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27 juillet 2011
Ndzana Seme
Biya n’annonce pas l’élection, en violation de la Constitution
Le domicile du Cbt Mboua Massok est pris d’assaut par les gendarmes depuis 4 heures ce matin. Personne ne peut sortir. Les journalistes ne peuvent entrer le rencontrer.
Mboua Massok pense que cette n-ième intimidation a trait au communiqué ci-dessous, qu’il a publié hier le 26 juillet 2011.
Le Cbt Mboua Massok constate tout simplement que conformément aux dispositions de la de la loi électorale, Paul Biya devait convoquer le corps électoral entre le 14 juin et le 15 juillet 2011, ce qu’il n’a pas fait, en violation du délai de 90 jours avant l’élection. Le faire plus tard, comme il l’a fait en 2004 le 11 septembre, est en violation de la loi.
Déjà, depuis qu’il fait l’objet de pressions occidentales, notamment américaines pour qu’il ne se présente pas aux prochaines élections présidentielles, Paul Biya brille par les actions politiques peu rationnelles.
On sait que Paul Biya est politicien cynique, connu pour n’avoir pas d’amis ou d’être toujours un faux ami. Et quand il lance le rouleau compresseur de la machine répressive de l’Etat contre l’un quelconque de ses faux amis, il est essentiellement sans pitié.
De Nkolo Fanga jusqu’à Olanguena, en passant par Titus Edzoa et Atangana Mebara, les exemples abondent de supposés amis de Biya qui broient du noir dans nos prisons, torturés qu’ils sont par des procès souvent kafkaiens.
Biya est surtout un menteur et un jongleur redouté par tous ceux qui se sont essayés dans l’opposition camerounaise. Il est spécialiste de l’annonce des choses, le temps d’obtenir un avantage politique, pour par la suite ne rien faire.
Les jeunes camerounais qui ont accouru de partout pour remplir les demandes pour les 25,000 emplois promis par Biya l’ont réalisé une fois de plus ; maintenant qu’il a renvoyé tous recrutement à plus tard, après les prochaines élections. Et dès qu’il se maintiendra au pouvoir, il ne parlera plus de ces recrutements.
Ses dernières actions en date sont le vote des Camerounais de l’étranger et une visite en pompe en Chine.
Conscient de ce que la pire des choses devant une revendication est la réponse par une mauvaise décision, Paul Biya a instruit sa majorité des députés du RDPC à voter une loi qui autorise le vote des Camerounais de la diaspora seulement à ceux qui n’ont pas de double nationalité, sachant très bien que la majorité des immigrés prend la nationalité du pays d’accueil pour bénéficier des avantages (emplois, assurances sociales, etc.) d’un tel pays.
Et ce sont ces Camerounais munis de double nationalité qui alimentent l’importante masse monétaire des mandats Western Union et autres vers le Cameroun, qui maintient aujourd’hui l’économie du pays sous perfusion.
Et ceux qui refusent ainsi le vote aux Camerounais portant la double nationalité sont justement Paul Biya, que les résidents de Genève interrogés par nos soins en juin 2009 appellent affectueusement « le citoyen genèvois », dont le fils Frank Biya est citoyen de Monaco et les autres enfants citoyens suisses, ainsi que les autres membres de son régime qui suivent son exemple en cherchant tous à faire accoucher leurs enfants en Occident pour en porter automatiquement la nationalité.
Le but d’une telle loi est tout simplement de n’accorder le vote de la diaspora que sur papier, dès lors que le principe de la proximité du bureau de vote au votant n’est même pas considéré, avec le vote par correspondance par exemple.
La deuxième action politique est sa visite en Chine qui a toutes les apparences d’une volonté de narguer la France et les Etats-Unis jaloux de leur influence menacée par la présence chinoise au Cameroun.
Quand on sait qu’en cas de déflagration conflictuelle comme en Côte d’Ivoire et en Libye, la Chine se tient toujours à l’écart dans une attitude de commerçants prêts à travailler avec n’importe quel régime, il est ridicule d’entendre certains avancer l’hypothèse de l’envoi de bateaux de guerre par la Chine si le régime Biya était attaqué par les forces impérialistes occidentales. Ce serait alors une première, essentiellement utopique.
Si la Chine ne peut pas voler à son secours en cas d’attaque extérieure, on se demande alors quelle est l’opportunité de la dernière visite de mendicité de Paul Biya dans ce pays continental d’Asie.
Certains ne se sont pas retenus de conclure que Paul Biya ne se présentera finalement pas aux prochaines élections présidentielles. Et cynique comme il l’est, il chercherait, avec de telles provocations des forces occidentales, à laisser derrière lui chaos, désolation et ruines, comme il l’avait promis en 1992.
Avec une fausse opposition – feu Pius Njawe avait alors parfaitement raison sur ce point -, Paul Biya se sent effectivement libre de faire tout ce qui lui passe par la tête, conscient de ce que, tant que les forces armées lui restent fidèles, personne ne pourra le déloger d’Etoudi.
Les calculs de Paul Biya pour jouer ainsi à la barbe des forces impérialistes occidentales, c’est que le Cameroun ne réunit pas les conditions en présence en Côte d’Ivoire et en Libye lors des assauts des forces impérialistes de ces pays.
Il n’y a pas un Georges Soros, puissant financier du Parti Démocrate qui a fait Obama et les Clinton, au Cameroun derrière un quelconque adversaire de Paul Biya. Il n’y a pas une rébellion armée active au Cameroun. Et la répression des manifestations s’est révélée efficace pour décourager de futures manifestations, que les forces occidentales pourraient exploiter pour obtenir son départ comme Mubarak ou Ben Ali.
En fait, Paul Biya pense qu’aucune menace réelle ne pèse sur lui actuellement s’il veut se maintenir au pouvoir. Et il pense se maintenir et mourir au pouvoir, parce qu’il ne fait confiance à personne pour assurer sa sécurité après sa déchéance.
Mais alors, en quoi Mboua Massok est-il une menace pour Biya pour qu’il soit actuellement encerclé par les forces armées de repression.
Published by Juliette Abandokwe
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dans
Cameroun