme politique ou d’Etat qui compte, qui soit capable de gérer correctement la citée. Il peut être technocrate brillant, mais qui fait des bêtises si la sagesse, cet art de vivre, ne dirige sa pensée et n’inspire sa décision. Lissouba appartient à cette catégorie. Ou du moins il est plus technocrate qu’homme politique. Plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’appliquer une décision qui vient d’ailleurs que lorsqu’il doit la prendre lui-même. Lissouba a souvent laissé l’ambiguïté s’installer au détriment d’une solution immédiate et claire. Il lui a manqué le sens de l’anticipation. On comprend qu’il ait été l’excellent Premier ministre qu’on sait. Président de la République, il a été plus dans les dossiers techniques qu’il n’a réfléchi aux moyens de résoudre, sans état d’âme, les problèmes politiques qui se sont posés à lui. Non qu’il ne connaisse pas la politique. Il la connaît même très bien. Mais il ne sait pas la conduire. Parce que la conduire relève de l’art. Et Lissouba n’est pas artiste. Il ne sait pas jeter les ponts entre les choses pour les faire jouer ensemble harmonieusement…

No comment !

Et le tout sera couronné par un coup d’Etat spectaculaire bien planifié, organisé et préparé à Paris avec la bénédiction, et l’implication politique et financière de l’Etat français au plus haut niveau : l’Elysée et Matignon. Un coup d’Etat pourtant qu’on aurait pu et dû éviter puisque 4 mois auparavant, alors que je suis reçu par le Président de la République entouré de tout son Etat Major, je lui indiquai et faisais savoir que Sassou Nguesso était aux portes du Territoire avec plus de 2000 mercenaires dont 580 envoyés rien qu’au RDC. Mais rien ne fut fait pour contrecarrer ce coup de force dont je lui avais donné tous les détails et contours. Et là, je donne raison à Christophe Moukouéké, comme quoi, « l’homme ne savait pas anticiper les événements et n’était pas préparé pour diriger notre pays pour lequel, il fallait protéger son peuple ».

Du 13 octobre 1997 à Now


TROISIÈME COUP D’ÉTAT DE SASSOU NGUESSO :

- Budget 800 Milliards à 2.500 milles Milliards de F cfa.
- Entre 2004 et 2008 notre pays encaissa 11 milles Milliards de F cfa de redevances pétrolières. Sassou aura été le Président qui aurait pu faire mieux au regard de tous les moyens dont il bénéficia et eut. Malheureusement, né dans l’explosion et le sang, il régna dans le sang dont le bilan encore exhaustif est plafonné et couronné par plus de 200.000 morts dont les événements les plus marquants et plus saillants sont la déportation des populations du Sud de Brazzaville dans les forêts occasionnant un génocide et les rafles au Beach de Brazzaville soit plus de 4000 jeunes extraits par la Garde présidentielle dès leur arrivée, venant du Congo Kinshasa. Ils furent purement et simplement mis dans des conteneurs et jetés dans le fleuve Congo.

Des documents en notre possession remis par le Général BOUISSA MATOKO qui était chargé par Sassou d’aller chercher et convoyer les victimes sur Brazzaville en disent mieux. Chargé d’aller convaincre les réfugiés dans le Bas Congo notamment à Mbanza Ngoungou afin de rentrer au pays, il affirme dans ses derniers écrits testamentaires qu’il avait bien voulu nous adresser, à notre demande ceci pour mieux écrire notre histoire. Il affirme que les rafles ne s’arrêtent pas seulement à ces 353 jeunes mais à plus de 4000 individus. Car les 353 ne concernent que ceux dont les parents ont fait des réclamations. Ceux que l’on croit encore au Congo Kinshasa et qui sont pourtant déjà morts, ceux-là qui n’ont eu personne pour les réclamer ; représentent plus de 4.000 individus et on sait que les rafles ont duré plus de deux semaines. Les rescapés de ces massacres réfugiés en France, sont clairs et nets et leurs déclarations ne souffrent d’aucune ambiguïté.

