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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 09:36

Commentaire publié le 7 Juin 2008

 

Le panafricanisme est le nationalisme de l'après-guerre froide en Afrique tout comme l'indépendance fut le nationalisme de la période après la Seconde guerre mondiale. Dans cet ouvrage publié sous la direction du Congolais (Kinshasa) André Mbata Mangu, professeur de droit public au Collège de droit de l'université de l'Afrique du Sud (Unisa) à Prétoria, des intellectuels africains traitent précisément de la question du panafricanisme et de son renouveau. Il s'agit d'une grande avant-première qui deviendra un Grand Débat au sein de la communauté africaine. C'est l'espoir du professeur Issa Shivji de la Faculté de droit de l'Université de Dar es Salaam (Tanzanie).

Quel sens donner au nationalisme et au panafricanisme ? Comment ses idéaux pourraient-ils servir la reconstruction africaine ? Quelles seraient les errances et les bifurcations du sentiment nationaliste ? Comment réconcilier le patriotisme, le panafricanisme, l'idéal panafricain et le phénomène de 'fuite des cerveaux' ou avec la mondialisation capitaliste ? Le panafricanisme peut-il aider l'entreprenariat africain vice-versa. Quelle aura été la contribution des intellectuels à la lutte pour l'indépendance africaine, la démocratie et le développement qui sont intimement liés ? Est-il possible de refonder l'idéal panafricaniste à l'aune de l'intellectualité symbolique musicale ?

Cet
 ouvrage tente de répondre à ces questions et constitue une contribution majeure à la réflexion sur la reconstruction africaine qui requiert un réveil du nationalisme et du panafricanisme, ainsi qu'un plus grand engagement des intellectuels et des peuples africains. Critique et autocritique, cet ouvrage devrait interpeller les intellectuels africains de tous bords au sujet du rôle individuel et collectif dans la lutte de notre peuple pour sa libération totale et la reconstruction africaine à l'ère de la mondialisation. Il est d'abord destiné aux Africains, aux entrepreneurs politiques, économiques, sociaux et culturels africains et à tous ceux qui se préoccupent de la reconstruction africaine.

Le nationalisme et le panafricanisme continuent de faire partie d'une rhétorique renouvelée, régulièrement revisitée par les intellectuels africains en même temps qu'ils remettent en cause leurs outils de réflexion et d'analyse et s'interrogent sur le sens de leur engagement social.

Pour Amilcar Cabral, Archie Mafeje, Issa Shivji et bien d'autres intellectuels africains, la quintessence du nationalisme, c'est l'anti-impérialisme. Le maquillage de l'impérialisme à l'heure des ajustements 'structurels' et de la mondialisation exigerait le réveil du nationalisme et du panafricanisme comme outils de lutte.

L'étroite relation entre nationalisme et panafricanisme avait été soulignée dès le départ après les 'pères fondateurs' en dépit du fossé existant entre le discours et la pratique politique de plusieurs d'entre eux. C'était le cas de Julius Nyerere, de Kwame Nkrumah. L'Organisation de l'unité africaine (Oua) fut créée comme une manifestation concrète de l'idéal panafricain et plaçait l'indépendance au rang de ses objectifs prioritaires.

Près d'un demi-siècle après les indépendances, quel sens pourrait-on donner au nationalisme et au panafricanisme et comment ces idéaux pourraient-ils servir à la reconstruction de l'Afrique dans le contexte de la mondialisation ? Comment peut-on se proclamer nationaliste au moment où les problèmes identitaires aggravés par la colonisation menacent d'éclatement les entités étatiques héritées du colonisateur et se dire en même temps panafricain ?

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