Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 09:43

7 novembre 2008
Kalamba Nsapo
Docteur en sciences théologiques 
 

 

Un jour nouveau s’est levé. Portes, levez vos frontons, levez-les portes éternelles.

 

Barack Obama vient de remporter l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Il devient le premier président noir, d’origine négro-africaine, à présider aux destinées du pays le plus puissant du monde après avoir mené avec dignité, hauteur de vue et élévation, une campagne présidentielle d’envergure historique. Il défie tous les siècles d’esclavage et impose le silence à tous les théoriciens de la thèse de la réduction épistémologique qui ont nié ou remis en cause les potentialités intellectuelles de l’homme noir. Un patriarche togolais dirait qu’il apprend à ses frères d’Afrique que dans le rêve d’aujourd’hui, c’est demain qui commence.

 

Ce rêve est celui de la construction d’un nouvel imaginaire sain, non pathologique, en Afrique et dans la diaspora. Car le destin du continent dépend de l’image de lui-même qu’il se construit et de la façon dont il imagine son avenir. Nous avons du pain sur la planche d’autant plus que l’imaginaire des sociétés africaines se compose aujourd’hui d’une attitude et d’un comportement de dépréciation et de dépossession d’elles-mêmes qui empêche de se forger une force mentale créative et de bâtir un futur rayonnant. Les Africains qui l’ont compris s’efforcent notamment d’empêcher les journalistes européens de contrôler l’information sur la situation de leurs pays d’origine et de procéder à la désinformation. Togocity ou Congoone me paraissent fournir un travail important dans cette perspective. S’il faut se limiter au cas du Congo, on peut dire que Congoone a juré de prouver par la qualité de sa production de ne pas laisser les Congolais aller se nourrir au biberon de Colette Braeckmann pour se documenter sur la réalité de leur société. Là se situe la force de toute oeuvre de déformatage mental. Il est temps de jeter ainsi les bases d’un nouvel imaginaire susceptible de développer des images dynamiques qui permettent la refondation de l’Afrique et des peuples nègres. C’est un travail de longue haleine qui sollicite un commencement. Et ce qui commence est souvent déviant et marginal. Ce qui se joue est sans précédent dans l’histoire des mélanodermes colonisés par l’Occident. Il faut s’engager avec espérance sur la voie du rêve d’un autre monde pour affronter les défis de l’Afrique et de toute la planète. On ne peut rien faire sans espoir, en se cantonnant dans la mélancolie, l’indifférence ou la résignation. La grandeur de la cause nègre doit nous donner le courage, la volonté et l’espérance d’un nouveau matin du monde. Il faut souhaiter que la victoire d’Obama serve de symbole percutant aux yeux d’une jeunesse africaine en quête de modèles et de raisons d’espérance.

 

Il appartient à l’Occident de tirer aussi des leçons de la prouesse d’Obama à la face du monde. 

Pendant près de 5 siècles, les Occidentaux, toutes les nations confondues, se sont acharnés sur les nègres, se sont accaparés de leur histoire et ce fait est sans précédent dans l'histoire de l'humanité. A l’heure du capitalisme vieillissant et du déclin de leur ordre du monde qui se pointe à l’horizon, il leur faudrait relancer le débat sur la diversité afin d’en tirer les conséquences, toutes les conséquences possibles. Il leur est interdit de vivre et d’organiser les rapports historiques sur la base de vieilles stratégies de puissance et d’auto-suffisance. S’ils n’y arrivent pas, ils auront raté la chance de ne pas profiter de la force du symbole Obama et de ne pas remanier leur imaginaire collectif. Ils n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes.

 

CERCLE DE REFLEXION KWAME N'KRUMAH
BRUXELLES/BELGIQUE

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette