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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 08:35

3 novembre 2012
Marc Micael
zemami1er@yahoo.fr

 

 

Que vaut le régime de monsieur Ouattara, hormis – bien sûr – son aspect protocolaire ? Que vaut-il ce régime, en dehors de son caractère répressif et tortionnaire ? Rien de solide, en tout cas.

 

Car tout régime digne de ce nom, ne vaut qu’en œuvrant – avant tout –pour le bien-être de ses administrés. Tous, sans exception.

Après 16 mois de, de tapages médiatiques, ponctués de voyages sans fin, les oripeaux folkloriques de la « dramanie » – comme il fallait s’y attendre – n’ont pas longtemps résisté aux véritables réalités du terrain, aux réels aspirations des ivoiriens. Et la supercherie politique, orchestrée contre l’homme à abattre, Laurent Gbagbo, d’apparaitre alors sous son vrai visage, hideux et écœurant.

Détentions arbitraires, tortures à l’électricité, brûlures au plastique fondu, sévices sexuels, lieux de détentions non reconnus comme tels, disparitions, enlèvements, rançonnage, exécutions extrajudiciaires, volonté de représailles et de vengeance…

Il ne s’agit ici, ni d’un scénario de film d’horreur, encore moins de science-fiction, même si visiblement, cela s’y apparente. Il s’agit bien là, de la barbarie inqualifiable d’un régime, celui d’Alassane Ouattara.

En voilà des mots – certes repris par le récent communiqué de presse de l’ONG Amnesty Internationale sur les violations des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire – et qui suffisent, à eux seuls pour dépeindre les actes odieux et tortures inhumaines perpétrés par les hommes de Ouattara et dont les victimes ne sont rien d’autre que des ivoiriens.

La situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire est alarmante depuis l’accession de monsieur Ouattara au pouvoir. Les graves et massives violations de ces droits humains par la horde de guérilleros « républicains » pour la cause ouattariste, dans cette période post-électorale sont monnaies courantes. Amnesty International, ne dit donc rien de d’autre de nouveau, à part confirmer ce que bon nombre d’ivoiriens et d’observateurs encore lucides n’ont cessé de décrier en afin d’alerter les uns et les autres, notamment la fameuse communauté dite internationale.

Les « prouesses » en matière de violations des droits humains de celui  que cette communauté dit avoir « reconnue », Alassane Ouattara, sont telles que cette même communauté semble en avoir perdu la voix.

L’Etat de droit en Côte d’Ivoire est un leurre. Amnesty International – avec ce communiqué tout de même salutaire - vient d’en découvrir un coin du voile, la partie visible de l’iceberg. Des ivoiriens, pour leurs opinions, font les frais d’un régime délibérément tortionnaire.

Si dans le cours des évènements, les attaques contre les positions des FRCI par un commando mystérieux, justifient de la part du régime d’Abidjan, des dispositions sécuritaires plus accrues, la protection de populations civiles, la garantie de leurs droits, doit être une priorité et non piétinées comme c’est actuellement le cas en Côte d’Ivoire.

« Bien que reconnaissant que le gouvernement ivoirien fait face à une vague d'attaques, nous craignons fortement que les arrestations et la répression en cours ne découlent d'une volonté de représailles et de vengeance ». Représailles et vengeance. Les mots sont lâchés, crus.

Contre qui mène-t-on les représailles ? Qui sont ceux qui subissent la vengeance d’Alassane Ouattara et consorts ? « Plus de 200 personnes, dont des membres du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l'ancien président Laurent Gbagbo », indique Amnesty. Même si les chiffres d’Amnesty International sont nettement en dessous de ce qui nous a été permis de vivre et d’entendre en tant que témoins privilégiés, cette ONG indique clairement à l’opinion que les victimes du régime tortionnaire d’Abidjan, sont bel et bien les partisans de Laurent Gbagbo, du moins ceux qui sont jugés comme tels.

La thèse est donc confirmée : Monsieur Ouattara a pris le pouvoir pour se venger. Mieux, cette posture du dirigeant froid et cruel lui colle tellement à la peau que les chances de voir une Côte d’Ivoire réconciliée et unie sont depuis toujours reléguées aux calendes grecques.

Comme on s’y attendait certainement, la réaction du régime d’Abidjan, suite au communiqué d’Amnesty international ne s’est pas fait attendre. Pouvait-il en être autrement pour un pouvoir acculé et en manque de légitimité ?

On notera - tout de même - une réaction de forme et un désir de se justifier, sans plus.

En effet, que peut faire monsieur Ouattara face à cette situation dramatique dont lui-même est le véritable commanditaire ? A-t-il vraiment les coudées franches pour enrayer ce terrible fléau des violations des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, quand on sait que les hommes qui composent son armée n’ont, pour la plupart, aucune formation ou qualification, donc rien de soldats d’une armée  véritable et républicaine? Quel pouvoir peut avoir monsieur Ouattara sur une armée importée dont il ne tient - en réalité - aucune ficelle ? Quelle influence peut-il avoir, sur ces milliers de miliciens, mercenaires et dozos incontrôlables et frustrés dont lui-même ignore jusqu’au nombre exact ?

Des ivoiriens sont maintenus en détentions arbitraires, torturés à l’électricité, brûlés au plastique fondu, subissent des sévices
sexuels, sont enfermés dans des lieux de détentions « non reconnus comme tels », portés disparus, enlevés, rançonnés, sommairement exécutés…, crie Amnesty International. Que peut y faire ou, que y fera Ouattara ? Rien du tout, ou alors, pas grande chose.

Pour tous ces ivoiriens subissant ces actes odieux et crapuleux de la part des hommes de Ouattara, pour tous les ivoiriens épris de justice, la question sera dès lors de savoir: jusqu’à quand ce régime tortionnaire à la laideur repoussante, continuera-t-il de bafouer de la sorte, leurs droits les plus fondamentaux ?

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 16:38

17 octobre 2012
Source: http://www.libe.ma


L’Afrique a-t-elle besoin de la Banque mondiale ?


La Banque mondiale a créé un nouveau fonds, qui, selon elle, aidera les pays africains comme le Nigeria, le Cameroun et la Guinée équatoriale grâce à des conseils juridiques sur la façon de négocier de meilleurs contrats avec des investisseurs privés dans le secteur pétrolier et gazier. Ce fonds de la Banque mondiale a été créé lors de la réunion du 4ème anniversaire de l’Union monétaire de la Zone franc à Paris début octobre 2012, où étaient présents plus de 20 ministres africains des finances. La Banque mondiale est optimiste quant au fait que ce fonds aidera les États africains à se prémunir contre les risques inhérents aux contrats de concession pétrolière avec des investisseurs privés, et offrira également une assistance technique pour lutter contre les risques sociaux. 
L’Afrique possède 15 pour cent des réserves mondiales de pétrole, environ 80 pour cent des métaux de type platine et 40 pour cent de l’or. Avec une telle richesse, la Banque mondiale est d’avis qu’il y a nécessité pour les États africains de bien tirer profit de leurs ressources naturelles. 
Selon le rapport de la Banque mondiale Doing Business 2012, la production de pétrole n’a cessé de croître en Afrique et devrait continuer à augmenter à un rythme moyen de 6 pour cent par an dans un avenir proche. Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique est d’avis que le nouveau fonds travaillera main dans la main avec la Banque africaine de développement et d’autres partenaires de développement pour parvenir à de bons résultats. Il a ajouté que ce fonds accueillera le soutien potentiel d’autres bailleurs de fonds et de pays, afin de lui permettre de répondre aux préoccupations des États producteurs de pétrole et de gaz en Afrique. Pour lui, « il est clair que l’Afrique est assise sur une richesse extraordinaire et que ces ressources naturelles pourraient être transformationnelles pour le continent ». « Etre capable de négocier les offres le mieux possible est essentiel pour les pays africains afin de convertir davantage leur richesse venant des ressources naturelles en croissance inclusive et durable », a-t-il ajouté. 

La Banque mondiale reconnaît que l’utilisation de la rente de la ressource pour le développement peut représenter un sérieux défi pour les pays africains. Les concessions pétrolières sont très complexes et les États africains qui négocient de telles concessions peuvent être moins bien informés à propos des dotations géologiques et des détails techniques. Cela confère aux entreprises pétrolières, gazières et minières un avantage sur les États africains, d’autant plus qu’elles peuvent s’offrir le personnel technique ainsi que des avocats grassement payés et compétents. Par conséquent, lorsque les États africains n’ont pas la capacité suffisante pour gérer le processus de négociations, ils sont voués à être désavantagés quand il s’agit de profiter de la rente de la ressource. 

La Banque mondiale est donc d’avis que le Fonds serait motivé par la demande, mais dans la phase pilote préliminaire, la priorité serait accordée aux États africains ayant fait d’importantes découvertes de réserves de pétrole, de gaz ou de minéraux, et qui sont dans le processus de négociation et de conclusion des contrats de concession. Les pays ayant la plus faible capacité comme le Cameroun seraient les principaux bénéficiaires de ce fonds.

