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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 22:00

21 août 2011
Juliette Abandokwe

 

Après l’affaire Balemby/Dengou, où onze personnes sont arbitrairement détenues depuis 14 mois, et celle d’Ismaël Koagou, illégalement privé de sa liberté depuis 305 jours, fort est de constater que l’arbitraire règne véritablement en maitre dans les prisons du général-président François Bozizé. A la Maison d’arrêt centrale de Ngaragba, il semble qu’on ne puisse pas compter une seule cellule sans la présence d’un détenu sans chef d’accusation avéré, sans instruction, sans procès, privé de sa dignité humaine, et privé de la présomption d’innocence qui est pourtant un concept universellement reconnu.

 

L’histoire de Jean-René Bengba est unique, comme chacune des histoires qui hantent les murs de Ngaragba.

 

Il n’est désormais plus de secret pour personne, que Sylvain Ndoutingaï, ministre des Mines à l’époque des faits, aujourd’hui ministre d’Etat aux Finances et au Budget, neveu de François Bozizé, et chaud lapin de Sassara la Coquette, va jusqu’à utiliser le système judiciaire centrafricain pour régler le compte de sa frustration après ses amourettes fatiguées.

 

C’est ainsi qu’après avoir jeté sa maitresse Marie-Thérèse Bengba comme une vieille chaussette, et l’ayant détrônée de son poste d’Inspectrice centrale des Mines au grade de simple agent, la faisant errer comme une âme en peine dans les couloirs du ministère des Mines, Sylvain Ndoutingaï le tombeur millionnaire fait arrêter Jean-René Bengba, le propre frère de Marie-Thérèse, en juin 2010. Une enquête pour détournement de fonds est demandée en vain, aucune preuve n’est trouvée contre lui. C’est ainsi que Bengba, Directeur administratif et financier de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEC), est relégué au rang de enième locataire illégitime du système carcéral de la famille Bozizé.

 

En effet, la purge implacable de Ndoutingaï envers tout l’entourage de son ex-dulcinée, radie méthodiquement les frères, sœurs et cousins de Marie-Thérèse Bengba, plantons, gardiens ou sentinelles dans les entreprises et offices d’Etat dépendant du ministère des Mines, de l’énergie et de l’hydraulique. C’est ainsi que, dans un esprit de vengeance infantile, d’abus d’autorité extrême, et de volonté de prouver son pouvoir de vie et de mort sur tout citoyen Centrafricain, le despotique Ndoutingaï, qui non seulement pille et revend les ressources naturelles du pays sans rien demander à personne, mais se permet de terroriser qui bon lui semble, le cas présent au nom d’une broutille de fesses.

 

C’est ainsi que Jean-René Bengba est détenu arbitrairement depuis quatorze mois, soit bientôt 450 jours, arrêté et incarcéré sans même un mandat de dépôt, avec un chef d’accusation sans aucune preuve avérée, et sans procès. Les arriérés de salaire ainsi que les indemnités de licenciement dont le versement avait été requis par le Tribunal du Travail, ne lui ont jamais été versés non plus, constituant à travers les demandes insistantes de leur versement une cause supplémentaire d’irritation pour le clan Bozizé.

 

Son ordonnance de mise en liberté en main, Bengba est dans une cellule à Ngaragba, prisonnier personnel du neveu fêtard  du général-président, parce qu’il est par hasard le frère d’une des innombrables ex-copines de celui-ci.

 

Il devient de plus en plus clair que la République Centrafricaine n’est en fait qu’une province de Far-West, avec une bande de voyous qualifiés à sa tête, des délinquants de la pire espèce, et dont on ne peut s’empêcher de questionner la santé mentale.

 

L’impunité extrême dont jouissent ces shérifs psychopathes trouvera forcément ses limites tôt ou tard. 

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commentaires

E
<br /> Il est tout à fait intolérable que des cas aussi caricaturaux d'abus de pouvoir puissent encore avoir cour, même en Afrique où pourtant les règles élémentaires de démocratie et de respect du<br /> citoyen peinent à s'enraciner. Kadhafi bientôt défait doit démontrer aux Africains noirs (si besoin en était encore) que leur libération véritable ne dépend que de leur volonté d'agir pour réclamer<br /> le changement, l'alternance et la démocratie. C'est à eux d'initier le mouvement. Aucune force aujourd'hui dans le monde ne peut s'opposer ouvertement à une volonté populaire massive, clairement<br /> exprimée, déterminée : elle l'accompagnera, et peut être cherchera ensuite à en tirer le meilleur parti, mais elle ne la combattra pas. Les Africains doivent le comprendre.<br /> <br /> <br />
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