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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 18:54

4 novembre 2009
Le Confident


C'est le moins que l'on puisse dire. Apparemment, il y aurait eu entre Ange Félix Patassé, ancien président de la République Centrafricaine, et l'actuel locataire du Palais de la Renaissance, un pacte secret aux contours plus ou moins flous.

Le pacte aurait été signé en 2008 lorsque l'ancien président Ange Félix Patassé était venu prendre part au Dialogue politique inclusif (DPI).


Un véritable marché de dupes

Selon les lettres de ce deal qui lie les deux hommes, Ange Félix Patassé devrait : reconnaître le pouvoir de François Bozizé, renoncer à son envie de briguer la présidence de la République en 2010 et soutenir publiquement son tombeur François Bozizé en lui apportant l'assistance nécessaire lui permettant de fragiliser le MLPC et son président de candidat, Martin Ziguélé. Pour cela, Ange Félix Patassé devra semer la zizanie au sein du MLPC pour dérouter les électeurs qui n'auront pas d'autres choix que d'adhérer à la politique de l'actuel président.

A charge pour l'actuel président François Bozizé de rendre à Patassé tous ses biens perdus lors du coup d'Etat du 15 Mars 2003 y compris ses comptes bancaires. Puis, de ne pas le livrer à la Cour pénale internationale si le besoin se faisait sentir, étant entendu que les deux personnalités ont un avenir commun : s'expliquer devant la Cour pénale internationale pour leurs rôles respectifs dans la commission des crimes contre l'humanité sur le territoire centrafricain durant l'année 2002.

Le marché conclu, Ange Félix Patassé avait publiquement reconnu, lors du DPI, François Bozizé comme le président de la République Centrafricaine. Là encore, Ange Félix Patassé, en fin politicien, ajoute à sa déclaration que c'est pour la paix qu'il a décidé de reconnaître celui qui l'a chassé dans les conditions que l'on sait le 15 mars 2003. Rentré au Togo pour faire ses valises et regagner définitivement son pays, l'intraitable et imprévisible barbu national, piqué par quelle mouche on ne sait, décide à son corps défendant d'annoncer sa candidature à la présidentielle et de se réfugier derrière un soi-disant « appel incessant du peuple centrafricain en faveur de sa candidature ». On croit rêver en fait puisque Patassé et Bozizé, c'est bonnet blanc, blanc bonnet comme le dirait l'autre! Car en Centrafrique, tout comme Patassé qui soutient revenir dans la course présidentielle suite à l'appel du peuple, François Bozizé avait en son temps utilisé les mêmes arguments pour justifier sa candidature aux présidentielles de 2005.

Mis devant les faits et devant certainement affronter le Barbu national même comme indépendant aux échéances futures avec tout ce que cela comporte comme risque, les princes du pouvoir font chanter l'ancien président et menacent de le livrer à la CPI comme s'il leur revenait le droit d'ordonner la délivrance des mandats d'arrêts internationaux à l'encontre des accusés de la Cour. Un chantage balayé d'un revers de la main par Patassé qui affirme se rendre si besoin était à la Cour en tant qu'accusateur et non accusé puisque son « pouvoir », acquis des « mains de Dieu » comme il se le disait à l'époque, lui avait été « volé » par François Bozizé. Que faire alors pour contourner cette triste réalité et l'imposture de Ange Félix Patassé ?

Le débauchage des cadres des partis politiques et députés de l'Opposition bien implantés dans leur zone semble être retenu comme alternative. Mais bien avant de peaufiner petitement mais sûrement cette stratégie qui a déjà commencé, il fallait tout mettre en œuvre pour éviter un quelconque vide constitutionnel au-delà de 2010. Lequel ouvrirait la voie à une transition consensuelle qui réduirait les prérogatives du président de la République. L'imagination fertile étant le propre du Centrafricain, le cap a été mis sur la prorogation des mandats présidentiel et législatif pour au moins une année nécessaire à la finalisation de la « stratégie de guerre », pour 2010.

Une prorogation qui permettrait à François Bozizé de conserver ses prérogatives de Chef d'Etat et d'éviter la cohabitation contraignante de l'opposition au cas où les élections de 2010 seraient repoussées. D'obstacles en obstacles, de stratégies en stratégies, les échéances de 2010 n'ont pas encore fini de nous livrer leurs inconnues.

J. Abandokwe: Le moins que l'on puisse dire est que les sieurs Patassé et Bozizé prennent les centrafricains pour des imbéciles. Leur pacte n'est pas secret, au contraire, il est une évidence!
Outre les échéances électorales de 2010, nous ne savons toujours pas qui a commandité notamment l'assassinat de Maître Goungaye Wanfiyo. Et personne n'ose dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, par manque de preuve bien sûr, mais aussi par peur. La mort de Wanfiyo, et ainsi l'interruption des poursuites précises et crédibles qui pesaient notamment sur Patassé, a bien arrangé les deux compères, puisque frères ennemis, mais frères quand même, surtout dans les exactions et la manière d'exercer leur pouvoir!

L'impunité a encore de beaux jours devant elle! Et les pactes soi-disant secrets aussi!

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