Même si cette démarche peut être considérée comme une tentative prometteuse pour s’assurer que les États africains comme le Cameroun, le Nigeria et la Guinée équatoriale profitent de leur rente de ressources, en particulier en matière de pétrole et de gaz, il plane encore un doute sur ce fonds. Par le passé, beaucoup de bruit a été fait pour faire en sorte que les Africains bénéficient de leurs ressources naturelles ; beaucoup de bruit pour rien. Il n’y a aucune garantie que ce nouveau fonds de la Banque mondiale soit différent. 

Les Etats africains doivent discuter et négocier avec ces investisseurs privés afin d’inclure des programmes de développement concis autour de ces concessions pétrolières, ce qui permettrait de développer l’infrastructure et l’emploi des jeunes en Afrique. Si l’on regarde les contrats de concession signés entre les investisseurs privés et les États africains, on observe qu’il n’existe pas de dispositions juridiques détaillées sur la façon dont les populations locales devraient bénéficier des accords pétroliers. Les États africains continuent de garder secrètes les recettes provenant de l’industrie pétrolière et gazière. Il ne devrait pas en être ainsi. 

Les Etats africains n’ont pas vraiment besoin d’un fonds de la Banque mondiale pour profiter de leurs propres ressources naturelles. Le problème réside au sein des États africains eux-mêmes, qui refusent farouchement de faire profiter leurs populations locales de ces concessions pétrolières. Typiquement, une fois que les comptes bancaires des négociateurs des États et des administrateurs des États pétroliers en Afrique ont été crédités de quelques millions de dollars, ces gens-là ne se soucient pas des masses qui continuent de souffrir et dépérir dans la pauvreté. Au lieu de créer un fonds, la Banque mondiale devrait obliger les États africains à faire preuve de transparence dans l’utilisation de l’argent obtenu à partir de l’industrie pétrolière et gazière. 
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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 13:53

15 octobre 2012
Samir Abi

 

http://www.pressafrique.com/images/Thomas%20Sankara.jpgSankara aura été le reflet en quatre ans de cette Afrique debout tant rêvée par les pères de l’indépendance. Il aurait pu incarner la fin d’une ère, il a consacré le début d’une nouvelle lutte. La lutte contre l’esclavage financier qui lie les peuples par la dette. Aux yeux du monde, tant que demeurera son souvenir, des jeunes africains pourront encore avoir espoir en leur étoile. L’espoir qu’un jour, quelque part sur le continent, naitra un nouveau souffle libérateur.

 

Thomas Sankara, the black star

Lomé, en cette nuit calme du 15 octobre 1987, accueilli cette nouvelle, subite et brusque : Sankara est mort. La Radio France Inter venait de l’annoncer. Bien avant tous les médias africains. En outre-mer on était déjà informé qu’une étoile noire, brillante dans le ciel obscur d’Afrique, s’en était allée. Et, me revient encore en mémoire le visage du père Kao, en cette nuit sombre, assis la tête entre ses mains et criant le désespoir d’un continent encore une fois humilié.

 

Vingt cinq ans ont passé, beaucoup d’eau a coulé sous le pont mais la nuit semble toujours être la même. Longue et couvrant tous les malheurs de peuples mille fois saignés. La mémoire se refuse cependant à oublier les luttes de nos courageux pères résistants à la colonisation et ceux de leurs descendants réclamant l’indépendance, les martyrs de la lutte discontinue contre l’impérialisme économique renouvelé depuis l’esclavage jusqu’à sa face post moderne du capitalisme financier. Le front contre l’oubli s’amplifie pour qu’à jamais l’Afrique se souvienne de ses dignes fils.

 

Sankara aura été le reflet en quatre ans de cette Afrique debout tant rêvée par les pères de l’indépendance. Il aurait pu incarner la fin d’une ère, il a consacré le début d’une nouvelle lutte. La lutte contre l’esclavage financier qui lie les peuples par la dette. Aux yeux du monde, tant que demeurera son souvenir, des jeunes africains pourront encore avoir espoir en leur étoile.

 

L’espoir qu’un jour, quelque part sur le continent, naitra un nouveau souffle libérateur.

 

L’éveil des peuples arabes a prouvé à plus d’un que les idées intemporelles seront toujours victorieuses de tous les complots contre la chair. « Je soussigné cardiaque » disait Sony Labou Tansi aux jeunes africains pour exprimer la fragilité des corps et la puissance de la pensée.Une pensée restée célèbre à travers un discours à jamais immortel. Autour de cette veillée nocturne en hommage au « black star » assassiné, ce discours résonne encore, haut et fort, en ces temps de crises où les bourreaux se voient décernés des prix Nobel à la place des victimes.

 

« Les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique. Ceux qui veulent exploiter l’Afrique sont les mêmes qui exploitent l’Europe. ». Sankara, juillet 1987.

 

De la Grèce à l’Islande que ce discours soit entendu comme un élan de solidarité africaine à vous, peuples en lutte contre la nuit qui envahit votre avenir. La nuit, aussi longue qu’elle soit, n’empêchera jamais des étoiles noires de briller au firmament pour guider les peuples vers la lutte et le bien. 

La patrie ou la mort, Nous vaincrons !!!

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 18:25

 

10 octobre 2012
Guy Gweth
Source: africadiligence.com

 Jadis, certains investisseurs internationaux prenaient la carte de l’Afrique et cochaient en rouge les zones sensibles. A éviter. Aujourd’hui, face à la concurrence, la plupart ont appris à faire des affaires dans les régions à très haut risque. Faire du business avec la crise malienne : synthèse.

http://www.eburnienews.net/wp-content/uploads/2012/09/OCCUPATION-DU-NORD-MALI-300x164.jpgLa plupart des spécialistes du Mali sont unanimes sur un point : avant le coup d’Etat du 21 mars qui a conduit à la chute d’Amadou Toumani Touré, l’économie nationale – minée par la corruption de l’élite politique et l’expansion de l’économie informelle – était plongée dans une crise profonde. En 2011, la croissance réelle s’est repliée à 1.1 %. En cause, la chute de la production agricole, l’envolée des cours des produits alimentaires et des hydrocarbures, auxquelles se sont ajoutées la guerre en Libye et la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. En accélérant l’effondrement de l’institution étatique, les islamistes ont contribué à redessiner le marché malien et même sous régional en favorisant le business de la guerre.


Sur le plan humanitaire, les associations et ONG internationales guettent le moindre départ de pandémie, de pénurie d’eau potable ou de famine pour lancer les collectes de fonds. Les chasseurs d’images traquent déjà les photos de femmes et d’enfants mal nourris ou sans abris qui illustreront les affiches des prochaines campagnes de fundraising. Dans la crise humanitaire qui ne manquera pas de survenir en cas d’intervention militaire étrangère, les fabricants de médicaments et de matériels de premiers secours ainsi que les industriels de l’eau tels que Severn Trent, pour ne citer qu’un seul, anticipent de bonnes affaires grâce aux commandes des ONG, des grands pays donateurs et des agences spécialisées de l’ONU.


Le business des mines a flambé en même temps que le commerce illicite

Dans la partie sud du pays, les hôtels, restaurants et centres de loisirs – pour ceux qui ouvrent encore – fonctionnent en moyenne à moins de 30% de leurs capacités. Face à la déliquescence du tertiaire, le business repose essentiellement sur ses deux autres piliers que sont l’or et le coton qui génèrent à eux seuls 30% du PIB malien. Pour ce qui est de l’or, les analystes attendent une production de 12 tonnes, en 2012, des 8 mines en exploitation à Sikasso (Kalana, Kodiéran, Morila, Syama) et à Kayes (Kadiolo, Loulo et Tabacoto, Yatela), ce qui fait du Mali le troisième producteur africain d’or. Bien que l’Etat malien ne bénéficie que de 20% des revenus de ces mines, les autorités n’ont eu de cesse de céder de nouveaux gisements aux entrepreneurs privés. Quant au coton, la campagne agricole 2012-2013, devrait battre un record avec 600 000 tonnes de coton graine et 2,5 millions de tonnes de céréales, d’après les chiffres de la Compagnie Malienne du Développement des Textiles.

Dans la partie nord, avec l’interdiction instaurée par les islamistes de commercialiser du tabac et de l’alcool, la contrebande a pris une ampleur phénoménale. Dans un contexte où les couples illégitimes, les buveurs d’alcool ou les fumeurs pris en flagrant délit sont fouettés sur la place publique, il faut discrètement demander du « paracétamol » au marché noir pour obtenir une cigarette. Le marché central de Gao, quant à lui, grouille de monde tous les jours. Mais curieusement, malgré la hausse des prix, les produits de base restent disponibles.


Aucun grand média ne relève les efforts du lobby militaro-industriel

Les grands médias veulent faire croire à l’opinion publique internationale que Bamako et ses alliés étrangers ont subitement découvert le danger islamiste dans une zone sahélienne sous haute surveillance électronique de l’aviation étasunienne. Sous couvert de la lutte contre le terrorisme islamiste, on fait témoigner les populations déplacées – parmi les 200 000 qui ont fui les combats dans le septentrion malien – en faveur d’une intervention militaire étrangère sans en livrer les vrais mobiles économiques et géostratégiques sous-jacents. Comme dans une espèce d’entente secrète, aucun grand média ne relève les efforts du lobby militaro-industriel, à New-York notamment, pour encourager certains membres du Conseil de sécurité des Nations unies à participer à une intervention armée dans le nord Mali.

Etalée sur 4 millions de km², la zone sahélienne est devenue le principal point d’attraction des islamistes radicaux du sud du Niger, du Tchad et du nord du Nigeria. Pour certains analystes militaires, un « petit point lumineux » intéresse les Occidentaux dans cette région : Tessalit, dans la région de Kidal, une base ultra stratégique aux plans économique et militaire. Le contrôle des accès aux matières premières minières dont le gaz et le pétrole, l’or et l’uranium que possèdent les sous-sols algérien, libyen, nigérien et malien, ainsi que la stratégie atlantiste de blocage de la montée en puissance chinoise dans cette partie du monde constituent les enjeux majeurs de ce qui se trame dans le nord Mali.


L’aide logistique profite aux capitales voisines du Mali, sauf à Alger

Dans son édition du 6 avril 2012, le journal malien «L’Indépendant» annonçait une livraison de matériel militaire du Qatar par avion-cargo à l’aéroport de Gao, à destination des rebelles. Un précédent ravitaillement était intervenu le 10 mars 2012, déchargeant plusieurs véhicules 4X4 et d’importantes quantités d’armes sophistiquées et de munitions. Le 6 juin 2012, le journal satirique, Le Canard enchainé, s’appuyant sur des informations de la Direction du Renseignement militaire français, annonçait que «les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et MUJAO (Djihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar».

D’après nos informations, le Département de la Défense américain a alloué des camions, des uniformes et du matériel de communication à la Mauritanie pour un montant de 6,9 millions USD en juillet 2012. Dans le même élan, Washington a décidé l’octroi de 11,6 millions de dollars au Niger sous forme de matériels d’équipement, de surveillance et de transport des troupes. Ouagadougou a également bénéficié des faveurs américaines pour permettre aux forces spéciales US de se déployer dans le cadre du programme de surveillance « Sand Creek » à partir d’une base située au Burkina Faso. Opposée à une intervention militaire occidentale, l’Algérie qui partage plus de 1 300 km de frontières avec le Mali, serait prête à revoir sa position si les Etats-Unis acceptaient de lui fournir des drones de surveillance. Ce à quoi Washington répond par la négative. En somme l’aide logistique bénéficie aux capitales voisines du Mali ; sauf à Alger, idéologiquement trop proche de Moscou et de Damas.


Les ingrédients pour passer de l’économie de guerre à la guerre économique

Dans le cadre de son économie de guerre, Bamako a instauré un train de mesures exceptionnelles, depuis quelques mois, dans le but de maintenir les activités économiques indispensables au pays. L’importation de produits agricoles à forte teneur de glucide, des commandes de matériel militaire, des cessions de gisements de matières premières à des entrepreneurs privés sont autant de business accélérés par l’Etat depuis le putsch du 21 mars. Malgré ces efforts, les conditions de vie des Maliens se sont considérablement détériorées. Le chômage et la précarité consécutifs au ralentissement des activités et aux fermetures d’entreprises, la réduction de la production agricole, le renchérissement des prix des denrées de base et la détérioration des échanges avec les pays voisins ont créé les conditions propices à l’expansion d’une économie parallèle et au trafic de produits illicites.

D’un autre côté, l’économie de guerre est toujours une occasion de croissance et de développement pour les pays non belligérants géographiquement et/ou économiquement proches de la zone de conflit du fait qu’ils peuvent augmenter leurs exportations aux belligérants. La crise malienne n’y échappe pas, les politiques ayant réuni tous les ingrédients nécessaires pour passer de l’économie de guerre à la guerre économique. Depuis le coup de force militaire du 21 mars, certains opérateurs algériens, sénégalais, nigériens et mauritaniens notamment ont littéralement transformé leurs frontières avec le Mali en comptoirs de trafic, avec la complicité de douaniers véreux. Devant la baisse drastique des exportations vers la sous-région – le Mali est une zone de transit importante au sein de l’UEMOA – des vendeurs de produits pétroliers et des matériels de construction, pour ne citer qu’eux, réalisent des montages ultra sophistiqués et hautement risqués pour leur sécurité, qui s’avèrent de loin plus rentables et plus concurrentiels qu’en période de paix.

Jadis, certains investisseurs internationaux prenaient la carte de l’Afrique et cochaient en rouge les zones sensibles. A éviter. Depuis, nombreux ont appris à investir dans des zones à risque. Pour ceux qui font du business avec la crise malienne, la liquéfaction de l’institution étatique, la corruption de la classe dirigeante et la lutte contre le terrorisme offrent trois fenêtres de tir exceptionnelles pour transformer ce pays en un vaste marché noir.

 

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 16:21

Relu pour vous
Publié le 11 décembre 2011 sur Rue89
Manuel Cervera-Marzal


La désobéissance civile désigne une action politique illégale et non-violente fondée sur des motifs de conscience et destinée à modifier une loi ou à contester l’ordre juridique dans son ensemble.

http://3.bp.blogspot.com/-g0R1Om-eSO8/Te2E7nUq5eI/AAAAAAAAANM/tpy1v7D6weA/s1600/Sachons+dire+Non+Vol.2+Pochette+CD.jpgElle est aujourd’hui pratiquée par les militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) qui n’hésitent pas à risquer jusqu’à cinq ans de prison pour protéger des familles immigrées en situation irrégulière menacées par la politique xénophobe du gouvernement. Elle est aussi employée par les Faucheurs volontaires qui détruisent des parcelles d’essai transgéniques en vue d’alerter leurs concitoyens des dangers de l’agriculture génétiquement modifiée.

Opposants à la désobéissance civile et garants de l’ordre établi ne manquent pas de pointer le danger inhérent au fait de laisser à chacun le droit d’apprécier librement la validité d’une loi. Reconnaissant à mi-mot l’existence de lois injustes, ils ordonnent qu’on s’y plie malgré tout car, comme le disait Goethe, mieux vaut une injustice qu’un désordre.

Pourtant, trois éléments au moins nous informent que cette rhétorique conservatrice ne résiste pas à la critique.


1. Le courage, vertu cardinale

Remarquons d’abord que, lors du procès de Nuremberg, intenté contre les principaux dirigeants nazis, les juges ont condamné ceux qui avaient obéi aux lois, signifiant ainsi que, contrairement à ce qui est enseigné à l’école, la vertu cardinale du citoyen n’est pas l’obéissance mais le courage ; courage qui exige que l’on résiste aux ordres lorsqu’ils entravent la dignité humaine.


2. Légalité n'est pas légitimité

Rappelons ensuite que, comme l’avait sagement noté Pascal, « ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on fit que ce qui est fort fût juste ». Légalité n’est pas légitimité. Le droit ne vient pas de nulle part. Il est généralement dicté par les puissants, qui peuvent ainsi imposer leur domination avec la bénédiction des lois.


3. Pas de risque d'anarchie

Enfin, faut-il véritablement craindre que la désobéissance civile nous plonge dans l’anarchie ? L’histoire nous fournit la meilleure des réponses.

Les gigantesques manifestations du mouvement des droits civiques dans le sud des Etats-Unis au début des années 60 ont-elles mené à l’anarchie ? Puisqu’en définitive la désobéissance civile constitue non une menace mais, au contraire, une respiration pour la démocratie et puisque, à bien y regarder, un nombre croissant de citoyens partagent cette opinion, n’est-il pas temps de lui faire une place dans nos institutions publiques ?

Plus concrètement, ne faudrait-il pas intégrer dans la Constitution le droit à désobéir à une loi jugée injuste ? Parmi les militants désobéissants, des voix se sont élevées pour revendiquer ce droit dans la mesure où, comme l’explique le philosophe Jean-Marie Muller, la Constitution a véritablement pour fonction de garantir la justice.

 

Un problème logique

Mais cette demande a beau être recevable, elle pose un problème logique en apparence insurmontable : il ne peut pas y avoir de droit juridique à désobéir à la loi. 

Prétendre désobéir légalement à la loi, n’est-ce pas s’enfermer dans une contradiction logique et une absurdité pragmatique ? Constitutionnaliser la désobéissance civile reviendrait en effet à proclamer un droit au non-droit, or le droit ne saurait se suspendre lui-même.

Sommes-nous cependant si certains que le droit ne saurait se suspendre lui-même ? Les réflexions du philosophe italien Giorgio Agamben cherchent à prouver le contraire.


La doctrine de l’état d’exception

La doctrine de l’état d’exception, adoptée par la majorité des Etats de droit, soutient que dans certaines circonstances exceptionnelles, le droit commun peut être provisoirement suspendu, laissant par là les pleins pouvoirs au Président. Ainsi, avec l’état d’exception, le droit se nie lui-même, il s’auto- suspend.

Une piste s’ouvre alors : puisque la Constitution française intègre les procédures d’exception dans son article 16, ne pourrait-elle pas aussi admettre un droit à désobéir aux lois jugées injustes ? Le droit à la désobéissance civile serait alors l’équivalent par en bas (c’est-à-dire pour le citoyen) de ce qu’est l’état d’exception par en haut (c’est-à-dire pour le président de la République). Il s’agirait, dans les deux cas, de transgresser momentanément l’ordre juridique en vue de le protéger.


Un progrès démocratique pratique et théorique

Ce droit constitutionnel à la désobéissance civile constituerait un progrès démocratique à la fois pratique et théorique :

  • pratique au sens où il permettrait aux citoyens de rappeler à l’ordre les élus lorsque ceux-ci s’autonomisent de la souveraineté populaire et s’écartent de la promotion du bien commun ;
  • théorique au sens où ce droit nous rappelle qu’en définitive la démocratie désigne avant tout le pouvoir constituant du peuple et non le pouvoir constitué de ses représentants.
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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 09:33
9 octobre 2012
Source: Allain Jules


Pourquoi personne ne veut mettre le doigt aux investissements que réalise le Qatar à tour de bras que réalise en France ? Pourquoi personne ne s’intéresse au sponsor d’Al Qaïda en Syrie et bientôt dans nos quartiers ? Mystère et boule de gomme. En réalité, la France n’aime que ceux qui investissent chez eux, en créant des emplois. En revanche, ceux qui se pavanent en Ferrari, là, non, ça fait trop riche, et par conséquent, le luxe est interdit aux noirs. Les Français veulent donc que tous l’argent de l’Afrique leur revienne. Or, pourtant, c’est déjà le cas. Vous allez comprendre en dessous, comment la France truande l’Afrique depuis des siècles…

Il n’y a pas de doute à avoir, à moins de porter des oeillères, d’être autiste. Il faut une sacré dose de mauvaise foi, de jusqu’auboutisme abscons, pour refuser de voir la réalité en face. Il n’y a aucun doute à avoir, il y a le feu en Occident. Hier, Métropole Télévision, plus connue sous le nom de M6, diffusait, hier, sa daube anti-Afrique, avec une once de jalousie abyssale, et une haine surannée. Dans une tribune datant du 14 juillet dernier, nous avions déjà dit notre colère face à cet acharnement ridicule contre la Guinée équatoriale, suite au zèle de deux juges français qui avaient émis un mandat illégal d’arrêt international contre Teodorin Nguema Obiang, le fils du président de la Guinée équatoriale, sans pour autant lui apporter un quelconque soutien…

En réalité, énervée que le président équato-guinéen remette en cause les accords de coopération monétaire entre la France et la zone CFA en matière monétaire, c’est toute l’Hexagone qui s’est mise en branle. Des ONG bidons, des opposants africains qui n’ont rien compris à la chose, et des juges zélés se sont attaqués à des chefs d’Etat africains. Il s’agissaient de feu le président gabonais Omar Bongo, du président congolais Denis Sassou Nguesso, et du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbazogo. Peu importe ce qu’ils sont ou font, là n’est pas le débat parce que, la vérité est ailleurs.

Voilà comme se compose les réserves de change sur lesquelles la France tiens toujours en esclavage les pays africains: sur les 7 971 milliards de francs Cfa que détient aujourd’hui la BEAC (Banque des états de l’Afrique centrale), 50% alimente le Trésor français en raison des conventions de coopération. monétaire. Pourquoi ? Que disent ces conventions scélérates qui n’ont plus le droit d’exister ?

La convention de coopération monétaire signée entre la France et les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) le 23 novembre 1972 à Brazzaville au Congo en son article 2 stipule à période indéterminée s’il vous plaît que »cette coopération est fondée sur la garantie illimitée donnée par la France à la monnaie émise par la Beac et sur le dépôt auprès du Trésor français de tout ou partie des réserves de change des États membres qui prendront les mesures nécessaires à cet effet ».

Dans la même lancée, le 13 mars 1973, Valéry Giscard d’Estaing, ministre français des Finances, signe avec Paul Moukambi, le Pca de la BEAC, une convention pour l’ouverture du compte d’opérations au Trésor français. « La BEAC versera au Compte d’opérations les disponibilités qu’elle pourra se constituer en dehors de sa zone d’émission, exception faite des sommes nécessaires pour sa trésorerie courante (…)», indique cette autre convention. C’est fort de ces deux textes et des statuts de la BEAC que la France reçoit l’argent des populations de la CEMAC et intervient dans le conseil d’administration de la BEAC, au même titre que les Etats membres de la CEMAC. L’article 29 des statuts de la BEAC indique que le conseil d’administration est composé de 14 membres à raison de deux administrateurs pour chacun des six Etats membres et de deux administrateurs pour la France.

Donc, chaque africain qui veut remettre en cause, à juste titre d’ailleurs, ce diktat qui ne fait qu’appauvrir l’Afrique qui se retrouve endettée pour rien, il est abattu, lynché, calomnié. Or, les Français doivent savoir que si le trésor public a de l’argent, celui-ci vient d’Afrique. Pire, pour postuler à la Banque de France, il faut être Français. Or, le Comité de politique monétaire de la BEAC, qui définit la politique de gestion des réserves de change ainsi que les modalités de leur mise en œuvre, est composé de 14 membres dont deux… français, en toute illégalité. Les textes ne le permettent pas. Une escroquerie qui doit cesser...
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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 11:43

8 août 2012
Wagane FAYE 
Secrétaire Exécutif de CARED AFRIQUE 


Quand la recolonisation de l’Afrique devient une option pour l’occident

Au vu du contexte politique en Afrique tout indique qu’une recolonisation est en train de s’y opérer. Et, malheureusement, c’est comme si les Etats africains, dans leur majorité, préfèrent faire fi de cette situation. Il est, même, surprenant de constater le fait que cette recolonisation semble devenir une option pour l’Occident. Que les conditions pour l’opérer se précisent. 

 

Et, qu’enfin, le processus s’amorce sans gêne. 

 

Regardons, un peu, l’état de déconfiture qui s’installe dans certains pays du continent où les pré-requis en Etats-Nations tombent sans cesse. Alors que, dans certains pays, les perspectives pour l’amélioration du social commençaient à être visibles. Et que la citoyenneté, en tant que fondamental d’une démocratie utilitaire, y inaugurait les bases indispensables à l’encadrement judicieux du développement. 

 

Pourtant d’aucuns estimaient, en prenant le cas de la sous-région ouest africaine, que la balkanisation pourrait être vaincue et que la règle des cercles concentriques allait contribuer, avec efficacité, à la réalisation de l’intégration africaine. Mais les nouvelles approches déployées, entre 2010 et 2012, dans certains de nos états inaugurent, effectivement, l’ère des incertitudes dans nos pays respectifs.

 

Il convient d’appeler l’attention des peuples et des autorités sur les risques qui nous guettent en matière de déconstruction, d’atomisation et de banalisation des acquis obtenus en construction des Etats-Nations en Afrique. 

 

Aussi le recours à la confession musulmane dans le but d’engager le combat pour la déconfiture organique de l’Afrique, demeure le moyen de lutte rêvé pour, en définitive, réussir la recolonisation entreprise dans le continent africain. Où, d’ailleurs, tous les leaderships sont en train d’être mis en berne. Sauf celui musulman. 

 

En fait, l’impuissance de l’UA, de la CEDEAO et de l’UEMOA à éradiquer, par exemple, la conflictualité en Afrique confirme, s’il en était besoin, que certains de nos hommes d’Etat ne sont que des dangers de pouvoir. Et ne restent, malheureusement, qu’au service exclusif de l’intérêt de l’Occident qui continue à croire, tranquillement que l’ « Afrique demeure », comme le pensait Victor Hugo, dans Discours sur le colonialisme, « l’avenir de l’Europe au XXI e siècle » 

 

http://api.ning.com/files/6QtKeUEGtJzEmJMwcbxp6xQhG-v2jec3v51CUIPkBt0YPNflIVSDFXWMoBsmfA5xI5j1vxPgKNOEWgJ8EJKnhhgXjqw9Th*W/arton878.jpgNous estimons, d’ailleurs, que les Etats Africains devraient reconsidérer leurs relations extérieures en révisant, désormais, leur stratégie en politique internationale et en observant une conduite très responsable. C’est-à-dire, globaliser leur offensive en diplomatie par le biais d’une nucléarisation de leur souveraineté en relations internationales. 

 

Comment ? 

 

Le Etats Africains ont intérêt à refonder leur pratique en relations extérieures, en se désengageant, désormais, chacun, des organisations internationales du genre ONU, Commonwealth, OIF, Union Européenne et autres connexes. Et de fédérer leurs pouvoirs en relations internationales à l’Union Africaine qui aura en charge le management de leurs participations internationales. 

 

S’agissant du management de la conflictualité en Afrique, l’Occident doit être, par exemple, écarté des processus afférents à la gestion des conflits. Le sommet France Afrique 2012 ne devrait, en aucune façon, s’organiser car la situation politique africaine est confrontée, en fait, avec des problématiques relatives à l’encadrement de la paix dans notre continent. 

 

Le contexte socio politique en Afrique déconseille actuellement toute démarche qui accentue la conflictualité parce que la fin du XX e siècle et le début du XXI e siècle ont plongé l’Afrique, du fait des besoins de recolonisation initiés par l’Occident, dans un bourbier dont la durée et la persistance ne profitent qu’aux intérêts capitalistes. 

 

Le fait est notable : l’Occident est en crise et veut se ressourcer en Afrique. 

 

C’est pour ces raisons que les pouvoirs d’Etats Africains sont maintenant interpellés afin que les procédés accentuant leur satellisation à l’Occident soient revus, reformés et adaptés après plus de 50 années de constitution d’Etats-Nations. 

 

Enfin l’Afrique devrait refuser de céder. Car une recolonisation s’enracine et se confirme, en effet, à partir de l’escalade, à un rythme galopant, de la récurrence et de la fréquence de l’interférence et de l’ingérence déployée par l’Occident. 

 

Il est utile de signaler le fait que l’occident cherche à empêcher l’intégration africaine. À réduire, à sa plus simple expression, l’Union Africaine. Afin qu’aucun leadership ne puisse, enfin, prospérer dans le continent africain. Après l’assassinat de Kadhafi et la disparition de la scène panafricaine de certains leaders comme l’ancien président du Botswana, Ata Mills, Wade……. 

 

Nos inquiétudes procèdent, essentiellement, du poids de la globalisation dont les effets détruisent, sans arrêt, tous les atouts qui conduisent, effectivement, l’Afrique vers un fédéralisme capable de soutenir, avec efficacité, l’intégration africaine. Le continent avance, sans leadership et sans leaders. Sa satellisation est managée, au vu et au su de tout le monde, par des africains de service dont les plus marqués restent Abdou DIOUF, Koffi ANAN, Alassane OUATARA, Blaise COMPAORE, Alpha CONDE ……... 

 

Ce fait conduit une partie de l’élite en Afrique et dans la diaspora à souhaiter que l’Union Africaine prenne en charge toute la médiation en Afrique. 

 

Que l’ONU se désengage, dés à présent, de l’assistance. 

 

Que l’O.I.F n’interfère plus dans l’encadrement de la facilitation. Et que les médiateurs non déployés par l’UA se retirent des dispositifs choisis pour régler des conflits. Pour, qu’enfin, nous soyons maîtres chez nous. 

 

Il est, aussi, souhaité, entre 2012 et 2013, que les Etats Africains nuancent leur participations aux Sommets initiés par l’Occident. Que l’UA s’engage, à son tour, à préconiser, désormais, une forme de représentation très efficace et totale par le biais de la « nucléarisation. Cette précaution, dépassant la précaution de principe, vient limiter, à terme, la tendance forte que gagne, de plus en plus, la recolonisation en Afrique. 

 

L’Afrique des consciences nouvelles invite les Présidents BOUTEFLIKA, YOUSSOUPH, Yaya DIAMEH et Macky SALL à se comporter en recours. Parce que certaines populations de l’Afrique estiment que l’ère des incertitudes et des consciences mortes est révolue. Mais la globalisation, grâce à ses chevaliers servants africains, se repositionne pour bien promouvoir, sans difficulté, la recolonisation. 

 

Oui, l’Occident dispose, sans conteste, d’Africains de service. Car Alassane OUATTARA, Blaise COMPAORE, Koffi ANAN, Abdou DIOUF et le General GAYE, se déploient, sans arrêt, pour ne satisfaire que l’Occident qui estime que l’Afrique reste sa propriété privée bâtie. Toutes les mises en situation opérées dans notre continent visent, simplement, la déconfiture des Etats-Nations construits au cours des cinquante dernières années. 

 

Il est temps que l’Afrique réexamine sa pratique politique. Qu’elle cesse d’être une fabrique de la conflictualité. Se débarrasse des Africains de service. Et s’éloigne, pendant un temps à déterminer, des instances où elle ne joue aucun rôle significatif. Le contexte actuel exige l’observation d’une distance critique pour que nos Etat respectifs s’attèlent à construire l’Etat Fédéral capable, enfin, de conduire les ruptures attendues depuis 1960. 

 

Retenons le fait que l’Afrique continue d’être sans référent politique réel. Les pouvoirs politiques s’exercent à partir de la confiscation de l’Etat rendu, par ce fait, impuissant. Comment, devant l’impuissance de ces Etats et les forces générées par la machine de guerre électorale, éradiquer le nouveau péril des coalitions ? 

 

Laurent Fabius continuateur de Mitterrand a choisi Dakar pour consolider l’hégémonie occidentale. Aussi Madame CLINTON, à son tour, arrive à Dakar pour conforter l’option de faire du Sénégal la réelle rampe de lancement de la campagne de recolonisation amorcée par Obama au Caire, Sarkozy en Libye, et Hollande au Mali. 

 

Il est à noter le fait que l’Occident évitera, en ce XXIe siècle, la répétition d’une turpitude aussi grossière que la Conférence de Yalta. Seulement, la volonté politique de garder l’Afrique sous son influence demeure évidente pour l’Occident. Mais les pouvoirs d’Etat en Afrique, leurs animateurs et leur déploiement démontrent qu’ils sont, en effet, sans vision ou sans génie. 

 

L’Elite africaine est interpellée car les peuples sont déterminés à éliminer, sans forme, tous les subterfuges et tous les expédients mis en œuvre pour que l’Architecture de la recolonisation puisse voir le jour. La Cote d’Ivoire, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Sénégal entendent se battre et mettent en garde l’autre élite africaine choisie pour que la mise en opération du leadership occidental demeure réalité en en Afrique. D’ailleurs, le conflit et la perturbation de l’équilibre politique constituent les seuls moyens de lutte déployés au cours de ces trente dernières années en Afrique. Or cette approche confirme, de jour en jour, la cynique volonté de l’Occident de continuer, comme à l’époque du commerce triangulaire, l’exploitation de l’Afrique.

 

Il s’agit de rappeler aux nouveaux hommes de l’Occident et à leurs satellites africains ou à leurs démultiplicateurs le fait que certains éléments de l’élite africaine ont pris sur eux la responsabilité d’engager, comme celle menée pour l’auto détermination des pays africains, une autre conquête. Pour barrer la route à la clique Clinton et Fabius. Le déséquilibre des rapports de force constitue l’angle d’attaque que les panafricanistes ont choisis pour que l’Afrique éradique, progressivement, la balkanisation restée, aussi, l’arme de l’Occident. 

 

Non à la recolonisation rampante développée, avec soin, par l’Occident qui estime pouvoir, tout en faisant fi de la nouvelle conscience collective africaine, tromper l’Afrique. 

 

Et c’est comme si le départ des hommes d’Etat africains dont le leadership a contribué, de manière réelle, à la construction de l’intégration africaine, au panafricanisme et à l’amorçage d’un fédéralisme capable d’être le solide rempart de ladite construction laissait un vide. 

 

Nous restons vigilants et appelons l’attention des satellites de l’Occident que leurs concitoyens africains résisteront et lutteront pour que l’Afrique cesse d’être une charogne au service des capitalistes. Le schéma conçu à partir du Sénégal ne saurait, en aucun cas, prospérer. Non à la recolonisation ! D’autant qu’un ballet infernal organisé par le couple Clinton - Fabius se déroule actuellement dans l’Afrique toute entière. 

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 23:35

Relu pour vous... 
Publié en septembre 2010

 

Noam Chomsky est est un linguiste et philosophe américain devenu Professeur émérite du Massachussetts Institute of Technology (MIT) où il enseigna toute sa carrière durant. Une carrière qu'il consacra aussi à étudier les comportements, les codes linguistiques et la communication verbale. Il a joué un rôle important dans ce qu'il est désormais convenu de nommer la Révolution Cognitive qui, à la fin des années cinquante, structura la compréhension des mécanismes de la pensée humaine.

Volontiers anarchiste, à 81 ans Noam Chomsky, qui imagina la grammaire générative et transformationelle reste une référence en matière de comportement humain. Fin septembre 2010, Chomsky a édité une liste qui regroupe les dix stratégies de manipulations des masses car il ne fait aucun doute, selon lui, que les masses sont manipulées par ceux qui dirigent le monde, que ce soient les financiers, les politiciens ou les médias. L'agence de presse internationale Pressenza, connue pour ses prises de positions pacifiques, vient de rendre publique la Liste de Chomsky (1).

Pour établir cette liste, Noam Chomsky se base sur le fossé qui s'est creusé entre les connaissances publiques et les connaissances de ce qu'il appelle "l'élite dirigeante", un fossé qui permet désormais à cette élite de mieux connaitre l'individu lambda que celui-ci ne se connait luimême... Cette forme de métaconnaissance facilite, toujours selon Chomsky, le contrôle des individus...

Nous vous proposons de passer en revue ces dix stratégies de manipulation des masses.

A chacun de faire son commentaire.

1° La stratégie de la distraction : élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. «Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux» Extrait de«Armes silencieuses pour guerres tranquilles» (1979).

2° Créer des problèmes, puis offrir des solutions : cette méthode est aussi appelée «problème- réaction-solution». On crée d’abord un problème, une «situation» prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3° La stratégie de la dégradation : pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en «dégradé», sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4° La stratégie du différé : une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme «douloureuse mais nécessaire», en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que «tout ira mieux demain»et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5° S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge : la plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant.Pourquoi ? «Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles».

6° Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion : faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7° Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise : faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. «La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles».

8° Encourager le public à se complaire dans la médiocrité :encourager le public à trouver «cool» le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9° Remplacer la révolte par la culpabilité : faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !

10° Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes (comme conséquence des 9 précédentes).

Olivier Moch
 
(1) Les dix stratégies de manipulations des masses, par Noam Chomsky, in Pressenza, 21 septembre 2010.
(2) Le temps passé devant la télé à augmenté en 2009, par Frédéric Bianchi, on lsa.fr, 18 mars 2010.
(3) La pub en chiffres, on L'Internaute, novembre 2005.
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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 09:59

Lu pour vous le 8 août 2012

 

The Ambassador, le cinéma vérité de Mads Brügger
Marybel Gervais

Prenant de plus en plus d’intérêt pour le public « Fantasien », les documentaires ont désormais une place de choix dans la programmation. Avec son approche singulière qualifiée de « journalisme performatif » par son réalisateur danois Mads Brügger, The Ambassador saura soulever une polémique au sein de ses spectateurs. La frontière entre l’établissement de fait véridique face à une criminalité bien établie et l’entretien de faux espoirs dans un peuple désillusionné y est mince. Dans une tentative de mettre au grand jour les manigances diplomatiques de l’exploitation de diamants en Afrique (plus précisément dans la République centrafricaine), Brügger a conçu un film franc et réaliste. L’équivalent d’une douche froide sans avertissement. Prenez bien conscience que ce n’est pas le genre d’oeuvre qui vous bercera dans votre zone de confort, mais en contrepartie, vous aurez le droit d’assister à tout, même aux plus secrètes des conversations.

Si vous vous passionnez de politique internationale aux imbrications véreuses ou tout simplement que vous cherchez à élargir vos connaissances générales, The Ambassador saura assouvir votre désir. Mads Brügger a misé le tout pour le tout en endossant une fausse identité appuyée de caméras cachées pour vous démontrer les dessous de manigances politiques en lien avec le marché insolite du diamant. Sa conception du documentaire ébranlera effectivement plusieurs. Il se dit « agent provocateur » au lieu d’un simple observateur comme la plupart des documentaristes le sont habituellement. Brügger devient pour nous, Mr Cortzen, un homme d’affaires ayant obtenu le titre d’ambassadeur du Liberia en République centrafricaine souhaitant ouvrir une fabrique d’allumettes. Sa couverture sous-entend aussi son implication en tant qu’investisseur dans l’extraction des diamants. Ses démarches difficiles dans un univers illégal démontrent que la confiance est une denrée rare chez les escrocs. Ça prenait définitivement un courage inouï pour vivre cette aventure. J’imagine que même Brügger ne se doutait pas à quel point les événements deviendraient risqués et intenses.

Pour vous informer brièvement sur les conditions de vie en République centrafricaine, je dirais que le pays de langue française ne possède aucune loi proprement dite et que le petit groupe se présentant comme les autorités est en fait mêlé de près ou de loin à la plupart des activités criminelles du pays. Il y existe une cohabitation avec des tribus de pygmées que certains haut placés aimeraient voir disparaître en leur donnant un brin d’éducation puis en les embauchant dans leurs diverses entreprises, des nombreuses mines aux champs de cultures diverses. Cette nation possède une quantité imposante de ressources naturelles minérales (dont l’or et l’uranium) et est donc au centre de plusieurs disputes internationales d’appropriation de ces biens, notamment la France (premier colonisateur) et la Chine. Le coup d’État est souvent le moyen pour devenir président dans ce pays supposément basé sur la démocratie. Les contradictions y sont multiples et extrêmement taboues. Ceux ayant la langue bien pendue sont souvent éliminés en cours de route (dans le sens propre du terme). La vie y est rude et difficile. Pour 90 % de la population, il s’agit plus de survie. Nombreux sont les riches investisseurs étrangers tentants de façon malhonnête à exploiter ce peuple et ses ressources. Leur sécurité y est précaire, par contre.

Un sujet aussi chaud abordé à plusieurs reprises déjà demandait une nouvelle approche. Ce souci qu’a Mads Brügger de nous informer en nous montrant de vraies images captées sur le vif dans un montage épuré où les rares « inserts » ne font que ponctuer brièvement le message filmique me rappelle le cinéma-vérité. En prenant le rôle du méchant homme d’affaires, il nous laisse à nous, spectateurs, le soin de juger les événements auxquels il fait face. The Ambassador n’est de toute évidence pas pour tout le monde, les plus sensibles doivent s’abstenir. Je vous défie de venir prendre conscience d’une réalité troublante.

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 16:13

Lu pour vous. 

Chris Talbot
28 octobre 2000


Le Comité international de la Quatrième internationale et le World Socialist Web Site ont tenu en septembre dernier deux réunions pour commémorer le soixantième anniversaire de l'assassinat de Léon Trotsky et expliquer la signification contemporaine de son oeuvre. Nous reproduisons ci-dessous le discours prononcé le 24 septembre à Londres par Chris Talbot, membre du bureau de rédaction du WSWS en Grande-Bretagne.


http://www.marxists.org/archive/trotsky/photo/t1915b.jpgCette réunion a été appelée pour insister sur l'intérêt et l'importance pour la vie politique de notre époque des idées de Léon Trotsky, l'un des dirigeants de la Révolution russe de 1917 et probablement le plus grand penseur marxiste du vingtième siècle.

Les idées et les conceptions théoriques de Trotsky ont guidé le développement de notre mouvement, la Quatrième internationale, et sont la motivation principale pour la pratique politique dans laquelle nous sommes à présent engagés, le World Socialist Web Site.

Les conditions actuelles en Afrique sont peut-être la plus grande remise en cause du capitalisme moderne. Considérons les points faits dans le dernier rapport de la Banque mondiale: le revenu total de l'ensemble des 48 états africains sub-sahariens est à peu près égal à celui d'un pays aussi petit que la Belgique. En moyenne, chaque état a un revenu avoisinant $2 milliards par an, c'est-à-dire à peu de chose près ce dont dispose une petite ville occidentale de 60.000 habitants. Si l'on fait le calcul, cela revient à moins d'un dollar par jour.

Le produit intérieur brut de ce vaste continent représente moins d'un pour cent du produit intérieur brut mondial. Les conditions sociales se sont détériorées par rapport aux gains minimes faits après l'indépendance dans les années soixante. Si on exclut l'Afrique du Sud, il y a moins de routes dans toute l'Afrique qu'en Pologne et il n'y a que 5 millions de téléphones. On peut présumer que ces statistiques consternantes ne sont pas exagérées étant donné que la Banque mondiale doit admettre au moins une part de responsabilité pour ce qui est arrivé.

Dans le domainde de la santé, une plus grande partie de la population meurt maintenant de maladies infectieuses qu'à aucun autre moment depuis le début du vingtième siècle. L'impact du sida en Afrique est absolument dévastateur. Les chiffres des Nations unies estiment à 24,5 millions le nombre de personnes infectées par le virus du sida en Afrique, dont 4 millions rien qu'en 1999. Le sida a tué 2,2 millions de personnes en Afrique l'an dernier, 80 pour cent du total de morts dans le monde. Dans certains pays, comme au Zimbabwe et au Botswana, les écoles et les usines ne peuvent plus fonctionner en raison de l'énorme taux de mortalité parmi les travailleurs. Comme nous l'avons précisé dans nos articles sur le sida, il n'existe pas, à l'heure actuelle, la possibilité de prendre les mesures d'urgence qui s'imposent et de mobiliser les ressources et les médicaments nécessaires pour empêcher ces millions de personnes de mourir, et encore moins de mener une discussion sérieuse au sein des gouvernements occidentaux.

En cherchant une explication dans les médias de ce qui s'est passé en Afrique, nous sommes immédiatement confrontés à des préjudices réactionnaires qui ont plus ou moins cours. La Banque mondiale et les politiciens occidentaux prétendent que l'Afrique a été socialement dévastée à cause de la corruption de ses dirigeants qui à ce jour n'ont toujours pas appliqué les règles de la «transparence» et de «bon gouvernement». Ces dirigeants se sont engagés à des «dépenses gouvernementales excessives», etc. Aucune explication n'est cependant avancée quant à savoir pourquoi cette espèce particulière de dirigeants n'est un problème qu'en Afrique. Lorsque des tentatives sont faites en vue d'élucider le problème de régimes corrompus, celles-ci se font généralement en des termes pseudo-sociologiques de la «domination des structures tribales». Par conséquent, au lieu des valeurs de la classe moyenne urbaine que nous trouvons en Occident, ce sont les coutumes locales qui prédominent. La conclusion essentielle à tirer de ces considérations est que l'Afrique a besoin d'une «mission civilisatrice», ce qui revient essentiellement aux conceptions racistes avancées pendant la période victorienne.

D'habitude, le sous-développement de l'Afrique est réduit à des causes géographiques ou biologiques des plus simplistes. L'écrivain scientifique, Jared Diamond, par exemple, affirme que le problème était que l'agriculture s'est développée bien plus facilement en Europe et en Asie. Les Africains ne sont jamais arrivés à domestiquer leurs animaux tels les rhinocéros et les hippopotames! Diamond n'est apparemment pas au courant de l'existence des anciens empires africains d'Egypte et de Carthage, ou bien des économies agricoles relativement développées durant la période médiévale sur l'ensemble de l'Afrique. Que de telles théories soient prises au sérieux est peut-être une indication du déclin intellectuel de notre temps. Le magazineThe Economistinclut ces idées dans un article récent intitulé «L'Afrique, continent sans espoir».

La théorie de la Révolution permanente de Trotsky

En opposition à ces théories franchement stupides, nous affirmons qu'il n'est pas possible de comprendre ce qui est arrivé à l'Afrique sans étudier les idées de Trotsky. Celles-ci ont été, bien sûr, initialement développées au début du vingtième siècle par rapport à une grosse région sous-développée du monde, à savoir l'empire russe.

Trotsky a insisté sur le fait que le développement international de la classe ouvrière signifiait qu'il n'était plus concevable que les politiciens capitalistes en Russie puissent jouer un rôle progressiste et donner une solution démocratique nationale comme ils l'avaient fait en France et en Amérique les siècles précédents. Ils allaient plutôt collaborer avec la réaction impérialiste contre la classe ouvrière et les paysans de leur propre pays. Trotsky a souligné que, dans les pays sous-développés, le mouvement ouvrier aurait à assumer le rôle politique principal et la révolution démocratique serait intégrée à la révolution socialiste.

Il a soutenu en outre que l'impérialisme, c'est-à-dire la division du monde entre les principales puissances occidentales et la domination de l'économie mondiale par le capitalisme financier, avait miné le système d'états-nations au sein duquel le capitalisme s'était développé. La conception de Trotsky était basée sur le rôle dominant de la situation mondiale par rapport à toute condition nationale. Par conséquent, une révolution nationale, même si la bourgeoisie était en mesure de la mener, ne pourrait pas libérer de la domination de l'impérialisme les peuples opprimés de l'Afrique, de l'Inde, ou de la Chine et de l'Orient.

Ces idées, élaborées dans la théorie de la révolution permanente, étaient les conceptions auxquelles Lenine a été gagné en 1917. Elles ont constitué la base théorique de la Révolution d'Octobre en Russie. Ce sont aussi les idées pour lesquelles Trotsky s'est battu, et qu'il a développées dans les années vingt et trente du siècle dernier, en opposition aux conceptions nationalistes mises de l'avant par Staline et la bureaucratie soviétique, et résumées dans leur plaidoyer en faveur du «socialisme dans un seul pays».

Les conditions de l'économie et de la politique mondiales ont changé immensément depuis le début du vingtième siècle. Et nous ne proposons pas de juste appliquer mécaniquement la théorie de Trotsky aujourd'hui. Cependant, les conceptions fondamentales demeurent solides.

Comment ces idées se rapportent-elles à ce qui s'est passé en Afrique et comment montrent-elles le chemin vers l'avant pour les travailleurs et les masses pauvres de ce continent?

L'Afrique doit être comprise comme le produit du capitalisme mondial et, particulièrement, comme partie essentielle de l'impérialisme du vingtième siècle. Pendant plusieurs siècles, le commerce des esclaves a formé une partie clé du développement du capitalisme en Europe et en Amérique. Il a privé l'Afrique de millions de personnes robustes et a fomenté des guerres prédatrices qui ont perturbé son économie. Ces conditions ont rendu possible la «mêlée pour l'Afrique» vers la fin du dix-neuvième siècle, c'est-à-dire la division du continent entier et son exploitation brutale par les puissances européennes. Pendant la première moitié du vingtième siècle, l'Afrique était sous autorité coloniale directe. Chaque territoire était conditionné pour l'exportation d'une gamme limitée de minéraux et de produits de base, utilisant l'exploitation la plus brutale des travailleurs locaux. Et presque toute la richesse produite retournait sous la forme de profits occidentaux.

L'indépendance africaine d'après-guerre

Alors que la plupart des colonies africaines ont officiellement accédé à l'indépendance nationale dans les années 1960, elles ne se sont libérées ni de la domination politique des anciennes puissances coloniales, ni de l'exploitation des énormes compagnies qui contrôlaient le commerce des marchandises africaines. Encouragés à faire des emprunts dans les années 1970, alors que les taux d'intérêts montaient en flèche dans les années 1980 et que le prix des produits de base chutait pendant les années 1980 et 1990, la quasi totalité des pays africains se sont enfoncés de plus en plus profondément dans la dette. Dans le milieu des années 1980, les remboursements de dettes de l'Afrique étaient plus importantes que les sommes reçues sous la forme d'aide et d'investissements. L'Afrique est devenue un exportateur net de capitaux vers l'Occident bien qu'elle comprenne certains des pays les plus pauvres de la terre.

La domination du monde financier est maintenant telle que le FMI et les programmes d'ajustement structurel de la Banque mondiale extraient tout ce qu'ils peuvent des budgets de ces pays. Les soi-disant «plans de réduction de la dette» annoncés l'année dernière par le Président américain Bill Clinton et le Chancelier britannique Gordon Brown, ont imposé encore plus de conditions et eu pour conséquence que le pays en tête de liste pour la réduction de la dette, l'Ouganda, doit payer plus qu'avant l'introduction du plan.

La domination des pays sous-développés par l'impérialisme, que Trotsky considérait comme une question fondamentale même au début du vingtième siècle, alors que l'agriculture paysanne de subsistance prédominait dans de grandes régions de l'Afrique, est certainement une réalité aujourd'hui.

«L'indépendance nationale» d'après-guerre a signifié la division de l'Afrique selon les frontières absurdes imposées par l'impérialisme. Elle a permis un développement économique très limité dans les années 1960 et, parfois, l'introduction de mesures sociales dans le domaine de la santé et de l'éducation. Mais en raison des restrictions financières occidentales imposées durant ces deux dernières décennies, ces projets ont subi des reculs considérables.

Ces développements sont une confirmation brutale et négative de tout ce que Trotsky avait écrit concernant l'impossibilité d'un progrès économique au sein de frontières nationales fermées. Contrairement à l'Union soviétique, où les relations de propriété avaient été renversées par la Révolution de 1917, les pays africains et leurs régimes sont restés complètement dominés par l'impérialisme, même quand leurs dirigeants prétendaient être socialistes.

Stalinisme et Panafricanisme

Ceci m'amène aux mouvements politiques en Afrique, spécialement les luttes pour l'indépendance qui ont duré de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1980, et 1990 en Angola, au Mozambique et en Namibie.

C'est, je crois, en examinant ces luttes pour l'indépendance que l'analyse de Trotsky se révèle être la plus perspicace. Sa mise à nu de la trahison de la révolution chinoise dans les années 1920 par les dirigeants staliniens contient une des plus importantes leçons stratégiques de notre mouvement. En opposition totale à l'analyse de Trotsky, Staline avait soutenu que le mouvement nationaliste en Chine, le Guomindang, mènerait une révolution démocratique contre les propriétaires terriens féodaux et la domination impérialiste. Une énorme campagne avait également été menée pour dénigrer les idées de Trotsky et de ses partisans.

Staline a ordonné au parti communiste chinois d'entrer dans le Guomindang et de se soumettre à sa discipline. Le résultat a été un désastre complet, finissant avec la défaite de la révolution et l'assassinat de milliers de communistes chinois par les nationalistes en 1927.

Le genre de nationalisme bourgeois qui s'était développé en Chine est devenu l'inspiration politique des futurs dirigeants panafricains qui allaient établir plus tard leurs régimes en Afrique après la Seconde Guerre mondiale. Il y a, en fait, un lien très direct. Si vous lisez l'autobiographie d'Azikiwe, le premier président du Nigeria, vous verrez que durant ses études menées à l'Université de Howard aux Etats-Unis au début des années 1930, soit après le massacre des communistes chinois, il a expliqué combien il a été impressionné par Sun Yatsen et Tchang Kaï-chek, les dirigeants du Guomindang.

Azikiwe a étudié à Howard où les intellectuels noirs comme Tubman (le futur Président du Liberia), et Kwame Nkrumah (le futur Président du Ghana) ont développé les idées panafricanistes. L'influence de l'Antillais George Padmore est indubitable, il est peut-être l'un des dirigeants intellectuels du panafricanisme le plus connu et qui, après l'indépendance, s'est établi au Ghana comme conseiller de Nkrumah.

Padmore était un dirigeant international du Parti communiste et un partisan dévoué de Staline. Son travail à Moscou au début des années 1930 était de servir dans un comité spécial qui enquêtait sur le Parti communiste chinois pour trouver des «trotskistes» et opposants à la ligne stalinienne. Ceux qui soutenaient que le parti devrait se baser sur la classe ouvrière en furent chassés. Padmore a entièrement accepté la «théorie des deux étapes», qui est devenue la politique stalinienne officielle dans les pays sous-développés. Selon cette théorie il y aurait, dans ces pays, d'abord une révolution nationale démocratique, ce qui signifiait que les communistes devaient soutenir toute une série de mouvements paysans et nationaux bourgeois, le socialisme ne venant qu'à une date non spécifiée (et d'habitude lointaine). Padmore n'a rompu avec le parti communiste qu'à la fin des années 1930, lorsqu'il est devenu évident que Staline n'avait aucun intérêt véritable dans la croissance des mouvements nationalistes en Afrique ou ailleurs, sauf en tant que pions dans les accords qu'il essayait de conclure avec l'impérialisme. Mais les idées de Padmore sur le nationalisme, qui dérivaient du stalinisme, sont demeurées essentiellement inchangées.

Padmore a influencé la plupart des futurs dirigeants africains à la fin de la Seconde Guerre mondiale, y compris Nkrumah, Kenyatta et Nyerere qui devaient devenir les dirigeants des anciennes colonies britanniques. Nombre d'entre eux étaient présents à la conférence panafricaine tenue à Manchester en 1945. Des développements analogues ont eu lieu en France où des dirigeants formés par les staliniens, comme Sekou Touré en Guinée, commençaient à être connus.

L'idée fondamentale de Padmore était que la lutte nationale pour l'indépendance servirait à contenir dans d'étroites limites le mouvement de la classe ouvrière qui se développait rapidement en Afrique au lendemain de la guerre. Une petite élite d'Africains noirs, qui aspirait à devenir une bourgeoisie noire, serait appelée sur cette base à prendre le pouvoir politique. A cette époque, il existait déjà d'énormes agglomérations de travailleurs en Afrique, spécialement dans l'industrie minière, et l'on comptait déjà nombre de grandes grèves. Des milliers de mineurs en Afrique du Sud s'étaient organisés contre les propriétaires des mines britanniques. Au Congo, jusqu'à un million de mineurs travaillaient dans les mines de cuivre et de diamants, et c'est aussi là que l'uranium pour la bombe atomique était extrait. Ce mouvement faisait partie d'une vague révolutionnaire internationale qui a déferlé tout de suite après la guerre et s'est étendue à l'Inde, à la Chine et à des parties entières de l'Europe.

Comme le disait Padmore: «La seule force capable de retenir le communisme en Asie et en Afrique est le nationalisme dynamique se basant sur un programme socialiste d'industrialisation...». C'est sur cette base qu'il a appelé les pouvoirs impérialistes à accorder l'indépendance.

Le socialisme dont il parlait, ainsi que Nkrumah, Nyerere et d'autres, signifiait une espèce d'interventionnisme et d'Etat-providence, idées qui étaient considérées d'un il favorable par les capitalistes dans les conditions de la crise d'après-guerre, et qui ont été reprises, par exemple, par le Parti travailliste en Grande-Bretagne. Cela n'avait rien à voir avec le socialisme, dans la tradition du marxisme pour lequel Trotsky s'était battu. Trotsky avait toujours insisté sur le fait que le socialisme signifiait la construction d'un mouvement ouvrier indépendant et politiquement conscient pour renverser l'impérialisme. Les panafricanistes y étaient opposés et, quand ils sont parvenus au pouvoir dans les années 1960 partout en Afrique, ils ont étouffé les grèves et réprimé l'opposition ouvrière.

Leur valeur a été reconnue par les puissances impérialistes comme le montre clairement un document publié récemment sur des discussions ayant eu lieu entre le Ministère des affaires étrangères britannique et les Etats-Unis. «Le panafricanisme, en soi, n'est pas nécessairement une force que nous avons besoin de considérer comme suspecte et effrayante. Au contraire, si nous pouvons éviter de l'éloigner et pouvons le guider vers une ligne qui soit généralement en sympathie avec le monde libre, il pourrait bien s'avérer, à plus long terme, être un barrage solide indigène à la pénétration par l'Union soviétique de l'Afrique.»

La classe dirigeante britannique avait pris la mesure de la bureaucratie soviétique, avec qui elle avait travaillé tout au long de la guerre. Elle avait aussi été témoin de la valeur des staliniens pour la suppression des mouvements révolutionnaires d'après-guerre à travers le monde entier. Ce qu'elle redoutait, c'était la croissance de mouvements ouvriers qu'elle ne pourrait pas contrôler.

Il n'y a pas assez de temps pour examiner en détail les expériences du mouvement trotskiste pendant le demi-siècle passé en ce qui concerne le développement de la théorie de la révolution permanente contre les staliniens et les radicaux de la classe moyenne, ou autrement dit, la défense du point de vue de l'internationalisme ouvrier par rapport au nationalisme bourgeois. Mais, si l'on considère la période d'après-guerre en Afrique dans son ensemble, quelles ont été les expériences de la classe ouvrière et des paysans, durant ces quelques 40 ans passés sous le panafricanisme ou sous des régimes qui ont initialement embrassé le panafricanisme? Quel a été l'héritage de la politique nationaliste de Padmore, Nkrumah et des autres, politique inspirée du stalinisme?

Encore une fois, cette expérience a confirmé l'analyse de Trotsky et a eu des conséquences tragiques pour les masses. Dans une certaine mesure, ces régimes et les mouvements de libération nationale pouvaient se tourner vers la bureaucratie stalinienne pendant la guerre froide. Cela a créé un peu d'espace pour manuvrer et même permis parfois l'introduction de mesures sociales limitées. Mais, avec la fin de la guerre froide et les changements profonds de l'économie mondiale associés à la mondialisation au cours des deux dernières décennies, nous avons été témoins de l'effondrement complet des mouvements bourgeois nationalistes. Le caractère faux de ces «Etats indépendants» a été révélé. Quel que soit le contenu progressiste limité qu'a eu à une époque précédente la lutte de ces mouvements contre l'impérialisme, de nos jours, il n'en reste plus rien.

Chacun des panafricanistes, ou leur progéniture politique, s'est rendu à l'impérialisme. Tous ont adopté l'économie de marché, la domination de l'Afrique par le FMI et les compagnies transnationales, en acceptant la terrible catastrophe sociale qui engouffre à présent le continent. Il suffit de considérer le cas du Colonel Kadhafi en Libye qui négocie avec l'Union européenne, du MPLA en Angola qui négocie avec des compagnies pétrolières américaines, de Musevini et de Kagame (les soi-disant nouveaux dirigeants de l'Ouganda et du Rwanda, selon Clinton) qui se prennent maintenant à la gorge au sujet du contrôle des diamants et de l'or du Congo; ou de dictateurs féroces comme Charles Taylor, qui a transformé le Liberia en son fief privé avec le soutien de Jesse Jackson ; ou même de Thabo Mbeki et de l'ANC en Afrique du Sud, qui sont en train de licencier des travailleurs conformément à un programme de privatisations. Partout où l'on regarde, il n'existe pas un seul mouvement ou dirigeant nationaliste qui ait fait progresser les conditions de la population d'un iota. Ils ont plutôt aidé l'impérialisme à reculer la pendule en ouvrant maintenant la voie au genre de recolonisation que mène la Grande-Bretagne au Sierra Leone.

Notre travail en ce qui concerne l'Afrique sur le World Socialist Web Site révèle la puissance de la pensée de Trotsky. Il confirme les conséquences néfastes de la domination impérialiste sur ce continent et, particulièrement, le rôle crucial qu'ont joué pendant les cinquante dernières années, le nationalisme et le stalinisme pour faciliter cette domination des puissances occidentales. Le développement du mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière sur le plan international dépend de l'assimilation de ces leçons. Les questions cruciales à traiter en Afrique sont celles de la confusion et de la désorientation causées par toutes les variétés de panafricanisme.

L'analyse distinctive présentée sur le WSWS est en train de trouver un public croissant. Nous sommes convaincus que la renaissance des idées de Trotsky et de la culture marxiste dans leur totalité peuvent être développées par ce travail sur l'internet et fournira la base pour la construction de la Quatrième internationale au vingt et unième siècle en Afrique et à travers le monde entier.

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Textes De Juliette