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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 21:33

18 février 2009
La Nouvelle Expression  

L’homme qui tient les rênes de la République de Guinée Equatoriale depuis plus d’une vingtaine d’années, est né en 1942 à Akoakam. En 1963, il intègre la garde territoriale. Quand en 1969, son oncle, Francisco Macias Nguéma, prend le pouvoir et le nomme commandant de l’armée et des régions militaires de la capitale. En 1979, il devient vice ministre des forces armées. La même année, il renverse son oncle qu’il ne laisse pas en vie et prend son pouvoir.

Ses rapports avec l’ancienne puissance coloniale, l’Espagne, sont très tendues. Parce que la métropole est opposée à sa stratégie de supprimer physiquement ses opposants. Pour la suite, il va organiser des mascarades d’élections pour tenter de crédibiliser son pouvoir. Son régime et ses proches sont régulièrement cités dans de sombres affaires de trafic de drogue. Jusqu’à ce que son pays s’installe, depuis quelques années seulement, dans le cercle très sélect des plus gros producteurs de pétrole du continent.

Depuis une décennie, la Guinée Equatoriale est devenue le nouvel Edorado des désœuvrés de l’Afrique centrale. Ce qui fait pousser d’immenses ailes au modeste président à la disposition de qui, hier encore, Paul Biya du Cameroun mettait régulièrement son avion personnel pour ses déplacements à l’occasion des grandes rencontres officielles africaines. Depuis qu’il est devenu l’un des seigneurs de l’or noir, et son pays une des “ destinations de rêve ”, la Guinée Equatoriale développe une incroyable xénophobie qui met à rude épreuve les projets d‘intégration en Afrique centrale. Il tente constamment d’imposer, et souvent avec plus ou moins de succès, ses points de vue à ses pairs de l’Afrique centrale.

Depuis plusieurs années, son régime est fréquemment secoué par des velléités de coups d’Etat. Mais, jusque-là, il s’en sort grâce aux énormes moyens de protection militaires que lui procure l’argent du pétrole. Il reste toutefois sur ses gardes. Illustration ; il n’a pas pris le risque de rentrer à Malabo avec les événements que la capitale a connus hier. C’est ce jour que son Premier ministre est annoncé à Bata où il se terre, pour lui “ briefer ” le compte rendu de ce que la capitale a vécue.

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 21:29

18 février 2009
David Nouwou
La Nouvelle Expression


Des hommes lourdement armés ont attaqué la capitale de la Guinée Equatoriale à l’aube, hier. Une opération surprise qui ressemble étrangement à celle de Limbé au Cameroun.

Hier, entre 3 heures et 5 heures du matin, des hommes à bord d’embarcations (on parle de bateaux) ont attaqué par mer la capitale équato-guinéenne, Malabo, située dans la partie insulaire de ce minuscule pays pétrolier de l’Afrique centrale, au fond du Golfe de Guinée. Des sources concordantes affirment que ces hommes lourdement armés étaient plusieurs dizaines. Les forces armées régulières se sont rapidement mobilisées et ont donné la riposte, à la fois par leur marine nationale, les forces terrestres et les avions de combat nouvellement acquis avec l’argent du pétrole. Pendant plusieurs heures, il y a eu des échanges nourris de coups de feu entre les assaillants et les forces armées régulières, non loin du palais du président de la République.

Ce qui a fait dire à certains témoins qu’il s’agirait d’une tentative de coup d’Etat. Des informations dignes de foi indiquent que le président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbazogo, était absent de la capitale et se trouvait sur la partie continentale, à Bata.

Commentant cet événement, une source diplomatique explique que “ cela ressemble plus à un acte criminel qu’à quelque chose de politique. Le gouvernement de Guinée Equatoriale exclut un coup d’Etat ”. Mais les hostilités auraient duré plusieurs heures. Un habitant de Malabo que La Nouvelle Expression a joint au téléphone explique qu’ils ont été réveillés au petit matin par des rafales de mitraillettes et de quelques armes lourdes. “ Le matin, nous n’avons pas pu regagner nos lieux de service, parce que l’armée avait envahi les rues.

Et les éléments, manifestement sur les dents, repoussaient tout le monde avec rudesse. Et nous sommes rentrés chez nous ”. Des incertitudes persistent sur l’identité des assaillants. Des informations proches du régime équato-guinéen s’empressent de révéler que les assaillants sont des rebelles du Delta du Niger, ces bandes armées nigérianes opposées à la politique de gestion des ressources pétrolières du Nigeria et qui déstabilisent en permanence les activités des compagnies pétrolières qui opèrent dans la région maritime du sud-ouest de ce pays.

Des sources militaires équato-guinéennes annoncent que l’une des embarcations des assaillants aurait été détruite en mer. Ce qui fera planer un doute sur le nombre de victimes si la nouvelle est finalement confirmée. Pour l’instant, on dénombre plusieurs morts sur la côte, sans aucune précision sur leur nombre et leur identité. Des dizaines de blessés, indiquent des témoins, ont été évacués dans les centres hospitaliers de Malabo. Selon un témoin expatrié travaillant dans une société étrangère installée en Guinée Equatoriale que La Nouvelle Expression a contacté tard, hier soir,“ le bilan doit être très lourd ; parce que l’armée ici a été prise de cours.

Nos sources parlent des dizaines de morts. La rotation des ambulances est aussi indicative du nombre des victimes dont des civils. Nous avons aussi aperçu un corps de l’un des gens qui ont attaqué de par son uniforme et son armement. Des civils ont aussi été foudroyés par des balles perdues, et certains sont reçus à la clinique Virgeen de Gadaloupe, appartenant à la première dame de Guinée Equatoriale.

Des informations confidentielles nous ont signalé que ces inconnus ont regagné le large avec des otages, dont un officier supérieur de l’armée équato-guinéenne ”. D’autres sources indiquent qu’ils ont attaqué des endroits où étaient censés croupir certains détenus dans l’intention, semble-t-il, de les libérer.

On se rappelle qu’il y a quelques mois, des bandes tout aussi puissamment armées avaient attaqué des banques en Guinée Equatoriale, et s’en étaient tirées avec une somme que les indiscrétions évaluaient en milliards F Cfa. Par la suite, des individus dans le même style, en septembre 2008, avaient pris en otage la ville de Limbé, au Cameroun, pendant plus de trois heures, dévalisant des banques et cambriolant des bureaux de la préfecture.

Pendant toute l’opération, ils n’avaient cessé de tirer des rafales en l’air. Puis, ils s’étaient repliés sans la moindre réaction des forces de défense camerounaises. Les résultats de l’enquête ouverte par Yaoundé pour élucider les circonstances de ce coup de force restent attendus.

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 23:02

17 février 2009
AFP

 

La Guinée équatoriale a affirmé mardi avoir déjoué une attaque maritime contre le palais présidentiel à Malabo, capitale de ce pays d'Afrique centrale en plein boom pétrolier, accusant un groupe rebelle du Nigeria d'être responsable de cet assaut qui a fait plusieurs morts.

Selon le gouvernement équato-guinéen, le coup de force a été mené mardi à l'aube par des "rebelles terroristes" du delta du Niger, dans le sud pétrolifère du Nigeria.

Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), auteur de plusieurs attaques contre le secteur pétrolier nigérian, a aussitôt rejeté toute responsabilité. "Nous ne sommes impliqués d'aucune façon dans l'attaque", a-t-il indiqué.


Les habitants de Malabo ont été réveillés dans la nuit par des coups de feu répétés, qui ont cessé vers 06H00 (05H00 GMT), selon un journaliste de l'AFP.

Le calme est ensuite revenu dans la capitale, dont les rues étaient désertes mardi. Mais, signe de tension, des barrages militaires ont été érigés, et l'entrée de l'hôpital était barrée par des blindés.

"Un groupe de rebelles terroristes du delta à bord de plusieurs embarcations a tenté d'envahir la capitale de la Nation, avec pour objectif la prise et la destruction du palais présidentiel", a affirmé le gouvernement dans un communiqué, assurant qu'il avait été "repoussé" par l'armée.

Le porte-parole du gouvernement, Jeronimo Osa Ekoro, a précisé à l'AFP que "plusieurs" assaillants étaient "morts en mer au cours des échanges de tirs". Un autre assaillant a été tué "dans l'enceinte du palais présidentiel", selon le communiqué.

"Du côté équato-guinéen, il y a un décès et plusieurs blessés hospitalisés", a ajouté le porte-parole, sans fournir davantage de précisions.

De source officielle, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, se trouvait mardi à Bata, deuxième ville du pays située sur sa partie continentale. Malabo se trouve sur l'île de Bioko, dans le golfe de Guinée, à environ 200 km au sud-est de Port Harcourt, principale ville du delta du Niger.

Les autorités ont déclaré avoir "arrêté une grande partie des assaillants" qui étaient "interrogés" mardi.

Certains ont "pris la fuite", a reconnu Jeronimo Osa Ekoro, également ministre de l'Information, et la population a été invitée à "dénoncer toute personne suspecte".

Le président Obiang dirige d'une main de fer le pays depuis qu'il a renversé en 1979 son oncle, Francisco Macias Nguema.

Souvent critiquée pour des violations des droits de l'Homme, la Guinée équatoriale, pays fermé dont la population demeure très pauvre, est récemment devenue le troisième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne.

Ces dernières années, les autorités ont dénoncé plusieurs complots visant selon elles à renverser le régime de cette ex-colonie espagnole.

La tentative la plus aboutie de coup d'Etat remonte à mars 2004. Elle a valu au mercenaire britannique Simon Mann, qui a reconnu les faits, d'être condamné en juillet dernier par la justice équato-guinéenne à 34 ans et 4 mois de prison, peine qu'il purge en Guinée équatoriale.

Les autorités accusent en outre Mark Thatcher, fils de l'ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, d'avoir été impliqué dans la tentative de 2004, qui avait pour objectif de porter au pouvoir l'opposant équato-guinéen en exil Severo Moto Nsa.

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 22:57

27 janvier 2009
La Libre

Reporters sans frontières est consternée par la décision arbitraire de la vice-ministre de l'Information, Purita Opo Barila, rendue publique le 19 janvier 2009, de licencier quatre journalistes de la radio-télévision d'État RTVGE, pour "insubordination" et "manque de zèle".

"La Guinée équatoriale est l'un de ces pays africains dont on ne sait rien, ou presque, car les autorités font tout pour cacher la triste réalité. Depuis des années, le président Teodoro Obiang Nguema s'y comporte en despote tandis que son gouvernement, méprisant la population, étouffe toute tentative d'expression indépendante, sans que la communauté internationale ne s'en émeuve. L'incident de la RTVGE témoigne de l'absurdité de ce régime, où les médias se trouvent sous le contrôle absolu du ministère de l'Information", a déclaré l'organisation.

Le 19 janvier, trois techniciens, David Ndong, Miguel Eson Ona et Cirilo Nsue, ainsi qu'un caméraman, Casiano Ndong, ont été licenciés de la RTVGE, sur ordre de la vice-ministre de l'Information, du Tourisme et de la Culture, Purita Opo Barila. Cette dernière a invoqué les motifs d'"insubordination" et de "manque de zèle", sans préciser pour autant ce qui est reproché aux quatre journalistes.

Selon les informations de Reporters sans frontières, recueillies auprès de sources locales, les quatre journalistes seraient simplement punis pour ne pas vanter les "mérites" du régime. Le directeur général de la RTVGE, Virgilio Seriché Riloha, n'a pas souhaité faire de commentaire.

En Guinée équatoriale, la presse privée n'existe pratiquement pas. Les journalistes des médias d'États sont obligés de relayer la propagande officielle. Ayant le statut de fonctionnaires, ils peuvent être licenciés du jour au lendemain, sans préavis ni explication. Il n'existe dans le pays ni syndicat ni association de défense des journalistes. Le ministère de l'Information, constitué de personnalités toutes membres du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), au pouvoir, fait office d'organe de régulation des médias.

