Actualités en Afrique centrale, sur le droit à la souveraineté et ses violations, et sur comment les prédateurs de la liberté s’y prennent pour éliminer le droit à une existence décente pour mieux voler ce qui ne leur appartient pas : violations du droit d’expression et d’opinion, censures médiatiques, abus de pouvoir et pillage systématique, manipulation de la Constitution, culture d’une impunité arrogante et sans-gêne.
08/04/08 - N’Djamena,
Compte rendu de la rencontre du président de la république avec une délégation de la CPDC. (Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution)
Le Président de la République a rencontré, le mardi 08 avril 2008 de 16h50 à 18h30,à sa demande, une délégation de la CPDC.
Ont pris part à l’audience,
● Côté Présidence de la République, outre le Président de la République :
- Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Bachir, et
- Le Directeur de Cabinet civil, M. Mahamat Hissene.
● Côté CPDC :
- Hamit Mahamat Dahalob
- Salibou Garba
- Ganghnon MBaïmbal
- Saleh Makki
- Wadal Abdelkader Kamougué
- MBaïlaou Naïmbaye Lossimian
- Ali Gabriel Golhor
- Jean Bawoyeu Alingué
- Jean-Baptiste Laoukolé.
Synthèse des interventions
· Le Président de la République :
1- Les évènements de fin janvier – début février ont fait beaucoup de dégâts et de disparus dans de nombreuses localités visitées par les rebelles : Ati, Am-Ttiman, Mongo, Massaguet, N’Djamena,…
2- Il ne peut pas singulariser le cas d’Ibni. C’est la Commission d’Enquête mise en place qui fera la lumière sur les dégâts et les disparitions. Il n’est pas mieux placé que quiconque pour dire ce qui s’est passé du fait que toutes les institutions de l’Etat, y compris les forces de sécurité, ont volé en éclats. Du reste, la CPDC peut envoyer ses représentants dans cette Commission.
3- Il tient à l’Accord du 13 août 2007. Il déplore qu’il y ait eu du retard dans sa mise en œuvre. Retard dû au fait qu’il y avait d’autres initiatives similaires et qu’il fallait attendre leur aboutissement afin de tout mettre ensemble.
4- En tant que garant sollicité par les parties, il souhaite la reprise rapide des activités du Comité de Suivi et d’Appui afin de ne pas aggraver les retards déjà constatés. En tout état de cause, le temps est compté, et il fera avec ceux des signataires qui sont disposés à aller de l’avant.
5- Il veut la paix car la guerre occasionne des dégâts en vies humaines et dégâts matériels importants. Aussi, se dit-il preneur de toute idée, de toute proposition pouvant ramener la paix. Se dit prêt, si cela pouvait résoudre le problème, proclamer ce soir-même un cessez-le-feu unilatéral sur toute l’étendue du territoire comme le demande la CPDC.
6- Mais se dit sceptique car dit-il, il y a des mains étrangères, celles du Soudan et de la Ligue arabe derrière ces rebellions car l’objectif est l’arabisation de l’Afrique centrale à partir du Tchad et de la République Centrafricaine.
7- Il informe la présence d’une délégation gouvernementale (à laquelle peut se joindre la CPDC si elle le désire) en Libye, attendant toujours l’arrivée des émissaires d’un des groupes et annonce même une attaque imminente (dans les 2 jours).
8- Se dit attaché à tous les accords dont celui de Syrte, alors que les mouvements politico-militaires engagés dans cet accord avaient des revendications difficiles à satisfaire : Un (1) poste de Vice-Président, la Primature, Quatre (4) ministres d’Etat, quinze porte-feuilles, etc.
9- Il attend de la CPDC une réponse rapide par rapport à la nécessité d’aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’Accord du 13 août 2007.
● La CPDC :
1- Se réjouit de cette invitation qui permet de renouer le dialogue
2- Voudrait du pouvoir avant toute chose des éléments de clarification sur la situation d’Ibni car en tant que premier responsable du pays, il est le mieux placé.
3- Tient à l’Accord du 13 août 2007 signé de bonne foi. Mais sa mise en œuvre n’est pas possible sans la paix.
4- Sans la paix, on ne peut parler d’activités des partis politiques. De ce fait, il s’avère indispensable de proclamer un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national et engager un processus d’harmonisation des accords conclus.
5- Afin de maintenir le fil du dialogue, quelques idées à explorer :
- Mettre en place une équipe représentant les 2 parties pour faire au Président de la République des propositions relatives à la restauration de la paix.
- Reprendre le dialogue majorité / opposition en vue d’une sortie de crise, notamment sur les réaménagements et la mise en œuvre du point 4 de l’Accord du 13 août 2007.
- Organiser un forum des signataires de tous les accords.