2 décembre 2010
Juliette Abandokwe
Pendant que Bozizé et les siens s'amusent comme des petits fous à la fête d'un cinquantenaire où il n'y a rien à fêter, Gontran Nguerelessio est toujours maintenu illégalement et sans aucun motif au SRI à Bangui.
Un SRI dirigé par un fils Bozizé, un « ministre de la défense » dirigé par son frère, et le père qui chapeaute le tout, et qui reçoit avec un sourire béat les félicitations des différents invités de marque de passage. Voilà le malheur du peuple centrafricain ! Pour couronner le tout, le nom de Bokassa enjolive des paroles de manipulation à l’égard d’un peuple assis par terre, sans eau potable, sans électricité, sans nourriture suffisante, à qui l’ont enlève tous les droits au quotidien, et à qui l’on dit déjà clairement que le 23 janvier 2011 il n’aura rien à dire !
Sur un fond d’orgie malodorante à Bangui la Coquette, le clan Bozizé pense qu’il suffit d’écraser les gens pour avoir du pouvoir. Mais nous parlons ici d’un pouvoir abuseur, illégal, pilleur, bradeur, incompétent, arriviste, arrogant, inconscient et violeur des espoirs du peuple centrafricain. Voilà quel pouvoir on célèbre à Bangui depuis hier. Bozizé représente d’ailleurs à lui seul un concentré des caractéristiques propres aux différents dictateurs d’Afrique centrale.
Gontran Nguerelessio se réjouissait depuis longtemps de participer à la parade de son régiment dans les rues de Bangui. Car mine de rien, la fête du cinquantenaire devait être aussi pour que chacun puisse exprimer sa fierté de Centrafricain, même si les fameux cinquante ans n’ont été qu’un long désastre. La fierté nationale est une part naturelle de l’identité de tout être humain sur terre.
Il est un élément brillant de son régiment, et il devrait être, à juste titre, la fierté de ses compatriotes et de son gouvernement. Mais nous avons à faire à un gouvernement imbibé de médiocrité jusqu’à la moelle, qui méprise l’excellence et tout ce qu’il n’aura jamais. Alors, le capitaine Nguerelessio est bassement humilié, empêché physiquement d’assister à la fête que les illustres invités aiment à croire destinée à tout un peuple, et qui se prépare depuis plusieurs mois.
Voilà le genre de gouvernement qui maintient aujourd’hui ses griffes malfaisantes sur la République Centrafricaine. Un gouvernement qui clame que Kwa Na Kwa à qui veut l’entendre, alors qu’il méprise complètement le travail fourni par les centrafricains, ainsi qu’accessoirement tout effort de développement.
Ce gouvernement n’est là que pour arracher le cœur du peuple centrafricain et pour creuser sa tombe chaque jour.