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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 21:44

16 janvier 2009
AFP

Deux Paraguayens employés par le président équato-guinéen et son épouse ont subtilisé chez ce couple pour près de 4 milliards de FCFA (6,1 millions d'euros) en argent et objets de valeur, a appris l'AFP vendredi de source policière.

Les Paraguayens - un couple également - "travaillaient depuis quelques années pour le président Teodoro Obiang Nguema et son épouse Constancia Mangue Nsue Okomo", s'occupant de leurs cliniques et résidences privées, a indiqué cette source.

Ils ont "profité, il y a deux semaines, de leur absence pour s'emparer des valises de FCFA, d'euros et de dollars, des bijoux, des objets de beaucoup de valeurs ainsi que des chéquiers et différents documents bancaires", a-t-elle expliqué.

Selon la même source, ils "semblent avoir bien préparé leur coup". Après leur forfait, ils se sont rendus à l'aéroport où ils ont "tranquillement fait leur formalités", parvenant à quitter la Guinée équatoriale à bord d'un vol régulier pour Madrid.

Le couple paraguayen était chargé de la gestion matérielle et financière des deux cliniques "Virgen de Guadalupe" des Obiang Nguema, l'une installée à Malabo, la capitale, et l'autre à Mongomo (centre-est), district natal des Obiang Nguema, sur la partie continentale du pays.

Les deux Sud-Américains s'occupaient également de l'entretien de certaines de leurs résidences privées.

Le président Obiang Nguema et son épouse sont propriétaires ou actionnaires majoritaires dans plusieurs sociétés dans le pays. Des entreprises souvent dirigées par des étrangers, notamment des ressortissants d'Amérique latine et d'Asie pour leurs cliniques, des Libanais pour les sociétés de BTP et d'infrastructures.

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 07:18

9 décembre 2008

KongoTimes

 

La Guinée équatoriale a signé avec la Chine trois accords visant à "renforcer" leur coopération bilatérale dans les secteurs économique, financier, agricole et commercial, incluant un don chinois de 5,7 millions d'euros, a rapporté lundi la radio nationale équato-guinéenne.

Ces accords ont été signés dimanche lors d'une visite du vice-ministre chinois du Commerce extérieur, Chao Wuchen.

Ils incluent un don chinois de 50 millions de yuans (3,85 milliards de francs CFA, 5,7 millions d'euros) en faveur de "l'exécution des projets du gouvernement" de ce petit Etat pétrolier du golfe de Guinée.

Les deux parties ont également signé un accord sur l'envoi de huit experts agricoles chinois pour renforcer le ministère équato-guinéen de l'Agriculture, et un accord financier, économique et commercial, selon un communiqué conjoint lu à la radio, qui ne fournit pas plus de détails.

La Chine maintient des relations de coopération sans interruption depuis 1970 avec la Guinée équatoriale.

Il y a trois ans, Pékin lui avait octroyé un montant global de 2 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) pour la réalisation, par des compagnies chinoises, de divers travaux d'infrastructures.

La Guinée équatoriale, qui était il y a un peu plus d'une décennie parmi les pays les plus démunis de la planète, est actuellement le 3e producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, après le Nigeria et l'Angola, avec une production de près de 500.000 barils par jour.

Depuis l'explosion de l'exploitation pétrolière, une dizaine de compagnies chinoises s'y sont installées, notamment dans les secteurs du bois, de la construction, du bâtiment et des travaux publics, du pétrole et de l'électricité, de même que plusieurs centaines de commerçants chinois.

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 22:40

8 octobre 2008

Source : IRIN

 

Pauvreté endémique au « Koweït de l’Afrique ».

Une dictature dont personne ne parle

 

Des enfants attendent l’arrivée quotidienne de l’eau, à un point d’eau public de Malabo.

 

Selon les estimations des Nations Unies, moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable La Guinée équatoriale est un des 30 plus grands producteurs de pétrole du monde, selon son ministère des Mines, mais d’après Global Witness, organisme de surveillance de la corruption, la plupart des habitants de ce pays vivent encore dans la pauvreté.

« La Guinée équatoriale est la dictature dont personne ne parle. Le gouvernement empoche des milliards chaque année grâce au pétrole, pourtant 60 pour cent de la population vit avec moins d’un dollar par jour », a expliqué à IRIN Sasha Lezhnev, conseiller de Global Witness en matière de politiques, qui exerce aux Etats-Unis. 

Selon M. Lezhnev, le gouvernement n’a pas dévoilé où il conservait plus de deux milliards de dollars de revenus nationaux, placés à l’étranger, dans des banques privées. 

« Cela soulève de sérieuses questions quant à l’engagement du gouvernement en faveur de la transparence », a indiqué M. Lezhnev. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale, la Guinée équatoriale a vendu 1,8 milliard de barils de pétrole en 2007 pour 4,3 milliards de dollars, soit environ 90 pour cent de l’économie du pays.

Exxon Mobil a découvert l’un des premiers gisements importants au large des côtes de Bioko, l’île où se trouve Malabo, la capitale, en 1992 ; de ce gisement proviennent aujourd’hui quelque 75 pour cent de la production pétrolière du pays. 

La Guinée équatoriale affichait un des 60 revenus par habitant les plus élevés du monde en 2007 (environ 20 000 dollars), selon la Banque mondiale.

Mais les estimations en matière de revenus par habitant varient sensiblement en fonction des statistiques démographiques, qui, selon les organisations internationales, ont été manipulées par le gouvernement en 2001, pour des raisons électorales. Les chiffres varient de 600 000 habitants à plus d’un million. 

Quoi qu’il en soit, les revenus nationaux restent au moins 10 fois plus élevés que ceux des pays voisins d’Afrique subsaharienne.

Accès limité à l’emploi

 

Toutefois, selon bon nombre d’habitants, pour profiter de la production pétrolière, il faut se montrer fidèle au parti au pouvoir dans ce « Koweït de l’Afrique », ainsi que certains habitants nomment les îles équato-guinéennes riches en pétrole. 


L'immeuble de la compagnie pétrolière nationale


« Pour pouvoir travailler dans les compagnies pétrolières », a expliqué Ramon Riloha, « il faut présenter une carte de membre du Parti démocratique de Guinée [parti du président au pouvoir]. Je ne travaille plus depuis que le parti a découvert en 2003 que je n’étais pas membre ». 

Antonio Otogo a expliqué à IRIN qu’il n’avait pas trouvé d’emploi depuis 18 ans. « J’étais fonctionnaire. Aux élections multipartites de 1991, j’ai rejoint les rangs du Parti du progrès [parti d’opposition légalisé en 1997]. Depuis ce temps, je n’ai pas réussi à trouver d’emploi, même dans le secteur privé. Je suis traité comme un ennemi du pays ».

Pas de photos dans les bidonvilles

Selon les estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable, et 20 pour cent des enfants meurent avant l’âge de cinq ans. 

Le coût moyen d’une consultation médicale est d’environ 60 dollars, alors même que le salaire minimum mensuel, fixé par le gouvernement s’élève à seulement 186 dollars. « Le pétrole n’a fait que nous rendre encore plus pauvres », selon Antonio Buecheku, fermier de l’île de Bioko. 

« Regardez où nous vivons : dans des cabanes sans eau ni électricité », a ajouté son voisin Juan Mba, fonctionnaire, qui vit dans le bidonville de New Building, à Malabo. « Avant l’apparition du pétrole, on vivait bien sans que les nouveaux riches nous narguent avec leurs nouvelles richesses ».

Il est interdit aux journalistes internationaux de prendre des photos dans les centaines de bidonvilles de la capitale et des alentours sans une accréditation spéciale, délivrée par le gouvernement. 

 

Les habitants des bidonvilles ont agressé des journalistes locaux qui tentaient de prendre des photos, détruisant leur matériel. « Les gens qui vivent dans la misère ne veulent pas qu’on les prenne en photo », a expliqué un journaliste de la région. 


 

Un bidonville de Malabo, la capitale

Liman Kiari Tinguiri, directeur pays des Nations Unies, a déclaré à IRIN en juillet 2008 que la « croissance économique massive de 16 pour cent, observée ces 15 dernières années » n’avait guère permis de réduire la pauvreté des populations des îles. 

