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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 15:53

10 novembre 2009
Thierry Djoussi
La Météo

Des réactions de mécontentement ont été observées à la suite des intentions à peine voilés du chef de l’Etat relayées dans sa lettre ouverte aux Camerounais et aux militants du Rdpc.

Mardi 03 novembre, le président de la République dans une démarche communicationnelle inédite adresse une lettre ouverte à tous les Camerounais et aux militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Le locataire du palais d’Etoudi y lève un coin de voile sur son avenir à la tête de l’Etat : ‘’Je voudrais vous dire que j’entends les appels et les motions de soutien que vous ne cessez de m’adresser depuis peu. Je tiens à vous en remercier très sincèrement.

Ils comptent parmi les meilleures marques d’encouragement qui me parviennent dans la conduite de mes responsabilités à la tête de l’Etat’’. Pendant que Biya se dévoile en partie, des dents grincent dans le sérail. Des personnalités présentées comme ses collaborateurs loyaux auraient laissé entrevoir leur mécontentement, trahissant du même coup leur appétit du pouvoir suprême.

Paul Biya, candidat à un troisième septennat d’affilée, est-ce une surprise ? Le socio-politiste camerounais Eric Martial Owona Nguini avait d’emblée parier sur une momification de Biya au pouvoir au-delà de 2011, car ne croyant guère à un départ volontaire de sa part du pouvoir. La composition monocolore du bureau d’Elecam, truffé de personnalité réputées proches du Rdpc le parti au pouvoir, est venue jeter une lumière crue sur les desseins de Paul Biya de contrôler la machine électorale. A quelle fin, si ce n’est de s’assurer une réélection tranquille.

Bien longtemps avant, tirant argument sur son traditionnelle adresse du 31 décembre 2007, La Météo, un hebdomadaire camerounais prévenait à sa une : Présidentielle 2011 : Paul Biya sera candidat !’’. Aujourd’hui, les faits se précisent. D’ailleurs, le 26 juillet 2006, l’homme du 06 novembre, à la suite de sa reconduction à la présidence nationale du Rdpc, dessinait dans son discours de ‘’remerciements’ ses intentions de rempiler à Etoudi. Biya martelait, grosso modo, sa volonté ferme de ne pas arrêter sa mission tant qu’il se trouvera des Camerounais qui ne mangent pas à leur faim, tant que le chômage sévira toujours, tant que les populations dans leur immense majorité n’auront pas accès aux soins de santé, tant que le fléau social que représentent la corruption et les détournements de biens publics ne sera pas substantiellement résorbé. En somme, un vaste chantier que le successeur constitutionnel d’Ahmadou Ahidjo voudrait s’accorder le temps matériel de conduire à terme !

En mars 2008, la révision de la Constitution avec comme point d’orgue la non limitation du nombre de mandat présidentiel avait mis la puce à l’oreille de quelques sceptiques. Les motions de soutien doublées d’appels à candidature pour 2011 ont fusés des quatre coins du pays. Conséquence, dans le Rdpc et au sein de la population, l’idée d’un troisième septennat fait corps, mais semble rencontrer une fronde larvée.

La preuve ? Quelques caciques du régime ne l’entendent pas de cette oreille, mais se garderaient bien de risquer un bras de fer frontal avec l’homme lion. L’histoire de Titus Edzoa, cet ancien ministre de l’Enseignement supérieur, ex ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, ancien ministre de la Santé et ancien médecin personnel de Paul Biya, est là pour indiquer le sort qui attend quiconque nourri au sein du Renouveau osera trahir son promoteur.

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