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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 11:32

L’Indépendant – 21/02/08

Par Gervais Douba 

 

Exigeons des parties prenantes au dialogue politique inclusif de n'avoir pour préoccupation et feuille de route, que l'invention d'une nouvelle matrice de lecture des institutions politiques et socio-économiques en Centrafrique. Cette matrice doit être soumise à la nation et inspirée voire déterminer les coopérations ; quelles qu'elles soient et pour toute ouverture au reste du monde. Ceci n'a rien d'une injonction…

 

Après plus de 50 ans d'indépendance et face à une mondialisation incontournable, qui appelle une coopération accrue, fondée sur la co-construction d'une communauté internationale garante des droits et respectueuse des obligations réciproques, l'amitié Franco-Centrafricaine n'est guère parvenue à endiguer les facteurs accidentogènes. Force est donnée de constater que cette coopération confond la défense et la promotion des intérêts égoïstes des chefs d'Etat ; donc privilégie les relations d'amitiés , légitimes en soi, entre les chefs d'Etat à la construction d'une coopération bilatérale ancrée sur les standards internationaux de référence, impulsés et inspirés de et par la Communauté internationale ; à savoir le respect élémentaire des droits humains, l'aspiration des populations à un vivre-ensemble dans un contexte national sécurisé..Plutôt que de laisser les forces occultes et les réseaux France-Afrique opérer impunément et infester de gangrène les relations Franco-Centrafricaines pour des gains à court terme, ne faudrait-il innover et investir, pour penser et panser une fois pour toutes sur l'émergence d'une classe politique dont la légitimité ne fait l'ombre d'aucun doute et acceptant une coopération avec la société civile non populiste et démagogue ! Des questions aux allures impertinentes à l'heure où l'on fourbi les armes de la perversion, de la perfidie pour s'incruster au pouvoir en lieu et place d'un dialogue politique inclusif. Il y a en France, des amis du peuple Centrafricain. J'en ai énormément rencontrés soit en tant que parlementaires- aussi bien de la majorité que de l'opposition, soit dans les rangs des unités de recherche dans les universités, les hôpitaux, les églises Catholiques et/ou Protestantes, les ONG et, des familles françaises.

I) Refonder cette coopération sur les valeurs et méthodes de régulation qu'inspire et impulse la Communauté internationale.

Le massacre systématique des innocents et le rasage des villages a dépassé les limites de l'admissible pour le régime actuel. En plus de ces assassinats sommaires, il achète ses armes aux marchés noirs de Kalachnikov d'Angola ou du Mozambique, paie ses mercenaires et sa dime aux forces et réseaux occultes auxquels il fait allégeance en érigeant la concussion et la forfaiture en système de gestion de la chose publique. Le dévoiement des fonds que lui octroie la coopération française à d'autres fins que de payer les salaires des agents de l'Etat est une façon d'affamer la population non exposée aux champs de guerre mais dont le seul crime est d'appartenir à la nation Centrafricaine.

Les amis français du peuple Centrafricain ne sauraient rester indifférents et laisser pérenniser l'effilochage du tissu social. Cet homme, s'il venait à perdre la face à l'issu du dialogue politique inclusif ; comme tous les généraux frustrés du monde [Confère les exemples Serbes, Somaliens et RDC], va multiplier des foyers d'incendie. Ses émissaires lui cherchent des parrains, des soutiens et des caches d'armes un peu partout dans la sous-région. Les amis Français de la nation Centrafricaine savent le danger à l'approche de cette mascarade de dialogue inclusif. Qu'ils veuillent bien dévoiler, par voie de presse ou même sous forme d'anonymat cette mise en scène de « pardon à l'esbroufe » qui se prépare pour faire main basse sur l'avenir ; déjà désespérant, de toute une nation. Il ne s'agit pas d'empêcher la tenue du dialogue inclusif ni de pratiquer la politique de la chaise vide. Les partis politiques savent bien que ce n'est pas innocent, qu'après avoir régularisé son auto-proclamation de Président de la République, par la voie des urnes, le Général-Président continue de se référer aux « évènements du 15 mars 2003 » La consultation démocratique n'est pas à ses yeux une référence suffisante. Il tient sa légitimité du 15 mars 2003 et sa légalité des perverses dernières consultations Que les systèmes démocratiques composant la Communauté internationale entreprennent d'élucider avec les Centrafricains et pour les Centrafricains les manœuvres qui visent à les confiner, à les cantonner dans des situations de relégation ad vitam aeternam. Les débats dont nous avons les synthèses vont tourner autour des manœuvres procédurières mesquines notamment par la recherche du bouc émissaire des heurs et malheurs de la nation Centrafricaine sans réellement chercher la cause du mal. Ils sont tous, coutumiers du mépris de la valeur humaine.