« Le pays est encore classé parmi les pays les moins avancés […] il affiche un des taux de mortalité infantile les plus élevés [206 sur 1 000]. En termes de développement humain, il y a encore beaucoup de progrès à faire ».

Corruption

Selon un économiste du gouvernement, qui a requis l’anonymat, le pays souffre du syndrome hollandais, phénomène économique par lequel l’augmentation des revenus pétroliers entraîne l’augmentation de la corruption et le déclin du secteur manufacturier.

Selon l’Indice 2008 de perception de la corruption publié par Transparency International, la Guinée équatoriale est le huitième pays perçu comme  le plus corrompu au monde.

« Le pays présente des symptômes du syndrome. La gestion et la répartition des revenus pétroliers est le principal problème », a estimé l’économiste, qui prévoit « un système de pillage et de monopolisation des ressources, la progression de la corruption […] un phénomène d’améliorations publiques inutiles, et finalement, les conditions susceptibles de provoquer une instabilité politique, voire un conflit armé ».

Carlos Nsue, vice-ministre de l’Environnement, a toutefois écarté le scénario apocalyptique selon lequel l’exploitation de ces richesses pétrolières pourrait mal tourner : « Comme dans tous les pays du monde, il n’est pas facile de lutter contre la corruption. [Mais] nous travaillons depuis plusieurs années avec la Banque mondiale pour adhérer à l'Extractive Industries Transparency Initiative [Initiative de transparence des industries extractives] en vue de renforcer la crédibilité de notre pays auprès des bailleurs bilatéraux et multilatéraux »

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 01:10

19 octobre 2008
AFP

 

Un opposant équato-guinéen du régime du président Teodoro Obiang Nguema a disparu depuis le 7 octobre au Cameroun et deux policiers camerounais soupçonnés de son enlèvement ont été arrêtés, a-t-on appris dimanche de source policière.

Cet opposant, le colonel Cipriano Nguema Mba, ancien payeur de l'armée de la Guinée-équatoriale, est depuis cette date introuvable et les deux policiers ont été suspendus par le président Paul Biya pour trois mois pour "arrestation irrégulière d'un réfugié", précise un communiqué du délégué général à la Sûreté nationale Edgar Alain Mebe Ngo'o.

Les deux policiers ont été inculpés pour "intelligence avec un service de renseignement étranger" par la justice militaire camerounaise. Ils vont être également traduits devant le conseil de discipline de la Sûreté nationale.

Ils sont soupçonnés d'avoir livré le colonel Nguema Mba contre une forte somme d'argent aux services secrets de son pays, indique-t-on de source policière.

Le colonel équato-guinéen a été condamné par la justice de son pays à 30 ans de prison en 2005 pour une tentative de coup d'Etat contre le président Obiang Nguema au pouvoir depuis 1979.

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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 04:42

11 juillet 2008

© El Païs

L'unique député d'opposition de Guinée Equatoriale, Placido Mico, a affirmé dans une interview vendredi que la situation politique dans son pays était "pire qu'au Zimbabwe", mais que les pays occidentaux se taisent pour y sauvegarder leurs intérêts pétroliers.

"La situation est pire qu'au Zimbabwe", a déclaré au quotidien espagnol El Pais cet opposant au régime du président Teodoro Obiang Nguema, qui dirige depuis 1979 d'une main de fer ce pays du golfe de Guinée, devenu le troisième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne.

"L'opposition n'a pas de présence politique. Il n'y a pas de syndicats ni d'associations professionnelles. Il n'y a pas de médias échappant au contrôle du gouvernement (...). Au Zimbabwe, il y a des tribunaux indépendants. Dans notre cas les juges ont été nommés par Obiang et beaucoup appartiennent à son parti, bien que ce soit illégal", énumère le député de Convergence pour démocratie sociale (CPDS).

Selon lui, les dernières élections législatives et municipales, où le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) du président Obiang et ses alliés ont remporté début mai la quasi totalité des sièges, ont été "les plus violentes et manipulées" du pays.

Le silence des occidentaux, qui contraste avec leurs vives protestations contre la récente et controversée réelection du président zimbabwéen Robert Mugabe, s'explique selon Placido Mico par leurs intérêts pétroliers en Guinée Equatoriale, où les compagnies américaines sont très présentes.

