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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 19:37

31 octobre 2009
Edonkeng
237online.com


Enseignement Supérieur : marchandisation des notes ; ça empire

Unité d’enseignement non validée, problème avec un enseignant qui vous fixe à sa matière, il s’avère possible de résoudre tous les problèmes du genre en contre partie d’un peu d’argent. Cela dépend de la matière, de l’enseignant, du niveau, ou même du motif du recollement. Ça empire de toutes les manières. A qui la faute donc ? Au système, à la société… ?

A l’heure où des campagnes sont menées ci et là pour lutter contre la corruption, c’est un phénomène qui bien que pas nouveau ne cesse d’intriguer. Loin de vouloir ternir la qualité d’un système éducatif qui a conduit bon nombres à de grandes responsabilités dans le monde, encore moins l’image du Cameroun, il est juste question de mettre fin à des pratiques de marchandisations qui tournent de plus en plus au chantage des étudiants dans les institutions universitaires. Ils sont nombreux qui ont été muselé et s’affaissent au cachot de l’humiliation.

Comment comprendre qu’après avoir validé des unités d’enseignement, l’on puisse se retrouver avec un récapitulatif contenant des irrégularités criardes ? Que penser de ces étudiants qui passent plusieurs années à refaire la même unité d’enseignement ; surtout quand, à chaque fois, ils réussissent l’exploit d’avoir la sous moyenne au millième près : 09,999/20 mieux dit, être à 0,001% du quota requis. Sont-ils si bêtes que ça ?

Il s’avère que ce se sont des situations savamment orchestrées pour monter les enchères ou alors pour faire marcher des étudiants. Nous nous réservons de citer une quelconque institution de façon précise, le fait étant que c'est connu de tous. Les réseaux se font et se défont chaque fois, pour s’adapter aux changements. C’est donc toute une organisation au sein de laquelle chacun quelle est sa tâche. Au départ, des intermédiaires parmi les étudiants eux-mêmes, sont là pour proposer la solution à ceux qui sont dans le pétrin. Les cellules informatiques, le personnel d’appui, vous présentent ce qu’il faut faire.

Deux choix vous sont généralement proposés : l’espèce sonnante et trébuchante (entre 50 et 100 ça dépend mais ça se discute) ; si non, un rendez-vous intime avec le ou la concernée et le tour est joué. Le fait est que ça marche et on se passe le mot entre cop’s.

La réponse qui nous est fournie dans les milieux universitaires qui ont recueilli notre attention, font état d’une situation qui perdure malgré les voies de contournements mis en œuvre pour mettre fin à ces pratiques. Le drame est que c’est presque partout pareil, les grandes écoles peu importe le profil professionnel, n’y échappent pas. « C’est même plus intense ici, et les menaces, viennent du fait que nos carrières sont entre leurs mains. » nous révèle une Dame dans une grande école qui déclare faire payer cher à celui qui a essayer de retarder sa sortie. Utiliser ainsi l’argument d’une influence sur le matricule ou sur l’admission à un cycle supérieur à défaut de tout arrêter semble être la base du marchandage des points. Ne regardez surtout pas les répercutions dans la société. N’essayez non plus de chercher les coupables ce sont également les victimes.

Les enseignants sont régulièrement les premiers vilipendés, ensuite les cellules informatiques ou le personnel d’appui, si ce n’est l’étudiant lui-même. Poussant le bouchon un peu plus loin, on n’est pas loin de nombreuses surprises. Acheter une note est pour certains la seule voie pour contourner un enseignant qui a décidé d’en découdre avec un étudiant pour qui des rancunes sur des bases peu orthodoxes ont été établies. Un autre par contre, y trouve « un moyen pour arrondir les fins de mois ». Une autre catégorie dit vouloir aider les collègues qui exerçant dans des administrations « n’ont pas assez de temps pour suivre totalement les enseignements sur les bancs ». Une chose reste vraie, c’est qu’il faut éviter de se retrouver dans l’une ou l’autre des positions. Il sera difficile de s’en sortir les mains blanches dans la mesure où ça passe ou ça casse. C’est du « tu prends ou tu ne prends pas ? »

Dès lors, qui fait le bon fait la bête. « Si tout le monde fais comme ça, que voulez-vous que je fasse ? » Les sociologues parleraient d’une légitimation des manières d’agir. Autrement dit, ça ne pose problème à personne tant que tout le monde s’en accommode, surtout les visibilités sociales, objets d’admiration et de respect. Malheureux seront donc ceux-là qui ne savent pas poser le problème. Mieux encore, « il faut bien poser le problème », et la suite est logique : vous pourrez avoir ce que vous désirez si ce n’est avoir ce qui vous revient de droit. Aujourd’hui, c’est encore plus récurrent avec le système LMD, beaucoup plus strict. Les obligations sont grandes et les barrières doivent être franchies par tous les moyens, pourvus qu’ils soient efficaces. L’efficacité ici étant de pouvoir s’en sortir sauf, tout en laissant les impliqués dans le processus purs. Le dommage étant l’entorse faite à l’image de l’institution, et même celle du pays.

Simplement se dire à la fin, qu’il y aura toujours des brebis galeuses dans le troupeau et qu’elles ne doivent en rien compromettre la qualité du troupeau ou les compétences du berger. Les épisodes de ce feuilleton ont de nombreuses intrigues qu’il faille mieux regarder avec beaucoup de réserve et sans jugement. Autant les causes sont nombreuses, autant il est difficile de déterminer avec exactitude les culpabilités encore moins les voies de solution.

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