RCA: Ange-Félix Patassé radié du MLPC

13 juin 2009
Adrien Poussou
L'Indépendant


La décision est tombée à l'issue du Conseil politique national (CPN) du parti tenu ce jour au centre Jean-XXIII à Bangui.

Ange-Félix Patassé Après le 15 mars 2003 date à laquelle il a été renversé, ce vendredi 12 juin restera à jamais comme l'un des jours les plus sombres de la carrière politique de l'ex président Ange-Félix Patassé qui vient d'être radié du MLPC par ses camarades.

A l'issu d'un vote à bulletin secret, les 73 conseillés politiques venus des 16 préfectures et des quatre fédérations de Bangui, se sont unanimement prononcés sur l'exclusion de celui qu'il convient désormais d'appeler ancien camarade Ange-Félix Patassé.

L'ex président de la République (1993-2003) a été radié du MLPC (mouvement de libération du peuple centrafricain) , ex parti au pouvoir dont il fut le principal mentor.

A l'instar de l'ex président, le nommé Guy Simplice Kodégué a lui aussi été radié du parti.

En revanche, André Nalké Dorogo, lui, bénéficie d'une petite indulgence de ses camarades : la sanction qu'il avait écopé après sa défection et son alliance avec François Bozizé en héritant contre l'avis du parti du maroquin de la santé, a été maintenue mais petite consolation tout de même pour lui, il reste dans les rangs.

Pour l'un des vice-présidents du parti, Gabriel Jean-Edouard Koyambonou, Patassé est un multirécidiviste qui ne pense qu'à lui au détriment des intérêts du MLPC. L'ancien premier d'Ange-Félix Patassé n'est pas allé par le dos de la cuillère pour fustiger le comportement de son ancien compagnon. « Vous savez, a-t-il dit, dans un arrêt du 19 décembre 2008 dernier, la Cour d'Appel de Bangui a formellement interdit à Patassé et ses partisans de faire usage du nom et du logo du parti. Mais comme vous l'avez pu le constater vous-même, pas plus longtemps que y'a soixante douze heures, le camarade Patassé a cru devoir désigner quelqu'un au titre du parti. On croirait rêver ».

Il explique que cette situation est d'autant plus scandaleuse que ce sont les partisans de l'ex président Patassé qui avait saisi en premier le juge des référés. Ce sont eux, martèle-t-il, qui par la suite ont porté plainte au Tribunal de grande instance de Bangui contre l'actuelle direction du parti. A l'en croire, après avoir été débouté par le tribunal, ces mêmes partisans de Patassé ont interjeté appel auprès de la Cour d'appel qui a confirmé la première décision. S'ils étaient des vrais démocrates, selon lui, ils se devaient de respecter la loi et les décisions de justice.

Interrogé sur les risques que la radiation de Patassé peut porter sur la cohésion du parti, Gabriel Jean-Edouard Koyambonou, un brin serein, mi-langue de bois mi-philosophe lâche ceci : la vie est faite de décisions. Ce n'est nullement un règlement de compte. Les statuts de notre parti sont imposables à tous ses membres, y compris à son président. Nous allons gérer la suite.

La suite se jouera certainement sur les ondes ou dans les colonnes de journaux. Car Patassé est un férue de joutes oratoires.

Comme nous vous l'annoncions dans nos précédentes éditions, c'est demain samedi que les militants du MLPC seront fixés sur le nom du joker qui portera les couleurs de leur formation politique.

Sauf tsunami, Martin Ziguélé, candidat à la candidature est assuré de l'emporter.