A l'aune du fumeux et fameux dialogue nationale, si les amis Français de la nation Centrafricaine ne permettent pas que le masque soit enlevé, on assistera à une réédition d'un dialogue politique inclusif confus, touffu et diffus. Dès lors, ils (les amis français) n'ont qu'à bien se tenir pour accueillir les vagues successives des sans papiers.

II) Et si la coopération Franco Centrafricaine changeait de doctrine !

Le mot désenclavement arrive de façon surprenante dans le discours politique en France et des mesures sont prises .Le Centrafrique est non seulement enclavé géographiquement mais politiquement confiné et relégué. Tous les experts Français et Centrafricains admettent comme une condamnation de dame nature que notre sort est scellé. A l'instar des lois économiques- postulat auquel je n'adhère pas- c'est comme çà, on n'y peut rien. Aujourd'hui, face à la montée des difficultés socio-économiques qu'engendrent la relégation et le confinement des citoyens des banlieues, la notion de désenclavement retrouve un regain d'intérêt. Et si on couplait investissement avec lutte contre la pauvreté c'est-à-dire que des structures deviennent des leviers d'entraînement des transformations socio-économiques.

Pour quoi seule l'aide sécuritaire ou l'intervention militaire à caractère humanitaire n'est pas structurante pour les populations

Pourquoi n'exige-t-on pas comme contrepartie aux pouvoirs Centrafricains dont on sauve le régime et la tête, d'utiliser les dotations pour des « structures de la deuxième chance »
Le confinement et le maintien en état de dépendance sont-ils à ce point, invincibles ! Les quelques redéploiements économiques que la coopération Franco-Centrafricaine a bien voulu réalisés depuis les indépendances jusqu'à ce jour, l'ont été de façon dispersés. Je ne suis pas le premier à la dire (Confère L'Afrique noire est mal partie de René Dumont paru dans les années 70)

En l'absence de méthodologie, la Chine est reçue en sauveur. Mais la mémoire de Centrafrique- sauf cas d'amnésie- a dans son logiciel, un dossier nommé Chine des premières années Dacko [1960-1965]

Conclusion

Espérons que la solution au problème Centrafricain ne soit pas une religion où tout le monde est croyant mais peu de pratiquant. Que par rapport au dialogue politique dit inclusif que l'on ne cherche pas à défendre ni uniquement les intérêts des héros et/ou des libérateurs ni ceux des crapules ou des salauds.

Souhaitons que la coopération avec la Chine ; véritable mirage, ne vient pas se substituer à la coopération Centrafricano-Française (miracle toujours attendu). Seule la quête de l'émancipation et l'émergence des conditions d'accès au bien-être des Centrafricains et, particulièrement les plus meurtris doivent servir de ligne de démarcation, de point de clivage pour toute coopération.

Exigeons des parties prenantes au dialogue politique inclusif de n'avoir pour préoccupation et feuille de route, que l'invention d'une nouvelle matrice de lecture des institutions politiques et socio-économiques en Centrafrique. Cette matrice doit être soumise à la nation et inspirée voire déterminer les coopérations ; quelles qu'elles soient et pour toute ouverture au reste du monde. Ceci n'a rien d'une injonction…

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