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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 10:01

19 août 2009
Ici Cemac
Bienvenu MABILEMONO
Secrétaire général du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C)


Malgré l’abstention massive qui a entaché la crédibilité du scrutin du 12 juillet dernier, M. Denis Sassou-Nguesso continue de boucher ses oreilles, refusant ainsi d’entendre ce nième massage de désaveu que vient de lui infliger à nouveau le peuple congolais. Et bien que ce rejet va croissant dans tout le pays à mesure qu’on avance dans le temps, il refuse obstinément de voir cette réalité en face et continue de s’accrocher à son fauteuil doré.


 Envers et contre tous, il poursuit le seul but qu’il semble s’être fixé et qu’il poursuivra contre vents et marées, celui de se maintenir au pouvoir jusqu’à sa mort. Pire, il continue de braver les signes du temps en refusant de relancer le processus démocratique par l’ouverture d’un large dialogue national que tous les congolais appellent pourtant de tous leurs vœux. 

Nous au M.U.D.C, nous disons qu’avec une abstention aussi massive (plus de 90%), le scrutin du 12 juillet 2009 a perdu en crédibilité et donc la légitimité de M. Sassou-Nguesso est remise en question. Et pour cause, aucun chef d’Etat des grandes démocraties telles que la France ou les Etats-Unis d’Amérique n’a pris le risque de le féliciter. Et ce, d’autant plus qu’au regard d’importants moyens matériels et financiers qu’il avait mobilisé, tout laissait penser qu’il aurait voulu que ce scrutin ressembla à un plébiscite pour lui, et donc du coup, le taux de participation devait être la question clé de cette élection. C’est autant dire que s’il était vraiment un homme d’honneur comme il a toujours prétendu l’être, doté d’un minimum de clairvoyance, Denis Sassou-Nguesso aurait immédiatement accepté un dialogue national dès le lendemain du 12 juillet. On ne le répétera jamais assez, le dialogue national reste le seul moyen qui nous permettra de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve englué le Congo depuis le coup d’Etat sanglant du 5 juin 1997.

Même si Sassou-Nguesso continue de fermer les yeux, refusant de voir la réalité en face, le monde entier a compris que les congolais dans leur écrasante majorité ne veulent plus de lui à la tête du pays. Et ses discours flatteurs qui invitent le peuple congolais à préserver la paix, l’unité nationale, promouvoir les valeurs de solidarité, fraternité et le culte du travail bien fait, n’y changeront rien. Et encore moins ses belles promesses (qui resteront des lettres mortes comme d’habitude) de ne laisser aucune bonne volonté en marge de son fameux projet de société, « Le chemin d’avenir ». Après 25 années d’exercice de pouvoir sans partage et de prédation sans répit, Sassou ne convainc plus personne.

Par exemple lorsqu’il appelle les congolais à, je cite : «Vivre ensemble, bâtir ensemble, dans la paix : telle est la condition sine qua non pour assurer la promotion et le renforcement de la démocratie, de l’Etat de droit, des libertés, de toutes les libertés. Telle est la condition pour consolider les acquis de l’indépendance nationale» ; estimant que chaque Congolais était appelé à jouer sa partition en vue de contribuer au développement socioéconomique du pays, eh bien son message peine à convaincre tant le peuple a été massacré et négligé pendant trop longtemps. En effet, depuis 25 ans qu’il gouverne ce pays d’une main de fer, Sassou-Nguesso n’a jamais pensé qu’avec ses 342.000km2 de superficie, la République du Congo avait besoin de l’apport de tous ses ressortissants pour susciter son développement tous azimuts.

Il a toujours privilégié sa famille et ses proches et ne s’est jamais appuyé sur les valeurs cardinales que sont la compétence et le strict respect de l’éthique républicaine et de la bonne gouvernance. Alors serait-il subitement devenu ce digne fils dont rêve le Congo ? Difficile d’y croire. 

Et même quand il annonce en grande pompe l’amnistie du Président Pascal Lissouba (le seul Président que les Congolais aient jamais élu), chacun comprend que Sassou-Nguesso veut non pas montrer qu’au-delà des clivages et divergences idéologiques, les Congolais ont quelque chose de commun : la nation, mais que ce ne sont là que des feux qu’il allume pour tenter d’entrer dans les bonnes grâces du peuple congolais qui l’a rejeté à plus 90% le 12 juillet. En vérité depuis ce jour-là, l’homme est sonné et il ne dort plus tranquille. Lui qui, très sûr de lui et avec l’arrogance qu’on lui connaît, avait affirmé dans l’hebdomadaire Jeune Afrique : « boycott ou pas, l’élection aura bien lieu. Et elle sera crédible », vit ce désaveu massif du peuple comme une blessure profonde. Il y a donc fort à parier qu’il fera tout pour essayer (en vain) de caresser les Congolais dans le sens du poil.

C’est dire que les effets d’annonces et les déclarations flatteuses de ce genre il y en aura beaucoup dans les mois à avenir. Mais malheureusement pour lui, les Congolais ne sont pas dupes. Ils savent que bien qu’en ayant atteint un âge où on est censé avoir la sagesse, l’homme de Mpila a le mal en lui et il ne changera jamais. Il est habitué à la violence politique, il en a fait sa marque de fabrique, et les congolais le considèreront toujours comme une menace existentielle. Sassou-Nguesso a fait trop de mal à ce pays, il n’inspire plus confiance aux congolais. Ils savent en effet qu’il ne sait pas dire la vérité et à cause de lui, le Congo est engluée dans une crise politique sans précédent. Pour cela, quoi qu’il fasse, quoi qu’il promette, il ne remontera jamais dans l’estime des congolais. Et d’ailleurs, ne dit-on pas que l’amitié se nourrit de vérité ?

Bien qu’aujourd’hui âgé de 67 ans (un âge où d’aucuns seraient habités par la sagesse), M. Sassou-Nguesso n’a pas su rompre avec la rhétorique du clivage et de l’affrontement politique qu’il affectionne tant. Comment expliquer autrement que pendant qu’il annonce en grande pompe l’amnistie de Pascal Lissouba, il refuse d’amnistier les Moungounga, Koukebéné, Bikikita ; continue d’arrêter et d’interdire les opposants de sortie ? Sassou-Nguesso caresse le rêve de prendre la place du feu-Président Omar Bongo Ondimba, mais Bongo, lui, était un homme de dialogue et de tolérance. Habité par le mal, incapable de se remettre en question, M. Sassou-Nguesso n’aura jamais la sagesse et l’étoffe d’un Bongo.

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