Réactions à l'adoption du projet de loi sur la délimitation des mandats du président
13/04/08
Xinhua
Les leaders des partis politiques au Cameroun ont réagi à l'adoption hier du projet de loi par l'Assemblée nationale sur la modification de la Constitution déposé par le gouvernement.
Pour Emmanuel René Sadi, secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), "je mentirai si je vous dis que je ne suis pas satisfait. Les députés du mon parti sont des parlementaires responsables.
Ils ont promis d'adopter ce texte et ils l'ont fait".
Pour le secrétaire général adjoint du parti au pouvoir, Grégoire Owona, "refuser à Paul Biya de se représenter n'est pas démocratique".
"Rien pour l'instant n'indique que M. Biya sera candidat en 2011. C'est la vérité", a indiqué M. Owona pour réfuter les propos qui estiment que le chef de l'Etat camerounais actuel veut s'éterniser au pouvoir.
"Le projet de réforme qui a été adopté est intéressant en ce qui concerne la vacance du pouvoir qui apporte de nouvelles condition qui sont à notre avis pragmatiques et très opérationnelles.
Ce projet est flexible et très réaliste en ce sens qu'en cas de vacance par exemple, on a plus de temps pour faire des élections", a-t-il expliqué.
Selon le projet de loi, en cas de vacance constatée à la tête de l'état, les élections doivent être organisées 20 jours au moins et 120 jours au plus après l'ouverture de la vacance.
Avant, c'était 20 jours au moins et 40 jours au plus
"Ensuite le président du Sénat qui assure l'intérim peut maintenant engager un certain nombre de reformes qui auraient pu être bloquante ...
En cas de vacance, le président du Sénat peut faire un remaniement ministériel, notamment si un ministre démissionne pour être candidat à l'élection présidentiel", a-t-il poursuivi.
Pour Ni John Fru Ndi, leader du parti d'opposition Social Democratic Front (SDF), "la dictature a été instaurée dans mon pays. J'appelle les Camerounais de tout bord à s'opposer à cette loi", a-t-il dit.
Pour Joseph Mba Ndam du SDF, vice-président du Parlement camerounais, "il est évident qu'en Afrique, les présidents utilisent toujours l'appareil administratif pour manipuler les élections et pour rester éternellement au pouvoir.
Les membres du gouvernement, les directeurs, les chefs de service sont toujours les membres actifs du parti au pouvoir ...
Il est presque impossible que la souveraineté, la volonté du peuple camerounais soit exprimée lors d'un scrutin".
"Le projet a certes été adopté, mais nous allons continuer à nous battre, à expliquer au peuple camerounais que pendant 25 ans, nous avons vécu une période qui est sombre.
Nous allons examiner en profondeur quelle est la démarche à suivre, car c'est une lutte pour l'éternité", a-t-il conclu.