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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 00:19

25 septembre 2009
Digitalcongo.net


Le retrait du processus de paix tel que signifié par les groupes armés constitue une sérieuse menace de nouvelle guerre en Rdc

Une sérieuse menace de reprise de guerre à l’Est de la RDC est entrevue au regard des revendications des leaders des groupes armés à l’Est de la RDC se disant déçus par les promesses non tenues de la partie gouvernementale au point de pousser les mécontents à signifier leur retrait du processus de paix

soldatsDans leur déclaration, les groupes armés exigent non seulement les arriérés de salaire et l’avancement en grades, mais aussi la libération de leurs officiers arrêtés dernièrement pour des crimes et des viols.

Le gouvernement a le choix entre continuer à négocier avec ces hors la loi ou leur déclarer la guerre jusqu’à les mettre hors d’état de nuire.

Les groupes armés n’ont ni légitimité ni compréhension des populations qu’ils martyrisent. Ce sont des individus qui ont choisi la violence comme moyen d’accès au pouvoir.

L’opération Kimia 2, selon les sources militaires, récolte des succès sur le terrain. La conséquence de cette situation, c’est que les réfugiés du célèbre camp de Mugunga 2, venant essentiellement du Masisi, ont commencé à regagner leurs villages. Au niveau du gouvernement comme celui de la Monuc, on pense que l’heure a sonné pour que les travaux de reconstruction commencent dans cette partie de la Rdc qui n’a connu que troubles et guerres pendant plus de quinze ans. Au niveau diplomatique, le Rwanda et la Rdc ont signé une paix que les observateurs habitués aux bourdes estiment sincères.

La région des Grands Lacs africains dans son ensemble envisage un avenir pour construire la paix et le développement et non pour faire la guerre. Cette volonté est clairement exprimée à travers la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs dans laquelle la communauté internationale, particulièrement l’Union européenne met des fonds pour des projets de développement. C’est pendant ce temps que certains individus que personne n’avait élu comme « chefs de groupes armés » estiment qu’ils peuvent mettre tout cela en cause et recréer les conditions de reprise de la guerre. Ils ont manifesté leur intention de se retirer du processus de paix de Goma dans une déclaration dont une copie nous est parvenue à la rédaction depuis 48 heures.

Dans un renversement des valeurs qui fait de la guerre un moyen normal de revendication des droits, les signataires de cette déclaration accusent le gouvernement de ne pas respecter les accords sur plusieurs points. Ces hommes sans foi ni morale revendiquent leur avancement en grade dans l’armée nationale où ils ont été à peine intégrés avec comme seul mérite d’avoir semé la mort dans la région.

Libérer les criminels et les violeurs

Comme si le ridicule a cessé de tuer en République démocratique du Congo, les signataires de la déclaration présentent entre autre recommandation, la libération de leurs officiers arrêtés pour crimes et viols au Nord-Kivu et au Sud-Kivu dans le cadre de la tolérance zéro. De mieux en mieux, les signataires de la déclaration estiment même que les représentants du gouvernement avec lesquels ils discutent jusque-là, n’auraient pas suffisamment d’autorité et pouvoir de décision. Par voie de conséquences, ils demandent que seul le Premier ministre, chef du gouvernement doit discuter avec eux.

Ils se donnent le beau rôle de donneurs de leçons et de censeurs. Ils accusent les délégués du gouvernement d’irresponsabilités : « Nous avons demandé au gouvernement de nous amener au comité national de suivi, des hommes qui peuvent décider. Qu’on n’y ajoute, le ministre des Finances, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Défense et le premier ministre ». De quel droit ces hommes pensent-ils qu’ils seraient investis d’un pouvoir de régenter la politique nationale à quelque niveau que ce soit ? Partant de cette importance que personne n’est prêt à leur reconnaître, ils passent au chantage en déclarant pince-sans-rire qu’ils se retirent du processus de paix de Goma. Plus particulièrement les signataires de la déclaration suspendent leur participation au comité national de suivi.

Ils ne veulent discuter qu’avec le premier ministre

Comme tous bons maîtres chanteurs, ils multiplient les revendications afin de créer le flou artistique rendant la situation davantage compliquée. Ils revendiquent les arriérés de salaires, les grades, et la cerise sur le gâteau, les signataires de la déclaration exigent l’intégration politique de leurs cadres politiques. En termes clairs, ils demandent au pays de donner des postes ministériels, des postes dans les entreprises publiques et dans la diplomatie aux responsables des groupes armés.

« L’accord comporte 9 articles. Mais, seulement l’article 4 qui porte sur l’amnistie qui est déjà appliqué. C’est tout. Un article sur 9 qu’est ce que ça fait ? Tous ces articles-là, sont totalement empiétés ». Les autres articles portent sur la mutation des groupes armés en partis politiques, l’intégration des éléments de ces groupes armés dans l’armée nationale. A notre avis, ces articles sont plus déterminants. Les signataires de cette déclaration ne peuvent pas d’une part réclamer les salaires et les avancements en grade, ce qui justifie leur appartenance aux Fardc, et d’autre part, ils se réclament des groupes armés au point de parler au nom de leurs officiers et de leurs dirigeants politiques.

Un pied dans les Fardc et un autre dans les groupes armés

Qui peut prendre au sérieux les auteurs de cette déclaration ? L’accord qu’ils ont signé avec le gouvernement leur laisserait-il le droit d’avoir un pied dans les groupes armés et un autre dans les Fardc ? Et par voie de conséquence, ils s’arrogent le droit de tirer les avantages de part et d’autre.

Quelle leçon tirer de ce comportement ?

Le gouvernement se trouve devant un vrai problème de choix. Il doit dire sur quelle base continuer à travailler avec ces responsables des groupes armés. La première que l’on peut se poser à ce sujet, c’est celle de savoir si en renonçant de façon unilatérale à l’accord les signataires de cette déclaration pensent que l’on peut encore les traiter sur base de cet accord. En termes clairs, le gouvernement doit-il continuer à négocier avec eux en dehors du cadre qu’est le processus de paix ?

Nous pensons sincèrement que le gouvernement prendrait une mauvaise décision de faire signe de faiblesse devant ces hommes sans foi. Le fait que la réaction du gouvernement à cette agitation peut faire croire qu’à Kinshasa on ne craint pas la bave du crapaud. Mais, à ce sujet, connaissant la capacité de nuisance de ces chefs des groupes armés, le silence ne serait pas la bonne méthode.

Ou continuer à négocier ou faire la guerre

Ou le gouvernement est décidé d’aller jusqu’au bout de la logique de ces groupes armés et donc, contre toute attente, il refait le 1+4 en leur donnant des postes ministériels et autres ou il estime que trop c’est trop et déclare la guerre à ces groupes. Car, il ne faut pas que certains commencent à redouter de faire la guerre lorsque celle-ci est une seule façon de sortir ce pays du cercle vicieux des groupes armés. On constate que les groupes armés ne connaissent ni le langage des négociations ni celui de la paix. Le seul langage qu’ils comprennent, c’est celui des armes.

A propos des maï-maï, hier ils avaient pignon sur rue parce qu’ils avaient un objectif noble, à savoir la défense du territoire contre l’envahisseur rwandais. Aujourd’hui les maï-maï se sont dévoyés. Ils deviennent de violeurs et des criminels en lieu et place de protéger la population. Les autres groupes armés ont à peine une raison d’être. Il serait alors impensable que le gouvernement traque les « kuluna » et négocie avec les groupes armés. Car, et les groupes armés et les « kuluna », ils ont tous un dénominateur commun, c’est la violence facile et gratuite.

Cela veut dire que les groupes armés qui négocient avec le gouvernement aujourd’hui n’ont aucune légitimité. Ne pas les traiter comme des bandits, serait ouvrir la voie à la violence comme moyen d’accession au pouvoir. Hier, si le gouvernement avait raison de faire de la négociation comme prix à payer pour la paix, aujourd’hui il doit se rendre à l’évidence face à la mauvaise foi de ses interlocuteurs.

Ils sont nuisibles

Ces hommes sont nuisibles, mais ils doivent comprendre eux aussi qu’ils ont le choix entre une vie normale d’une vie d’éternels traqués. Car, quelle que sera la durée de leur résistance, ils n’auront jamais raison sur la puissance de l’Etat. Pour ce faire, le gouvernement est appelé à capitaliser la nouvelle donne dans la région pour ramener tout le monde à la raison s’il le faut par la force.

Quant aux signataires de la déclaration de retrait du processus de paix, soit ils ne savent pas lire les signes de temps soit ils ne savent pas ce qu’ils font.


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