1er mai 2011
Source: Noir, fier et conscient
L'idée d'unir les peuples d'Afrique dans une entité politique souveraine commune est relativement récente on peut en attribuer la paternité à Henry Sylvester Williams né à Trinidad et Tobago en 1869, et actif au début du vingtième siècle dans la diaspora afro-descendante de Londres. L'année de naissance de Williams coïncide également avec l'année de naissance de l'Afrique en tant que réalité géographique avec l'achèvement du canal de Suez. Le mouvement fit des émules dans la diaspora africaine Anglophone avec Marcus Garvey à la Jamaïque ou encore W.E.B. DuBois aux Etats Unis mais elle n'arriva véritablement en Afrique qu'avec la montée en puissance d'une génération d'intellectuels autochtones impliqués dans la lutte indépendantiste et souvent inspirés par le marxisme. On peut dire que le panafricanisme atteint son apogée avec Kwame Nkrumah, premier président de la Côte d'Or indépendante en 1957 et immédiatement renommée Ghana, du nom de l'empire Soninké ayant prospéré dans le sahel ancien. Cependant, l'idée ne parviendra pas à s'imposer face aux tentions provoquées par les rivalités internes minant les colonies indépendantes, la persistance des pratiques impérialistes exercées tant par les anciennes puissances coloniales que par les Etats Unis et l'URSS. A l'heure où cet article est écrit, il n'est pas pessimiste de dire que dans l'état actuel des choses l'idée panafricaine a un côté utopiste indéniable si cela n'a pas toujours été le cas.
Pourtant, il apparaît au vu de l'actualité et de l'histoire récente que l'Afrique, dans sa partie sub-saharienne ainsi que sa diaspora ont besoin de former au moins face au reste du monde un bloc puissant capable de s'assurer un développement économique et civilisationnel durable, de se positionner en bonne place dans le jeu de la politique internationale ou encore de se défendre de tous risques d'agression externe et interne. Cela d'autant plus que la mondialisation tend à justifier toutes les prédations au motif d'une conscience universaliste qui à en croire certains serait pour l'humanité sa seule et unique chance de salut.
Contrairement à beaucoup, je ne préconise pas pour la formation de ce bloc le recours à un nationalisme centralisateur et unificateur prenant comme exemple des nations telles que la France qui après des siècles de gestation on put enfanter une société homogène ayant annihilé la plupart des facteurs de divisions internes même si l'immigration récente ou encore les inégalités sociales persistantes viennent assombrir le tableau. Pragmatique, je pense que l'Afrique n'a pas le temps d'attendre que sa diversité se transforme en unité, ce que promeut le panafricanisme standard. En raison de son immensité et de sa diversité, le monde Africain ne pourrait devenir une nation dans un délai raisonnable, de plus cela est totalement inutile et nous aurions beaucoup à y perdre. Ce n'est pas l'unité dans la diversité qui est à rechercher, pas plus que la diversité dans l'unité mais l’efficacité dans l’immédiateté.
Nous ne devons donc pas chercher à être un peuple uni mais des peuples alliés face à l'adversité, et cette volonté d'alliance doit selon moi se traduire par la formation d'un Etat fédéral ne disposant que de la souveraineté internationale, une alliance politique en somme tandis qu'il permet à ses entités fédérées (au nombre de 113) une véritable souveraineté nationale très proche de celle qui caractérise les nations indépendantes. Vu de l'extérieur, l'Etat panafricain doit donc être perçu comme une unité politique, seule compétente en terme de rapports avec les autres entités de droits international, ce qui en fait un Etat pleinement souverain. En reanche, vécu de l'intérieur, celui-ci doit être considéré comme alliance dont la force symbolique est indissociable de la nation dans laquelle on vit, voire une réalité quasi-matérielle dans les territoires fédéraux.
Ne sachant pas vraiment comment parvenir à l'édification d'un tel Etat, le but de cet article sera plutôt d'en imaginer l'organisation en abordant ses institutions ainsi que les rapports entre celles-ci. L'exposé se divise en deux parties, la première traitant des prérogatives et de l'organisation des institutions fédérales tandis que la seconde traitera des prérogatives des entités fédérées.
Comme évoqué précédemment, les compétences de l'Etat fédéral se limitent à l'exercice d'une souveraineté internationale qu'il exerce au nom des entités fédérées. La souveraineté internationale peut se définir comme l'ensemble des droits et prérogatives reconnues à une entité politique subordonnée à aucune autre disposant d'une population, d'un territoire et d'une force de contraine en terme de relations avec les autres entités de statut identique. Dans le modèle proposé, l'Etat fédéral n'a pas droit d'ingérence dans les affaires internes des nations qu'il fédère, il n'est compétent qu'en terme de diplomatie (représentation et signature de traités), de défense extérieure (entretient et direction des armées), et de relations économiques entre Etats souverains de droit international (circulation des biens, des personnes et des capitaux de part et d'autre des frontières de la fédération).
Ces compétences sont assumées par le conseil des ambassadeurs où siègent les représentants des 113 nations composant la fédération, ceux-ci [les ambassadeurs] sont désignés de manière diverse selon les lois de la nation qu'ils représentent. Le conseil élabore la législation en termes de politique militaire, de diplomatie et d'économie internationale, il définit également le budget nécessaire à l'exercice de ces fonctions. Aussi, il peut publier des directives à l'intention des nations fédérées, leur valeur n'est pas obligatoire leur but est uniquement de fixer des objectifs que les gouvernements alliés doivent faire en sorte d'atteindre pour accroître l'efficacité de l'alliance dans le but de garantir indépendance et développement dans tous les sens du terme à toutes ses nations. Le conseil des ambassadeurs peut aussi être amené à redéfinir les termes de l'alliance, et se former en tribunal jugeant des agissements des fonctionnaires de l'administration fédérale, mais il ne peut condamner ou même juger une de ses nations fédérées. La présidence du conseil est tournante, purement honorifique celui qui l'exerce est le chef de l'Etat vis-à vis des puissances étrangères, il est remplacé par son vice-ambassadeur durant ses déplacements et son rôle est uniquement d'aller représenter la fédération lors de visites officielles, présider les débats au conseil, valider les législations, les budgets et les programmes d’exécution, ainsi que faire le lien entre les ordres et le conseil.
Ensuite, viennent les ordres fédéraux que leurs membres et ministres intègrent après avoir suivi un cursus académique comme indiqué dans ce schéma, ceux-ci sont au nombre de trois, leur rôle est de mettre en exécution la législation produite par le conseil des ambassadeurs. L'ordre des défenseurs est un ordre à ministère unique, il est chargé d'assurer la défense des membres de l'alliance et mène ses forces terrestres, navales et aériennes, sa recherche en technologies spatiale et militaire ainsi que ses services de renseignements secrets et sa police fédérale chargée de traquer dans toute la fédération les individus et groupes jugés dangereux par le conseil , ils seront soit jugés par des juridictions d'exception, soit par des juridictions nationales autorisées par le conseil à statuer sur leur sort. Ensuite, l'ordre des diplomate comprend plusieurs ministères regroupant par affinités idéologiques ceux qui seront chargés de proposer au conseil des ambassadeurs différents programmes d'application de la diplomatie qu'ils souhaitent mener afin de préserver les intérêts de l'alliance au niveau international, on peut imaginer différents ministères, un ministère isolationniste (qui aurait ma faveur), un ministère expansionniste, un ministère impérialiste, un ministère colonialiste, un ministère pacifiste, ou encore un ministère mondialiste. L'essentiel est que les législateurs ne se limitent pas à une idéologie de la politique internationale et aient la possibilité de prendre le meilleur de chaque doctrine dans l'intérêt des nations fédérées, il en va de même avec l'ordre du commerce international. Cet ordre chargé des relations économiques internationales comprend également plusieurs ministères (isolationniste, impérialiste, mondialiste, continentaliste, ou encore tiers-mondiste si-cela aura encore du sens au moment où l'Etat panafricain verra le jour), ils sont chargés de proposer aux ambassadeurs les modalités de circulation des biens, des personnes et des capitaux de part et d'autre des frontières fédérales. De cet ordre dépendent les compagnies du commerce, sortes d'ambassades économiques établies dans les Etats avec lesquels les membres de la fédération décident d'établir des relations commerciales (Compagnie de France, compagnie du Japon, compagnie d'Australie...), ces compagnies naissent d'un principe qui me semble essentiel: l'interdiction pour les entreprises de la fédération de se faire concurrence sur les marchés étrangers. Ces compagnies ont le privilège de pouvoir battre monnaie, Leur de ces compagnies est de prendre en charge les importations et les exportations entre la fédération et le pays où est établie la compagnie et de faire appliquer les droits de douane entre les deux Etats, si par exemple une entreprise Somali veut vendre ses produits en Italie, elle doit les vendre à la compagnie d'Italie, de même, si une entreprise Italienne veut vendre sa production dans la fédération, celle-ci doit vendre à la compagnie d'Italie, si un entrepreneur Haoussa veut exploiter le pétrole Saoudien, celui-ci devra investir dans la compagnie d'Arabie Saoudite pour prendre les commandes de son projet, un autre exemple, si un entrepreneur Bakongo souhaite créer une chaîne de restaurants au Vietnam, il devra investir dans la Compagnie du Vietnam, celle-ci lui donnera ensuite des directives afin que son projet ait les meilleurs chances d'aboutissement car les compagnies réalisent des études de marché leur permettant d'appliquer les stratégies de commercialisation les plus efficaces. Les compagnies peuvent également prendre l'initiative (si cela leur est autoriser) d'acheter ou d'embaucher où elles sont les produits ou travailleurs qualifiés demandés dans la fédération, de la même manière, elle peut d'elle même acheter dans la fédération les biens demandés sur le marché où elle est implantée. Le statut d'une compagnie est celui d'une entreprise publique quelle que soit la part des investisseurs privés dans son capital qui n'est ouvert qu'aux investisseurs de la fédération, même si la fédération est actionnaire à moins de 50% de la compagnie, 50% des bénéfices de celle-ci lui reviennent, malgré tout, il y a fort à parier que d'investir en 2050 dans le commerce Afro-Indien par exemple sera particulièrement rentable pour un investisseur privé même si la part des bénéfices à partager est plafonnée à 50%. L'argent obtenu du commerce international par le pouvoir fédéral et qui n'est pas réinvesti sert à l'entretient de l'administration, 50% du reste est partagé entre les nations proportionnellement à leur nombre d'habitants, 50% est dirrectement versé dans les territoires fédéraux. Les compagnies quant à elles sont établies sur des concessions temporaires, dans des villes frontalières, portuaires ou reliées au port le plus proche par voie ferrée et/ou autoroutière pour les concessions établies dans des pays enclavés. Le statut juridique des concessions est le même que celui des ambassades diplomatiques, elles appartiennent à la fédération jusqu'à ce que les relations commerciales soient rompues entre les deux pays et en sont des territoires à statut spécial.
L'Etat fédéral est donc léger, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'existe pas car un nombre non négligeable de territoires relèvent de celui-ci. En effet, la Capitale, les cités fédérales, les territoires d'outre-mer et les concessions commerciales et le Protectorat Maghrébo-Anubien sur les Touaregs dépendent de lui de manière plus ou moins forte.
La Capitale fédérale se situe où l'équateur croise le fleuve Congo sur le territoire de l'actuelle Mbandaka, cette ville n'a pas de résidents permanents et ceux qu'y y vivent sont titulaires d'une dérogation justifiée par leurs obligations professionnelles liées à une fonction dans la capitale. Celle-ci est avant tout une capitale politique, s'y trouvent les ambassades des nations de la fédération où vit le personnel lié à l'ambassadeur à chacune de ces ambassades est lié un quartier où sont logés les ressortissants dans la capitale de la nation représentée. Le quartier institutionnel comprend les locaux du conseil des ambassadeurs et des trois ordres, le grand oratorium et des bâtiments/monuments liés au symbolisme de l'alliance panafricaine. Le quartier économique et culturel comprend les locaux d'ordres et de fédérations professionnelles qui bien que ne relevant pas de l'Etat fédéral ont décidé d'harmoniser leur politique au niveau panafricain, on y trouve aussi des locaux d'entreprises nationales, des entreprises extra-fédérales autorisées ainsi que divers services publics du domaine socio-culturel (éducation, santé, centres de conférence, théâtres, musées, terrains de sport...) et des infrastructures touristiques. Pour se donner une idée de ce que peut être cette capitale il ne faut pas s'imaginer une mégalopole titanesque mais plutôt une agglomération moyenne où ne vivent sur de longues périodes que trois millions d'individus tout au plus avec une capacité hôtelière ne faisant que rarement dépasser le nombre de dix millions d'individus présents simultanément dans la capitale. Malgré sa taille modeste, cette ville est la vitrine de tout un monde, son architecture et son urbanisme se doivent d'être à la hauteur de la fédération qu'elle représente. La ville est administrée par le petit conseil où les représentants de chaque quartier d'ambassade définissent le droit qui vaut sur l'espace publique.
Les cités fédérales, comme expliqué ici devraient être l'expression la plus perceptible de la matérialité de cette fédération, c'est en fait dans ces villes que fédération se confond avec nation. Celles-ci sont au nombre approximatif de 210 et sont reliées par un réseau ferroviaire et autoroutier, elles sont systématiquement bâties où se croisent les frontières de trois nations, soit où une frontière interne rencontre une côte à l'exception de Gauteng (Johannesburg-Randburg-Tshwane) et Abidjan qui par leur caractère fortement cosmopolite, leur taille et leur dynamisme économique (en sommeil pour Abidjan) d'ampleur panafricaine sont culturellement inclassables parmi les inclassables. Elles sont prioritairement destinées à ceux qui se réfèrent plus à une identité panafricaine qu'ethnique, leur objectif est de faire bourgeonner un groupe ethnique né de la synthèse de toutes les cultures africaines et afro-descendantes afin de donner une véritable personnalité à la confédération ne se résumant pas qu'à la somme de ses entités fédérées. Cependant, chaque nation tenant à sa culture propre devra faire en sorte que l'africanisation au même titre que l'occidentalisation n'empiète pas trop sur son authenticité mais il pourra être intéressant pour leurs habitants d'avoir à leurs frontières différents exemples de ce qu'est l'universalisme panafricain. Ces villes sont aussi des centres de coopération économique pour les nations riveraines ainsi qu'une porte ouverte sur le commerce international auquel ces territoires sont ouverts selon les conditions établies par les compagnies de commerce. Enfin, ces cités-fédérales représentent les chefs lieux des circonscriptions militaires des armées fédérales.
Comme leur nom l'indique, les territoires d'outre-mer sont l'ensemble des territoires situés hors d'Afrique et dont le statut n'est pas celui de concession. ils sont situés en Amérique du Nord, en Amérique centrale, dans la Caraïbe, dans l'océan Atlantique, dans l'Océan Indien en Israël et au Yémen, ils correspondent dans l'hémisphère occidental et dans l'océan Indien aux aires où s'épanouit une culture créole dont le substrat est Africain, en Israël il s'agit de l'aboutissement du Sionisme Africain inconciliable avec le Sionisme Sépharado-Ashkénaze, au Yémen enfin le territoire accueille la diaspora Afro-Arabe. Ces territoires sont autonomes mais ne constitueront des nations représentées au conseil des ambassadeurs qu'après 50 ans d'intégration à la fédération. Avant que ce délai ne soit écoulé, elles sont placées sous protectorat par la fédération tandis qu'elles partagent leur représentation au conseil des ambassadeurs avec leur nation marraine qui sans pour autant faire ingérence dans leurs affaires intérieures sont chargées de les réintégrer civilisationnellement au monde Africain. C'est bien évidemment aux territoires d'outre-mer de choisir leur nation marraine conformément à l'histoire qui les unit à l'Afrique. Dans le cas de Beta-Israël, il n'y aura ni parrainage, ni représentation mais seulement un statut spécial de territoire ultra-marin.
Les concessions commerciales sont des territoires appartenant à la fédération pour une durée limitée et renouvelable définie dans le traité établissant les relations commerciales avec le pays en question, ils sont administrés par la compagnie en question qui dispose de ses forces de maintient de l'ordre en coopération avec les pouvoirs locaux. Dans de grands Etats tels que le Bresil, la Russie, les Etats-Unis, le Canada ou la Chine, il peut y avoir plus d'une concession. On trouve dans ces comptoirs des temps modernes les locaux de direction ainsi que certains locaux de travail et de production des fédérations professionnelles s'étant jointes à la compagnie pour faire affaires dans le pays pris en compte. La concession comprend aussi les logements des employés travaillant sur la concession et à ses environs ainsi qu'un ensemble de services sensés recréer les conditions de vie de la fédération même à l'autre bout du monde. Il faut à cela ajouter l'ensemble des infrastructures permettant la circulation des biens et des personnes entre la concession et la fédération.
Enfin, le Protectorat Maghrébo-Anubien sur les touaregs suppose que la fédération puisse avoir un interlocuteur s'exprimant pour tout le Maghreb. Dans mes plans géopolitiques j'ai supposé que l'achèvement du projet panafricain conduise le nombre d'Etats sur ce continent à être réduit à six dont cinq Etats jouissant de la souveraineté internationale: l'Etat Panafricain que j'appelle Anubie, le Volsktaat ou Union Sud-Africaine, un Etat Afrikaner et dans une moindre mesure Anglo-Allemand, l'Union Maghrébien, un Etat Arabo-Berbère, l'Egypte ou République du Nil, un Etat Arabe et Madagascar (et les Mascareignes) un Etat Malagasy. Le protectorat Maghrebo-Anubien sur les Touaregs est motivé par le fait que les touaregs malgré leur lutte pour l'autonomie ne possèdent pas dans leur mode de vie ce qui leur permet de constituer un Etat, ils ne sont pas sédentaires et faillissent par ce fait à l'obligation d'avoir un territoire fixe pour être considéré comme un Etat, malgré tout, la fédération Anubienne et la fédération Maghrébine doivent prévoir un territoire à réserver au cas où ce peuple déciderait de devenir sédentaire, comme ce territoire est enclavé entre les deux Etats, que le peuple Touareg voyage également dans les deux Etats et qu'il est tiraillé entre civilisation Africaine et civilisation Arabo-Berbère notamment pour des motifs stupidement raciaux, la question Touareg est relativement explosive d'autant plus qu'il est probable que la zone saharienne prise en compte soit pétrolifère. Dans ce protectorat, la fédération Anubienne assure le développement des forgerons Touaregs (sédentaires) et de la noblesse Touaregue noire, elle abandonne toute revendication sur le pétrole et le sous-sol de la région et ne s'affaire qu'à assurer la sécurité, le respect de l'autonomie politique et l'épanouissement économique des Touaregs Africains tandis qu'elle laisse à l'Etat Maghrébin la propriété des ressources et l'organisation des Touaregs Arabo-Berbères. Les Touaregs Africains pourront rejoindre la fédération 50 ans après l'établissement du protectorat.
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Carte politique de l'Afrique post-révolutionnaire
A présent, abordons les Nations fédérées. Celles-ci ne sont dans leur statut comparables à aucune autre entité fédérale. En effet, toutes autant qu'elles sont ont le statut officiel d'Etats indépendants. Cela est évidemment faux au niveau extra-fédéral puisque la souveraineté est exercée par le conseil des ambassadeurs, institution fédérale représentant les Etats. Mais à l’intérieur de la fédération, les nations sont indépendantes. Il faut en fait s'imaginer la fédération comme une planète, un monde en contact avec des extraterrestres potentiellement dangereux et que les Etats de la planète décideraient d'être pleinement indépendants en ce qui concerne la politique terrestre mais s'en remettraient à un gouvernement mondial dès qu'il s'agit de traiter avec des extra-terrestres. Si l'on fait la liste des prérogatives revenant aux nations, on se rend bien compte que leur indépendance n'est pas une blague.
Sur le plan constitutionnel, les nations n'ont aucune obligation de se conformer à un modèle politique ou idéologique imposé par le pouvoir fédéral, ni la langue officielle des institutions et territoires fédéraux n'est imposée aux nations, même si il est judicieux qu'une directive invite les gouvernements à amener leurs administrés à un niveau de maîtrise convenable de cette langue. L'Etat fédéral ne définit pas plus de monnaie commune, de droits fondamentaux ou encore de lois devant entrer dans le corpus juridique des nations. Les entités fédérales ont une liberté totale de gestion de leurs affaires intérieures, leurs frontières ne sont pas fictives et peuvent être soumises à des contrôles douaniers ou des fermetures. Ce sont des Etats indépendants qui en plus de la protection fédérale peuvent établir les modalités de la coopération fédérale.
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Sous-continents de la masse Africaine
Avant de poursuivre, je dois dire que rien ne sera efficace si on continue de penser l'Afrique dans sa globalité pour s'entraider à résoudre des problématiques plus localisées. En effet, l'Afrique, comme l'Europe et comme l'Asie est une invention Européenne. Même si depuis 1869 celle-ci est un continent géographique, se référer constamment à l'ensemble Africain est stupide, aussi stupide que se référer à l'ensemble Eurasiatique ou Asiatique qui comme l'Afrique et la Fédération Anubienne sont des masses territoriales immenses. En effet, depuis Dakar ou Assouan, Durban n'est pas seulement à l'autre bout de l'Afrique mais aussi à l'autre bout du monde. Dakar est plus proche de villes aussi éloignées que Moscou en Russie, Buenos Aires en Argentine et Toronto au Canada que de Durban, Assouan quant à elle est plus proche de Dakha au Bangladesh et de Reykjavik en Islande que de la même ville de Durban. Bien-sûr les exemples pris sont extrêmes mais on ne peut imaginer une coopération efficace engageant un si vaste territoire aux peuples si nombreux. Si nous voulons coopérer comme le font les Européens, les Asiatiques ou les Sud-Américains nous devons comme eux nous approprier la géographie de notre continent, y distinguer des sous-continents comme l'Europe qui n'est qu'une partie de l'Eurasie. L'Afrique peut en fait s'humaniser en quatre zones géographiques qui étrangement rendent la géographie culturelle bien plus compréhensible. Commençons par la première dans laquelle nous ne posséderons que peu de territoires est délimitée à l'est par la rive gauche du Nil, au sud par la fin du Sahara, à l'ouest par l'Océan Atlantique, et au Nord par la Méditerranée-Atlantique. La seconde zone est délimitée à l'est par le Canal de Suez, la Méditerranée-Indienne ou mer Rouge, le Golf d'Aden et l'Océan Indien, au Sud elle est délimitée par le fleuve Tana (Kenya) puis le piémont du massif méridional du Grand Rift (Kenya), le lac Turkana (Kenya), le piémont du plateau centrafricain (Sud-Soudan, RCA), le piémont du plateau de l'Adamaoua (Cameroun) et par les limites méridionales et occidentales du bassin du lac Tchad (Nigeria, Niger). A l'ouest, la limite est manifestée par le Sahara et la rive gauche du Nil, enfin au nord la Méditerranée-Atlantique vient achever le contour de ce sous-continent. La troisième zone sous continentale est délimitée au nord par le Sahara et le Bassin du lac Tchad, à l'ouest et au sud par l'Océan Atlantique, à l'est par le versant occidental de la ligne du Cameroun. Enfin la quatrième, terre de tous les pionniers est cette immense péninsule continentale dont les limites orientales, occidentales et méridionales sont les océans Indiens et Atlantiques. Les limites septentrionales sont quant à elles marquées par la fin des plateaux et le début des plaines (Bassin, du Tchad, Vallée de la Benue, Bassin du Nil, plaine Somali).
La fédération s'étend principalement sur trois de ces quatre zones, les trois dernières et ses Nations pourront coopérer plus facilement en se référant à celles-ci. Car comme toute nations indépendantes, elles peuvent choisir de s'associer à d'autres nations de la fédération dans le but de bâtir des organisations d'intégration régionale sans que cela soit considéré comme une entreprise concurrente du fédéralisme panafricain, non il ne s'agit que de le compléter à une échelle plus régionale. Les nations peuvent choisir de n'intégrer aucune organisation de coopération économique régionale semblable au Mercosur ou à l'union Européenne, d'ailleurs l'Etat fédéral n'est en lui même ni un marché commun, ni un espace national et la nation fédérée qui n'intégrerait pas d'organisation de ce type se retrouverait dans la fédération comme la suisse en Europe. Les Etats de la fédération peuvent même s'amuser à copier les organisations internationales et d'établir des équivalents de l'ONU, d'Interpol, de l'OMS, de l'OMC, de l'UNICEF, de l'UNESCO ou du FMI, organisations qui contrairement à l'Etat fédéral peuvent s'autoriser dans leur charte à faire ingérence dans les affaires intérieures des nations ratifiant leur traité. Et quitter une de ces organisations panafricaines non fédérales ne signifie en aucun cas quitter la fédération, uniquement changer les techniques de coopération ou même ne pas coopérer mais seulement bénéficier de la protection de l'alliance et contribuer à sa force militaire.
Les nations fédérées peuvent également se représenter les unes auprès des autres par des ambassades et des consulats, les chefs d'Etat peuvent faire des visites diplomatiques dans d'autres nations de la fédération, établir des alliances bilatérales accroissant la coopération entre deux nations signataires dans des domaines particuliers, les nations peuvent même en cas de conflit d'intérêt majeur se faire la guerre... Avec des armes non létales bien-sûr, puisque faire une véritable guerre signifierait briser l'alliance fédérale. Non, il faut plus penser à un sport chevaleresque, noble, qui bien que mimant la guerre et infligeant une pénalité réparable aux invalides de la bataille appartiendrait plus aux arts martiaux qu'au domaine militaire, faisant appel à un esprit fair-play et à la courtoisie entre les protagonistes du combat terminé, entre les occupants et les occupés. Cela a plusieurs avantages, économiquement cela peut faire vivre tout un secteur de l'armement non létal, de l'équipement militaro-folklorique, une presse thématique, cela peut amener des armées en campagne à visiter de lointaines contrées, y rencontrer des populations différentes, cela peut aussi rappeler que la modernité n'a pas achevé l'histoire et qu'un jour ou un autre les pulsions belliqueuses des Etats reprendront le dessus en grands fracas et qu'il vaut mieux feindre la guerre pour assouvir ces pulsions que de retenir la guerre jusqu'à ce qu'elle (la vraie guerre) nous explose à la figure et devienne incontrôlable, c'est à peu de chose près la version politique de l'alliance à plaisanterie. On peut aussi dire d'une telle pratique de résolution des conflits peut révéler des talents (stratèges militaires, maîtres d'armes), créer des passions, une certaine ferveur nationale, des moments de liesse collective, des instants de prestige ainsi que de laisser s'exprimer une tradition guerrière dont la valeur culturelle n'est pas négligeable d'autant plus que le pacifisme n'est pas encore entré pleinement dans les sociétés Africaines comme valeur primordiale et il serait dommage que cela arrive car une société qui craint la guerre ou ce qui y ressemble est une société qui craint le sacrifice et se met en danger de mort.
Cette fédération est donc très peu contraignante, elle ne prive ses entités fédérées d'une totale indépendance qu'au niveau mondial où l'indépendance serait défavorable à la plupart d'entre elles, tout en laissant la possibilité à chacune d'entre elle de choisir son degré d'intégration dans le monde panafricain afin que l'alliance ne soit jamais perçue comme vampirisante, étouffante et contraignante et qu'il n'y ait par ce fait aucune raison sérieuse de la quitter tandis que rester en son sein signifie bénéficier de la protection et de la technologie militaire d'un Etat démographiquement multimiliardaire, profiter des revenus commerciaux générés entre l'Etat le mieux doté en ressources naturelles et humaines et le reste du monde ainsi que de s'épanouir dans un large espace amical, fraternel où aucun conflit usant d'armes létales n'est autorisé.
Vécue de l'intérieur, cette fédération répétons le n'est pas un Etat, contrairement au gouvernement fédéral Américain, Nigérian ou Russe, le gouvernement Anubien n'a pas de compétences en termes de politique intérieure, sa force politique est faible mais doit se voir compensée par la haute valeur symbolique de ses emblèmes. Il est effectivement important qu'à défaut d'entrer dans la vie politique de ses fédérés, la fédération se fasse une bonne place dans leur coeur. Quand il s'agira de définir les noms autochtones de cet Etat fédéral, il n'est à mon avis pas judicieux de tenter de traduire les termes "fédération" ou "confédération" (même si leur étymologie dérive du mot traduisant alliance en Latin) ni de l'assimiler à un empire ou à une super-chefferie mais de se baser sur un mot traduisant l'idée d'alliance, alliance des peuples/nations "nègres" bien qu'il soit préférable d'employer un terme non racial décrivant l'origine commune (Nilo-Nigéro-Saharienne) des peuples alliés. En matière d'identité nationale, cette alliance ne se place pas au dessus comme une identité transcendante, les Nations doivent faire en sorte que l'idée fédérale soit absolument indissociable de l'idée nationale d'en être synonyme, il doit par exemple faire partie de l'identité nationale Banyarwanda d'être membre de l'alliance panafricaine sans qu'il n'y ait pour autant d'identité panafricaine, l'alliance étant elle même un objet de célébration et d'identification. Elle peut avoir différents symboles que nous pouvons lister ici:
Le drapeau fédéral (drapeau du conseil des ambassadeurs), il s'agit du drapeau civil de la fédération, il flotte sur tous les bâtiments publics des territoires fédéraux, et au minimum sur les locaux de chaque institution nationale suprême. Mais il faut faire en sorte qu'il suscite un engouement populaire susceptible de le rendre omniprésent sur le territoire de la fédération soit seul, soit en association avec les drapeaux fédéraux, provinciaux, claniques. C'est également par ce drapeau qu'est représentée la fédération à l'international, il est brandi sur les locaux des ambassades, des sièges de compagnie, et accompagne les délégations officielles de la fédération.
Le drapeau du président du conseil des ambassadeurs, celui-ci est brandi sur la tribune présidentielle du conseil et sur les bâtiments des institutions nationales suprêmes de la nation qui durant la présidence tournante prend de manière honorifique les commandes de la fédération.
Le drapeau de l'ordre des défenseurs (pavillon de guerre), disponible en trois versions: la version marine, la version terrestre et la version aérienne, il flotte sur toutes les bases militaires de la fédération et accompagne les armées en campagne.
Les drapeaux des compagnies de commerce, ceux-ci flottent sur les bâtiments de la marine marchande, dans les concessions commerciales et sur chaque local d'entreprise dépendant d'une compagnie du commerce. Le design incorpore le drapeau fédéral et les symboles du pays partenaire.
Les monuments de la capitale fédérale, il s'agit de divers bâtiments et oeuvres d'art monumentales célébrant la fédération. On peut imaginer une crypte d'honneur où sont enterrés ou représentés les héros de l'alliance, un palais de la fédération où se réunissent lors de la fête fédérale tous les chefs d'Etats fédérés pour un grand banquet et où peut vivre le symbole vivant de l'alliance, divers monuments de gloire, de mémoire, de célébration et bien-sûr les locaux d'institutions fédérales. Ainsi que le grand oratorium où est jouée l'épopée panafricaine tous les jours avec le grand orateur comme maître de cérémonie.
L'hymne des alliés, un chant écrit et chanté dans la langue panafricaine célébrant l'alliance il peut être issu de l'épopée panafricaine. La partition doit inclure 113 instruments de musique, chacun correspondant à une nation et joué par un ressortissant de celle-ci au sein de l'orchestre fédéral incorporé à la compagnie du grand oratorium. Cet orchestre est chargé de jouer l'hymne à chaque cérémonie officielle et il serait bon que chaque adulte de la fédération en connaisse et en comprenne les paroles.
le serment à l'alliance, ce serment de fidélité à l'alliance doit être prononcé par chaque individu achevant son cycle d'initiation civique. Egalement, chaque séance du conseil des ambassadeurs s'ouvre par une récitation de ce serment, il est fréquemment prononcé dans les institutions et les territoires fédéraux, l'est au minimum dans toutes les nations le jour de la fête de l'alliance au moins par les chefs d'Etat, au mieux par le peuple dans son ensemble. De ce serment peut-être extrait une devise fédérale. Au niveau linguistique, les vers de ce serment sont initialement en langue panafricaine et doivent être compris par tous les adultes de la fédération et prononcés dans cette langue sur tous les territoires fédéraux. Cependant, il est aussi possible pour les nations fédérées d'en produire une version traduite.
L'épopée panafricaine, est un récit mythico-historique dont le but est de donner une légitimité historique et philosophique à l'alliance ainsi que d'expliquer les liens du sang entre ses différents peuples, et les dangers qui les guettent en cas de désolidarisation. Ses passages sont quotidiennement mis en scène par la compagnie du grand oratorium dans la capitale fédérale. De ses lignes peuvent-être issues l'hymne et le serment à l'alliance. Il s'agit d'une oeuvre à haute valeur culturelle et chaque individu un temps soit peu cultivé devra en connaître les passages essentiels.
l'uniforme d'honneur, cet uniforme est donné à tout individu ayant achevé son initiation civique, il comprend un masque-heaume permetant de couvrir et découvrir le visage, une épée non tranchante, un bouclier léger et une tenue de guerrier(e). Il est porté au minimum à l'occasion de la fête fédérale par tous ceux qui la célèbrent.
la fête de l'alliance, est une célébration de la première date de signature de la première constitution-traité fédérale, c'est lors de cette fête que les nations renouvellent officiellement le pacte, qu'elles peuvent quitter l'alliance ou la rejoindre si l'intégration est validée par le conseil des ambassadeurs.
L'allégorie fédérale, il s'agit de la personnification de l'alliance celle-ci peut être vivante. Ces représentations picturales et sculpturales sont fréquentes dans les institutions et territoires fédéraux ainsi que dans chaque institution nationale suprême.
l'ancêtre mythique et tutélaire, le récit de sa vie et de ses exploits inaugure l'épopée panafricaine, il le créateur du lignage auquel appartiennent philosophiquement tous les peuples de la fédération et dont le nom peut servir de qualificatif à l'ensemble civilisationnel fédéré, il peut être représenté sur terre par un être vivant qui conjointement à l'allégorie vivante de l'alliance formerait un couple ou un tandem. Il est le protecteur de l'alliance et ses représentations sont nombreuses un peu partout à l'intérieur des frontières du monde allié, ces représentations matérialisent l'ancêtre, elles ne reproduisent pas les traits physiques de son symbole vivant.
les prix d'honneur sont attribués aux individus de la fédération par le conseil des ambassadeurs selon l'influence qu'ils ont exercé pour la progression positive d'un domaine particulier.
Les délégations fédérales représentent la fédération dans les compétitions, tournois, concours sportifs, culturels ou professionnels internationaux. ces délégations ne dépendent pas du conseil des ambassadeurs mais d'agences autorisées par celui-ci à représenter l'alliance sur la scène internationale. Ces délégations sont créées car il est impossible que deux équipes de l'alliance se fassent concurrence dans une compétition internationale.
Pour récapituler, le fédéralisme que je suggère est une alliance militaire, diplomatique et commerciale qui garde le souci de donner le sentiment à ses Etats participants d'une large indépendance individuelle. étant donné que la diversité n'est un problème que lorsque on cherche à s'unir mais ne prive en aucun cas de s'allier.