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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 12:28

Anafé - Syndicat de la  magistrature

Communiqué
   
Aéroport de Roissy : quand  l’administration cache au juge les conditions d’enfermement des étrangers

 

24 avril  2008 Mardi 22  avril, le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) du Tribunal de Bobigny, chargé de statuer sur la régularité des procédures de maintien en  zone d’attente des étrangers en quête d’admission sur le territoire, s’est  trouvé confronté à une situation pour le moins singulière : un mensonge  caractérisé de l’administration.

 

A l’audience, contre les affirmations de  plusieurs étrangers d’origine dominicaine expliquant qu’ils étaient restés  les jours précédents dans des locaux de l’aérogare, le représentant de la  police aux frontières (PAF) a prétendu qu’ils avaient, au contraire, régulièrement séjourné au centre d’hébergement, donnant même les  références des lits. Face à cette  contradiction, le Juge des Libertés et de la Détention s’est déplacé (avec son greffier, les étrangers retenus, leurs conseils et les escortes) audit  centre d’hébergement pour valider l’une ou l’autre des versions. 

 

Sur  place, bien que les noms des personnes retenues figuraient sur les  listings, les responsables de la Croix- Rouge en charge de l’accueil  matériel des personnes et de la répartition des lits ont expliqué au juge  que le centre d’hébergement étant complet depuis plusieurs semaines, les  étrangers concernés avaient été maintenus en réalité dans l’enceinte de  l’aérogare sans pouvoir atteindre le centre. 

 

En poursuivant son transport,  le juge découvrait la sinistre réalité des zones de retenue des aérogares  2A et 2C : particulière exiguïté des locaux, absence de ventilation et de fenêtre sur l’extérieur, absence de douches, de literie, entassement des  individus sans séparation des hommes et des femmes, absence totale  d’intimité, affaires personnelles déposées à l’extérieur du local faute de  place... Il était ainsi établi que certaines des personnes retenues  étaient restées enfermées dans ces conditions pendant quatre  jours. 

 

Le Syndicat  de la magistrature et l’Association nationale d’assistance aux frontières  pour les étrangers (Anafé) sont scandalisés que l’administration ait  permis de laisser séjourner des personnes plusieurs jours dans une telle  indignité et qu’elle ait dissimulé la réalité des conditions de retenue à  l’autorité judiciaire.

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