"La politique des Etats-Unis en Guinée Equatoriale est d'assurer l'exploitation de ces réserves, qu'importe sa complicité avec la dictature", déclare l'opposant, qui dénonce également la "marche arrière" de l'Espagne, ex-puissance coloniale, dans ses critiques envers le régime de Malabo.

"Le silence est le meilleur allié de toute dictature", ajoute-t-il.

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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 18:10


31 juillet 2008

 

 

Le président Teodoro Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale avec une grande fermeté depuis 1979, n'hésite pas à manier les paradoxes pour faire exister sur la scène mondiale cette ancienne colonie espagnole, membre de la Francophonie et voulant adhérer à la Lusophonie.

Jadis parmi les pays plus pauvres de la planète, la Guinée équatoriale était d'autant plus discrète au plan international qu'elle est loin d'être un modèle de démocratie.

Mais, avec une production de 400.000 barils/jour (3e producteur de pétrole en Afrique subsaharienne), une croissance à deux chiffres et des comptes publics florissants, Teodoro Obiang a lancé la Guinée équatoriale, peuplée de quelque 600.000 habitants, dans une stratégie tous azimuts pour notamment donner une image dynamique de son pays. 

L
e 25 juillet, il a demandé à adhérer à la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) parce que son pays a été découverte par les navigateurs portugais.
Il s'agit "d'une stratégie pour exister", selon une source diplomatique à Malabo. "En plus, la Guinée est très intéressée par des relations commerciales avec le Brésil".

Les échanges avec le Brésil sont passés de 3 à plus de 200 millions de dollars entre 2003 et 2007 et les deux pays ont ouvert des ambassades dans leurs capitales respectives en 2005-2006. 

Adhérer à la Lusophonie n'entraîne pas un départ de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont la Guinée est membre depuis 1989. M. Obiang a instauré, en 1998, le français comme deuxième langue officielle après l'espagnol, même s'il est l'un des rares à maîtriser la langue de Voltaire dans son pays.

Récemment, la Guinée a d'ailleurs suggéré à Sao Tomé et Principe, archipel lusophone proche, d'abandonner le dobra pour le franc CFA, la monnaie de la Guinée et des pays environnants. 

Pour Olivier Vallée, économiste spécialiste de l'Afrique, auteur de livres sur la zone franc, M. Obiang est "déçu par les Espagnols" avec qui il entretient des relations tendues, "et par les Français".

Sa "candidature" à la CPLP est "aussi un message à la zone franc et aux Français (...) à qui il reproche d'avoir +laissé faire+ (l'ONG) Transparency International France" en déposant une plainte en France visant cinq chefs d'Etat africains, accusés de posséder des biens immobiliers financés par de l'argent public détourné. 

"Plus généralement, la Guinée équatoriale revendique un poids en relation avec ses ressources et ses moyens. C'est d'ailleurs logique", estime une source diplomatique, soulignant que la Guinée contribue pour plus de 40% aux réserves de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) et produit 50% de plus de pétrole que le Gabon à qui est traditionnellement réservé le poste de gouverneur.

"La Guinée ne comprend pas pourquoi cette situation devrait perdurer", indique-t-on de même source. La Guinée a récemment obtenu un poste de directeur à la BEAC et "s'affirme dans la région", mais elle vise également plus loin, comme en témoigne ses gestes à l'égard des Etats-Unis et de la Chine.

Les Américains sont très présents dans le pétrole et le pays a accueilli en juillet un navire de guerre américain à Malabo, alors que Washington cherche à renforcer sa présence dans le Golfe de Guinée.

Autre signe, le président Obiang a offert un million de dollars à la Chine après le séisme qui a fait près de 88.000 morts et disparus dans le Sichuan en mai.

"C'est un geste amical, mais la Chine réalise en Guinée de nombreux chantiers à des tarifs très concurrentiels. Je pense que cela faisait aussi partie de la stratégie" d'ouverture vers la Chine, remarque cette source diplomatique.

AFP
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Textes De Juliette