Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Rechercher

14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 22:07

14 mai 2011

Ndzana Seme

African Independent

L’article ci-dessous, écrit par Michel Galy, décrit très bien avec force précisions les groupes qui sèment la terreur en Afrique de l’Ouest depuis le Libéria en 1989 jusqu’en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Pour le recrutement et la direction des actions de ces groupes terroristes, un seul nom revient : Blaise Compaoré du Burkina Faso, l’assassin de Thomas Sankara. Mais ce que cet auteur français évite très soigneusement de faire, c’est de situer le rôle de la France dans l’utilisation des ces groupes terroristes dans les pays où ils ont semé, souvent impunément, les massacres et le génocide.

 
C’est bien Jacques Chirac qui a ordonné le positionnement des troupes françaises en Côte d’Ivoire en 2002, avec pour résultat la protection des rebelles composés des éléments de ces groupes terroristes, afin de diviser le pays en deux et contraindre pendant neuf ans le gouvernement légitime à négocier d’égal à égal avec de tels terroristes, y compris les imposer comme membres du gouvernement.

 
Le dernier des résultats malheureux de cette cohabitation empoisonnée en est cette crise électorale découlant d’une élection organisée de bout en bout par le premier ministre chef des rebelles Guillaume Soro ; crise qui a plongé le pays dans le chaos total, avec des dizaines de milliers voire des centaines de milliers de morts jusqu’à ce jour.

 
C’est tout aussi Nicolas Sarkozy qui a organisé le soutien aérien par des hélicoptères Puma et l’appui terrestre en chars et logistique en fin mars de ces groupes terroristes pour attaquer le pouvoir légitime sur tous les fronts, avec pour résultat les massacres qui se poursuivent jusqu’à ce jour sur toute l’étendue du territoire, y compris entre autres le génocide du peuple Guéré de Duékoué.


C’est l’armée française sur ordres de Nicolas Sarkozy qui a bombardé le bouclier humain maintenu autour de la résidence du Président Laurent Gbagbo, faisant des milliers de morts les premiers jours, avant d’aller kidnapper le Président et son entourage livrés par la hiérarchie des FDS.


Ces groupes terroristes n’ayant pas réussi à briser la défense de l’armée FDS après plusieurs jours de tentatives infructueuses d’attaques, ceci malgré le soutien de l’armée française et des troupes de l’ONU, Sarkozy était obligé d’agir à visage découvert en engageant directement l’armée française dans les combats.
Tout ceci pour compléter l’article ci-dessous en disant que Blaise Compaoré tout seul n’aurait jamais réussi à déstabiliser autant les pays de l’Afrique de l’Ouest s’il ne bénéficiait pas du soutien d’une puissance mondiale : la France.


C’est en réalité la France qui entretient ces groupes terroristes en Afrique de l’Ouest, qu’elle utilise pour déstabiliser les Etats.


Blaise Compaoré n’est qu’un pion qui exécute fidèlement les desseins de la France.

_______________________________________________________________________________________

 

Côte d’Ivoire. Groupes armés. Le pays en pleine extension 
de la guerre nomade ?

4 mai 2011

Michel Galy


Des acteurs du conflit sont venus du Liberia et de Sierra Leone qu’ils avaient laissés exsangues, pour rallier les troupes d’Alassane Ouattara. 
D’où la menace d’instabilité persistante, 
analyse Michel Galy, spécialiste 
de la région.

La guerre en Cote d’Ivoire a bien eu lieu, mais ce n’est qu’un épisode localisé d’une «guerre nomade» qui tourne depuis 1989 entre plusieurs pays ouest-africains, et le cycle des violences est loin d’être terminé.


1989, une centaine de guerriers dirigés par Charles Taylor, armés par le Burkina Faso, passent la frontière ivoirienne pour mettre à feu et à sang le Liberia ; puis vient le RUF de Foday Sankoh, qui conquiert la Sierra Leone et massacre plus de 2 000 personnes en prenant Freetown, la capitale. Ce sont bien les mêmes qui, en 2002, ont commencé la rébellion ivoirienne, maîtrisant les deux tiers du pays à la faveur d’un coup d’État dont tout indique aujourd’hui qu’il se faisait au profit d’Alassane Ouattara.


Ces «guerriers nomades», passeurs de frontières, ont fait de cette activité de pillage en extension continue un mode de vie, voire de gouvernement. Au nord de la Côte d’Ivoire, depuis 2002, s’est mise en place une sorte de «dictature rebelle» où toute opposition est impossible et la violence gratuite monnaie courante, tandis que les services de l’État ont en pratique disparu et que l’informalisation économique se combine avec des rackets en tout genre. Une sorte de féodalisation militaire s’est fait jour : le règne des tristement célèbres «comzone», ces commandants rebelles qui tirent d’énormes profits de leurs rapines.


Dans les «biens mal acquis», des associations comme Sherpa pourraient leur demander des comptes : il est de notoriété publique à Ouagadougou, au Burkina Faso, que les somptueuses villas du «quartier Millionnaire» ont été construites grâce au pillage du nord de la Côte d’Ivoire ; le premier d’entre eux, Guillaume Soro, n’est-il pas aussi un riche propriétaire qui possède des appartements jusqu’à Paris ? Il n’est pas sûr que ses émoluments de premier ministre y aient suffi…


Les récents événements semblent assurer une extension maximale à ce système nordiste de violence et d’exploitation : le pillage de quartiers entiers d’Abidjan comme Angré s’est étendu à l’université et au quartier administratif du Plateau : voitures réquisitionnées de force, maisons vidées, militants FPI (le parti de l’ex-président Gbagbo) rackettés, les guerriers du Nord formant l’armée rebelle (rebaptisés Forces nouvelles, puis, sans doute par antiphrase, Forces républicaines) sont les premiers à piller, transposant le système du Nord dans la conquête de la capitale.


Cette «libérianisation» de la guerre ivoirienne a culminé dans l’Ouest : le massacre de Duékoué (plus de 800 civils), dénoncé publiquement par la Croix-Rouge, s’est effectué le lendemain de la prise de la ville par la soldatesque d’Alassane Ouattara. Comme au Rwanda en 2004, des cartes d’identité jonchent la ville autour des cadavres des victimes : les noms et lieux de naissance ont permis aux tueurs de repérer les membres de l’ethnie autochtone guéré, partisans de Gbagbo et opposés à l’installation forcée de colons agricoles dioulas (Nordistes de la Côte d’Ivoire, Maliens et Burkinabés) sur leurs terres. Ces terribles crimes de guerre pourraient être requalifiés en génocide.


Représailles et contre-représailles s’enchaînent désormais : à Daloa et Gagnoa, des Dioulas, qui forment la moitié de la population urbaine, servent d’indicateurs et de relais de violence à l’armée du camp Ouattara pour persécuter, au-delà des militants FPI, les ressortissants de trois peuples réputés proches de l’ancien pouvoir, Attiés, Bétés et Guérés, dont les victimes pourraient déjà se compter par milliers.


Comme pendant les guerres nomades précédentes, des groupes armés venant du Liberia servent les deux camps et se livrent, quant à eux, à des atrocités aveugles et des pillages généralisés ; dans un phénomène courant de flux et de reflux, en admettant l’hypothèse optimiste d’un retour au calme en Côte d’Ivoire, l’errance de ces groupes vers la Sierra Leone et surtout le Liberia semble probable.


Mais que faire aussi de ces trop fameux «dozos», qui comme les «kamajors» de Sierra Leone, sont des sortes de néochasseurs traditionnels du Nord ivoirien, avec un accoutrement et une mystique tirés du vieux fond mandingue (invisibilité, invulnérabilité…) ? Surtout spécialisés dans les massacres de masse comme à Duékoué, ils traitent en brousse l’ennemi sur le mode de l’animal et le dépècent comme tel…


Cette guerre nomade semble en extension : par une ruse de l’histoire bien africaine, elle fait retour sur le commanditaire de ces divers conflits, le président Blaise Compaoré, du Burkina Faso. Ayant poussé Charles Taylor, Foday Sankoh, Guillaume Soro à déstabiliser leurs pays respectifs, il se trouve face à un mouvement militaire, mais aussi politique et social qui pourrait l’emporter ; ainsi l’assassinat de Thomas Sankara paraît-il rétrospectivement comme un trauma originel se reproduisant alentour jusqu’à menacer son auteur.

 

Partager cet article
Repost0
14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 03:02

13 mai 2011

Le Pays

 

Ainsi donc Tandja est libre !

 

Après quinze mois de détention, l’ancien chef de l’Etat nigérien a été élargi au grand bonheur de ses proches. Cette liberté, il la doit à une erreur judiciaire qu’il trouvera sans doute heureuse. Mais cette joie est loin d’être partagée par tous les Nigériens et les défenseurs des droits humains et de la démocratie. Car ceux-ci ont bien des reproches à faire à l’ex-président du Niger. En effet, l’initiateur du Tazarché devait répondre de quatre chefs d’accusation liés à des détournements de deniers publics. De plus, après avoir passé outre un arrêt de la Cour constitutionnelle pour organiser en toute illégalité son référendum, il est aussi passible de poursuites pour haute trahison. Mamadou Tandja porte également sur la conscience la mort de nombre de victimes de la famine qu’il avait cachée, empêchant ainsi à ses compatriotes de bénéficier d’une assistance humanitaire extérieure. Que de charges aussi nombreuses que lourdes, preuve, s’il en est besoin, que l’accusé s’est évertué, le temps de sa gouvernance, à fouler au pied le serment présidentiel qu’il a prêté. Le dossier Tandja ne doit donc pas être classé à cause de ce vice de procédure. La déclaration d’incompétence de la juridiction de droit commun ayant connu de l’affaire, n’influence que la procédure qui ne concerne que la forme du dossier.

 

Ceci étant, cela n’enlève rien à la pertinence du fond. Ce qui signifie que bien qu’ayant été définitivement libéré par un tribunal ordinaire, l’ancien locataire du palais de Niamey n’en est pas pour autant blanchi, comme essaient de le faire croire ses avocats. L’arrestation et l’incarcération de la première victime de la "tandjanite" sont intervenues dans un contexte marqué par l’absence de la Haute cour dissoute dès l’avènement de la junte. Sous la pression de la famille du présumé coupable et de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui exigeaient sa relaxe pure et simple, il fallait l’inculper au plus vite pour faire au moins montre de bonne foi. Cette anomalie quasi inévitable ayant été décelée, et maintenant que de nouveaux députés ont été élus, la constitution de la juridiction compétente pour se saisir de cette patate non moins chaude ne devrait plus ni être compliquée, ni traîner. Les nouvelles autorités nigériennes doivent inscrire l’affaire Tandja parmi leurs priorités, et mettre un point d’honneur à le vider vite et bien. Le travail remarquable qu’a abattu la junte, depuis son coup d’Etat "salvateur" jusqu’à la passation du pouvoir à un président démocratiquement élu, aura un goût d’inachevé si, par mégarde ou par méprise, le jugement de Tandja n’a pas lieu. Le régime nouvellement installé sera ainsi comptable de la mauvaise gestion de l’héritage des militaires dont le patriotisme, l’intégrité, la dignité et le sens de la responsabilité et du respect de la parole donnée l’ont emporté sur la tentation de s’accrocher au pouvoir.

 

A la décharge de Mahamadou Issoufou, on peut estimer qu’en relâchant le prisonnier le plus délicat du Niger, le nouveau président pourrait avoir comme souci de respecter la procédure judiciaire qui y est appliquée. Le nouvel homme fort de Niamey qui a vu des vertes et des pas mûres pour s’être toujours opposé au régime de Tandja aura, par le même coup, posé un geste d’apaisement et de tolérance qui prouve à souhait qu’il n’est pas partisan de la loi du talion. Mais pour éviter de créer un dangereux précédent qui risque de faire école dans une Afrique en proie à la mal gouvernance, l’ex-inculpé Tandja doit être jugé par la Haute cour désormais en place. L’on évitera ainsi de contribuer à semer sur le continent, et plus particulièrement au Niger où l’Etat est en train de renaître de ses cendres, les germes du syndrome de l’impunité. Et même s’il existe un arrangement politique entre le parti du nouveau chef de l’Etat et d’autres l’ayant soutenu à l’élection, et qui aurait posé comme condition la libération de l’ex-président, force doit toujours rester à la loi.

 

L’actuel président du parlement nigérien est en plus un ancien Premier ministre de Mamadou Tandja et peut bien, d’une manière ou d’une autre, se sentir redevable à ce dernier. Toutefois, les tenants du pouvoir nigérien ne doivent pas perdre de vue que le dialogue, la tolérance et le pardon qui constituent le ciment d’une nation ne sauraient triompher sans justice. Si deal politique il y a eu, et si le nouveau président tient à manifester, à travers la libération de Tandja, sa reconnaissance à ceux qui ont œuvré à sa victoire, il peut bien trouver d’autres moyens qui n’excluent pas la manifestation de cette justice. Au cas où les avocats de l’accusé n’arriveraient pas à le tirer d’affaire en l’innocentant, en tant que président de la République, il pourra le gracier s’il le veut. Mais avant toute chose, le président déchu et ses complices qu’on viendrait à démasquer, doivent passer à la barre. Ne serait-ce que pour soulager la douleur des victimes directes ou indirectes de leur mal gouvernance, et pour que cela dissuade leurs éventuels émules. De fait, dans l’intérêt de Tandja lui-même, ce procès devrait aller à son terme dans la forme et le fond. La postérité nigérienne en a besoin aussi.

Partager cet article
Repost0
8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 03:08

7 mai 2011

KOACI

 

Note de Juliette: Ceux qui téléguident le Président du Togo, notamment en validant systématiquement les fraudes électorales qui lui permettent de rester au pouvoir et de violer grossièrement la volonté populaire, doivent impérativement être désignés comme co-responsables.

 

Les langues se délient de plus en plus sur les allégations de tortures à l’Agence Nationale de Renseignement (ANR). Pour le Chef d’Etat Major général des FAT, le Gal. Atcha Mohamed Totokpina, c’est au Président de la république de répondre de ses accusations.

 

Placée sous l’autorité du Président de la République, l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) dirigée par le Col. Yotroféi Massina défraie la chronique ces derniers temps. Devenue un lieu de détention, l’ANR est un centre où se pratique la torture sur les détenus. De source proche des organisations de défense des droits de l’homme, des témoignages poignants abondent sur les méthodes aussi atroces que rétrogrades mis en œuvre par les protégés du Col. Massina.

 

« Quand on m’a amené, j’ai vu deux individus menottés depuis 95 jours. Il s’agit de deux collaborateurs de Kofi Yamgnane », a rapporté une des victimes passée par l’ANR au cours de sa détention. En effet, les deux collaborateurs de l’ancien ministre français avaient été enlevés en son domicile peu après l’élection présidentielle du 04 mars 2010. On ignore à ce jour, ce qui leur est reproché. 

 

Autre révélation effrayante, le cas d’une personne sur qui les éléments de l’ANR ont passé toute une nuit à lui verser dessus, de l’eau glacée. Menotté des deux mains, deux éléments l’ont exposé sur la cour la nuit. Ont concassé des barres de glaces dans l’eau, qu’ils lui versent dessus quasiment toute une nuit durant. D’autres détenus sont exposés aux bruits d’un groupe électrogène la nuit ou sont soumis aux supplices de menottes à vices.

 

Le jour, certains sont parfois exposés au soleil et on leur demande d’écarquiller les yeux pour voir le soleil. C’est notamment le cas de l’homme d’affaire, Agba Bertin dont l’image avec la menotte au lit au Centre hospitalier universitaire de Tokoin, où il a été admis dans la salle de réanimation, a ému plus d’un à Lomé. C’est aussi à l’ANR que sont gardés Kpatcha Gnassingbé et ses co-accusés. Les éléments du Col. Yotroféi Massina qui estiment qu’ils sont là, dans leur « Royaume », refusent de donner suite aux permis de communiquer décernés par les juges aux parents des détenus.

 

« Bienvenu dans notre Royaume. Ici nous ne connaissons pas la justice. Après Faure Gnassingbé, c’est nous », se plaisent t-ils à dire à leurs victimes exposées à diverses sévices corporelles et humiliantes. « Pour faire parler un détenu ramené de la Côte d’Ivoire, ils lui ont mis un fusil sur la tempe », rapporte un autre ancien pensionnaire de l’ANR. Le nom d’un commandant et celui d’un capitaine reviennent souvent dans les témoignages.

 

Le drame, c’est que le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé dont dépend cette agence, s’est permis de décorer le Col Yotroféi Massina, au moment où les organisations de défense des droits de l’ homme ainsi que la presse rapportent les allégations de tortures à l’ANR. Interrogé sur la question lors de la journée porte ouverte sur les Forces Armées Togolaises (FAT) le Gal Atcha Titikpina a rétorqué qu’il fallait poser la question à la Présidence de la république dont dépend l’ANR. Faure Gnassingbé serait donc celui qui pourrait avoir à répondre de ces crimes qualifiés d’imprescriptibles. 

 

Selon nos indiscrétions, deux avocats togolais viennent de saisir la Commission des droits de l’homme et des peuples de l’Union Africaine, sur les allégations de tortures à l’ANR. Récemment, la question a été également soulevée par la Commission des droits de l’homme des Nations-Unies lors d’une rencontre à New York. 

Partager cet article
Repost0
5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 21:29

5 mai 2011

Noir, Fier et Conscient

 

 


 

Le monde et l'Afrique plus particulièrement ont besoin de changement dans les logiques économiques qui depuis le triomphe du libéralisme et de la mondialisation ont pris le dessus sur l'humain. Le modèle suivant est proposé pour la renaissance Africaine sans pour autant qu'il lui soit réservé, l'essentiel est qu'il soit en adéquation avec les aspirations des peuples. L'économie telle qu'on la connait aujourd'hui, c'est à dire capitaliste, libérale et individualiste présente plusieurs lacunes dans l'accomplissement de la mission qu'elle est sensée accomplir. En effet, l'économie quelle qu'elle soit est créée par une société dans le but de répondre aux besoins principalement matériels des individus d'une société dans le but d'acquérir un certain bien-être quelle que soit la notion que l'on a de celui-ci. L'économie a pour principe de base l'échange de biens et de compétences, en ce sens la véritable richesse est humaine, on parlera de richesse naturelle.


http://www.visoterra.com/images/inter/med-biere-de-mil-partage-visoterra-27554.jpgMalheureusement, l'économie est pervertie par la richesse artificielle, la monnaie qui en plus de n'être qu'une convention acceptée par défaut s'impose comme le seul et unique moyen d'échange et a par cet unicité un aspect très totalitaire. De plus, on peut dire que la monnaie ne remplit pas son rôle en tant que moyen d'échange puisqu'elle peut être accumulée et retirée du circuit commercial, cela prive donc de moyens d'échange tous ceux qui contraints de dépenser pour vivre ne peuvent entreposer de réserves monétaires, on peut dire que la monnaie aujourd'hui sert plus à être riche qu'à échanger des richesses.


L'économie est en fait devenue une dictature monétaire, celle-ci a ses favoris qui sont ceux qu'elle autorise a avoir accès aux ressources financières uniques qui leur confèrent pouvoir de décision et aisance matérielle et ses damnés, qui peuvent difficilement accéder aux ressources monétaires par les moyens autorisés, ceux-ci sont condamnés à l'asservissement par voie salariale donnant l'illusion de la liberté et de la grâce monétaire et par voie juridique car condamnés à subir le droit du plus fort (du point de vue monétaire) institutionnalisé plus ou moins explicitement par la législation. Les plus malchanceux sont en plus condamnés à une mort rapide et des souffrances accrues par l'intermédiaire de privations alimentaires et sanitaires, de désespoir et de frustration, et même souvent d'un sentiment de culpabilité inculqué à ceux qui n'ont pu s'attirer la grâce monétaire.


L'économie prend place dans des sociétés et est initialement développée pour satisfaire le bien commun. Qui dit société normalement dit règles, ces règles sont sensées concilier les intérêts de chaque individu de la société prise en compte or dans la conception libérale, le peu de règles subsistant est avant tout pensé pour satisfaire les intérêts d'une part marginale des individus de la société et toutes les barrières pouvant entraver l'épanouissement de ceux-ci sont abolies même si cela doit se faire au détriment de la majorité. C'est ainsi que par l'augmentation des appétits insatiables des élites économiques, le libéralisme a imposé son emprise à l'ensemble du monde. Ce n'est finalement pas la mondialisation qui est à blâmer mais la libéralisation des échanges mondiaux. Aussi, pour revenir au fait que l'économie est l'attribut d'une société, il faut rappeler qu'une société est l'association d'individus dans le but d'améliorer leurs chances de survie. En tant qu'association, une société est sensée faire en sorte que tous ses individus puissent contribuer à l'effort économique et puissent tirer profit de leur contribution dans un premier temps mais aussi bénéficier d'un complément apporté par ceux qui dans la société ont pu récupérer les ressources que les capacité des premiers ne permettaient pas d'acquérir. C'est à dire qu'une économie qui ne marche pas sur la tête ne saurait tolérer l'assistanat ni l'avarice, elle promeut la solidarité dans le travail et la complémentarité entre les individus.

Dans une première partie, nous nous attacherons à évoquer l'organisation de la solidarité, pour ensuite aborder les modalités de l'organisation du travail et d'échange de ses produits entre les individus de la société dans une seconde partie et enfin dans la troisième, on se penchera sur les rapports économiques entre l'Afrique renaissante et le monde.


La première idéologie qui fit de la solidarité son dogme fut le socialisme, cependant celle-ci s'est dans la quasi-totalité des cas révélée sans succès, pas seulement parce qu'elle prit ses fonctions dans des Etats autoritaires mais aussi par qu'elle étendit ces logiques de solidarité à une échelle bien trop large pour être efficace et légitime. Cette échelle est celle de l'Etat, de la nation dans son ensemble échelle à laquelle la solidarité est nécessairement forcée puisqu'il n'existe aucun lien de proximité entre les individus concernés, cela signifie que les individus qui devaient partager leurs bénéfices de manière égale ne se connaissaient pas ni ne s'appréciaient, de plus ils étaient fonctionnaires et il est notoire que la fonction publique n'inculque pas ou peu de notions telles que le mérite, les responsabilités et force ses employés à croire que les bénéfices tombent du ciel quel que soit l'effort fourni. C'est ainsi que les économies socialistes tombèrent presque toutes dans l'écueil de la sous-productivité et de l'irresponsabilité mère de la corruption, cette sous-productivité fut le plus souvent compensée par l'accroissement du travail forcé utilisant une main d'oeuvre carcérale déshumanisée.


Le capitalisme communautaire se propose de réduire considérablement l'échelle de la solidarité pour la mettre au niveau de la famille élargie, c'est à dire de la communauté de sang ou si cela n'est pas dans les habitudes de la société prise en compte, de la communauté relationnelle, c'est à dire d'un groupe de personnes comprenant entre 50 et 200 individus. Du point de vue juridique, ces communautés sont une personne physique dont les individus ne sont que les membres, les organes. Cette personne physique, la communauté a le monopole de la propriété ce qui se traduit par un patrimoine unique, commun et indivisible. L'organisation la plus pratique est de partager le même logement afin de constituer une communauté de vie en plus d'une communauté financière. L'aspect financier est en fait le plus important en ce qui a trait à la distribution des revenus. Au sommet nous avons le patrimoine communautaire dont les bénéfices sont reversés par l'intermédiaire de porte-feuilles bancaires aux ménages de la communauté, les ménages constituent la famille mononucléaire occidentale composée des époux et de leurs enfants. L'institution communautaire organisant la solidarité est l'intendance, celle-ci est gérée par les membres de la communauté et a pour mission de partager les bénéfices en commençant par définir quelle est la part de ceux-ci qui reviendront aux ménages et celle qui sera destinée au dépenses d'intérêt commun. Il est évident que chaque ménage doit-être représenté au moment du partage qui peut se faire ensuite de manière absolument égalitaire en attribuant la même somme à chaque ménage, il peut aussi être proportionnel au nombre d'individus du ménage ou encore prendre en compte la contribution de chacun à l'effort communautaire.


Ceux qui gèrent l'intendance doivent réfléchir en chefs d'entreprise et faire en sorte que les profits de la communauté répondent aux attentes de celle-ci, c'est donc à l'intendance que sont recherchés les emplois, que sont suivies les tendances du marché, énoncés les objectifs professionnels que doivent atteindre les membres de la communauté, c'est aussi depuis l'intendance que sont effectués les achats communautaires, que sont gérés les frais liés aux activités professionnelles et aux formations ainsi que le patrimoine communautaire. Les membres de la communauté font intégralement partie du patrimoine de celle-ci, lorsqu'un mariage a lieu et contraint un individu à la quitter le manque à gagner est systématiquement compensé par une dot, la communauté doit prendre conscience que ses membres sont ses biens les plus précieux et c'est pour cela qu'ils doivent être assurés afin que toute invalidité soit couverte tant pour compenser les frais de santé que le préjudice financier qui serait lié à la non-poursuite des activités. Conscientes de la richesse humaine, ces communautés organisent leurs revenus et l'occupation des individus afin de pouvoir soutenir une croissance démographique importante, car plus d'hommes signifie plus de revenus.


Les membres d'une communauté font la fortune de leur communauté par le travail, que celui-ci soit fait en association avec des membres d'autres communautés ou en interne, entre membres de la communauté le principe reste le même: produire des biens et des services pour les échanger contre d'autres biens et services ou des outils conventionnels d'échange, les monnaies. Du point de vue des moyens d'échanges, le système proposé est très libéral car disparaît le monopole de la monnaie battue par l'Etat. Les échanges peuvent être effectués par le troc libre, où les acteurs d'une transaction s'entendent pour échanger en nature et définissent la valeur de l'échange par leur seule subjectivité, le troc conventionnel dans lequel les valeurs sont définies par une législation locale ou nationale, dans ce cas l'échange n'est pas forcément effectué en nature mais peut l'être par titre de propriété si il s'agit d'un bien, titre d'obligation si il s'agit d'un service. Il est même possible pour une entreprise ou une communauté de vendre un bien qui n'existe pas, il s'agira alors d'un service de confection et le titre échangé est une obligation, l'obligation pour l'obligé est de produire l'objet au moment où le détenteur du titre le réclame. il en va de même pour le troc scientifique dont les valoritiens s'appliquent à attribuer pour chaque bien ou service une valeur objective prenant en compte une batterie de facteurs. En terme de monnaie, plusieurs peuvent circuler sur un même territoire, les premières sont émises par les banques privées qui peuvent les vendre à leurs clients en échange de titres de propriété et de titres d'obligations, ces monnaies sont les matérialisations d'une valeur conventionnelle ou objective sont utilisées pour fluidifier les échanges notamment lorsqu'il s'agit de petites sommes et de petits achats, celui qui détient ce genre de monnaie a accès au stock de titres de propriété et d'obligations de la banque. Peuvent aussi être utilisées des monnaies fondantes publiques, celles-ci ne permettent que l'échange et s'auto-dévaluent afin que ceux-ci que la circulation monétaire soit accélérée. Enfin, les monnaies thésaurisables telles que nous les connaissons aujourd'hui peuvent-être émises par des établissements privés mettant en gage leur patrimoine ou encore importées de pays étrangers avec comme garantie pour les possesseurs de ces monnaies de pouvoir prendre possession de tout ce qu'il y a à vendre dans le dit pays sans y perdre au change, nous y reviendrons plus tard mais ces monnaies étrangères ne circulent pas dans la fédération sous leur forme étrangère, c'est à dire telle qu'elles sont battues par les pouvoirs publiques locaux, celles-ci sont au préalable converties par la compagnie fédérale du commerce dans le pays en question dans la devise de la compagnie, le taux de conversion est 1=1 mais la monnaie d'origine reste stockée sur place afin que la compagnie ait toujours des ressources disponibles, la monnaie étrangère convertie permet à ceux qui la possèdent d'acquérir les biens de la compagnie

.

Pour en revenir au travail dont l'activité consiste à échanger les fruits, celui-ci ne peut-être exercé que par des individus qualifiés et compétents qualités qui s’acquièrent par l'éducation. L'homme n'est une richesse que si il accède à des compétences utiles pour l'ensemble de la communauté, c'est pourquoi dans l'optique d'une insertion professionnelle précoce et simplifiée l'accent est à mettre sur une formation pratique et spécialisée dès le plus jeune âge consciente qu'on ne peut véritablement être compétent qu'en ayant une connaissance poussée des réalités du métier que l'on s'apprête à exercer et que l’acquisition de compétences théoriques, spéculatives et générales est en grande partie de la perte de temps dans la majorité des domaines du marché de l'emploi, l'organisation de système éducatif est exposée ici.


Une fois formé, le travailleur n'est pas le serviteur des intérêts de son employeur, son esclave salarié. Loin de là, il doit être tout autant propriétaire de son activité qu'il est propriétaire de son corps et de son esprit. La logique communautaire est réaffirmée ici, les membres d'une entreprise sont comme les membres d'une famille de profession, une confrérie ils sont des associés et sont nécessairement propriétaires actionnaires de l'entreprise, toute personne voulant employer un non-membre de sa communauté doit lui vendre un emploi, l'entreprise créée devient alors une entité séparée du patrimoine familial et obtient le statut juridique de personne morale ayant son patrimoine propre, comme précisé dans cet article, les possesseurs d'un emploi ne profitent pas des bénéfices de leur entreprise par un salaire mais proportionnellement à leur participation financière dans le capital de celle-ci, ce n'est pas pour autant que les logiques de hiérarchie disparaissent puisque toute organisation suppose que chaque membre ait un rôle défini, qu'il y ait des dirigeants et des dirigés mais les employés restent indépendants de leur employeur du point de vue moral et ne sont pas écartés de la gestion de l'entreprise. L'économie familiale doit être encouragée en attachant à chaque logement communautaire les annexes suivantes: un terrain agricole, des espaces de vente permanents,  un espace de vente temporaire (emplacement sur le marché) et un local de production artisanale.


Du fait de sa philosophie communautaire, la théorie économique bien qu'étant mercantile n'instaure pas le consumérisme comme nécessité absolue du bon fonctionnement de la société comme le fait le libéralisme s'appuyant sur l'individualisme. La consommation matérielle a évidemment un rôle important à jouer puisque l'échange de biens est fondamental dans toute économie mais celui-ci se voit réduit par les logiques de consommation groupée permises par le mode de vie communautaire. Le manque à gagner en quantité est compensé par une augmentation des standards de qualité, on consommera moins mais on consommera mieux et les prix doivent suivre cette logique, les biens se vendent moins mais se vendent plus cher. La société que ce modèle entend développer est une société de consommation immatérielle avant tout faisant la part belle aux services de loisirs, de socialisation dans des clubs par le biais desquels ils peut-être possible de profiter d'un bien sans pour autant en prendre possession, ce qui est vendu est alors l'accès au bien matériel. Les autres services devraient évidemment avoir une importance majeure au moins égale ou supérieure à la production de biens, l'important étant de réduire l'impact de l'activité économique sur l'environnement.


Au sein de la fédération, il appartient aux travailleurs de définir la politique économique en ce qui concerne les relations avec les autres nations régions de l'Etat panafricain, celui-ci n'est initialement pas un marché commun et l'organisation des rapports économiques entre les entités fédérées n'est pas du ressort du pouvoir fédéral. abordons maintenant les rapports économiques entre l'Afrique renaissante et les autres parties du monde. Il y a selon moi deux types de politique à adopter correspondant à deux zones géographiques. La première concerne le voisinage immédiat des territoires métropolitains de l'Etat panafricain, il s'agit des quatre Etats indépendants qui devraient s'étendre sur le continent Africain selon les modifications géopolitiques qui selon moi devraient accompagner la révolution Africaine. Il s'agit de Madagascar et les Mascareignes, du Volkstaat, de l'Union Maghrébine et de la Grande Egypte. La politique économique continentale comprend un mélange de libéralisme et de planification, le but étant l'intégration économique. Dans cette optique, le commerce entre les Etats ainsi que la circulation des capitaux et des personnes sont soumis à des barrières frontalières mais n'est pas monopolisé par les institutions fédérales, ils sont donc largement libéralisés. En revanche, les pouvoirs fédéraux établissent avec les voisins des objectifs à atteindre en termes d'importations, d'exportations et d'investissements, si l'économie libéralisée ne les atteint pas, alors les gouvernements définissent un plan dans le but de les atteindre, si en revanche ils dépassaient le plafond établi ou présentaient un déséquilibre au détriment d'une des parties, les dispositions mises en place viseraient à rectifier le tir. Etant donné le déséquilibre démographique entre la fédération et chacun de ses voisins, les objectifs sont énoncés en § par habitants pour les importations mutuelles (import-export d'un point de vue égocentrique) et pour les investissements, ce qui est largement favorable aux voisins. Par exemple si il était établi entre la fédération et l'Egypte que chaque Egyptien doive en moyenne importer d'Anubie (nom que je donne à la fédération) dans l'année pour une valeur de 10§, alors la valeur totale des exportations Anubiennes en Egypte serait de 10§ x 200 000 000 habitants soit 2 000 000 000§ en revanche, si chaque Anubien devait importer pour la même d'Egypte dans l'année, alors les exportations égyptiennes en direction de la fédération vaudraient  10§ x 2 000 000 000, soit 20 000 000 000§ soit un excédent commercial de 18 milliards de § pour l'Egypte ! Il s'agit là du moyen de s'attirer les faveurs des Etats voisins et écarter tous dangers aux frontières.


En revanche, pour les échanges extra-continentaux le libéralisme n'a pas sa place, lui est substitué le mercantilisme. Pour chaque pays avec lequel la fédération noue des relations commerciales est mise en place une compagnie du commerce, celle-ci a le monopole des échanges entre les deux Etats, qu'il s'agisse de biens, de personnes ou de capitaux, ses revenus sont imposés à 50% par l'Etat panafricain. Le statut de ces compagnies est celui d'entreprises privées mandatées par l'Etat fédéral dans le cadre d'une mission diplomatique, un officier Fédéral de l'ordre du commerce international siège donc au conseil d'administration, un autre à la direction.


Les compagnies établissent leur siège au plus près des bassins de consommateurs où est possible un accès maritime ou fluvial permettant le transport par la navigation, le flotte marchande est armée et la compagnie tend à assurer sa sécurité par ses propres moyens, c'est à dire en créant sa milice privée dans la mesure du possible. Dans les Etats caractérisés par une large superficie, c'est à dire plus de 3 millions de km², un nouveau siège est établi si l'espace ne relevant pas du premier est supérieur à 1 million de km², si le pays est encore plus grand, un siège est encore établi pour chaque région de 3 millions de km². Si le pays est frontalier avec un territoire d'outre-mer de la fédération, alors la compagnie n'y installe pas de siège sauf si sa superficie dépasse les 3 millions de km², dans ce cas, la compagnie du commerce établi un siège pour chaque région éloignée ne dépendant pas du territoire d'outre mer. Cela signifie que la plupart des compagnies n'auraient qu'un siège, sauf celle d'Australie qui en compterait deux, celle du Brésil en compterait trois, dont un situé dans le territoire d'outre-mer des Guyanes, celle de Chine et celle du Canada en compteraient trois, idem pour celle des Etats Unis dont un se situerait dans le Territoire d'outre-mer du Pays Gullah, et enfin, la compagnie de Russie en compterait six.


Le siège d'une compagnie de commerce est sa propriété, indirectement et de manière honorifique la propriété de l'Etat fédéral. Elle prend place sur une concession immobilière comprenant résidences, locaux professionnels et infrastructures de transports. Les activités des compagnies de commerce sont nombreuses, toutes visent à profiter du potentiel économique des pays où elles sont installées dans l'intérêt de la fédération. Ces compagnies importent des terres lointaines les matières premières qui manquent à l'économie fédérale, des produits exotiques à transformer, des produits manufacturés en pénurie sur le marché fédéral, des devises monétaires converties et des travailleurs salariés (immigrés). Elles achètent des propriétés foncières, entreprennent des projets immobiliers et infrastructurels dans le but de loger leurs employés ainsi que les touristes et d'acheminer les marchandises, elles vendent les produits de l'industrie Africaine ainsi que différents services destinés à la population locale et aux expatriés, elle ont également en leur possession le secteur des transports entre la Fédération et le pays.


La direction de la compagnie comprend les agents fédéraux et les propriétaires privés ayant acheté soit une part du capital soit un emploi de cadre dans celle-ci, la compagnie embauche des salariés locaux dans les Etats où la main d'oeuvre n'est pas onéreuse, si ce n'est pas le cas, elle vend dans la fédération les emplois dont les locaux ne veulent pas.


Le modèle présenté prend donc le soin de démocratiser et d'humaniser l'économie sauf dans le cas des échanges mondiaux qui ne peuvent être humains, il est pensé pour garantir une distribution des richesses entre les membres de la société et ainsi exclure le moins d'individus possible du développement, il remet l'homme et le travail au centre de la philosophie économique tandis que le monde actuel préfère la rente et centre ses intérêts sur l'argent.

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 03:59

3 mai 2011

Juliette Abandokwe

 

En cherchant des données sur la « Journée mondiale de la liberté de la presse » sur internet, force est de constater que la palme du monopole des déclarations revient à la France et ses médias, ainsi qu’aux Nations-Unies. Les dictateurs locaux font aussi leurs guignolries, la part du lion difficile à dompter qui leur revient, de la couverture d’une des grandes mascarades de ce début du deuxième cinquantenaire des Indépendances néo-coloniales : une désinformation rampante et institutionnalisée dans les pays africains et dans le monde.

 

Après la récente et très grave dérive militaire néocoloniale en Côte d’Ivoire, largement soutenue par des médias clairement désinformants, et une presse française elle-même mise sous une pression inacceptable depuis l’accession de Sarkozy à la Présidence française, nous sommes en droit de nous interroger sur le destin toujours plus sombre de cette liberté de la presse violentée au quotidien en Afrique, et mise à mal plus gravement que jamais.


http://www.slateafrique.com/sites/default/files/imagecache/article/2011-03-04_1131/rtr2devr.jpgLes Africains eux-mêmes, autant de la diaspora et que du terrain, doivent absolument contribuer à dénoncer ces exactions systématiques contre des professionnels qui ne cherchent qu’à faire leur travail d’information, dans des environnements extrêmement hostiles. En effet, les pouvoirs en place, et de manière méthodique en Afrique centrale, sont allergiques à tout ce qui peut mettre en exergue ce qu’ils cherchent à tout prix à cacher. Pourtant cette politique de l’autruche finira par leur faire oublier le goût sucré d’un pouvoir usurpé au gré des fraudes électorales et des manigances de leur Constitution.

 

Verschave dans son livre « Noir silence » qualifie les journalistes africains à très juste titre de grandes figures de la résistance. Combien ont-ils été à avoir marché jusqu’au bout de leurs convictions, jusqu’au sacrifice suprême, souvent parfaitement consciemment?  

 

Nous devons respecter un devoir de mémoire indéfectible, à l’égard de ceux qui ont combattu jusqu’au bout de leurs possibilités, pour une liberté de la presse et de l’expression. Nous nous devons ainsi de penser à des étoiles comme Norbert Zongo du Burkina Faso, assassiné le 13 décembre 1998 alors qu’il investiguait la mort mystérieuse du chauffeur de Blaise Compaoré. Pensons également à Bruno Ossébi, du Congo Brazzaville, assassiné le 2 février 2009 alors qu’il enquêtait sur une affaire de préfinancement illégal dans le pétrole. Bibi Ngota du Cameroun a péri en détention le 22 avril 2010 dans une geôle camerounaise faute de soins. Au Nigéria, les assassinats de journalistes sont restés sans investigation digne de ce nom, avec la  menace d’engloutir dans ses oubliettes des noms  tels que Bagauda, Agboroko, Ohu, Dele Giwa ou Edo Ugbagwu. Et j’en oublie. Rien qu’en 2009, treize journalistes sont morts en Afrique, et trente-deux ont été emprisonnés, selon la Fédération internationale des journalistes.

 

Nous ne pouvons pas non plus omettre de penser ici au chantre par excellence de la liberté de la presse et d’expression qu’a été feu Pius Njawé, du Cameroun, directeur du Messager pendant 30 ans, toujours au front et emprisonné 117  fois. Il a été pendant des années une figure de proue dans la lutte contre un pouvoir abuseur à outrance, violeur des libertés et des droits de l’homme les plus élémentaires. Son rôle de dénominateur commun et d’unificateur, pour une véritable transformation de la dénonciation en action consensuelle a été extrêmement gênant pour le pouvoir de Paul Biya.

 

De nombreux autres valeureux dénonciateurs ont été emprisonnés et molestés au cours d’enquêtes aux résultats potentiellement accablant pour les pouvoirs africains et leur télécommande métropolitaine française. Nous nous rappellerons entre autre de Moussa Kaka au Niger et de Faustin Bambou en Centrafrique, qui tous deux avaient dénoncé des malversations dans le domaine de l’exploitation de l’uranium, se joignant ainsi à la compromission de plus en plus systématique de grandes multinationales françaises et occidentales receleuses dans leurs marchés avec des gouvernements qu’elles paient pour piller.

 

Nous ne pouvons pas non plus oublier les centaines de milliers de journalistes qui sont contraints à l’exil pour échapper aux violences et aux exactions étatiques à l’encontre de leur travail sur des affaires de grand banditisme d’Etat que les dictateurs cherchent fébrilement à dissimuler.

 

Tout aussi grave, les lois paralysant la proclamation de la vérité servent d’excuses pour museler une presse qui ne cherche qu’à dénoncer l’inacceptable. C’est ainsi que le Zimbabwe n’a donné aucune licence pour la production d’information depuis 2001. L’Afrique du Sud veut édicter des lois qui criminalisent le journalisme d’investigation.  Le Rwanda a fait fermer plusieurs hebdomadaires populaires. Le Cameroun, le Sénégal et la RDC n’ont aucun respect pour le secret des sources. Et ce ne sont que quelques exemples. Au centre des crimes économiques particulièrement, que ces valeureux professionnels des médias cherchent à dénoncer, se trouvent toujours les mêmes affaires de corruption à grande échelle, d’enrichissement illicite et complètement indécent, de blanchiment massif d’argent sale, de trafics et recels de matières premières, et j’en passe.

 

L’état de la liberté de la presse en Afrique aujourd’hui est désastreuse, dans un environnement socio-politique plus explosif que jamais, en cette année 2011 où se jouent 17 élections présidentielles, et où les vérités sont dites au quotidien, mais réprimée systématiquement dans la violence. Ces journalistes, voix du peuple, sont en danger permanent. Et il est de notre devoir de dénoncer encore et toujours, les menaces et les violences en tout genre dont ils font l’objet, telles les arrestations arbitraires, les poursuites en justice, l’emprisonnement, les enlèvements et les intimidations tout azimut, sans oublier les assassinats et les disparitions.

 

C’est une impunité omnipotente et intolérable qui revêt le caractère particulier de ces exactions systématisées contre les journalistes, par le biais d’enquêtes tronquées, non-indépendantes, bâclées, et aboutissant systématiquement à des non-lieu lors de meurtres, ou à des peines d’emprisonnement disproportionnées, garanties par des systèmes judiciaires pourris jusqu’à la moelle par la corruption et le népotisme.

 

Le silence coupable toujours aussi assourdissant des gouvernements africains, raisonne forcément aux oreilles tout aussi coupables de la communauté internationale, validé par les organisations fantoche transnationales telles que l’Union Africaine, ainsi que des Nations Unies, dont nous connaissons tous, maintenant plus particulièrement, les tendances protectionnistes des intérêts supérieurs des néo-colons occidentaux, représentés et garantis par la clique ubuesques des dictateurs africains .

 

La liberté de la presse en Afrique aujourd’hui, est violée plus que jamais, et plus grave encore, remplacée  par des médias occidentaux souvent révisionnistes et castrateurs. La version du vainqueur, n’est-elle pas encore et toujours celle qui prévaut ?

 

Le peuple africain doit plus que jamais rester vigilant, et doit par tous les moyens protéger ceux qui, par leur sacrifice et leur détermination incommensurable, ne cherchent qu’à conscientiser leurs concitoyens et à favoriser la transparence que les dictateurs « librement et démocratiquement élus » doivent à ceux qui leur ont confié leur destinée nationale.

 

Au peuple africain donc d’ouvrir les yeux, de cesser d’accuser éternellement les autres de leurs malheurs, de cesser de pleurer sur des méfaits et exactions qu’ils ne font que constater à moitié.

 

Peuple africain, réveille-toi. C’est à toi de protéger ces diseurs de vérité, qui n’ont absolument rien à gagner à raconter des balivernes. Ce qu’ils racontent souvent est incroyable. C’est leur travail de déterrer les cadavres et de dire tout haut ce que tant d’autres ne font que suspecter en chuchotant ! Respectons et encourageons un courage civil qui est très loin d’être donné à tout le monde.

 

La Liberté elle s’arrache, qu’elle soit de la presse ou d’autres pans de la vie quotidienne. Personne ne viendra nous l’offrir.

 

A bon entendeur.

Partager cet article
Repost0
1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 23:20

1er mai 2011

Source: Noir, fier et conscient

 


L'idée d'unir les peuples d'Afrique dans une entité politique souveraine commune est relativement récente on peut en attribuer la paternité à Henry Sylvester Williams né à Trinidad et Tobago en 1869, et actif au début du vingtième siècle dans la diaspora afro-descendante de Londres. L'année de naissance de Williams coïncide également avec l'année de naissance de l'Afrique en  tant que réalité géographique avec l'achèvement du canal de Suez. Le mouvement fit des émules dans la diaspora africaine Anglophone avec Marcus Garvey à la Jamaïque ou encore W.E.B. DuBois aux Etats Unis mais elle n'arriva véritablement en Afrique qu'avec la montée en puissance d'une génération d'intellectuels autochtones impliqués dans la lutte indépendantiste et souvent inspirés par le marxisme. On peut dire que le panafricanisme atteint son apogée avec Kwame Nkrumah, premier président de la Côte d'Or indépendante en 1957 et immédiatement renommée Ghana, du nom de l'empire Soninké ayant prospéré dans le sahel ancien. Cependant, l'idée ne parviendra pas à s'imposer face aux tentions provoquées par les rivalités internes minant les colonies indépendantes, la persistance des pratiques impérialistes exercées tant par les anciennes puissances coloniales que par les Etats Unis et l'URSS. A l'heure où cet article est écrit, il n'est pas pessimiste de dire que dans l'état actuel des choses l'idée panafricaine a un côté utopiste indéniable si cela n'a pas toujours été le cas.

 

Pourtant, il apparaît au vu de l'actualité et de l'histoire récente que l'Afrique, dans sa partie sub-saharienne ainsi que sa diaspora ont besoin de former au moins face au reste du monde un bloc puissant capable de s'assurer un développement économique et civilisationnel durable, de se positionner en bonne place dans le jeu de la politique internationale ou encore de se défendre de tous risques d'agression externe et interne. Cela d'autant plus que la mondialisation tend à justifier toutes les prédations au motif d'une conscience universaliste qui à en croire certains serait pour l'humanité sa seule et unique chance de salut.

 

Contrairement à beaucoup, je ne préconise pas pour la formation de ce bloc le recours à un nationalisme centralisateur et unificateur prenant comme exemple des nations telles que la France qui après des siècles de gestation on put enfanter une société homogène ayant annihilé la plupart des facteurs de divisions internes même si l'immigration récente ou encore les inégalités sociales persistantes  viennent assombrir le tableau. Pragmatique, je pense que l'Afrique n'a pas le temps d'attendre que sa diversité se transforme en unité, ce que promeut le panafricanisme standard. En raison de son immensité et de sa diversité, le monde Africain ne pourrait devenir une nation dans un délai raisonnable, de plus cela est totalement inutile et nous aurions beaucoup à y perdre. Ce n'est pas l'unité dans la diversité qui est à rechercher, pas plus que la diversité dans l'unité mais l’efficacité dans l’immédiateté.

 

Nous ne devons donc pas chercher à être un peuple uni mais des peuples alliés face à l'adversité, et cette volonté d'alliance doit selon moi se traduire par la formation d'un Etat fédéral ne disposant que de la souveraineté internationale, une alliance politique en somme tandis qu'il permet à ses entités fédérées (au nombre de 113) une véritable souveraineté nationale très proche de celle qui caractérise les nations indépendantes. Vu de l'extérieur, l'Etat panafricain doit donc être perçu comme une unité politique, seule compétente en terme de rapports avec les autres entités de droits international, ce qui en fait un Etat pleinement souverain. En reanche, vécu de l'intérieur, celui-ci doit être considéré comme alliance dont la force symbolique est indissociable de la nation dans laquelle on vit, voire une réalité quasi-matérielle dans les territoires fédéraux.

 

Ne sachant pas vraiment comment parvenir à l'édification d'un tel Etat, le but de cet article sera plutôt d'en imaginer l'organisation en abordant ses institutions ainsi que les rapports entre celles-ci. L'exposé se divise en deux parties, la première traitant des prérogatives et de l'organisation des institutions fédérales tandis que la seconde traitera des prérogatives des entités fédérées.

 

Comme évoqué précédemment, les compétences de l'Etat fédéral se limitent à l'exercice d'une souveraineté internationale qu'il exerce au nom des entités fédérées. La souveraineté internationale peut se définir comme l'ensemble des droits et prérogatives reconnues à une entité politique subordonnée à aucune autre disposant d'une population, d'un territoire et d'une force de contraine en terme de relations avec les autres entités de statut identique. Dans le modèle proposé, l'Etat fédéral n'a pas droit d'ingérence dans les affaires internes des nations qu'il fédère, il n'est compétent qu'en terme de diplomatie (représentation et signature de traités), de défense extérieure (entretient et direction des armées), et de relations économiques entre Etats souverains de droit international (circulation des biens, des personnes et des capitaux de part et d'autre des frontières de la fédération).

 

Ces compétences sont assumées par le conseil des ambassadeurs où siègent les représentants des 113 nations composant la fédération, ceux-ci [les ambassadeurs] sont désignés de manière diverse selon les lois de la nation qu'ils représentent. Le conseil élabore la législation en termes de politique militaire, de diplomatie et d'économie internationale, il définit également le budget nécessaire à l'exercice de ces fonctions. Aussi, il peut publier des directives à l'intention des nations fédérées, leur valeur n'est pas obligatoire leur but est uniquement de fixer des objectifs que les gouvernements alliés doivent faire en sorte d'atteindre pour accroître l'efficacité de l'alliance dans le but de garantir indépendance et développement dans tous les sens du terme à toutes ses nations. Le conseil des ambassadeurs peut aussi être amené à redéfinir les termes de l'alliance, et se former en tribunal jugeant des agissements des fonctionnaires de l'administration fédérale, mais il ne peut condamner ou même juger une de ses nations fédérées. La présidence du conseil est tournante, purement honorifique celui qui l'exerce est le chef de l'Etat vis-à vis des puissances étrangères, il est remplacé par son vice-ambassadeur durant ses déplacements et son rôle est uniquement d'aller représenter la fédération lors de visites officielles, présider les débats au conseil, valider les législations, les budgets et les programmes d’exécution, ainsi que faire le lien entre les ordres et le conseil.

 

Ensuite, viennent les ordres fédéraux que leurs membres et ministres intègrent après avoir suivi un cursus académique comme indiqué dans ce schéma, ceux-ci sont au nombre de trois, leur rôle est de mettre en exécution la législation produite par le conseil des ambassadeurs. L'ordre des défenseurs est un ordre à ministère unique, il est chargé d'assurer la défense des membres de l'alliance et mène ses forces terrestres, navales et aériennes, sa recherche en technologies spatiale et militaire ainsi que ses services de renseignements secrets et sa police fédérale chargée de traquer dans toute la fédération les individus et groupes jugés dangereux par le conseil , ils seront soit jugés par des juridictions d'exception, soit par des juridictions nationales autorisées par le conseil à statuer sur leur sort. Ensuite, l'ordre des diplomate comprend plusieurs ministères regroupant par affinités idéologiques ceux qui seront chargés de proposer au conseil des ambassadeurs différents programmes d'application de la diplomatie qu'ils souhaitent mener afin de préserver les intérêts de l'alliance au niveau international, on peut imaginer différents ministères, un ministère isolationniste (qui aurait ma faveur), un ministère expansionniste, un ministère impérialiste, un ministère colonialiste, un ministère pacifiste, ou encore un ministère mondialiste. L'essentiel est que les législateurs ne se limitent pas à une idéologie de la politique internationale et aient la possibilité de prendre le meilleur de chaque doctrine dans l'intérêt des nations fédérées, il en va de même avec l'ordre du commerce international. Cet ordre chargé des relations économiques internationales comprend également plusieurs ministères (isolationniste, impérialiste, mondialiste, continentaliste, ou encore tiers-mondiste si-cela aura encore du sens au moment où l'Etat panafricain verra le jour), ils sont chargés de proposer aux ambassadeurs les modalités de circulation des biens, des personnes et des capitaux de part et d'autre des frontières fédérales. De cet ordre dépendent les compagnies du commerce, sortes d'ambassades économiques établies dans les Etats avec lesquels les membres de la fédération décident d'établir des relations commerciales (Compagnie de France, compagnie du Japon, compagnie d'Australie...), ces compagnies naissent d'un principe qui me semble essentiel: l'interdiction pour les entreprises de la fédération de se faire concurrence sur les marchés étrangers. Ces compagnies ont le privilège de pouvoir battre monnaie,  Leur de ces compagnies est de prendre en charge les importations et les exportations entre la fédération et le pays où est établie la compagnie et de faire appliquer les droits de douane entre les deux Etats, si par exemple une entreprise Somali veut vendre ses produits en Italie, elle doit les vendre à la compagnie d'Italie, de même, si une entreprise Italienne veut vendre sa production dans la fédération, celle-ci doit vendre à la compagnie d'Italie, si un entrepreneur Haoussa veut exploiter le pétrole Saoudien, celui-ci devra investir dans la compagnie d'Arabie Saoudite pour prendre les commandes de son projet, un autre exemple, si un entrepreneur Bakongo souhaite créer une chaîne de restaurants au Vietnam, il devra investir dans la Compagnie du Vietnam, celle-ci lui donnera ensuite des directives afin que son projet ait les meilleurs chances d'aboutissement car les compagnies réalisent des études de marché leur permettant d'appliquer les stratégies de commercialisation les plus efficaces. Les compagnies peuvent également prendre l'initiative (si cela leur est autoriser) d'acheter ou d'embaucher où elles sont les produits ou travailleurs qualifiés demandés dans la fédération, de la même manière, elle peut d'elle même acheter dans la fédération les biens demandés sur le marché où elle est implantée. Le statut d'une compagnie est celui d'une entreprise publique quelle que soit la part des investisseurs privés dans son capital qui n'est ouvert qu'aux investisseurs de la fédération, même si la fédération est actionnaire à moins de 50% de la compagnie, 50% des bénéfices de celle-ci lui reviennent, malgré tout, il y a fort à parier que d'investir en 2050 dans le commerce Afro-Indien par exemple sera particulièrement rentable pour un investisseur privé même si la part des bénéfices à partager est plafonnée à 50%. L'argent obtenu du commerce international par le pouvoir fédéral et qui n'est pas réinvesti sert à l'entretient de l'administration, 50% du reste est partagé entre les nations proportionnellement à leur nombre d'habitants, 50% est dirrectement versé dans les territoires fédéraux. Les compagnies quant à elles sont établies sur des concessions temporaires, dans des villes frontalières, portuaires ou reliées au port le plus proche par voie ferrée et/ou autoroutière pour les concessions établies dans des pays enclavés. Le statut juridique des concessions est le même que celui des ambassades diplomatiques, elles appartiennent à la fédération jusqu'à ce que les relations commerciales soient rompues entre les deux pays et en sont des territoires à statut spécial.

 

L'Etat fédéral est donc léger, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'existe pas car un nombre non négligeable de territoires relèvent de celui-ci. En effet, la Capitale, les cités fédérales, les territoires d'outre-mer et les concessions commerciales et le Protectorat Maghrébo-Anubien sur les Touaregs dépendent de lui de manière plus ou moins forte.

 

La Capitale fédérale se situe où l'équateur croise le fleuve Congo sur le territoire de l'actuelle Mbandaka, cette ville n'a pas de résidents permanents et ceux qu'y y vivent sont titulaires d'une dérogation justifiée par leurs obligations professionnelles liées à une fonction dans la capitale. Celle-ci est avant tout une capitale politique, s'y trouvent les ambassades des nations de la fédération où vit le personnel lié à l'ambassadeur à chacune de ces ambassades est lié un quartier où sont logés les ressortissants dans la capitale de la nation représentée. Le quartier institutionnel comprend les locaux du conseil des ambassadeurs et des trois ordres, le grand oratorium et des bâtiments/monuments liés au symbolisme de l'alliance panafricaine. Le quartier économique et culturel comprend les locaux d'ordres et de fédérations professionnelles qui bien que ne relevant pas de l'Etat fédéral ont décidé d'harmoniser leur politique au niveau panafricain, on y trouve aussi des locaux d'entreprises nationales, des entreprises extra-fédérales autorisées ainsi que divers services publics du domaine socio-culturel (éducation, santé, centres de conférence, théâtres, musées, terrains de sport...) et des infrastructures touristiques. Pour se donner une idée de ce que peut être cette capitale il ne faut pas s'imaginer une mégalopole titanesque mais plutôt une agglomération moyenne où ne vivent sur de longues périodes que trois millions d'individus tout au plus avec une capacité hôtelière ne faisant que rarement dépasser le nombre de dix millions d'individus présents simultanément dans la capitale. Malgré sa taille modeste, cette ville est la vitrine de tout un monde, son architecture et son urbanisme se doivent d'être à la hauteur de la fédération qu'elle représente. La ville est administrée par le petit conseil où les représentants de chaque quartier d'ambassade définissent le droit qui vaut sur l'espace publique.

 

Les cités fédérales, comme expliqué ici devraient être l'expression la plus perceptible de la matérialité de cette fédération, c'est en fait dans ces villes que fédération se confond avec nation. Celles-ci sont au nombre approximatif de 210 et sont reliées par un réseau ferroviaire et autoroutier, elles sont systématiquement bâties où se croisent les frontières de trois nations, soit où une frontière interne rencontre une côte à l'exception de Gauteng (Johannesburg-Randburg-Tshwane) et Abidjan qui par leur caractère fortement cosmopolite, leur taille et leur dynamisme économique  (en sommeil pour Abidjan) d'ampleur panafricaine sont culturellement inclassables parmi les inclassables. Elles sont prioritairement destinées à ceux qui se réfèrent plus à une identité panafricaine qu'ethnique, leur objectif est de faire bourgeonner un groupe ethnique né de la synthèse de toutes les cultures africaines et afro-descendantes afin de donner une véritable personnalité à la confédération ne se résumant pas qu'à la somme de ses entités fédérées. Cependant, chaque nation tenant à sa culture propre devra faire en sorte que l'africanisation au même titre que l'occidentalisation n'empiète pas trop sur son authenticité mais il pourra être intéressant pour leurs habitants d'avoir à leurs frontières différents exemples de ce qu'est l'universalisme panafricain. Ces villes sont aussi des centres de coopération économique pour les nations riveraines ainsi qu'une porte ouverte sur le commerce international auquel ces territoires sont ouverts selon les conditions établies par les compagnies de commerce. Enfin, ces cités-fédérales représentent les chefs lieux des circonscriptions militaires des armées fédérales.

 

Comme leur nom l'indique, les territoires d'outre-mer sont l'ensemble des territoires situés hors d'Afrique et dont le statut n'est pas celui de concession. ils sont situés en Amérique du Nord, en Amérique centrale, dans la Caraïbe, dans l'océan Atlantique, dans l'Océan Indien en Israël et au Yémen, ils correspondent dans l'hémisphère occidental et dans l'océan Indien aux aires où s'épanouit une culture créole dont le substrat est Africain, en Israël il s'agit de l'aboutissement du Sionisme Africain inconciliable avec le Sionisme Sépharado-Ashkénaze, au Yémen enfin le territoire accueille la diaspora Afro-Arabe. Ces territoires sont autonomes mais ne constitueront des nations représentées au conseil des ambassadeurs qu'après 50 ans d'intégration à la fédération. Avant que ce délai ne soit écoulé, elles sont placées sous protectorat par la fédération tandis qu'elles partagent leur représentation au conseil des ambassadeurs avec leur nation marraine qui sans pour autant faire ingérence dans leurs affaires intérieures sont chargées de les réintégrer civilisationnellement au monde Africain. C'est bien évidemment aux territoires d'outre-mer de choisir leur nation marraine conformément à l'histoire qui les unit à l'Afrique. Dans le cas de Beta-Israël, il n'y aura ni parrainage, ni représentation mais seulement un statut spécial de territoire ultra-marin.

 

Les concessions commerciales sont des territoires appartenant à la fédération pour une durée limitée et renouvelable définie dans le traité établissant les relations commerciales avec le pays en question, ils sont administrés par la compagnie en question qui dispose de ses forces de maintient de l'ordre en coopération avec les pouvoirs locaux. Dans de grands Etats tels que le Bresil, la Russie, les Etats-Unis, le Canada ou la Chine, il peut y avoir plus d'une concession. On trouve dans ces comptoirs des temps modernes les locaux de direction ainsi que certains locaux de travail et de production des fédérations professionnelles s'étant jointes à la compagnie pour faire affaires dans le pays pris en compte. La concession comprend aussi les logements des employés travaillant sur la concession et à ses environs ainsi qu'un ensemble de services sensés recréer les conditions de vie de la fédération même à l'autre bout du monde. Il faut à cela ajouter l'ensemble des infrastructures permettant la circulation des biens et des personnes entre la concession et la fédération.

 

Enfin, le Protectorat Maghrébo-Anubien sur les touaregs suppose que la fédération puisse avoir un interlocuteur s'exprimant pour tout le Maghreb. Dans mes plans géopolitiques j'ai supposé que l'achèvement du projet panafricain conduise le nombre d'Etats sur ce continent à être réduit à six dont cinq Etats jouissant de la souveraineté internationale: l'Etat Panafricain que j'appelle Anubie, le Volsktaat ou Union Sud-Africaine, un Etat Afrikaner et dans une moindre mesure Anglo-Allemand, l'Union Maghrébien, un Etat Arabo-Berbère, l'Egypte ou République du Nil, un Etat Arabe et Madagascar (et les Mascareignes) un Etat Malagasy. Le protectorat Maghrebo-Anubien sur les Touaregs est motivé par le fait que les touaregs malgré leur lutte pour l'autonomie ne possèdent pas dans leur mode de vie ce qui leur permet de constituer un Etat, ils ne sont pas sédentaires et faillissent par ce fait à l'obligation d'avoir un territoire fixe pour être considéré comme un Etat, malgré tout, la fédération Anubienne et la fédération Maghrébine doivent prévoir un territoire à réserver au cas où ce peuple déciderait de devenir sédentaire, comme ce territoire est enclavé entre les deux Etats, que le peuple Touareg voyage également dans les deux Etats et qu'il est tiraillé entre civilisation Africaine et civilisation Arabo-Berbère notamment pour des motifs stupidement raciaux, la question Touareg est relativement explosive d'autant plus qu'il est probable que la zone saharienne prise en compte soit pétrolifère. Dans ce protectorat, la fédération Anubienne assure le développement des forgerons Touaregs (sédentaires) et de la noblesse Touaregue noire, elle abandonne toute revendication sur le pétrole et le sous-sol de la région et ne s'affaire qu'à assurer la sécurité, le respect de l'autonomie politique et l'épanouissement économique des Touaregs Africains tandis qu'elle laisse à l'Etat Maghrébin la propriété des ressources et l'organisation des Touaregs Arabo-Berbères. Les Touaregs Africains pourront rejoindre la fédération 50 ans après l'établissement du protectorat.

http://kwanzaamillenium.files.wordpress.com/2011/05/nations-africaines.png?w=243&h=300#038;h=300

Carte politique de l'Afrique post-révolutionnaire


A présent, abordons les Nations fédérées. Celles-ci ne sont dans leur statut comparables à aucune autre entité fédérale. En effet, toutes autant qu'elles sont ont le statut officiel d'Etats indépendants. Cela est évidemment faux au niveau extra-fédéral puisque la souveraineté est exercée par le conseil des ambassadeurs, institution fédérale représentant les Etats. Mais à l’intérieur de la fédération, les nations sont indépendantes. Il faut en fait s'imaginer la fédération comme une planète, un monde en contact avec des extraterrestres potentiellement dangereux et que les Etats de la planète décideraient d'être pleinement indépendants en ce qui concerne la politique terrestre mais s'en remettraient à un gouvernement mondial dès qu'il s'agit de traiter avec des extra-terrestres. Si l'on fait la liste des prérogatives revenant aux nations, on se rend bien compte que leur indépendance n'est pas une blague.

 

Sur le plan constitutionnel, les nations n'ont aucune obligation de se conformer à un modèle politique ou idéologique imposé par le pouvoir fédéral, ni la langue officielle des institutions et territoires fédéraux n'est imposée aux nations, même si il est judicieux qu'une directive invite les gouvernements à amener leurs administrés à un niveau de maîtrise convenable de cette langue. L'Etat fédéral ne définit pas plus de monnaie commune, de droits fondamentaux ou encore de lois devant entrer dans le corpus juridique des nations. Les entités fédérales ont une liberté totale de gestion de leurs affaires intérieures, leurs frontières ne sont pas fictives et peuvent être soumises à des contrôles douaniers ou des fermetures. Ce sont des Etats indépendants qui en plus de la protection fédérale peuvent établir les modalités de la coopération fédérale.

http://kwanzaamillenium.files.wordpress.com/2011/05/sous-continents.png?w=274&h=300#038;h=300

Sous-continents de la masse Africaine


Avant de poursuivre, je dois dire que rien ne sera efficace si on continue de penser l'Afrique dans sa globalité pour s'entraider à résoudre des problématiques plus localisées. En effet, l'Afrique, comme l'Europe et comme l'Asie est une invention Européenne. Même si depuis 1869 celle-ci est un continent géographique, se référer constamment à l'ensemble Africain est stupide, aussi stupide que se référer à l'ensemble Eurasiatique ou Asiatique qui comme l'Afrique et la Fédération Anubienne sont des masses territoriales immenses. En effet, depuis Dakar  ou Assouan, Durban n'est pas seulement à l'autre bout de l'Afrique mais aussi à l'autre bout du monde. Dakar est plus proche de villes aussi éloignées que Moscou en Russie, Buenos Aires en Argentine et Toronto au Canada que de Durban, Assouan quant à elle est plus proche de Dakha au Bangladesh et de Reykjavik en Islande que de la même ville de Durban. Bien-sûr les exemples pris sont extrêmes mais on ne peut imaginer une coopération efficace engageant un si vaste territoire aux peuples si nombreux. Si nous voulons coopérer comme le font les Européens, les Asiatiques ou les Sud-Américains nous devons comme eux nous approprier la géographie de notre continent, y distinguer des sous-continents comme l'Europe qui n'est qu'une partie de l'Eurasie. L'Afrique peut en fait s'humaniser en quatre zones géographiques qui étrangement rendent la géographie culturelle bien plus compréhensible. Commençons par la première dans laquelle nous ne posséderons que peu de territoires est  délimitée à l'est par la rive gauche du Nil, au sud par la fin du Sahara, à l'ouest par l'Océan Atlantique,  et au Nord par la Méditerranée-Atlantique. La seconde zone est délimitée à l'est par le Canal de Suez, la Méditerranée-Indienne ou mer Rouge, le Golf d'Aden et l'Océan Indien, au Sud elle est délimitée par le fleuve Tana (Kenya) puis le piémont du massif méridional du Grand Rift (Kenya), le lac Turkana (Kenya), le piémont du plateau centrafricain (Sud-Soudan, RCA), le piémont du plateau de l'Adamaoua (Cameroun) et par les limites méridionales et occidentales du bassin du lac Tchad (Nigeria, Niger). A l'ouest, la limite est manifestée par le Sahara et la rive gauche du Nil, enfin au nord la Méditerranée-Atlantique vient achever le contour de ce sous-continent. La troisième zone sous continentale est délimitée au nord par le Sahara et le Bassin du lac Tchad, à l'ouest et au sud par l'Océan Atlantique, à l'est par le versant occidental de la ligne du Cameroun. Enfin la quatrième, terre de tous les pionniers est cette immense péninsule continentale dont les limites orientales, occidentales et méridionales sont les océans Indiens et Atlantiques. Les limites septentrionales sont quant à elles marquées par la fin des plateaux et le début des plaines (Bassin, du Tchad, Vallée de la Benue, Bassin du Nil, plaine Somali).

 

La fédération s'étend principalement sur trois de ces quatre zones, les trois dernières et ses Nations pourront coopérer plus facilement en se référant à celles-ci. Car comme toute nations indépendantes, elles peuvent choisir de s'associer à d'autres nations de la fédération dans le but de bâtir des organisations d'intégration régionale sans que cela soit considéré comme une entreprise concurrente du fédéralisme panafricain, non il ne s'agit que de le compléter à une échelle plus régionale. Les nations peuvent choisir de n'intégrer aucune organisation de coopération économique régionale semblable au Mercosur ou à l'union Européenne, d'ailleurs l'Etat fédéral n'est en lui même ni un marché commun, ni un espace national et la nation fédérée qui n'intégrerait pas d'organisation de ce type se retrouverait dans la fédération comme la suisse en Europe. Les Etats de la fédération peuvent même s'amuser à copier les organisations internationales et d'établir des équivalents de l'ONU, d'Interpol, de l'OMS, de l'OMC, de l'UNICEF, de l'UNESCO ou du FMI, organisations qui contrairement à l'Etat fédéral peuvent s'autoriser dans  leur charte à faire ingérence dans les affaires intérieures des nations ratifiant leur traité. Et quitter une de ces organisations panafricaines non fédérales ne signifie en aucun cas quitter la fédération, uniquement changer les techniques de coopération ou même ne pas coopérer mais seulement bénéficier de la protection de l'alliance et contribuer à sa force militaire.

 

Les nations fédérées peuvent également se représenter les unes auprès des autres par des ambassades et des consulats, les chefs d'Etat peuvent faire des visites diplomatiques dans d'autres nations de la fédération, établir des alliances bilatérales accroissant  la coopération entre deux nations signataires dans des domaines particuliers, les nations peuvent même en cas de conflit d'intérêt majeur se faire la guerre... Avec des armes non létales bien-sûr, puisque faire une véritable guerre signifierait briser l'alliance fédérale. Non, il faut plus penser à un sport chevaleresque, noble, qui bien que mimant la guerre et infligeant une pénalité réparable aux invalides de la bataille appartiendrait plus aux arts martiaux qu'au domaine militaire, faisant appel à un esprit fair-play et à la courtoisie entre les protagonistes du combat terminé, entre les occupants et les occupés. Cela a plusieurs avantages, économiquement cela peut faire vivre tout un secteur de l'armement non létal, de l'équipement militaro-folklorique, une presse thématique, cela peut amener des armées en campagne à visiter de lointaines contrées, y rencontrer des populations différentes, cela peut aussi rappeler que la modernité n'a pas achevé l'histoire et qu'un jour ou un autre les pulsions belliqueuses des Etats reprendront le dessus en grands fracas et qu'il vaut mieux feindre la guerre pour assouvir ces pulsions que de retenir la guerre jusqu'à ce qu'elle (la vraie guerre) nous explose à la figure et devienne incontrôlable, c'est à peu de chose près la version politique de l'alliance à plaisanterie. On peut aussi dire d'une telle pratique de résolution des conflits peut révéler des talents (stratèges militaires, maîtres d'armes), créer des passions, une certaine ferveur nationale, des moments de liesse collective, des instants de prestige ainsi que de laisser s'exprimer une tradition guerrière dont la valeur culturelle n'est pas négligeable d'autant plus que le pacifisme n'est pas encore entré pleinement dans les sociétés Africaines comme valeur primordiale et il serait dommage que cela arrive car une société qui craint la guerre ou ce qui y ressemble est une société qui craint le sacrifice et se met en danger de mort.

 

Cette fédération est donc très peu contraignante, elle ne prive ses entités fédérées d'une totale indépendance qu'au niveau mondial où l'indépendance serait défavorable à la plupart d'entre elles, tout en laissant la possibilité à chacune d'entre elle de choisir son degré d'intégration dans le monde panafricain afin que l'alliance ne soit jamais perçue comme vampirisante, étouffante et contraignante et qu'il n'y ait par ce fait aucune raison sérieuse de la quitter tandis que rester en son sein signifie bénéficier de la protection et de la technologie militaire d'un Etat démographiquement multimiliardaire, profiter des revenus commerciaux générés entre l'Etat le mieux doté en ressources naturelles et humaines et le reste du monde ainsi que de s'épanouir dans un large espace amical, fraternel où aucun conflit usant d'armes létales n'est autorisé.

 

Vécue de l'intérieur, cette fédération répétons le n'est pas un Etat, contrairement au gouvernement fédéral Américain, Nigérian ou Russe, le gouvernement Anubien n'a pas de compétences en termes de politique intérieure, sa force politique est faible mais doit se voir compensée par la haute valeur symbolique de ses emblèmes. Il est effectivement important qu'à défaut d'entrer dans la vie politique de ses fédérés, la fédération se fasse une bonne place dans leur coeur. Quand il s'agira de définir les noms autochtones de cet Etat fédéral, il n'est à mon avis pas judicieux de tenter de traduire les termes "fédération" ou "confédération" (même si leur étymologie dérive du mot traduisant alliance en Latin) ni de l'assimiler à un empire ou à une super-chefferie mais de se baser sur un mot traduisant l'idée d'alliance, alliance des peuples/nations "nègres" bien qu'il soit préférable d'employer un terme non racial décrivant l'origine commune (Nilo-Nigéro-Saharienne) des peuples alliés. En matière d'identité nationale, cette alliance ne se place pas au dessus comme une identité transcendante, les Nations doivent faire en sorte que l'idée fédérale soit absolument indissociable de l'idée nationale d'en être synonyme, il doit par exemple faire partie de l'identité nationale Banyarwanda d'être membre de l'alliance panafricaine sans qu'il n'y ait pour autant d'identité panafricaine, l'alliance étant elle même un objet de célébration et d'identification. Elle peut avoir différents symboles que nous pouvons lister ici:


Le drapeau fédéral (drapeau du conseil des ambassadeurs), il s'agit du drapeau civil de la fédération, il flotte sur tous les bâtiments publics des territoires fédéraux, et au minimum sur les locaux de chaque institution nationale suprême. Mais il faut faire en sorte qu'il suscite un engouement populaire susceptible de le rendre omniprésent sur le territoire de la fédération soit seul, soit en association avec les drapeaux fédéraux, provinciaux, claniques. C'est également par ce drapeau qu'est représentée la fédération à l'international, il est brandi sur les locaux des ambassades, des sièges de compagnie, et accompagne les délégations officielles de la fédération.


Le drapeau du président du conseil des ambassadeurs, celui-ci est brandi sur la tribune présidentielle du conseil et sur les bâtiments des institutions nationales suprêmes de la nation qui durant la présidence tournante prend de manière honorifique les commandes de la fédération.


Le drapeau de l'ordre des défenseurs (pavillon de guerre), disponible en trois versions: la version marine, la version terrestre et la version aérienne, il flotte sur toutes les bases militaires de la fédération et accompagne les armées en campagne.


Les drapeaux des compagnies de commerce, ceux-ci flottent sur les bâtiments de la marine marchande, dans les concessions commerciales et sur chaque local d'entreprise dépendant d'une compagnie du commerce. Le design incorpore le drapeau fédéral et les symboles du pays partenaire.


Les monuments de la capitale fédérale, il s'agit de divers bâtiments et oeuvres d'art monumentales célébrant la fédération. On peut imaginer une crypte d'honneur où sont enterrés ou représentés les héros de l'alliance, un palais de la fédération où se réunissent lors de la fête fédérale tous les chefs d'Etats fédérés pour un grand banquet et où peut vivre le symbole vivant de l'alliance, divers monuments de gloire, de mémoire, de célébration  et bien-sûr les locaux d'institutions fédérales.  Ainsi que le grand oratorium où est jouée l'épopée panafricaine tous les jours avec le grand orateur comme maître de cérémonie.


L'hymne des alliés, un chant écrit et chanté dans la langue panafricaine célébrant l'alliance il peut être issu de l'épopée panafricaine. La partition doit inclure 113 instruments de musique, chacun correspondant à une nation et joué par un ressortissant de celle-ci au sein de l'orchestre fédéral incorporé à la compagnie du grand oratorium. Cet orchestre est chargé de jouer l'hymne à chaque cérémonie officielle et il serait bon que chaque adulte de la fédération en connaisse et en comprenne les paroles.


le serment à l'alliance, ce serment de fidélité à l'alliance doit être prononcé par chaque individu achevant son cycle d'initiation civique. Egalement, chaque séance du conseil des ambassadeurs s'ouvre par une récitation de ce serment, il est fréquemment prononcé dans les institutions et les territoires fédéraux, l'est au minimum dans toutes les nations le jour de la fête de l'alliance au moins par les chefs d'Etat, au mieux par le peuple dans son ensemble. De ce serment peut-être extrait une devise fédérale. Au niveau linguistique, les vers de ce serment sont initialement en langue panafricaine et doivent être compris par tous les adultes de la fédération et prononcés dans cette langue sur tous les territoires fédéraux. Cependant, il est aussi possible pour les nations fédérées d'en produire une version traduite.


L'épopée panafricaine, est un récit mythico-historique dont le but est de donner une légitimité historique et philosophique à l'alliance ainsi que d'expliquer les liens du sang entre ses différents peuples, et les dangers qui les guettent en cas de désolidarisation. Ses passages sont quotidiennement mis en scène par la compagnie du grand oratorium dans la capitale fédérale. De ses lignes peuvent-être issues l'hymne et le serment à l'alliance. Il s'agit d'une oeuvre à haute valeur culturelle et chaque individu un temps soit peu cultivé devra en connaître les passages essentiels.


l'uniforme d'honneur, cet uniforme est donné à tout individu ayant achevé son initiation civique, il comprend un masque-heaume permetant de couvrir et découvrir le visage, une épée non tranchante, un bouclier léger et une tenue de guerrier(e). Il est porté au minimum à l'occasion de la fête fédérale par tous ceux qui la célèbrent.


la fête de l'alliance, est une célébration de la première date de signature de la première constitution-traité fédérale, c'est lors de cette fête que les nations renouvellent officiellement le pacte, qu'elles peuvent quitter l'alliance ou la rejoindre si l'intégration est validée par le conseil des ambassadeurs.


L'allégorie fédérale, il s'agit de la personnification de l'alliance celle-ci peut être vivante. Ces représentations picturales et sculpturales sont fréquentes dans les institutions et territoires fédéraux ainsi que dans chaque institution nationale suprême.


l'ancêtre mythique et tutélaire, le récit de sa vie et de ses exploits inaugure l'épopée panafricaine, il le créateur du lignage auquel appartiennent philosophiquement tous les peuples de la fédération et dont le nom peut servir de qualificatif à l'ensemble civilisationnel fédéré, il peut être représenté sur terre par un être vivant qui conjointement à l'allégorie vivante de l'alliance formerait un couple ou un tandem. Il est le protecteur de l'alliance et ses représentations sont nombreuses un peu partout à l'intérieur des frontières du monde allié, ces représentations matérialisent l'ancêtre, elles ne reproduisent pas les traits physiques de son symbole vivant.


les prix d'honneur sont attribués aux individus de la fédération par le conseil des ambassadeurs selon l'influence qu'ils ont exercé pour la progression positive d'un domaine particulier.


Les délégations fédérales représentent la fédération dans les compétitions, tournois, concours sportifs, culturels ou professionnels internationaux. ces délégations ne dépendent pas du conseil des ambassadeurs mais d'agences autorisées par celui-ci à représenter l'alliance sur la scène internationale. Ces délégations sont créées car il est impossible que deux équipes de l'alliance se fassent concurrence dans une compétition internationale.

 

 

Pour récapituler, le fédéralisme que je suggère est une alliance militaire, diplomatique et commerciale qui garde le souci de donner le sentiment à ses Etats participants d'une large indépendance individuelle. étant donné que la diversité n'est un problème que lorsque on cherche à s'unir mais ne prive en aucun cas de s'allier.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 07:58

25 avril 2011

Bocar Moussa BA, Nouvelle Vision Africaine

 

Le pillage des richesses du continent africain par des dirigeants peu soucieux de l’avenir de leur peuple entraîne ainsi un appauvrissement des populations qui s’accroît de manière exponentielle. Il est connu de tous que moins de 5% des fonds prêtés aux gouvernements africains par les institutions financières internationales ont des conséquences positives sur le pouvoir d’achat des populations. Ces fonds servent plutôt à entretenir une minorité provoquant ainsi la généralisation de la pauvreté.

Les derniers évènements survenus dans certains pays arabes et en Afrique, en affrontant les Pouvoirs, les protestataires n’ont fait que réclamer un partage plus juste et plus équitable des ressources de leur pays, une liberté d’expression et une plus grande justice sociale.

Pour sa part, Nouvelle Vision Africaine condamne l’arrogance et toute forme de violence sur les peuples Guinéen, Libyen et Ivoirien. Mouammar Kadhafi après ses 42 ans règne doit accepter le principe d’une transition démocratique immédiate.

L’organisation Nouvelle Vision Africaine demande aux Africains de respecter la sincérité du scrutin lors des élections car au « finish » c’est le peuple Africain qui gagne. Alassane Ouatara devra prendre toutes les dispositions et arrêter l’humiliation de la famille de Laurent Gbagbo. Le régime en place a l’obligation d’identifier les responsables de tous les actes constituant des dénis des droits de l’Homme afin de les traduire devant la justice nationale et internationale dans les plus brefs délais.

L’évolution du monde actuel montre que toute tyrannie prendra fin un jour et qu’aucun pouvoir ne peut indéfiniment abuser un peuple. Aujourd’hui, il est devenu pratiquement « inacceptable » en tous cas pour la plupart des politiciens, professeurs et intellectuels ou marabouts charlatans de monnayer leur dignité par d’éphémères avantages. Ils devraient dénoncer les abus de Abdoulaye Wade et de sa famille ou même prendre position sur certaines questions au lieu de se retrancher derrière des discours laudateurs, démagogues, aberrants et calculateurs. Eux aussi, au même titre que les dirigeants auront à en répondre devant l’Histoire. Ils devraient être à l’avant-garde des combats pour la justice et défendre les intérêts des peuples africains et les valeurs républicaines Les institutions existent mais ce sont les valeurs et les repères qui ont disparu. La dignité et la conviction sont des valeurs qui doivent être restaurées dans notre nation si nous voulons sauver les générations à venir.

Zine El-Abidine Ben Ali avec sa femme, trompaient le peuple tunisien, Moubarak comme Mouammar Kadhafi ont eu des projets de dévolution monarchique du pouvoir et Laurent Gbagbo tenait coute que coute au fauteuil présidentiel, tous se sont accrochés au pouvoir pendant des décennies avec des régimes armés et policiers. Aujourd’hui ils sentent la peste. Personne ne veut d’eux. C’est la une très bonne leçon pour Abdoulaye Wade et pour sa famille. Les délinquants politiques qui pensent toujours tromper le peuple seront jugés et c’est le peuple qui tranchera.

Les contrats douteux de l’ANOCI et les Chantiers de Dakar dont le moindre bilan objectif et un contrôle sérieux de 500 milliards de nos francs n’ont jamais été faits, la construction inutile du « Monument de la Renaissance Africaine » pour une bagatelle 18 millions d’euros, 50 milliards de FCFA pour organiser le FESMAN 3, l’aéroport Blaise Diagne alors que l’aéroport LSS de Yoff est sous utilisé comparé à celui de Dullas International de Washington DC avec près de 1500 vols par jour, relèvent du futile, de l’irrationnel et de la sénilité.

Le déshonneur ne les a pas ébranlés à la suite de la défaite du fils de Abdoulaye Wade lors des élections municipales de 2009. Cette conduite monarchique archaïque est véritablement une improbité sociale. En plaçant à la tête du Conseil Constitutionnel une personne déjà acquise à sa cause la question de l’irrecevabilité de la candidature d’Abdoulaye Wade devient une pure hypothèse d’école.

Les Sénégalais de la Diaspora sont touchés par les crises qui secouent leur pays, en raison du soutien massif qu’ils apportent aux compatriotes restés au pays et qui aspirent, comme eux à de meilleures conditions d’existence. Les sénégalais de l’extérieur ont atteint leur limite en faisant face à d’énormes difficultés liées à la gestion familiale, clanique et partisane de l’Etat ; cette manière de gérer s’étend jusque dans les représentations diplomatiques.

Nouvelle Vision Africaine et la communauté Sénégalaise vivant aux USA prendront toutes les mesures allant dans le sens d’un changement profond pour que le Sénégal rejoigne le camp des pays engagés dans la volonté d’avoir une gestion transparente et rigoureuse des affaires publiques. Ceci n’est possible qu’avec l’arrêt du projet machiavélique de dévolution monarchique et le départ immédiat et sans condition du Président de la République. Abdoulaye Wade avec son fils ont déjà largement prouvé aux yeux du monde entier qu’ils sont incapables de satisfaire les besoins les plus élémentaires des populations.

Le changement au Sénégal passera par la mise à l’écart, par le peuple lui-même des vautours et de toutes les personnes qui auront pillé les ressources publiques.

Aujourd’hui, le socle sur lequel repose nos valeurs est la lutte avec frappe, la musique, le théâtre et la danse. Aucun chef religieux, aucun intellectuel, aucune voix autorisée ne s’est levé pour dénoncer cette situation qui fait reculer le pays. Il demeure essentiel que nous promouvions l’éducation, la formation scientifique et les technologies de l’information et de la Communication. A l’exemple des pays émergeant, les gouvernements Africains doivent non seulement investir dans ces domaine mais en faire leur priorité pour les jeunes car ce sont eux les dirigeants de demain. Les Sénégalais de l’extérieur, experts dans ces domaines pourraient contribuer sous forme d’échanges ou de partenariats. Un changement profond et bien pensé devra commencer en nous-mêmes, dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos villes et se propager dans tout le pays. Ceci nous permettra de créer un sénégalais nouveau et de refonder notre nation sur de nouvelles bases. L’avenir de nos enfants nous condamne à mettre de côté nos intérêts personnels, à nous unir pour arrêter le régime de Abdoulaye Wade et baliser le terrain pour les générations à venir.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 06:50

21 avril 2011

FIDH

  

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), appelle les autorités judiciaires à procéder à la libération de M. Jean-Claude Kavumbagu et à mettre un terme au harcèlement judiciaire à son encontre.

 

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSPESFlgSRUlEDo9vuBYo8hX8EW-blv_pTu5mo5kArXyVMOep6rLe 13 avril 2011, le ministère public de Bujumbura a requis la prison à perpétuité contre M. Jean-Claude Kavumbagu, rédacteur en chef du journal en ligne Net Press, accusé d’« imputation dommageable », de « trahison » et d’« écrits diffamatoires ». Ses avocats ont plaidé en faveur de son acquittement et le procès a été ajourné dans l’attente du délibéré. La cour a 60 jours pour rendre son verdict. 

 

M. Jean-Claude Kavumbagu, cible du pouvoir depuis plusieurs années en raison de ses articles dénonçant les actes de corruption et la mauvaise gestion de l’Etat, a été arrêté le 17 juillet 2010 dans le parking de son bureau par M. David Nikiza, commissaire général de la police de la région ouest du Burundi, sur la base d’un mandat d’arrêt émis par le parquet de Bujumbura. 

 

Placé en détention préventive à la prison centrale de Mpimba, le journaliste a par la suite été poursuivi pour des faits de trahison, crime prévu par l’article 570 du Code pénal burundais et réprimé par la servitude pénale à perpétuité pour avoir publié un article paru quelques jours auparavant, dans lequel il exprimait ses réserves quant à la capacité de l’armée et des forces de police burundaises à prévenir une éventuelle attaque du groupe islamiste somalien Al Shabab, qui avait revendiqué l’attentat terroriste perpétré en Ouganda le 11 juillet 2010. 

 

Cependant, aux termes de l’article 570, la trahison est un crime ne pouvant être commis qu’en temps de guerre. Par ailleurs, l’Observatoire considère que les autres infractions qui lui sont reprochées ne peuvent sérieusement être retenus contre lui en ce que l’article en question ne visait aucune personne en particulier. 

 

En septembre 2010, le Tribunal de grande instance de Bujumbura avait refusé la requête de mise en liberté provisoire de M. Kavumbagu. Le 9 janvier 2011, ce dernier avait comparu devant le Tribunal de grande instance de Bujumbura. Il reste actuellement détenu à la prison centrale de Mpimba. 


L’Observatoire demande instamment aux autorités judiciaires burundaises de mettre un terme au harcèlement contre M. Jean-Claude Kavumbagu, et de procéder immédiatement à sa libération, en ce que les charges à son encontre ne semblent manifestement viser qu’à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme. 

L’Observatoire demande par ailleurs aux autorités burundaises de garantir en toutes circonstances la protection des défenseurs des droits de l’Homme, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme et aux autres instruments internationaux ratifiés par le Burundi, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 06:33

 

17 février 2011

Survie

 

Le vent de liberté qui souffle sur les pays d’Afrique du Nord est source d’espoir pour des populations qui entendent se débarrasser de leurs régimes autoritaires. En Afrique subsaharienne, ces aspirations sont d’autant plus fortes que de nombreuses dictatures y perdurent avec le soutien de la France.

 

http://survie.org/local/cache-vignettes/L200xH150/arton3901-af0ad.jpgAu nom de la fumeuse théorie dite « de la stabilité », que la révolution pacifique tunisienne vient d’invalider définitivement, la diplomatie française s’entête depuis des décennies à soutenir des régimes honnis de leur population et prédateurs des ressources de leur pays. Ce soutien est multiforme : validation de coups d’Etat ou d’élections truquées, soutien diplomatique, militaire ou policier, aide publique complaisante, etc.

 

Pas plus qu’elle n’a vu venir la révolution tunisienne la diplomatie française ne semble prête à entendre les aspirations des peuples qui, un peu partout en Afrique, réclament leur liberté.

 

Les déclarations de la ministre des Affaires étrangères en faveur d’une aide française au maintien de l’ordre en Tunisie et le scandale soulevé par ses liens avec des dignitaires du régime de Ben Ali, ne sont qu’une illustration parmi des dizaines d’autres de la permissivité et de la complicité des autorités françaises à l’égard des dictatures en Afrique. L’arbre qui cache la forêt, sans doute, car c’est bien dans l’indifférence générale que l’ambassadeur de France au Congo-Brazzaville vient de décorer de la Légion d’honneur, au nom de Nicolas Sarkozy, le bras droit du dictateur Denis Sassou Nguesso , tandis qu’au Gabon, le matériel de maintien de l’ordre fourni par la France sert à réprimer les militants et les étudiants contestant le régime Bongo.

 

Où se trouve aujourd’hui la « nouvelle Tunisie » que la France ne voit pas ? Où est le « prochain Ben Ali » que la France continuera de soutenir jusqu’au bout ?

 

·         Au Congo-Brazzaville où Denis Sassou Nguesso arrivé au pouvoir en 1977 s’y maintient par la force, la guerre, en dilapidant les richesses du pays ?

 

·         Au Burkina Faso où Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1987 et auteur de graves actes de déstabilisation de la sous-région est présenté par la France comme un homme de paix ?

 

·         Au Tchad, où Idriss Déby, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat et dont le maintien avec l’appui de l’armée française entretient la multiplication des rebellions armées ?

 

·         Au Cameroun où Paul Biya, en place depuis 1982, a modifié la constitution afin de rester au pouvoir, au prix de dizaines de morts parmi ceux qui s’y opposaient ?

 

·         Au Togo, où le fils Eyadema, arrivé au pouvoir dans le sang en 2005 perpétue un régime en place depuis 1967 ?

 

·         Au Gabon, où Ali Bongo a succédé à son père et utilise les mêmes méthodes de corruption et de répression ?

 

·         Au Maroc, où l’armée a ouvert le feu sur des réfugiés sahraouis tandis que la France ne cesse de s’opposer à l’extension de la mission de la MINURSO à la surveillance du respect des droits de l’Homme et à la protection de la population sahraouie ;

 

·         En Libye, en Algérie, à Djibouti (où le président Guelleh a modifié la constitution pour briguer un 3ème mandat), dictatures soutenues par la France où les populations ont commencé à se soulever ?

 

·         En Centrafrique, où le putschiste Bozizé vient de se faire « réélire » au terme d’une mascarade électorale ?

 

·         En Mauritanie et à Madagascar où la France a appuyé des processus de légitimation des récents putschs ?

Cette question a été récurrente dans les débats du Forum Social mondial de Dakar où des dizaines d’intervenants africains ont pu livrer leurs témoignages sur le soutien français apporté à leur régime. Jamais la banderole « Arrêtons le soutien aux dictateurs, soutenons les peuples africains » que Survie déplace à chaque événement depuis une décennie n’aura été aussi pertinente et n’aura suscité autant d’enthousiasme qu’à Dakar, durant ces quelques jours où le vent de révolte venu de Tunisie et d’Egypte a libéré la parole et entretenu l’espoir.

Au Maghreb comme dans le reste de l’Afrique et du monde, il faut en finir avec les dictatures soutenues par la France.

 

Partager cet article
Repost0
25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 03:48

 

25 avril 2011

Ali Yahia Abdennour, avocat

El Watan



Le colonialisme a mené une expédition militaire de 46 ans, accompagnée d'actes barbares, de pillages, de crimes de guerre et de crime contre l'humanité, a opprimé, réprimé le peuple algérien, fait la promotion du racisme, de la xénophobien et de l'intolérance qui sont l'armature de son idéologie.

 

Les termes d’indigènes et de sujets au début de la colonisation, de second collège à la fin, sont la reconnaissance de statuts juridiques différents. Le peuple algérien, qui marchait dans les ténèbres, a vu se lever le 1er Novembre 1954 une grande lumière qui allait éclairer sa route vers la libération.
L’indépendance nationale en 1962 n’a apporté ni la souveraineté du peuple algérien ni élevé les Algériens et les Algériennes à la dignité de citoyens et de citoyennes, car ils et elles sont demeurés sujets comme sous le régime colonial. Les Algériens et les Algériennes sont revenus à la case départ, celle où les a cantonnés le colonialisme, celle de sujets sans droits.


Le système politique instauré après l’indépendance du pays, toujours en vigueur, s’est arrogé des droits et des pouvoirs excessifs, s’est substitué au peuple considéré comme souverain par les Constitutions successives. Un groupe qui a prétendu incarner seul la révolution a éliminé tous les autres.
La révolution détournée de son sens et vidée de sa substance est comme le piège, elle s’est refermée sur ceux qui l’ont faite. Pour paraphraser Rudyard Kipling, «la révolution n’a pas appartenu aux premiers qui l’ont déclenchée, mais aux derniers qui l’ont terminée et qui l’ont tirée à eux comme un butin». Elle aboutit non pas à la liberté, mais à une autre forme de domination, au despotisme.
On n’établit pas une dictature pour sauver une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature. L’Algérie n’est sortie de l’ère coloniale que pour entrer dans celle de la dictature. La fraude électorale, vieille tradition coloniale, amplifiée depuis l’indépendance du pays, bien intégrée dans les mœurs politiques est au rendez-vous de toutes les élections. Elle s’apparente au grand banditisme, au braquage de banques.


La façon dont le peuple se trouve soumis, à ce qu’il faut bien appeler un vol de pouvoir, explique sa non- adhésion au système politique qui lui a été imposé. La dictature qui devient avec son machiavélisme politique monarchie, considère qu’elle représente la nation et le peuple.
Elle a démontré son inefficacité, non seulement dans le domaine des libertés et dans le domaine social, mais avant tout dans le domaine de l’économie. Elle est symbolisée par un homme, modelée par et pour un homme atteint de mégalomanie et de paranoïa qui sont des maladies associées, qui transforme l’Etat en instrument de domination politique, avec un renforcement sans pareil des appareils répressifs, police, gendarmerie, police politique, mais aussi en source de pouvoir économique. Le peuple algérien, qui fait preuve de maturité politique, a assez souffert du culte de la personnalité pour le rejeter à jamais.
L’Algérie entre dans une phase d’instabilité dangereuse, car dans les profondeurs de la nation, se prépare un orage et peut-être une tempête qui emportera le système politique en place depuis l’indépendance du pays qui glisse sur une pente où il aura le même sort que les systèmes tunisien et égyptien.


Il faut faire le bilan de 12 ans de la gestion du pays par le président Abdelaziz Bouteflika pour se rendre compte que le changement du système politique est inévitable


Il a fait surgir de la nation humiliée par un Etat policier omniprésent qui a dépouillé le peuple de ses droits, un immense besoin de démocratie, de liberté et de justice. Les atteintes aux droits et aux libertés se sont aggravées sous son règne : où est l’Etat de droit ? Où est le droit ? Où est la démocratie ? Où est la justice ? Le pouvoir porte une lourde responsabilité dans la détérioration du climat social, et les revendications des salariés qui sont l’expression des besoins ressentis avec force, trop longtemps contenues, ont éclaté avec vigueur. Le jeunesse, qui représente l’espérance, la vie, l’avenir, possède la culture, la science et la technologie, consciente du poids politique qu’elle représente en sa qualité d’épine dorsale de la nation, elle veut être maîtresse de son destin, accéder aux responsabilités politiques et succéder à un pouvoir absolu qui vieillit absolument.


L’ampleur de la mobilisation et des manifestations d’étudiants, qui vont sortir des facultés et des grandes écoles avec des connaissances et des diplômes qui ne débouchent pas sur le réel, a pour objectif non seulement la réforme des universités mais aussi l’instauration de la démocratie. Le pouvoir qui exerce une emprise sans partage sur la chaîne unique de télévision dispose grâce à elle d’un moyen d’information et de propagande très puissant qui diffuse la pensée unique. La télévision, qui envahit chaque soir la majorité des foyers, est celle du mépris des faits, de l’intox et de la manipulation de l’opinion publique. Il faut que soient respectés à la radio et à la télévision la mesure, l’équilibre et l’objectivité que les Algériennes et les Algériens sont en droit d’attendre d’un service public. Il faut autoriser la création de chaînes de télévision privées libres de leur choix, libres d’offrir à leurs auditeurs des œuvres diverses ambitieuses, dignes d’intérêt.Que peut signifier l’indépendance politique d’un journal en situation de dépendance financière qui abuse de la brosse à reluire jusqu’au ridicule ? L’opinion publique a vu s’étaler à travers quelques journaux des campagnes de désinformation, de dénigrement, de mensonge, de calomnies, de contrevérités, d’injures, d’insultes contre les militants de la CNCD, que l’on aurait souhaité révolus.

Affairisme, favoritisme, privilèges sont les trois piliers d’un pouvoir qui a absorbé la société civile, basé sur un hyper président, un parlement postiche, une justice aux ordres et des médias en grande partie soumis. La corruption gangrène les plus hautes sphères de l’Etat, éclabousse l’entourage du président — ceux qui ont acquis des richesses ou leurs commanditaires — sont dans les allées du pouvoir. Les dirigeants s’enrichissent à milliards, s’enrichissent encore, s’enrichissent toujours, sans payer le prix politique, le prix moral, le prix humain, parce que assurés de l’impunité qui est le privilège des privilégiés. La manne pétrolière qui est le sang du peuple, multiplie les corrupteurs et les corrompus. Qui aurait cru que l’argent du peuple, l’argent des contribuables est la propriété du pouvoir qui leur ferait des aumônes en subventionnant certains produits de première nécessité. «Les possédants sont possédés par ce qu’ils possèdent», a écrit le général de Gaulle. L’interrogation qui est la base de l’activité intellectuelle constitue le fondement ultime de la pensée, et toute réponse y renvoie. A quoi peut servir la richesse de la nation ? A améliorer le sort du peuple, des pauvres, des retraités, des handicapés, ou a enrichir les clans du pouvoir ? La réponse s’impose. Le peuple n’oublie pas et ne pardonne pas.


Les mandats du chef de l’état ne connaissent pas de limites


La révision de la Constitution était un coup d’Etat constitutionnel, un acte illégal comme par un président illégitime élu par un scrutin qui, comme d’habitude, passe au mieux pour une formalité, au pire pour une force. «Changer de Constitution pour un seul homme ne serait pas correct», avait dit Vladimir Poutine, alors Président russe. Deux quinquennats hélas, trois quinquennats, holà... Le président Bouteflika a salué, après le vote par le Parlement de la révision de la Constitution, notamment l’article 74 qui a consacré le césarisme présidentiel, la présidence à vie et des pouvoirs personnels renforcés «un jour mémorable» «et fait l’éloge de la clairvoyance et du sens de la responsabilité des représentants du peuple», alors que le Parlement est en panne d’idées, d’intelligence réelle, donc de vision, le président est le seul pouvoir exécutif, le gouvernement n’est que le pouvoir exécutant. Depuis ce troisième mandat, la médiocrité est perceptible partout, surtout dans le fonctionnement défectueux des institutions. Les Algériens n’ont aucune confiance dans les institutions politiques que sont la présidence,  le gouvernement, le pouvoir législatif qui joue un rôle mineur, et le pouvoir judiciaire qui est aux ordres. Le pouvoir ne laisse place que pour cette alternative : être avec ou être contre.


Le président prépare sa propre succession


Dans son discours à la nation, qui n’était qu’un exercice laborieux, une lecture difficile, le président est apparu à la télévision physiquement affaibli, usé, le geste lent, la voix inaudible par moments. Il a donné l’image pathétique d’un homme épuisé par la maladie, incapable d’assumer sa fonction. Là se trouve peut-être la solution... Le président va-t-il débloquer la situation politique ou chercher à durer, du fait que l’autojustification et l’autosatisfaction sont présentes dans son discours par le changement dans la continuité, alors que le peuple revendique une rupture radicale et définitive avec le système en
place ? L’Algérie a eu de nombreuses Constitutions, la 6e avec celle projetée pour le cinquantenaire de l’indépendance, pour avoir leur respect et les règles de jeu qu’elles impliquent. Elles sont peu appliquées, révisées et usées avant d’avoir servi. «Que tout change pour que rien ne change.» Cette célèbre formule de Tancrède, dans le film Le Guépard de Visconti, résume la rénovation que veut entreprendre le président. Tout est pour le mieux pour lui, alors que tout ne peut pas aller plus mal. Bouteflika veut rester en place jusqu’à ce qu’il ait terminé son programme qui ne se termine jamais. Le pouvoir est en fin de course, sa fin se dessine, terminus, tout le monde descend, le président en tête. L’accélération de l’histoire, qui a frappé à la porte de l’Algérie, fait du départ du président un préalable absolu, un impératif même. Il doit passer la main, à condition bien sûr que les mains soient propres et s’ouvrent. L’ouverture et le renouveau sont indispensables. Le crépuscule qui s’étend sur le pouvoir doit laisser la place à la démocratie, les droits de l’homme, la liberté, la justice et la justice sociale. Le changement se fera par la rue, de manière pacifique ou violente. «Je suis prêt à mourir pour mon pays, et non à faire mourir mon pays pour moi», s’est écrié Neil Kennoch


Le Conseil national de transition démocratique (CNTD)


Le pays bouge, craque de partout, et la rue est le dernier recours lorsque toutes les possibilités de se faire entendre sont épuisées. Le pouvoir ne recule que sous la pression de la rue. Le jour où les Algériens auront le doit de se rassembler, de manifester, de marcher pacifiquement, sans intervention brutale de la police, marquera le début de la levée de l’état d’urgence qui est pour le moment renforcé par l’état de siège. La CNCD, qui écoute ce qui se dit, ce qui se pense, ce qui se réfléchit, selon le proverbe persan, «Qui parle sème, qui écoute récolte», veut mettre l’Algérie en marche pour sortir du statu quo, de l’immobilisme politique, de l’échec économique, de la fracture sociale et l’orienter vers la démocratie. La stratégie est simple, lisible, crédible : rassembler les partis politiques démocratiques, les syndicats, la société civile mobilisée et mobilisatrice, en mesure d’apporter le concours de leur expérience et de leur compétence, au service de la démocratie. La transition préparera le retour à une vie politique et sociale normale. Le passage d’un pouvoir dictatorial vers un pouvoir démocratique implique de fixer le délai de la période de transition, le contenu de son programme et le calendrier des différentes échéances électorales. Il y a des femmes et des hommes dont le peuple apprécie les qualités, que la conférence nationale élira en qualité de Conseil national de transition démocratique, afin que le crépuscule qui s’étend sur le système politique laisse entrevoir l’aube de la démocratie, de la liberté, de la justice et des droits de l’homme.

Ce Conseil dissoudra toutes les institutions élues, nommera un gouvernement de transition pour gérer les affaires courantes et préparera un projet de Constitution qui sera soumis à l’approbation du peuple par voie référendaire. Dans cette phase de transition, le Conseil national de transition démocratique placera sous son autorité l’armée et l’ensemble des services de sécurité. Il mettra en place une commission indépendante qui proposera les modalités de restitution du sigle «FLN» à la mémoire collective. L’intégration économique et l’unité politique de l’Afrique du Nord s’inscrivent dans l’actualisation des principes fixés par la conférence de Tanger de 1958. En politique étrangère, clarté et constance sont nécessaires. La CNCD présente une plateforme pour le changement démocratique claire, concrète, réaliste, élève la voix afin que la justice soit la valeur la plus forte avec la liberté, cherche à fédérer les initiatives susceptibles de libérer les forces d’expression de représentation, de proposition de la société, afin de dégager une volonté politique et une intelligence stratégique en mesure d’obtenir le changement du système politique de manière pacifique, parce que le peuple algérien ne veut pas d’une ère de violence aux conséquences imprévisibles.

 

Partager cet article
Repost0

Textes De Juliette