Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 13:12

3 décembre 2008

Source : ANR 

 

Trois ONG africaines témoignent à charge contre la Banque européenne d’investissement.

Alors que le « plan de relance » de l’économie proposé hier par la Commission européenne préconise une augmentation des prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) de plusieurs milliards d’euros, trois représentants de la société civile du Tchad, du Nigeria et de République démocratique du Congo (RDC) viennent justement dénoncer, à Paris et Bruxelles, les impacts désastreux des projets financés par la banque dans leurs pays. Avec la campagne « Banque européenne d’investissement (BEI) : L’Europe mine l’Afrique », les Amis de la Terre demandent à la BEI de tirer les leçons des échecs et de ne pas s’impliquer dans de nouveaux oléoducs et méga projets miniers. Ils s’associent aux représentants africains pour demander aux gouvernements de contrôler les conséquences des investissements de la Banque avant d’augmenter ses capacités d’action.

A l’heure où les crises climatiques, environnementales et sociales s’amplifient et que les modes de consommation basés sur les énergies fossiles sont pointés du doigt, la BEI, banque de l’Union européenne, finance d’énormes projets fossiles et miniers en Afrique, aggravant les dérèglements climatiques, les pollutions et les inégalités.

Prince Kumwamba, défenseur des droits humains de RDC, Thérèse Mékombe, présidente de l’association des femmes juristes du Tchad, et Osayande Omokaro, des Amis de la Terre Nigeria rencontreront du 26 novembre au 5 décembre des responsables politiques en France et en Europe pour témoigner des conséquences du projet Tenke-Fungurume en RDC (mine de cuivre), de l’oléoduc Tchad-Cameroun et du gazoduc Ouest Africain, tous trois soutenus par la BEI.

Ces projets sont à l’origine de graves violations des droits humains, de déplacements de communautés, et de pollutions des sols, de l’eau et de l’air. S’ajoutent parfois des conflits et des cas de corruption.

Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, explique : « La BEI est méconnue du grand public, mais c’est une institution financière majeure, et le premier financeur public des industries extractives. Outre leurs impacts désastreux en Afrique, ces investissements sont en contradiction flagrante avec les engagements de la France en matière de lutte contre les changements climatiques, ou avec la nécessité de diminuer en France les consommations en ressources naturelles réaffirmée dans la loi Grenelle 1. La BEI doit cesser d’investir l’argent public dans les industries extractives et s’impliquer dans des projets contribuant réellement au développement soutenable. »

Prince Kumwamba poursuit : « Il est d’autant plus urgent de se mobiliser que sous couvert de « sécurité énergétique », les bailleurs publics s’apprêtent à justifier les prochains gros investissements dans des mégas oléoducs pour ramener pétrole et gaz en Europe. Alors que les conflits au Tchad, au Darfour, dans le delta du Niger, sont tous liés à l’exploitation de ces énergies fossiles, comment peut-on parler de « sécurité » ? La surconsommation des pays riches génère des situations insupportables dans les pays pauvres. La situation est la même dans le secteur minier où la guerre en RDC est liée à l’appropriation des ressources minérales. L’Europe doit réduire radicalement ses consommations pour réduire le pillage des ressources au Sud. Les fonds publics ne doivent plus alimenter ce type de d’investissement et de commerce scandaleux. »

Après une table ronde à l’Assemblée nationale et un rendez-vous au Ministère des Affaires étrangères, les intervenants rencontrent les journalistes français ce jeudi, avant de partir pour Bruxelles.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette