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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 20:39

1er avril 2010

Centrafrique-Presse

 

Tout dans les actes que pose au quotidien le président centrafricain François Bozizé qui s’est déclaré candidat à sa succession montre à suffisance qu’il ne veut pas d’élections transparentes et crédibles dans le pays. Il n’entend pas se présenter à ces consultations pour que ce soit quelqu’un d’autre que lui qui sorte des urnes pour lui succéder à la tête de l’Etat centrafricain.  On peut comprendre dès lors tout le mal qu’il se donne pour brouiller les cartes et piper les dés. Une de ses cartes maîtresses est le personnage du vrai faux pasteur Joseph Binguimalé qu’il a pu dénicher et imposer à la tête de la Commission Electorale dite Indépendante qui est totalement à ses ordres, acquis à sa cause et à résolument à son service.

Comme le dit un adage populaire, qui paie commande. C’est ce que Bozizé veut faire. Il s’est mis dans la tête depuis fort longtemps que la communauté internationale qui, dans le cas des pays comme la RCA, le financier des élections, poserait certaines conditions avant de décaisser les fonds nécessaires au financement des élections. Tant et si bien qu’il s’est préparé en conséquence en anticipant les choses. Il a sollicité et obtenu le soutien financier de certains chefs d’Etat afin de contourner les bailleurs de fonds traditionnels que sont les Nations Unies, l’Union Européenne, la France, les USA etc…Il a même secrètement dépêché début février pour cela son homme de paille et président de la CEI Binguimalé à Khartoum.

C’est ainsi que selon nos informations d’une source crédible ayant requis l’anonymat, Bozizé aurait obtenu de son homologue de Khartoum qui s’apprête lui aussi à aller aux urnes, la bagatelle de cinq (5) milliards de F CFA pour financer les élections centrafricaines. Toujours d’après notre source, il aurait donc mis ce mercredi 31 mars, la somme de 900 millions de F CFA à la disposition de la Commission électorale pour lui permettre d’acquérir le matériel électoral. Ce n’est pas par hasard que son fils Socrate se trouve depuis plus d’une semaine à Douala au Cameroun pour commander et prendre livraison des urnes électorales. Autrement dit, plus besoin des bailleurs de fonds et de la communauté internationale.

Il s’agit pour Bozizé, d’ôter aux bailleurs de fonds habituels qu’il accuse d’être de connivence avec certains leaders et de soutenir l’opposition d’une manière générale, le prétexte de l’argent avec lequel ils pourraient prendre en otage le processus électoral. Ainsi pour Bozizé, à partir du moment où c’est lui qui finance les élections, pourquoi laisserait-il à d’autres, le loisir d’en fixer les dates. Dès lors, il n’hésite même plus à prendre systématiquement le contre-pied de toutes les actions de la communauté internationale et des bailleurs de fonds. Dans une certaine mesure, sa tactique vise à décourager et à désemparer les diplomates et autres représentants des bailleurs de fonds membres du comité de pilotage du processus électoral.

 Ceux-ci étaient en pleine réunion mardi dernier quand Bozizé leur a fait une virgule dans le dos en signant et publiant le décret portant à nouveau convoquant du corps électoral à la grande surprise de tout le monde. La seule complicité qui lui est acquise dans ce sacré coup de Jarnac est celle de l’étrange et inénarrable président de la CEI. Les deux n’obéissent qu’à leur seule logique qui est celle de prendre tout le monde à rebrousse poil et de réaliser à tout prix leur hold-up électoral le jour J comme le dit non sans cynisme Binguimalé.

On le voit, si la communauté internationale ne tape pas du poing sur la table et laisse Bozizépoursuivre son manège et dérouler tranquillement son dispositif de fraude, les résultats des élections présidentielles en Centrafrique sont déjà connus d’avance. A la limite, à quoi sert-il même de les tenir puisque le vainqueur doit être le candidat et président sortant, François Bozizé.

C’est maintenant que le sort de ces élections centrafricaines se joue. C’est maintenant que l’Union Africaine, l’OIF, la CEMAC, la CEEAC doivent intervenir. Leur sérieux et leur crédibilité doivent se mesurer à l’aune des pertinentes solutions de sortie de crises qu’elles doivent être en mesure de proposer dans ce genre de situation. Elles doivent s’emparer de la problématique électorale en Centrafrique et tout faire pour ramener Bozizé sur le droit chemin. Or, malheureusement, ces institutions sont désespérément muettes à l’heure actuelle. On ne peut que comprendre ni encore moins accepter que le singleton Bozizé puisse résister à toutes ces institutions et imposer son diktat.Mahamadou Tandja a osé le faire au Niger, on a vu ce qui est advenu de lui. Bozizé a besoin qu’on le lui rappelle… !

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