LE FIASCO SUR TOUS LES PLANS DES 49 ANS D’INDEPENDANCE


« Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Le fait est que la civilisation dite « européenne », la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins de chance de tromper. L’Europe est indéfendable ! » Aimé Césaire : Discours sur le Colonialisme.

Il en va de la civilisation occidentale dont parle Aimé Césaire dans son ouvrage que des différentes politiques menées dans notre pays et qui ont conduit notre pays dans l’impasse. Cette politique criminelle et aventureuse menée ainsi ; leurs auteurs doivent répondre des drames occasionnés par celle-ci. Quarante neuf ans (49) après les indépendances, dix huit ans (18) après la Conférence Nationale Souveraine, le Congo est dans une véritable impasse.

Dans ces quelques lignes se trouvent rassemblés quelques faits et dates qui peuvent expliquer l’étrange et courageuse explication qui nous a poussés à nous rebeller ; de la situation chaotique qui en résulte si invraisemblable qu’elle ait été. Les raisons à ne plus les tolérer. Le manque de compétence politique et l’amour de pouvoir réaliser les projets. Le manque d’autorité de l’Etat, lequel Etat ne remplit plus ses prérogatives. Une situation, bien chers compatriotes, qui ne saurait nous laisser indifférents tout au moins pour nous qui aimons notre pays.

Je vous prie, bien Chers compatriotes, de bien vouloir recevoir ces quelques mots en toute charité, n’abandonnant pas les mots à eux-mêmes ; à leur simple expression, mais leur accorder vie, oubliant les fautes et les faiblesses que j’ai pu laisser subsister, ça et là, partageant l’amour de ma foi et de ma passion, et vous efforçant de reconnaître la graine de vérité, d’amour pour notre patrie.

Me hasardant alors à fouiller plus profondément dans les détails, j’ai, dans ce que nous vivons depuis, les luttes et de rendre claires les relations actuelles des fils et filles de notre pays. Délaissant alors le monde politique à l’origine de nos différents maux, je me suis avancé à l’intérieur du voile, le soulevant pour que vous puissiez entrevoir ses profonds replis – la signification de sa politique, la lutte de ces grandes âmes ; celles qui sacrifièrent leur vie pour nous léguer un pays merveilleux.

Dois-je dire ici que moi qui parle, suis le sang du sang et la chair de la chair de ceux qui vivent à l’intérieur du voile ?

LE FIASCO DANS TOUTE SA SPLENDEUR, SON AMPLEUR, SON IGNOMINIE.


Même en données corrigées des conjonctures, les 49 ans d’indépendance de notre pays, n’ont été qu’un FIASCO. Qu’est-ce que cela veut dire : Faire fiasco, c’est rater son effet. On attribue cette expression à un certain Dominique Biancolelli, un acteur italien très célèbre qui fut au XVI è siècle l’un des pionniers de la « commedia dell’arte ». Improvisant une composition burlesque pour le personnage d’Arlequin, il déboula sur scène, une fiasque à la main, passablement éméché. Cela ne fit rire personne.

Il y a des événements qui créent des vagues, des moments qui suscitent de l’engouement, de l’enthousiasme et de l’adhésion. Il y en a par contre qui passent inaperçus, qui ne rident rien et ne font aucune vague.

L’arrivée du « Général » Sassou Nguesso et de son PCT n’a pas produit l’effet escompté. C’est le moins qu’on puisse dire. Il avait promis un vrai changement. A la méthode prudente, réfléchie, précautionneuse de Alphonse Massamba-Débat, le courage et l’audace ; Sassou n’offrit rien. On constate alors que le Président Alphonse Massamba-Débat a su imprégner et imprimer sa marque déposée dans le bon sens du terme ; ce qui fit Sassou aussi mais dans les pleurs et les lamentations, le sang et les morts.

Aujourd’hui, avec la présence de Sassou Nguesso au pouvoir, les congolais sont plus pauvres qu’hier alors que le pays s’est plus enrichi : sonder les désirs profonds des congolais, pressentir leurs attentes, décoder leurs réactions.

Hier avec un petit budget de 7 Milliards de F cfa, les congolais vivaient mieux et le Congo allait bien. Aujourd’hui avec un budget qui dépasse 1.000. Milliards de F cfa, le congolais est plus que pauvre et le pays va de mal en mal. L’espoir escompté et attendu, la rupture avec la mauvaise gestion, le vol, le gaspillage, les détournements, le pillage systématique ont pris le dessus sur le patriotisme. Ou du moins, n’a pas été à la hauteur des attentes du peuple congolais. Il en résulte un immense sentiment de frustration et de mépris.

Certes, la situation est difficile. Mais justement ! Et ce qui provoque l’émoi et le dégoût, c’est que les différents pouvoirs arrivés après le 4 septembre 1968 n’ont jamais commencé à redresser la barre, à briser le cercle infernal de la pauvreté, du chômage, l’on peut aussi déplorer qu’il le fasse de manière aussi pusillanime et sans flamme car ici les gens n’ont aucune approche intellectuelle de la politique.

« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. »René Char.

Comment peut-on s’attendrir à des mauvais sorts ? En effet, la question demeure. Avec la nouvelle espérance, il s’agit de remettre le congolais sur les grandes priorités. Redonner l’espoir à ceux qui l’ont perdu. Remettre le Congolais au cœur de notre économie car pour notre Mouvement, le progrès économique n’a en effet d’autre finalité que le progrès social, celui des congolais. « Il faut gagner la guerre, ensuite il faudra changer les conditions de vie » a dit Jean Moulin, le Chef de la France libre. Il s’agit du principe de la répartition et de la participation des Congolais aux bénéfices de leur usufruit. Repartir plus équitablement les fruits de notre économie, de notre richesse.

Il nous faut faire vivre et permettre de vivre notre ambition aux Congolais. Ce n’est pas de l’utopie comme l’ont pensée au XIX è siècle, Charles Fourier, Joseph Proudhon ou Félix Cadet. C’est pourquoi, face au grand désordre économique, aux spéculations sur la pensée existentielle, il faut l’opposer à une philosophie de l’action porteuse d’une aspiration sociale, d’une exigence héritée de la résistance, et d’une éthique de partage. C’était la politique du Président Alphonse Massamba-Débat et nous faisons nôtre, celle-ci ; elle répond à nos aspirations, c’est notre culture. Nous sommes l’incarnation du Président Alphonse Massamba-Débat. Et maintenant, il ne nous reste que de mettre en exécution, la magie du verbe. Quarante neuf ans après les indépendances, dix huit ans après les Conférences Nationales Souveraines et la chute du grand Mur de Berlin, les intellectuels sont sonnés. La réflexion s’est tarie, elle n’alimente plus la vie politique.

Tonneau vide ! Séduits par un discours volontariste qui affirmait que l’emploi allait être une priorité, que la feuille de paie ne serait pas l’ennemi de l’emploi, les congolais se sont sentis abusés. Et c’est comme si après plus de 35 ans de pouvoir, après l’échec retentissant du pouvoir du PCT et de ses dirigeants, ils auraient encore des projets à nous présenter. Non, ça serait infamant, injurieux et un manque de respect à notre peuple ! Le mythe de Sassou et de son système pécétiste s’est avéré incapable de relever les défis les plus élémentaires : le droit de l’homme le plus essentiel : l’eau. Oui l’eau est une denrée rare au Congo, un pays arrosé et dont le plus fleuve coule dans sa capitale et curieusement aucune goutte d’eau ne coule dans nos robinets. Paradoxe vexatoire. Ils n’ont apporté aucune réponse au déchirement social que tous les acteurs politiques même les plus imbéciles auraient apportée.

Une société fragilisée et fracassée : Le congolais vit dans une société fragilisée et fracassée. Aujourd’hui, il ne croit plus en personne. Il a perdu tout espoir. Il a même arrêté de rêver car tout chez lui, n’a été transformé qu’en cauchemar. Le congolais a besoin aujourd’hui d’être rassuré, sécurisé, redynamisé dans un véritable pacte patriotique et républicain en secouant les vieux privilèges, en redistribuant le fruit de notre sueur et la richesse du pays. « Il faut ruiner les sentiers » disait Alain Madelin, ancien Ministre des Finances français et porter assistance aux plus démunis ruinés par la pauvreté imposée.

« On ne pleure pas sur la soupe renversée. » Il faut savoir mépriser les hauts et repriser les bas. Il y a des monarques qui se sont installés comme des héritiers du trône au temps de la monarchie absolue, quand le roi n’avait d’autre souci que d’assurer sa notoriété posthume, d’égaler ou de dépasser ses prédécesseurs, de laisser une trace dans l’histoire. Dans la grande tradition régalienne, il a fait ériger des monuments à sa gloire. Ils entretenaient leur légende, se sont construits une image de protecteurs, mais ont laissé un Etat ruiné, un peuple au chômage, des jeunes sans avenir. On ne laisse pas le trône à un collatéral. C’est une vision épique car comme le classe Chateaubriand, l’aristocratie a trois âges bien distincts : l’effort, la responsabilité et la prétention. Le premier correspondit à son ascension, le deuxième à sa domination, le dernier enfin à son effondrement. Sassou et son PCT font partie du troisième âge : l’effondrement.

« La démocratie, plus qu’aucun autre régime, exige l’exercice de l’autorité. »Saint John Perse. Pour gouverner, il faut être capable de tenir le cap car la politique ce n’est pas une partie de plaisanterie ou un jeu d’enfants. « La politique est une chose tellement importante, qu’il ne faille pas la confier à n’importe qui » avait dit Jean Pierre Cot, ancien Ministre du Président François Mitterrand.

LA GRANDE DÉCEPTION !

« On ne fait pas ce qu’on veut », dit-on souvent. C’est « On ne fait pas ce qu’on peut », qu’on devrait dire. » Jules Renard.

C’est la plus grande déception politique que notre pays ait connue. Tout cela paraît évident puisque l’intrus, l’imposteur n’a jamais été élu normalement par notre peuple. Il ne s’est jamais remis en cause. Il n’a jamais cherché à s’interroger. Il n’a jamais compris qu’il fallait une rupture avec les mauvaises pratiques : corruption, vol, détournement, pillage, escroquerie, hypothèque, etc… « Heureux ceux qui ont une vérité, plus heureux et plus grands que ceux qui ont fait le tour des choses et ont assez approché la réalité pour savoir qu’on n’atteint jamais la vérité » disait Anatole France.

POURQUOI IL FAUT S’OPPOSER À SASSOU ET À SON SYSTÈME ?

Je m’oppose au PCT depuis 1968 mais plus particulièrement depuis 1970 à la suite du coup d’Etat de Lieutenant Kiganga. Je suis au Lycée Savorgnan De Brazza et j’ai vu comment le PCT a géré ce coup d’Etat. Et deuxièmement quand en 1974, le Président Marien Ngouabi vient demander l’aide des Etudiants que nous étions pour défier la France qui, à la suite du Discours que ce dernier prononça à la Place de la Mairie, dans lequel il la fustigea « trop arrogant et qui avait oublié que leurs libérateurs étaient partis de Brazzaville où était venu pleurer le Général De Gaulle et que sans nous, ce pays serait enseveli sous les gravas des bombes allemandes ». Ensuite j’étais Professeur dans le Collège le plus huppé de la Place (Mafoua Virgile) où tous les enfants de tous les dignitaires y fréquentaient.

J’étais le Professeur et le meilleur ami de toute la famille (nièces et neveux) du Président Marien Ngouabi dont quatre d’entre eux furent mes cas, c’est-à-dire : que c’est par mes soins qu’ils rentrèrent à Mafoua Virgile. J’allais dispenser des cours à l’Etat Major où résidaient beaucoup d’entre eux. J’avais adopté le Président Marien Ngouabi après que je venais de lui écrire une lettre pour lui exprimer ma tristesse quant à la façon dont le pays était dirigé, mais surtout lui présenter notre cas d’étudiants que nous étions, et qui étions oubliés sur les listes des bourses. Nous étions 84 étudiants et dès réception de ma lettre, il m’invita à l’Etat Major, à sa résidence ; accéda à notre requête en nous rappelant la bourse de 9 mois ; ce qui fut la grande joie de mes collègues étudiants. J’aime bousculer les « à priori ».

Une simple lettre et le Président de la République pose sa griffe pour payer nos bourses, soit plus de 9 mensualités ; c’est extra. Il me reçut avec une chaleur indescriptible dont je garde le plus grand souvenir. Les Koumou, Essendé Célestine, les Costa Nevès Sylvie étaient tous sous ma protection. A travers le Président Marien Ngouabi, je sympathisai avec le Lt Pierre Anga son aide de camp. C’est lui qui vint me chercher à Mafoua Virgile à la demande du Président de la République. Epatant tous mes collègues dont le Directeur Diambomba alors membre du PCT, furent subjugués et jaloux que je puisse avoir une telle relation. « Le Chef de l’Etat ». Kengué Wa Dondo avait raison de dire que « MOUDILOU était un homme de relations et sera une grand poteau africain ! ».

A un de nos entretiens, le Président Marien Ngouabi m’a appris qu’il était mal entouré. Que beaucoup d’entre eux ne lui rendaient pas service. Qu’ils cherchaient à l’induire en erreur en l’opposant à ses parents du Sud. Il était très inquiet de l’avenir du pays. Il avait des difficultés souvent causées par ses collaborateurs les plus immédiats. Quand je pointe Sassou et Yhombi, ce n’est pas innocent. Je sais ce que m’a dit le Président Marien Ngouabi à leur sujet. J’avais longuement discuté avec cet icône, cet homme très percutant et foncièrement patriote et républicain et j’avais beaucoup appris lors de nos différents entretiens comme avec le Président Alphonse Massamba-Débat, mon Père spirituel.

Quand le colonel Dénis Ibara vint dire à la Conférence Nationale Souveraine que « le Président Marien Ngouabi devait faire face à un coup d’Etat tous les deux jours ». Ce colonel, Directeur de la Police savait de quoi, il parlait. Et on sait aujourd’hui qui pondait ces « coups d’Etat ». Et le colonel d’ajouter : « et depuis le 5 février 1979, il n’ y a plus eu de coups d’Etat » Pourquoi, tout simplement parce que celui qui les « pondait » était devenu Chef de l’Etat. Vous avez compris de qui il faisait allusion !

J’AI OSÉ LE FAIRE !

En septembre 1977, Je venais de traverser le Pool Mayébo pour aller rencontrer l’Ambassadeur de la 1ère Puissance du monde (les USA) : lui demander de nous aider à nous débarrasser du pouvoir marxiste léniniste d’en face ; de chez moi alors que Sassou venait d’assassiner mon frère et patriote, le Président Marien Ngouabi. L’Ambassadeur qui me reçut n’en croyait pas à ses yeux. Trop jeune mais trop audacieux me dira t-il et avoir un tel courage : aller proposer un tel marché à la Représentation de la Première Puissance du monde, il fallait reconnaître que c’était sans précédent, incroyable même, une aventure pleine d’audace et de courage révolutionnaire. Voyant que j’étais seul, sans Parti ni groupe ni même Association ; après m’avoir longuement entendu, il me demanda simplement de rentrer à la maison et de revenir quand nous nous aurions mieux organisé. Cependant il était très sensible de ma démarche, maladroite certes, mais responsable et très osée.

Est-ce que ce moment où il me demanda d’aller « le revoir quand nous nous aurions mieux organisé » : est-il déjà arrivé ? Dieu seul sait. Ce qui est sûr, c’est que hier n’est plus comme aujourd’hui et demain ne sera plus comme hier. Les erreurs d’hier sont devenues le progrès d’aujourd’hui et ne pourront plus jamais se répéter. Et Sassou n’a pas le monopole des armes et des relations. C’est ça la leçon à tirer. Mais en ce mois de septembre là à Kinshasa, toujours après avoir rencontré le représentant des Etats-Unis d’Amérique, je rencontrai l’Ambassadeur de France, et le Directeur du C.N.D. (Centre National de la Documentation) Sécurité de l’Etat Congolais en la personne de Kengue Wo Dondo, devenu le dernier Premier ministre du Général du Président Mobutu. En compagnie d’un grand frère de sang (Mukongo) alors grande personnalité d’alors, j’ai été reçu fastidieusement avec tous les égards dus à un homme courageux. Aujourd’hui Président du Sénat à Kinshasa, je l’ai rencontré à Bruxelles, lui posant la question de savoir si ce qu’il avait dit de moi, il y a 33 était une prémonition ou pas. Sa réponse était encore plus pertinente que ses premiers propos.

