1er décembre 2010
Misna
L'armée du Tchad a pris le contrôle de Birao (Nord), occupée depuis novembre par les rebelles de la Cpjp (Convention des patriotes pour la justice et la paix), ont confirmé tant des porte-parole de la Cpjp que le chef d'état-major du Tchad, le général Alain Mbaidodenande Dionadji.
Selon ce dernier, l'intervention du Tchad se justifierait par la présence à Birao de groupes rebelles opérant en territoire tchadien et arrivés au Centrafrique par l'Ouest du Soudan. La Cpjp est l'un des mouvements rebelles à n'avoir pas signé avec le gouvernement l'accord de paix de 2008. Les combats de novembre et la prise de Birao par les militaires tchadiens contribuent à alimenter les tensions, à l'approche de la présidentielle au Centrafrique, prévue le 23 janvier 2011.
Centrafrique : A la veille du retrait des troupes de l’ONU et de l’élection présidentielle la sécurité reste fragile
1er décembre 2010
Source: Internal Displacement Monitoring Centre; Norwegian Refugee Council (NRC)
Entre 2005 et 2008, le conflit armé opposant les forces gouvernementales à plusieurs groupes armés dans le Nord de la République centrafricaine (RCA) a provoqué le déplacement interne de plus de 200 000 personnes. Suite à la signature d'accords de paix et de réconciliation, leur nombre est descendu à environ 108 000, mais, depuis 2009, des affrontements entre l'armée et un groupe d'insurgés dissident, et les attaques contre les civils perpétrées par l'Armée de résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army) ont provoqué une nouvelle vague de déplacements. En novembre 2010, le nombre de personnes déplacées internes (PDI) était estimé à plus de 192 000 personnes.
Les civils ont souffert d'une série de violations des droits de l'homme, parmi lesquelles des meurtres, le pillage et l'incendie des villages, la destruction des champs, la perte des moyens d'existence, la violence sexuelle ainsi que l'enlèvement et le recrutement d'enfants. En juin 2010, la RCA a été parmi les six pays africains à signer la Déclaration de N'Djamena sur les enfants soldats qui vise à mettre fin au recrutement et à l'utilisation d'enfants par toutes les parties à des conflits de la région. Le pays a également récemment signé le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés (OPAC).
Les forces de maintien de la paix internationales ont eu peu d'impact dans les zones touchées par le déplacement interne. Elles ont été déployées en petit nombre et sans mandat pour s'occuper des bandes criminelles. Néanmoins, le gouvernement de la RCA craint que la situation sécuritaire dans le nord-est du pays se détériore avec le retrait prévu des troupes de maintien de l'ONU, qui devrait être achevé d'ici la fin de l'année. La dernière vague d'attaques met en lumière la fragilité du processus de paix et soulève de graves préoccupations quant à la stabilité dans la perspective de l'élection présidentielle fixée au 23 janvier 2011.