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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 11:07

L'agitation continue: le discours de Biya a  mis l'huile sur le feu, plutôt que de calmer les esprits 

RFI - 27/02/2008

 

Le président camerounais Paul Biya a déclaré mercredi soir dans une allocution télévisée que les manifestations étaient organisées par ses opposants et qu'elles avaient pour but de le renverser. Dans un climat social dégradé, les violences se sont poursuivies mercredi en dépit de la fin de la grève. En effet, après avoir signé avec les autorités un accord de révision des prix du carburant, les syndicats de transporteurs ont appelé à la reprise du trafic mardi soir. Des tentatives de reprise d’activité ont été notées par-ci par-là dans les grandes villes, mais elles ont été rapidement découragées par des manifestants. Des témoins ont signalé encore des coups de feu à Douala et à Yaoundé. Un premier bilan des victimes a été dressé par l’AFP et fait état d’au moins 17 personnes tuées depuis le début des manifestations, samedi dernier. En marge de la grève des transporteurs et des protestations contre la vie chère, se développe aussi l’opposition au projet de révision de la Constitution qui permettrait au président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, de briguer un nouveau mandant présidentiel en 2011.

 

Plusieurs milliers de jeunes ont tenté de marcher mercredi matin vers les services du gouverneur. Sur les pancartes qu’ils brandissaient, on pouvait lire, les prix qu’ils souhaitent voir appliqués sur les produits de grande consommation: savon, sucre, ciment, sel, huiles végétales, entre autres, en plus du carburant, font désormais partie du panel des produits dont les coûts sont estimés trop élevés.

 

Parlant du carburant, les manifestants estiment à Douala que la concession des 6 francs CFA, faite hier par le gouvernement est insignifiante. Ils espéraient le dire au gouverneur, mais leur marche a été dispersée.

 

Les manifestants toujours aussi nombreux sur les routes réclament que Paul Biya s’exprime sur la crise. Trois pharmacies et cinq boulangeries ont été réquisitionnées et mises sous protection de l’armée, pour servir de points d’approvisionnement aux populations. Des files de 3 à 500 mètres sont observées devant ces points d’approvisionnement où des bousculades sont régulièrement enregistrées.

 

Un marché de vivres frais a ouvert ce matin, mais les prix y ont grimpé de façon vertigineuse. Un cageot de tomates qui était encore vendu 3 500 francs CFA, la semaine dernière, y est aujourd’hui vendu 10 500 francs CFA.

 

Dans les hôpitaux, le personnel de santé commence à faire défaut, et on signale ici et là des actes de sabotage sur les circuits de distribution d’eau. Dans les chaînes de télévision, de hauts responsables politiques n’arrêtent pas d’appeler au calme, sans grands effets pour l’instant.

 

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