Depuis que le bandit a assassiné mes deux Présidents bien aimés, les seuls qui auraient fait avancer notre pays, j’ai juré à ne pas laisser des imbéciles politiques de sa taille à nous dicter leur idiotie. Et depuis, plus rien ne m’arrête. Que ceux qui ont aimé les deux Présidents les plus intègres et les plus congolais de nous tous, me rejoignent pour mettre hors d’état de nous nuire, l’usurpateur, l’imposteur, le putschiste Sassou Nguesso et avec lui, tout le système pécétiste.

Il y a des opposants de façade qui le matin, crient avec nous et la nuit tombée, mangent avec notre bourreau, se partagent notre linceul, se moquant de nous. Nous avons des indices, des rapports accablants de nos services qui prouvent que : « tout ce qui brille n’est pas or » ; que tous ces gens là, ne sont pas des opposants. Nous les connaissons tous. Nous avons dit ici que : « même la propre ombre de Sassou est notre indicateur ». Et je sais très sincèrement de quoi je parle. On nous a toujours dit que Sassou était très futé. Qu’il est très malin. Mais « à malin, malin et demi ». Ce que lui sait faire en tant qu’imbécile, pourquoi des gens aussi instruits et intelligents qui sommes passés par les Grandes Universités françaises, ne feront pas mieux ?

Sassou aime les coups d’Etat, pourquoi nous ne pourrions pas emboîter ses pas et faire mieux ? Il aime les armes. Pourquoi nous, on s’en offusquerait ? Sassou n’aime pas la démocratie, allons dans son sens car le tango se danse toujours à deux. Ne le laissons pas seul occuper « la piste des coups d’Etat » comme cet aveugle qui se l’est accaparée pour en faire sienne Sassou aime les défis. Défions-le sur tous ses terrains ! Ne lui laissons pas le monopole de la violence car lui comme tous les hommes que nous sommes, avions tous deux couilles. Pourquoi les siennes seraient-elles plus actives alors qu’il a le Sida ? Voilà la vraie vérité.

QUE FAIRE ?

Ça va être dur ! Oui, ça va être dur. Il y aura des pleurs, des lamentations, du sang et des larmes. Et la liberté est à ce prix. 1789, le 14 juillet, est là pour nous apprendre que la liberté coûte cher et même très cher. Même les esclaves, en s’affranchissant ont payé cher leur liberté. Et nous avons tout à gagner en faisant quelques sacrifices. C’est un investissement à court et à long terme ; le faire si nous voulons mieux être demain. Ce que nous devrions refuser, c’est de traiter notre pays comme ils le font. Nous prendre pour ce que nous ne sommes pas.

POURQUOI VOUDRIONS-NOUS NOUS DÉBARRASSER DE SASSOU ET DE SON SYSTÈME ?

1°- Il faut « libérer » le Congo des griffes des pillards sans scrupule ;
2°- Le remettre sur les rails dans une mobilisation générale ;
3°- Redonner l’espoir aux congolais en les remettant au travail ;
4°- Reconscientiliser l’homme congolais en lui inculquant la notion de grandes valeurs ;

L’électrification des villes et de l’eau potable pour tous, font partie des premières priorités et des objectifs à atteindre dès notre arrivée aux affaires de la République et des congolais.

Les grands travaux :
1°-Reconstruire le Congo : baisser tous les prix des matériaux de construction.
2°-Les infrastructures : il faut ouvrir le Congo aux Congolais afin de mieux se connaître ceci en créant des infrastructures dans l’ensemble du territoire national.
3°L’Agriculture ; il faut remettre la jeunesse au travail par l’agriculture en créant de grands pôles de développement agricole : objectif militer pour l’autosuffisance alimentaire au bout de 5 ans.
4°-L’éducation : le Congo doit impérativement retrouver sa place des années 60-70. L’école doit être gratuite et gérée par l’Etat.
5°- La santé comme avec le Président Alphonse Massamba, doit reprendre ses lettres de noblesse. Elle doit être gratuite et construire des dispensaires dans chaque arrondissement des grandes agglomérations ainsi que dans le milieu rural.
6°- Assainissements urbains de grande envergure des grandes villes dont Brazzaville : un cœur saint dans un corps saint. Nos urbanistes doivent nous imaginer une capitale plus digne et plus saine.
7°-L’Etat doit impérativement récupérer tous les terrains, maisons spoliés par les voleurs dans les grandes villes : Brazzaville, Pointe-Noire, Loubomo, Nkayi, Owando etc…
8° -Un grand audit national doit être fait pour savoir comment les uns et les autres se sont arrogamment et avilisamment enrichis, acquis telles ou telles richesses : maisons. Ont acquis tels ou tels terrains, acheter telles ou telles voitures de tel cylindré. Il s’agit à tout un chacun de voir qui a fait quoi. Ce sont là des thèmes sur lesquels travaillent nos experts ; les grands savants sortis des Grands Ecoles africaines, européennes et américaines. Ici le congolais n’attend la clairvoyance, la lumière.

MES GRANDES RÉALISATIONS NATIONALE ET FRANÇAISE.

Qu’on ne se méprenne pas. Je suis et je reste le parrain de l’arrivée des Conférences Nationales chez nous au Congo et dans toute l’Afrique. Je m’explique. Nous sommes les seuls et les premiers qui occupions les rues de Paris quand il s’est agit de revendiquer ce droit. Comme l’ont fait avant nous nos parents au sortir de la deuxième guerre mondiale quand, requinqués et regaillardis par leur détermination et leur fougue dans les combats sur les différents fronts à la deuxième guerre mondiale. Ils revendiquèrent l’autonomie. C’est nous que le Président François Mitterrand reçut pour lui exprimer notre vœu. C’est à partir de nous qui occupions les rues depuis 1988, avec le RDC du Dr Bakouma Séraphin et Guy Menga suivi de la redoutable « COORDINATION DES ÉLÈVES ET ÉTUDIANTS CONGOLAIS DE France » dont je suis l’inventeur et l’animateur principal que le Président François Mitterrand nous promit et réalisa la tenue des Conférences Nationales en Afrique. Membre du Parti Socialiste qui réalisa les prouesses les plus inimaginables et inimaginées pendant les campagnes électorales, j’ai été tout de suite introduit auprès du Président F. Mitterrand, qui me promit un poste honorable que je refusai et lui demandai simplement qu’il nous aidât à obtenir la Conférence Nationale que les congolais appelaient de tous leurs vœux.

C’est donc nous et non les travailleurs congolais de Bokamba Yangouma, qui ont permis la tenue de la CNS car ceux-ci ; ne nous ayant rejoints que très tard vers juin 1990 alors que tout était déjà acquis ; que François Mitterrand avait déjà dicté à Sassou d’accepter la tenue de la CNS sous notre pression.

Cette grande expérience qui est la nôtre : 29 ans de présence au PS et en France, côtoyant les plus grands dignitaires de cette nation expérimentée, nous aimerions mettre toute cette richesse à la disposition de notre pays pour réaliser et continuer l’œuvre commencée par ceux qui ont aimé notre pays : les Présidents Alphonse Massamba-Débat et Marien Ngouabi. Réaliser l’irréalisable car nous avons les amis ; de très grands amis à travers le monde ainsi que les moyens et nous avons un Congo riche et des Congolais prêts à relever le défi.

Vive notre Congo libre ! Vive la démocratie ! Vive « le peuple mur qui défend sa cause coûte que coûte jusqu’au bout ! » « Vaincre ou mourir ! »

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette