10 décembre 2011
Juliette Abandokwe
Les fraudes électorales en Afrique, télécommandées par l'Occident, ne sont pas un scoop. Mais en même temps que les peuples se réveillent de leur "narcose", l'Occident est obligé d'adapter les moyens mis en oeuvre pour garder le contrôle sur les ressources naturelles. La crise économique précipite encore les besoins économiques des Occidentaux en termes de pillage des dites ressources, dont le prix augmentera drastiquement s'ils perdent leur contrôle.
En 2011, l'Occident a failli perdre la Côte d'Ivoire et la Libye. Ailleurs, leur contrôle s'est maintenu de justesse sans trop de contestation, à l'instar du Tchad, de la RCA et du Cameroun notamment. Mais en République dite démocratique du Congo aujourd'hui, nous assistons à un bras de fer supplémentaire. L'Occident a dépensé beaucoup d'argent cette année en terme de défense militaire de ses intérêts économique. Cela a été possible dans des situations où le droit du "disgracié" a pu été assez facilement diabolisé.
Mais en RDC, la tâche s'avère compliquée. Comment les Occidentaux - avec les Chinois - vont-il réussir à décrédibiliser un opposant historique qui a ouvertement le peuple dernière lui? Le peuple congolais, que l'Occident, avec l'aide de ses alliés économiques, a réussi à mettre à feu et à sang dans le seul but de sauvegarder l'accès aux ressources naturelles, voit rouge aujourd'hui. Le rouge qu'il voit ne peut plus être moins puissant que le sang aux yeux de ceux qui pillent le Congo depuis si longtemps.
Depuis le scrutin du 28 novembre dernier, la fraude est trop évidente, et les Congolais ne sont pas les "nègres idiots et impuissants" que l'Occident a piétiné si facilement jusque là. L'Occident aujourd'hui commence à comprendre qu'il faut apprendre à compter avec les Congolais aujourd'hui, et les Africains ensuite.
Toute demande naturelle de changement de comportement et la nécessité de réfléchir à de nouvelles stratégies de manière inattendue, et surtout la perspective de ne plus être aussi puissant qu'avant, est forcément source de panique et de questionnement. La panique et l'impatience sont des éléments qui poussent facilement à l'erreur. Cautionner la victoire illégale de Joseph Kabila en RDC aujourd'hui, sera une très grave erreur, que l'Occident risque de payer très cher.
De toute évidence, les temps changent. Nous ne nous en plaindrons pas.