Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 23:42

22 mai 2008

Adrien Poussou -  L’Indépendant

 

C'est bien peu de dire que l'est de la République centrafricaine est un véritable no man's land. La région est livrée à elle-même. Les autorités n'affichent que peu de volonté pour juguler la crise. Pendant ce temps, horreurs, massacres et désolations constituent le quotidien de la population.

 

Le dernier témoignage sur l'enfer que vit la population de cette région de la République centrafricaine est celui du Monseigneur Aguire, évêque de Bangassou qui, au cours d'un voyage à Obo, a été témoin des actes de barbarie et de crimes odieux perpétrés contre la population par les éléments du tristement célèbre rebelle ougandais Joseph Kony, chef de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA).

Que lit-on dans le témoignage du père Aguire ? Il révèle en effet que la situation est très difficile dans cette zone. L'homme de Dieu écrit noir sur blanc que dans la nuit du 6 au 7 avril dernier, une colonne de 150 miliciens de l'Armée de Résistance du Seigneur a attaqué deux quartiers de la localité d'Obo. Il précise que ce raid a duré un peu plus de quatre heures du temps, c'est-à-dire de minuit à quatre heures du matin. Selon le prélat, ces hors la loi avaient un double objectifs : voler le plus de nourriture possible et kidnapper des personnes pour le transport de la nourriture volée. Ils sont rentrés dans chaque maison ont volé, violé jeunes filles et femmes à deux ou trois sans pitié, non sans préalablement torturer et chasser les hommes. Toujours selon le prélat, 69 personnes sont portées disparues suite à cette attaque.

Silence des autorités

Alors que des fillettes de moins de 12 ans, de jeunes garçons et des femmes enceintes, avenir de notre pays, servent d'esclaves sexuelles ou d'esclaves tout court à une bande de mystiques sanguinaires et grands criminels contre l'humanité, il y'a peu de réaction du côté des autorités centrafricaines, censées les protégés.

Cette situation démontre si besoin en était encore que le Gouvernement centrafricain ne contrôle que sa capitale Bangui et que le reste du territoire national est un monde sans loi ni foi. C'est dire que ceux des centrafricains qui vivent dans ces régions se savent à quel saint se vouer. Ils sont souvent pris entre deux feux croisés. S'ils ne sont pas victimes de la répression aveugle des éléments incontrôlés de la garde présidentielle, ils servent de vaches à lait aux différentes bandes armées qui opèrent en toute impunité et sans s'inquiéter sur l'ensemble du territoire national.

Là ou le bât blesse, c'est l'attitude irresponsable et cynique des autorités de Bangui, laquelle attitude consiste à observer un silence insultant à chaque fois qu'il y'a un drame dans notre pays. Il en a été ainsi après l'incursion meurtrière de l'armée tchadienne contre plusieurs villages du nord-ouest en tout début d'année. De même lorsque la garde présidentielle incendie les villages et massacres des innocents à Paoua, Markounda, Bocaranga et autres, le président centrafricain François Bozizé ne déclare-t-il pas qu'ils ont le droit de se défendre ? Mais se défendre contre qui ? Contre une population sans armes et livrée en pâture, bien sûr.

Doit-on encore forcer l'évidence en rappelant que les autorités centrafricaines ne font que peu de cas de l'Homme centrafricain ? Que ce qui leur importe, c'est le remplissage de leurs poches trouées et sans fond ? Au finish, ne faille-t-il pas leurs rappeler qu'on peut se servir du peuple pendant un temps, mais il est difficile de l'exploiter à sa guise pendant tout le temps ? La mission première d'un Gouvernement digne de ce nom, c'est la protection de son peuple et la défense de l'intégrité de son territoire.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Textes De Juliette