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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 23:34

17 octobre 2011
Juliette Abandokwe

 

 

Malgré un communiqué par le conseiller en communication, "sorcier Camerounais de Bozizé", Henri Pascal Bolanga, censé calmer l'inquiétude du peuple Centrafricain à propos des bruits de plus en plus insistant sur la mort du Général-Président, la suspicion de son passage de vie à trépas est toujours aussi justifiée. En effet, l’agressivité du communiqué, qui en gros accuse tout le monde de prédation, démontre l’extrême nervosité du pouvoir, ainsi que d’ailleurs la reconnaissance de l'impopularité de Bozizé. Aucun gouvernement ayant bonne conscience  et ami de son peuple,  ne peut parler d'une manière aussi belliqueuse. De toute évidence, les experts en communication de la Présidence cherchent à tout prix à dissimuler le fait que Bozizé est absent, de corps et/ou d’esprit. Autrement dit, il devient de plus en plus évident aujourd’hui, que soit il est si malade qu’il ne peut pas parler, soit il est décédé.

 

http://www.courrierinternational.com/files/imagecache/article/illustrations/article/2011/02/0302bozize.pngAu cocktail organisé le 14 octobre dernier en l’honneur de son 65ème anniversaire, ni François Bozizé, ni ses enfants et ses neveux n’étaient présents. Pourtant, certains membres de sa famille proche occupent des postes-clés dans le gouvernement, à l’instar de son fils Francis Bozizé, Ministre de la Défense, et son neveu Sylvain Ndoutingaï, ministre d'État aux Finances et du Budget. Qu’ils aient ou non assisté aux réjouissances festives, le citoyen moyen, qu’il soit sur le territoire national ou non, se serait de toute façon toujours posé la même question : Où est François Bozizé, et dans quel état est-il ?

 

De croire qu’en organisant un cocktail pour l’anniversaire d’un président physiquement absent, on va convaincre des citoyens normalement constitués de continuer à penser que le chef de l’Etat est encore valide et/ou en vie, c’est surtout la preuve d’une grossière sous-estimation de l’intelligence du Centrafricain moyen. C’est en même temps la preuve d’une profonde incompétence. Au lieu de demander aux soi-disant ennemis de la République de prouver le décès de François Bozizé, le communicateur ferait mieux, comme il est de coutume, de nous prouver qu’il n’est pas mort. Le style grossièrement manipulateur de la communication du pouvoir n’aura échappé à personne, et ne pourra plus très longtemps se cacher dans la démagogie à un franc cinquante et l’intimidation.

 

Sachant que personne n’est immortel, et que la santé de François Bozizé est dans toutes conversations depuis plusieurs mois, il aurait été justifié que la Présidence s’exprime de manière au moins indicative sur l’état de santé du président ex-putschiste, qui a complètement disparu de la scène publique depuis une dizaine de jours. Sachant également que Bangui n’est qu’un gros village, que pratiquement tout le monde possède un portable, et qu’un coup de fil ou un sms c’est si facile, il est d’autant plus suspect de voir un expert de la communication fustiger l’opposition pour avoir soi-disant colporté de faux bruits.

 

Que Bozizé meure aujourd’hui ou dans 2 mois, il n’y a pas de différence. Tout le monde sait qu’il est malade et qu’il mourra bien une fois ces prochains temps. Ce qui adviendra après sa mort aussi sera identique qu’il meure aujourd’hui ou dans deux mois. Les événements post-Bozizé étant forcément source d’inquiétude, surtout pour la clique au pouvoir, il est naturel, malgré l’inutilité, de vouloir chercher à en retarder le moment. C’est ce qu’on appelle communément la politique de l’autruche.

 

Le communiqué de l’expert en communication de François Bozizé est donc non seulement inutilement provocateur dans sa vaine recherche d’un bouc émissaire pour déverser la frustration causée par une évidente panique, mais en plus nous laisse très songeur sur les compétences d’un service qui pourtant revêt une importance fondamentale pour un gouvernement pour lequel seuls les palabres peuvent encore couvrir l’état de décomposition avancé.

 

Et tout cela particulièrement à l’heure où l’agitation autour du palais augmente sensiblement chaque jour, avec un net renforcement de sa garde, ainsi que des rumeurs de circulation accrue de militaires Tchadiens en ville de Bangui. 

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commentaires

M
<br /> Il na jamais eu de fumé sans feu,la vérité sortira un jour,l'affaire de santé du président est un sujet TABOU par les institutions de la république,il suffit tout simplement de mettre en<br /> application l'article 34 de la constitution pour affaire avancer les choses dans le pays,ce que veulent les centrafricains,c'est le changement,la paix dans le pays car,sans la paix y a pas de<br /> développement.<br /> <br /> <br />
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