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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 02:05

14 janvier 2010
Centrafrique Presse et l'Indépendant

NDLR : Il fallait s’en douter. Gêné aux entournures par ce qu’il faut bien appeler dorénavant l’affaire Massi, Bozizé ne pouvait pas s’accommoder de la présence, au demeurant opportunément très embarrassante, de sa remuante épouse à Bangui, à quelques 24 heures de l’ouverture du sommet des chefs d’Etat de la CEMAC que doit abriter la capitale centrafricaine. L’expulsion par Bozizé de Mme Denise Massi est bien la preuve que le cas Massi est une patate chaude à propos duquel le dictateur sanguinaire de Bangui n’a pas l’intention de s’expliquer. Les informations les plus alarmantes circulent pourtant depuis plusieurs semaines sur le sort réel de Charles Massi qui aurait été arrêté dans les tout derniers jours de l’année 2009 par les autorités tchadiennes et vraisemblablement livré à Bozizé dans les tout premiers jours de 2010. Depuis, on ne sait plus rien de lui. En dépit des dénégations des autorités tchadiennes et celles de Bangui, le pire est donc à craindre pour la vie de Charles Massi. La tenue à Bangui du sommet des chefs d’Etat de la CEMAC doit être une occasion pour que la lumière soit apportée par Bozizé à ses homologues sur le sort de Massi.  
 

BANGUI – (L’Indépendant) - L’épouse de l’ex-ministre et principal dirigeant de la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix), a été arrêté jeudi en fin d’après midi à Bangui, a-t-on appris auprès de l’un des avocats de la famille.

« J’étais avec madame Massi au domicile familiale lorsqu’une vingtaine de policiers ont fait irruption vers 17 heures dans les lieux, disant qu’ils sont venus à la recherche de ma cliente. Nous leur avons posé la question de savoir s’ils avaient un mandat. Et ils ont répondu que l’ordre venait d’en haut. Devant notre insistance ils ont fini par provoquer les instructions de ce mystérieux supérieur. C'est manu-militari qu'elle a été conduite à l'aéroport de Bangui où elle se trouve actuellement en zone de rétention en attente d'une expulsion vers la France ce soir », a expliqué par téléphone Me Mathias Morouba, ajoutant que « ses téléphones ont été arrachés et confisqués afin de l’empêcher de prévenir sa famille ».

 « Madame Massi est une centrafricaine. Elle est née ici et est mariée à un Centrafricain. Comment peut-on expulser quelqu’un de son pays. Il s’agit purement et simplement d’une déportation », s'est-il interrogé.

Me Mathias Morouba a déclaré que selon la loi centrafricaine, «il appartient au ministre de l’Administration du territoire de notifier un arrêté d’expulsion à l’intéressé dans les règles de l’art et lui indiquer un délai pour quitter le territoire national. D’ailleurs, celui-ci dispose d’un moyen de recours contre la décision. En l’espèce, on est devant un cas flagrant de violation des droits élémentaires ».

Denise Massi est arrivée mercredi à Bangui pour faire toute la lumière sur le sort de son époux, en détention selon certaines sources dans un lieu secret en Centrafrique après avoir été arrêté au Tchad et remis aux autorités centrafricaines. Elle dit être sans nouvelles de son mari depuis le 19 décembre dernier qu’il est porté disparu.

Le 10 janvier, une source militaire centrafricaine avait affirmé à l'AFP que lors du transfert de Charles Massi à Bangui entre le 1er et le 2 janvier, l’un de ses hommes aurait été exécuté pour « refus d’obtempérer aux consignes ».

Est-ce à dire que c’était une manière déguisée d’annoncer l’exécution sommaire de Charles Massi ? Il faut le craindre. Car le régime de Bangui n’est pas à un crime près.

Charles Massi, 57 ans, a été plusieurs fois ministre et est le principal dirigeant de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), une rébellion active dans le nord-ouest de la Centrafrique.

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