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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 16:16

 

Janvier 2011

Wikipedia

 

 

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, né le 5 juin 1942, est l'actuel président de la République de Guinée équatoriale depuis 1979.

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Biographie

Né à Acoacán dans le district de Mongomo, il est le troisième enfant d'une fratrie de dix. Il débute ses études à 8 ans à l'école officielle de Mongomo puis au groupe scolaire Cardinal de Cisneros à Ebebiyin.

En 1963, il intègre les cadets de la garde territoriale puis, la même année, l'Académie générale militaire de Saragosse (Espagne). Il se spécialisera dans la conduite de véhicules militaires.

Il débute sa carrière militaire en 1965 dans la garde territoriale de Guinée-Équatoriale à Mikomeseng.

En 1969, son oncle, Francisco Macías Nguema, est élu président de la République. Celui-ci lui offre le poste de commandant de l'armée et des régions militaires de la capitale. L'année suivante, toujours par son oncle, il est promu au ministère de la Défense en tant que directeur général de l'approvisionnement et de la planification.

En 1975, il prend la tête des forces armées puis est nommé vice-ministre des Forces armées populaires en 1979. La même année, il renverse son oncle, prend le pouvoir comme président du Conseil militaire suprême avant d'être nommé président de la République en 1982.

Le 22 août 1982, la proclamation des résultats du référendum sur une nouvelle Constitution annonce une majorité de 95,38 % de oui. Il sera élu président de la République en 1989 (99,96 % des voix) et réélu en 1996 (99 %), en 2002 (97,1 %) et 2009 (96,7 %).

Selon Reporters sans frontières, il fait partie des « prédateurs » de la liberté de la presse, au côté de Fidel Castro et Than Shwe.

Il entretient des rapports tendus envers l'ancienne puissance coloniale qui l'empêche d'exécuter les opposants qui y trouvent refuge.

Ces dernières années, le président Obiang semble être tombé entièrement sous l'influence de son épouse qui n'a de cesse de vouloir faire accéder son premier fils Teodorín (Teodoro Nguema Obiang Mangue, fils du président) à la présidence équato-guinéenne. Celui-ci, ancien diplomate aux États-Unis, y a été arrêté en février 2001 pour détention illicite et introduction illégale de drogue aux États-Unis et n'a dû son salut qu'à son immunité diplomatique (l'affaire est étouffée). Il rentre alors au pays pour devenir ministre du pétrole.

 

Dépenses personnelles

La richesse du président Obiang et de sa famille semble provenir pour une bonne part du trafic international de drogue. En février 1997, l'International Narcotics Board, dans son rapport officiel, plaça la Guinée équatoriale parmi les neuf narco-états africains. Ladépêche internationale des drogues, publiée par l'observatoire géopolitique des drogues de Paris, publia en août de la même année :

«...depuis 1988, plus d'une dizaine de diplomates ou membres de la famille présidentielle ont été arrêtés à cause du trafic des drogues dans différents pays...».

Ces dernières années, le trafic semble avoir perdu de son ampleur d'antan, le régime voulant devenir fréquentable pour mieux vendre ses concessions pétrolières.

Des journalistes du Los Angeles Times ont découvert des preuves que de grandes compagnies pétrolières américaines paient des revenus directement sur un compte détenu, sous le contrôle du Président, à la Riggs Bank, basée au centre ville de Washington DC...(le solde était de 300 millions de USD).

Le 18 juin 2007, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire à l'encontre de Téodoro Obiang, Denis Sassou Nguesso,Omar Bongo, Blaise Compaoré et José Eduardo dos Santos et leur entourage, accusés par trois associations françaises (Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora) de "recel de détournement de fonds publics". En janvier 2008, le journal français Le Monde révélait les conclusions de l'enquête de police classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée » en novembre 2007. Le chef de l'État guinéen et sa famille possèdent, en région parisienne, plusieurs biens mal acquis supposés, dont au moins une propriété au nom de Téodoro Obiang Nguema et « "une quinzaine de véhicules au nom du fils du président, Teodoro Nguema Obiang, pour un montant estimé de plus de 5,7 millions d'euros", acquittés par des virements de sociétés intermédiaires ».

Le 2 décembre 2008, pour demander la restitution de ces biens mal acquis supposés, Transparency International France, l'association Sherpa et un citoyen gabonais ont déposé une nouvelle plainte assortie d'une constitution de partie civile visant Teodoro Obiang, Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso ainsi que leurs entourages pour « recel de détournement de fonds publics » . Le 5 mai 2009, la juge Françoise Desset, du pôle financier de Paris, juge recevable cette plainte, décision à laquelle le parquet a fait appel . Le 29 octobre 2009, la cour d'appel de Paris a donné raison au ministère public et jugé la plainte deTransparency International irrecevable. Suite au pourvoi en cassation de l'association, la Cour de cassation a décidé le 9 novembre 2010 que la plainte de Transparency International était recevable permettant désormais à un juge d'instruction français d'enquêter.

En mai 2009, le parquet anticorruption espagnol a demandé une enquête pour blanchiment sur les comptes et investissements en Espagne du président Teodoro Obiang suite à une plainte déposée en décembre 2008 par l'association pour les droits de l'Homme en Espagne, au sujet d'un transfert d'environ 19 millions d'euros de la banque américaine Riggs sur le compte d'une banque espagnole aux Baléares, entre 2000 et 2003.

 

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 15:24

24 janvier 2011

Grioo.com


Guinée Equatoriale: Obiang à la tête de l'UA?

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Le président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema, dont le pays va accueillir la rencontre des dirigeants africains sur le leadership, la corruption et l’état de droit, est proposé par ses pairs de l'Afrique centrale pour assurer la présidence de l’Union africaine (UA) pour une année, a appris la PANA auprès des responsables de l’organisation.


Le président malawite Bingu wa Mutharika devrait passer la présidence de l’institution africaine au président Obiang, qui devrait présider les débats sur les 'valeurs communes', thème du sommet choisi cette année pour mettre en lumière les questions de démocratie, de bonne gouvernance et de paix.

Le nouveau président est traditionnellement investi après la cérémonie d’ouverture, au cours d’une séance plénière ouverte, ou approuvé au cours d’une session fermée à laquelle participent les chefs d’Etat, si un consensus est nécessaire. Cette année, comme il n’y a pas eu de traditionnelles batailles diplomatiques rangées, le transfert du pouvoir devrait se faire sans heurts. 

Lors d’une interview accordée plus tôt aux journalistes, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a confirmé que la Guinée Equatoriale devrait être le seul candidat..."Nous avons un système rotatif qui donne la chance à chaque région que ce soit l’Est, le Centre, l’Ouest, le Sud ou le Nord de prendre les rennes" a-t-il dit.

Les analystes estiment que le sommet de cette année est crucial pour l’Afrique, car arrivant à un moment où les questions de l’état de droit, du changement anticonstitutionnel de pouvoir, la corruption et l’abus du pouvoir étatique, sont des questions qui menacent la paix et la stabilité du continent.

"C’est une décision courageuse de devoir discuter des valeurs communes au sommet. Cependant, les citoyens africains veulent que la discussion soit poussée plus loin. Nous espérons des réflexions profondes sur la question", a indiqué Desire Assogbavi, qui dirige le Bureau de liaison d’Oxfam avec l’UA. 

Le président ghanéen John Atta Mills, dont le pays qui est présentement la forteresse de la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest, devrait prendre la parole au sommet qui a pour thème: 'Vers une plus grande unité et intégration à travers les valeurs communes'.

Le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, le Tanzanien Jakaya Kikwete, Ellen Sirleaf Johnson, présidente du Liberia, et le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz devraient également prendre la parole au cours de cette rencontre. Les experts rangent les valeurs communes parmi celles comprenant le respect de la constitution, de la démocratie, de la justice et de l’état de droit.

Les changements anticonstitutionnels de gouvernement continuent d’être un problème majeur en Afrique, menaçant la paix et la stabilité de plusieurs pays. Des pays jadis paisibles comme la Côte d'Ivoire et le Kenya, sont toujours classés parmi les pays qui ont connu des changements non conventionnels et anticonstitutionnels de pouvoir. 


Les experts ont indiqué que les leaders africains devraient penser à dégraisser leurs effectifs militaires et à professionnaliser leurs forces armées par une meilleure formation, en incluant le critère de niveau d’instruction élevé dans le recrutement des officiers et en améliorant les conditions de services du personnel militaire pour réduire la tentation de confiscation du pouvoir.

Les experts veulent également que les dirigeants africains adoptent une position claire pour mettre fin à la culture de tripatouillage de constitution en faisant disparaître les limitations de mandat pour allonger le mandat des présidents en exercice. Ceci devrait être aussi considéré comme changement inconstitutionnel de gouvernement. 

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 12:54

19 décembre 2010

Ndzinga Amougou

Cameroon-Tribune


Note de Juliette: Sont-ils par hasard en train de paniquer un peu...? 


Porteur d’un message personnel du président équato-guinéen à son homologue camerounais, le ministre équato-guinéen, délégué à la présidence, chargé de l’Intégration, Baltasar Engonga Edjo, a été reçu vendredi dernier au palais de l’Unité par le chef de l'Etat. Il était accompagné de son collègue, Juan Antonio Bibang Nchuchuma, secrétaire d’Etat équato-guinéen à la sécurité nationale et l’ambassadeur de Guinée Equatoriale au Cameroun, M. Pedro Ela Nguema Buna. Côté camerounais, on a remarqué la présence de Paul Atanga Nji, ministre chargé de mission à la présidence de la République, secrétaire permanent au Conseil national de sécurité. Commencée à 11h, l’audience a pris fin quarante minutes plus tard.

 

De quoi a-t-il été question ? Pour l’émissaire équato-guinéen, même s’il est difficile à un ministre de connaître le contenu du message d’un chef d’Etat à un autre, s’agissant du Cameroun et de la Guinée Equatoriale, le message dont il était porteur ne peut qu’avoir trait aux relations bilatérales et surtout à la nécessité de les renforcer. Selon lui : « nous partageons la même culture, nous avons les mêmes habitudes ; les populations doivent sentir qu’il y a harmonie entre les dirigeants et que cette harmonie se ressente à leur niveau.»

 

Pourtant, si l’on s’en tient aux responsabilités tenues par les uns et les autres, secrétaire d’Etat à la sécurité nationale par-ci, secrétaire permanent au Conseil national de sécurité par-là, on aurait pu croire qu’une nouvelle crise était sans doute née entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale. Il n’en est rien, s’est empressé de rassurer l’émissaire équato-guinéen. « Il n’y a pas de préoccupation particulière à l’heure actuelle. Ma visite vise le renforcement des relations bilatérales. Les visites ne doivent pas nécessairement avoir lieu que lorsqu’il y a une préoccupation entre nos deux pays. » a-t-il martelé.

 

Poursuivant son raisonnement, il a précisé qu’il ne s’agit que de concertation, de coopération et de dialogue : « Les responsables de nos deux pays doivent de temps en temps se réunir, s’asseoir pour voir s’il y a quelque faiblesse dans un côté ou dans l’autre ; essayer de résoudre le problème quand il commence. Mais il n’y a pas d’inquiétude particulière en ce moment. » a-t-il conclu.

 

Voilà qui est rassurant lorsqu’on sait que les expulsions de Camerounais sont récurrentes en Guinée Equatoriale. La dernière a eu lieu en février dernier, juste après le sommet de la CEMAC à Bangui, lequel avait mis un point d’honneur sur la circulation des biens et des hommes, avec la mise en ligne de mire de la circulation annoncée du passeport biométrique CEMAC. Il est, cependant, à relever que la frontière commune demeure fermée depuis le début de l’année, côté équato-guinéen.

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 19:56

 

9 juin 2010

 Human Rights Watch

 

 UNESCO : L’organisation devrait rapidement mettre fin à son projet qui équivaut à un «prix du dictateur»

 

 La réunion du 15 juin est l’occasion d’annuler le prix UNESCO-Obiang portant le nom du leader corrompu de la Guinée équatoriale. 

Les 58 pays qui siègent au Conseil exécutif de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sont appelés à bloquer le projet d'attribution d'une récompense pour contribution aux sciences de la vie financée par le dictateur de Guinée équatoriale et dont elle porte le nom, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Certaines sources de l'UNESCO ont affirmé que la réunion de l'UNESCO qui se tiendra à Paris le 15 juin représente pour le Conseil la dernière chance de s'opposer à la remise du Prix international UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la Recherche des sciences de la vie avant la cérémonie, prévue pour la fin du mois de juin.

« Le prix UNESCO-Obiang vient entacher la réputation de l'ensemble des membres de l'UNESCO », a déclaré Jon Elliott, directeur de plaidoyer pour l'Afrique à Human Rights Watch. « À moins de s'élever contre cette mascarade et d'y mettre un terme, les gouvernements en partageront la responsabilité. »

Une campagne mondiale regroupant des dizaines d'organisations de la société civile (et, notamment, des groupes d'Afrique, d'Asie, d'Europe de l'Est, d'Amérique latine et du Moyen-Orient) a averti la direction de l'UNESCO que la controverse relative à ce prix risquait de causer un tort irréparable à la réputation de l'organisation. Outre les groupes de défense des droits humains, les critiques regroupent des organisations de liberté de la presse, des universitaires, des représentants de la santé publique et des scientifiques du monde entier.

Obiang a personnellement répondu à la controverse en postant une vidéo sur YouTube. Il y déclare que les fonds consacrés à la création de ce prix UNESCO visent à promouvoir la recherche scientifique qui contribue à « préserver des vies humaines ».

« Le prix UNESCO-Obiang est censé récompenser des progrès scientifiques qui améliorent la qualité de la vie de tous », a ajouté Jon Elliott. « Mais le véritable but du président Obiang est de masquer un règne des plus corrompus et répressifs. Il ferait mieux d'améliorer les conditions de vie misérables du peuple équato-guinéen. »

Les richesses pétrolières de la Guinée équatoriale, associées à une population peu nombreuse, lui confèrent un PIB par habitant approximativement équivalent à celui de l'Espagne ou de la Corée du Sud. Les indicateurs socio-économiques révèlent pourtant que la population souffre de conditions de vie pires que dans de nombreuses régions déchirées par la guerre. Une étude récente illustre par exemple que la Guinée équatoriale affiche les plus mauvaises statistiques du monde en matière de mortalité infantile.

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 19:45

11 juin 2010

La Directa

Entrevue avec Marcial Abaga Barril, acteur social et militant politique en Guinée Équatoriale 

Le numéro 187 de l'hebdomadaire catalan "La Directa : Setmanari de comunicacio", en date du 9 juin 2010, publie une intéressante interview de Marcial Abaga Barril, 35 ans, militant de la CPDS, le principal parti d'opposition dans le pays, et qui fut même Secrétaire général des Jeunes de cette formation politique de 2005 à 2010. Par ailleurs, militant de l'ONG "Sensación del Joven Futuro" (SEJOF), il fut à ce titre membre de la Commission nationale, responsable de la mise en œuvre de l'ITIE, de 2008 à 2010.
(Traduction du catalan : Fernando)

« La Guinée équatoriale vit sous le régime de terreur de Teodoro Obiang depuis trois décennies. Cela fait quinze ans que, dans l'ancienne colonie espagnole, on a découvert des gisements de pétrole qui garantissent l'impunité internationale d'Obiang. Marcial Abaga, âgé de 35 ans, lutte pour le changement dans son pays depuis presque deux décennies comme membre de l'ONG Sensacion del Joven Futuro et comme militant du parti d'opposition Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS).

Comment vit-on comme opposant politique en Guinée ? 

Devenir un opposant, c’est décider de vivre dans la marginalité, consentir à de ne pas vivre confortablement et à être menacé en permanence. Moi, je dis que je suis en liberté provisoire parce que n'importe quel jour il peut se passer quelque chose et, du jour au lendemain, on peut me jeter en prison.

Quand as-tu as décidé de faire ce pas ? 

Je suis entré très tôt dans la CPDS par colère et par haine. En 1991, ils ont tué mon père, bien qu'il n'était pas engagé en politique et qu’il n’était pas un opposant. Simplement, quelqu’un de proche du régime au pouvoir lui avait laissé de l'argent et, quand il a vu qu'il ne les rendait pas, on a jugé le motif suffisant pour le torturer et le tuer. À ma mère, ils lui ont mis des piquants aux organes génitaux. 
Parvenu au bout de ma colère, j'ai compris que ce n’était pas tenable : à seize ans, je me suis engagé dans le militantisme social et politique et je suis entré à la CPDS. Après toutes ces années, je pense aujourd’hui que si on entre en politique par haine et avec un désir de vengeance, on n'obtient rien. Moi, je suis maintenant capable de pardonner à mes adversaires, mais ils doivent être punis et cela doit se faire à travers un jugement afin qu'ils répondent de toutes les exactions qu’ils ont ont commises.

Quel était alors le contexte ? 

Obiang a pris le pouvoir le 3 août 1979 et, dès cette date la répression a commencé. Mais, en 1989, avec la fin de la Guerre froide, l'U.R.S.S. a disparu et, en Afrique, les nouveaux programmes de développement ont inclus une exigence nouvelle : la démocratie. Les U.S.A. et l'Europe donnaient de l’argent aux pays africains à condition qu'ils se démocratisent. 
En 1991, la Guinée a rédigé une nouvelle constitution et a accepté le multipartisme. Il y eut alors une période très brève qui pourrait être appelé l’âge d’or de la démocratie guinéenne pendant laquelle des gens comme moi pouvaient devenir être conseillers municipaux.
Mais, en 1995, on découvrit du pétrole, qui offrit au gouvernement une soudaine indépendance. Beaucoup d'entreprises nord-américaines voulurent en profiter et ceci fit se taire beaucoup de voix jusqu’alors critiques.

Sur le plan social et des Droits de l'Homme, tout continue donc comme avant ?

Le gouvernement montre une apparente sincérité, mais, en pratique, ce n’est pas une réelle ouverture. Avec le pétrole, il a augmenté le petit cercle de riches tandis que la pauvreté a augmenté parmi la population. En ce qui concerne les Droits de l’Homme, vis-à-vis de la communauté internationale il fait en sorte que les violations ne soient pas aussi visibles comme elles l'ont été pendant les années 1990, mais elles existent toujours. Un exemple : on vient de terminer un procès contre des opposants accusés d'avoir tenté d'assaillir le palais présidentiel. Le tribunal a établi que les accusés étaient innocents et il a décrété leur remise en liberté immédiate, mais non seulement ils n'ont pas été libérés mais on les a envoyés dans les pires cellules.
Le signe d'ouverture est que les tribunaux ont agi correctement, mais, en revanche, les accusés sont toujours en prison, ce qui met en évidence que l'ouverture n’est pas réelle.
Un autre exemple : Autrefois, les commissariats de police étaient situés au cœur de la ville et les piétons pouvaient entendre les cris des détenus ; maintenant ils sont placées à l’extérieur des villes, de sorte qu'on continue à frapper les détenus, mais plus personne ne les entend.

A chaque fois que des élections sont organisées, l’opposition dénonce systématiquement  la fraude. Pourquoi continuez-vous à participer à cette farce ?

C’est vrai, nous avons toujours dénoncé la fraude, mais c'est que systématiquement il y eu de la fraude. Ceci dit, il faut se poser une autre question : quel sens cela aurait d'avoir un parti politique en Guinée sans qu’il participe au processus démocratique ?
C’est dans le processus électoral qu’on propose des alternances. Nous les avons toujours gagnées et Obiang les a arrangées. Mais nous devons y participer parce que nous sommes une force politique et, en Guinée, il n'y a pas d’autre moyen pour faire parvenir notre message à la population.

Mais ceci permet à Obiang de donner à son régime une apparence démocratique, au moins vis-à-vis de l'extérieur. 

Actuellement, les silences de la communauté internationale permettent à Obiang de déplacer de l'argent. Sa légitimité ne dépend pas de ce que notre parti participe ou non aux élections, mais en revanche, si nous y participons, le peuple de la Guinée est informé de certaines réalités et d’une possible alternance.

Vois-tu venir un changement à moyen terme ?

Le changement est en marche et il y a beaucoup de gens qui y aspirent en Guinée. Ce qui manque c’est que la communauté internationale - la France, l'Espagne, les U.S.A. - exige aussi des changements en Guinée. Tant que ces pays ne s’impliqueront pas, dans bien des domaines où des progrès sont possibles, rien ne se fera. Et cette option paraît très peu crédible compte tenu de la politique pétrolière de ces pays. Les êtres humains devraient toujours passer avant toute autre chose, mais si ces pays sont régis par leurs intérêts économiques et abandonnent à son sort le peuple de la Guinée, l’Occident se rendra complice de ce qui surviendra. 

Et une solution par les armes ?

La voie des armes n’est pas une solution car elle te rend captif d’engagements envers les soldats et les gouvernements étrangers qui ont soutenu le coup d’Etat, à qu’à cause de cela tout devra alors être fait pour satisfaire leurs exigences et non pour le bénéfice du peuple.
Or, le seul engagement qui doit être pris est devant le peuple. Moi, je suis démocrate et je travaille dans le secteur social, alors je crois que le peuple est l'unique force légitime.

Y-a-t-il une mobilisation sociale ou bien vit-on plutôt dans la peur ?

Il y a surtout du silence, mais le silence est imprévisible. Parfois, une personne se lève parce qu'elle ne n’en peut plus et on ne sait pas ce qu’elle est capable de faire. Je connais des gens qui étaient assis et, d’un seul coup, sont devenus agressifs, sortant nus dans la rue avec une machette à la main. La révolte et tout ce qui s’ensuit ne prévient pas, mais nous devons essayer que cela n’arrive pas. 

Quelle est ton opinion concernant le gouvernement en exil de Severo Moto ?

Comme Guinéen, je crois que c’est sans intérêt. Pour faire des choses pour la Guinée il faut être en Guinée. Quand le gouvernement en exil fait une déclaration, ils ne vont pas chercher les membres de ce cadre, mais ce sont les personnes qui vivent dans les petits villages guinéens qui en subissent les conséquences. Le gouvernement en exil ne fait que du bruit tandis que d'autres meurent. Il faut agir de l’intérieur et qu'un jour si ils te frappent, te torturent, te tuent, que tu meures alors convaincu que tu œuvres pour le peuple. 

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 19:45

26 mai 2010

Source: Quel avenir pour la Guinée Equatoriale?

 

 

Le principal parti d’opposition, présent dans le pays, Convergencia para la Democracia Social (CPDS), qui a un député au parlement équato-guinéen (Placido Mico Abogo), a publié aujourd’hui un rapport sur la situation des Droits de l’Homme dans le pays en 2009-2010.

Pour cette formation politique, la situation ne s’est guère améliorée et l’année 2009 n’aura pas été un tournant dans l’histoire du pays « après tant d'années de violations des droits humains tant de fois dénoncées par la Communauté internationale, les ONG et par l'ONU elle-même : Le professeur Fernando Voglio Jiménez dès 1979 ; Alejandro Artucio Rodriguez en 1993 ; Gustavo Gallón Giraldo de 1999 à 2002 ; le rapporteur de l'ONU Ambeyi Ligabo en 2002 ; le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire en 2007, et Manfred Nowak, rapporteur spécial sur la torture et d'autres traitements ou peines cruelles, inhumaines et dégradantes, en 2008…»

Dans ce nouveau rapport, la CPDS accuse les forces de sécurité de la Guinée Équatoriale de « semer la terreur » dans une population sans défense et d’avoir la « gachette facile » , commettant en toute impunité des actes de tortures et des enlèvements. Entre 2009 et le début de 2010, « la violence arbitraire des forces armées n’a pas diminué » au mépris des lois et de l’institution judiciaire à la solde du régime.

« Le sujet du manque d'indépendance du pouvoir judiciaire en Guinée Équatoriale constitue le pivot central par de la tyrannie et de l'impunité qui règne dans le pays. Les juges continuent d’être nommés par le Président de la République, auquel ils obéissent pour ne pas perdre le poste. Il n'y a pas carrière judiciaire dans le pays. Toutes les autorités du pays, tous les militaires et corps constitués continuent à s’arroger les fonctions judiciaires » et agissent non pas conformément au droit, mais en prenant comme référence la loyauté envers le dirigeant qui les a désignés.

La CPDS dénonce également des élections "toujours frauduleuses" dans le pays, comme la "farce électorale" du 29 novembre dernier qui a une nouvelle fois conforté la « dictature régnante ». Les bureaux de vote ont octroyé la victoire Teodoro Obiang Nguema avec 95% des voix. Selon les résultats officiels, Plácido Micó, le candidat de la CPDS, aurait obtenu la deuxième place avec 3,5% des suffrages.

Selon la CPDS, le président Teodoro Obiang Nguema « tient en respect », grâce au pétrole, les pays occidentaux qui pourraient condamner ces excès. « Avec son enrichissement excessif, celui de son environnement immédiat, la militarisation du pays, l'impunité de ses actions, l'appauvrissement de la population et de l'organisation systématique d'élections frauduleuses, Obiang se préserve des menaces internes et assure son maintien au pouvoir pour continuer d’en abuser », affirme le parti d’opposition.

« Il n'y a pas d'élections libres. En réalité, le pluralisme politique n'existe pas. Il n'y a pas de dialogue entre le gouvernement et l’opposition », dénonce la CPDS. « La prétendue "démocratie" du régime du président Obiang consiste à empêcher, par tous les moyens, le développement d'une opposition politique dans le pays, à imposer, par l'intimidation, le harcèlement et la force, une vision politique monolithique à la population, de truquer les élections, d’emprisonner ceux qui ne partagent pas son opinion. »

« Depuis 1992, le Gouvernement a organisé quatre élections législatives (1993, 1999, 2004 et 2008), quatre municipales (1995, 2000, 2004 et 2008) et trois présidentielles (1996, 2002 et 2009). Toutes ont été effrontément frauduleuses, avec des scores toujours proches de 100% en faveur du parti gouvernemental »

Par ailleurs, selon la CPDS, « les citoyens ne peuvent toujours pas circuler librement dans leur propre pays, les étrangers ont d’énormes difficultés pour y entrer, et la liberté d’expression et d’opinion est bâillonnée... La santé est traitée selon des critères idéologiques, le système éducatif est au "point mort", l'université exclut les opposants, l’emploi reste conditionné à l'appartenance au PDGE, le parti au pouvoir, et le logement décent est un privilège réservé aux riches, aux hauts dignitaires du régime et leurs familles. »

« Les conditions de l'habitat sont encore celles d'un pays d'extrême pauvreté : il n'y a pas de l'eau potable, ni de conditions acceptables d'hygiène de base ; très peu de logements sont décents, il n'y a pas de système organisé d’évacuation des égouts et l'élimination des ordures domestiques est un problème national insoluble. Comme nous l’avons déjà dit, l'Equato-guinéen ordinaire partage son environnement avec les mouches pendant le jour, avec les moustiques le soir et avec les souris à tout moment.

Le problème du VIH/Sida continue à frapper sans trêve la population. Les programmes d’éducation et d’information sont pratiquement inexistants. Les données officielles qui sont publiées ne s'accordent pas avec la réalité sur le terrain. »


« Le pays est encore plongé dans la plus absolue des intolérances concernant la liberté d’opinion et d’expression… Jamais la peur ne cesse de tenailler la population de ce pays qui se refuse à parler des abus dont elle est victime par peur des représailles.

En voici deux exemples éloquents :
- Pedro Luís Esono Edu, journaliste de la radio d’Etat, avec 15 années de service à Radio Bata, a été arrêté par la police et a été emprisonné du 8 au 10/02/2010, pour avoir diffusé une information que le régime voulait cacher : la découverte dans une décharge municipale de cette ville des corps de sept hommes assassinés dans des conditions atroces.
- Parce que le 28.11.2009, le jour qui précéda l'élection présidentielle, Madame PVY, en répondant à la question des journalistes d’Africa 24, déclara devant les caméras de télévision : « Si le Président Obiang est réélu, ce que je souhaiterais, c’est qu'il ait de l’eau potable pour toute la population », cette dame, après les élections, a été soudainement perdu son emploi dans la compagnie nationale aérienne Ceiba. »

Selon la CPDS, bien que tout au long de l’année 2009 il n’y a pas eu d’assassinats politiques, « la violence de la police et des militaires équato-guinéens et l'impunité avec laquelle ils agissent continuent de représenter un problème sérieux pour la sécurité des habitants de la Guinée Équatoriale ».
Le rapport de la CPDS rend compte d'une série d' "homicides volontaires", tel les cas du Nigérian Akeem Jimoh, mort en septembre 2009 après une altercation avec trois policiers à Malabo, et de Ferdinand Bikó, mort en décembre 2009 par des tirs des forces de sécurité à Bata « parce qu’il circulait sans autorisation. »
Sont aussi mentionnés les cas de Celestino Nsue Mabale, 19 ans, mort en août 2009 des coups portés par un groupe de militaires sur ordre de leur capitaine, de Luis Ondo Mozuy, mort en garde à vue à Bata en mars de cette année; et de José Mba, mort le 13 avril dernier après une altercation avec un groupe de militaires à un barrage routier près de Bata.
Le rapport rappelle aussi la découverte de sept cadavres dans une décharge municipale de Bata en février dernier. « Tous étaient des immigrants d'Afrique de l'ouest et dont les corps présentaient des marques de mort violente, notamment les crânes fracturés », assure la CPDS. « Aucune i

Par ailleurs, selon CPDS, « la torture et les mauvais traitements continuent d'être pratiques ordinaires en Guinée Équatoriale, leurs auteurs jouissant d'une impunité totale », malgré la Loi en vigueur Nº 6/2006, en date du 2 novembre 2006, sur la Prévention et la Sanction de la Torture en Guinée Équatoriale.

 

« La torture est pratiquée dans les commissariats de police, particulièrement les commissariats locaux des quartiers, dans les gendarmeries, dans les quartiers militaires, et même sur la voie publique. Dans cette situation, les étrangers sont particulièrement vulnérables parce qu'ils n'osent pas dénoncer les abus dont ils sont les victimes. »

Le rapport de la CPDS indique que, selon ses informations, il y aurait dans le pays au moins 31 prisonniers politiques, en majorité dans la prison de Black Beach, à Malabo, et les autres dans les prisons de Bata et d'Evinayong, dans la région continentale.


Parmi eux, se trouvent quatre équato-guinéens « enlevés au Nigeria en février 2010 », quatre autres capturés au Gabon en juin 2004 et à Cipriano Nguema Mba, enlevé au Cameroun en octobre 2008 malgré son statut de réfugié.


Il inclut aussi les dirigeants d'Union Populaire (UP) Marcelino Nguema et Santiago Asumu, arrêtés dans l’affaire de l'attaque du Palais Présidentiel de Malabo, le 17 février 2009 et dont l’acquittement, prononcé le 5 avril dernier, a été « refusé par le président Obiang lui-même » pour « les maintenir en détention. »

Source : http://www.scribd.com/doc/31910127/Informe-derechos-humanos-2009-CPDS

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 01:44

5 mai 2010

Quel avenir pour la Guinée Equatoriale? 

 

 Les deux militants du parti d'opposition "Unión Popular" (UP), d'abord accusés de l'assaut du Palais présidentiel, le 17 février 2009, et finalement innocentés par la justice équato-guinéenne sont toujours emprisonnés à Black Beach, un mois après leur acquittement. 

Le 5 avril dernier, dernier jour du procès, le tribunal avait pourtant ordonné la remise en liberté immédiate des deux opposants, Marcelino Nguema et Santiago Asumu. Mais, à peine revenu de Dakar où il s'était rendu pour le Cinquantenaire de l'Indépendance du Sénégal, Obiang aurait convoqué Antonio Pascual Oko Ebobo, le Président du Tribunal pour lui dire qu'il n'acceptait pas la sentence. 

 

 L'intrusion de l'exécutif dans le domaine législatif est une chose courante en Guinée Équatoriale et que l'autorité de la chose jugée soit contestée par le dictateur ne surprendra personne dans le pays. Toutefois, pour un dirigeant qui souhaite améliorer l'image de son pays à l'extérieur, cela fait désordre. L'avocat des deux acquittés déclara alors à l'agence Europa Press : « En Guinée, il n'y a pas de d'indépendance de la justice, le président ne respecte pas les décisions des tribunaux, et ensuite il dira qu'il est un démocrate et qu'il a institué l'État de droit... » 

En réponse à ces accusations, pour sauver les apparences, et à destination de l'opinion publique internationale, le porte-parole de la présidence Miguel Oyono Ndong Mifumu répliqua : « Le président n'intervient absolument jamais dans les décisions des tribunaux et n'influence en aucune façon les décisions judiciaires... tout cela est le fruit de l'imagination de l'avocat ». Mais, un mois plus tard, les deux hommes, innocentés, croupissent toujours à Black Beach, où ils ont subi des tortures et des mauvais traitements. Alors, qui disait la vérité et qui a menti ? 

Aujourd'hui même, l'avocat Fabian Nsue confiait à Europa Press : « Ils sont toujours emprisonnés un mois après avoir été acquittés, et bien que le tribunal ait ordonné leur remise en liberté immédiate, ils sont encore emprisonnés et tenus au secret... Sa Majesté le président n'a pas souhaité que la Justice libère des gens contre qui il a de la rancœur », a-t-il continué. Ce qui va arriver, par conséquent, « dépend de son avis, rien de plus ». Selon l'avocat, on l'a informé que les deux dirigeants d'UP pourraient être transférés devant une juridiction militaire pour qu'on les rejuge pour les mêmes charges. 

« Nous avons envoyé une lettre à la juridiction militaire pour leur rappeler qu'il n'est pas possible, selon les principes du droit, de rejuger une personne [acquittée] pour les mêmes faits », a-t-il expliqué. Selon Fabian Nsue, le Ministère public n'a pas deposé de recours pour réclamer la libération des deux Guinéens, conformément à la décision du tribunal, et il n'ait pas certain non plus que le Gouvernement ait fait appel de la sentence d'acquittement.

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 13:24

23 février 2010
AFP

La Guinée équatoriale affirme avoir subi le 17 février une "attaque" de soldats incontrôlés de l'armée camerounaise voulant voler un bateau qui ravitaillait une plate-forme pétrolière, a affirmé mardi à l'AFP le ministre de l'Information.

Le 17, "un embarcation rapide a tenté d'attaquer un navire de ravitaillement d'une plate-forme pétrolière. Il s'agissait de soldats camerounais de la BIR (Brigade d'intervention rapide de la Marine camerounaise) mais je suis persuadé que le gouvernement camerounais n'est pas d'accord", a précisé M. Osa Osa Ekoro, porte-parole du gouvernement et ministre de l'Information, joint depuis Libreville.

"Il n'y a pas eu de morts. Nous avons réussi à repérer l'embarcation avec nos radars et les assaillants se sachant repérés ont pris la fuite", a-t-il affirmé.

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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 22:02

23 janvier 2010
Agustín VELLOSO


Le prix Unesco-Obiang : le Bon, la Brute et le Truand


Le Truand

Teodoro Obiang Nguema, le récalcitrant président de Guinée Equatoriale, est un homme très riche. Il a accumulé tellement d’argent et il a acquis tellement de biens que la seule solution qu’il aurait pour se débarrasser de ses billets de banque serait d’y mettre le feu.

Il ne peut pas utiliser cet argent pour parvenir au pouvoir puisqu’il jouit du pouvoir absolu depuis plus de trente ans. Son fils aîné n’a rien à lui envier question richesse et les autres membres de la famille nagent dans l’abondance. L’organisation Global Witness a publié à ce sujet en novembre 2009 un rapport intitulé « La vie cachée d’un accro du shopping, ou comment le play-boy de fils d’un dictateur africain est arrivé à dépenser des millions de dollars aux États-Unis. »

Teodoro Obiang n’a pas non plus besoin de cet argent pour se faire une place parmi les puissants de ce monde. Ceux-ci le traitent bien et même, à certaines occasions, affectueusement. Lorsque l’ex-Secrétaire d’Etat US, Rice, l’a reçu à Washington en 2006, elle lui a dit : « vous êtes un bon ami et vous êtes le bienvenu dans ce pays ».

Il a été reçu à six reprises à Pékin par Hu Jintao, qui lui a dit : « nos relations bilatérales se sont développées avec bonheur ».

Obiang est en bons termes avec la gauche et avec la droite espagnoles. Moratinos, le ministre des Affaires Etrangères (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol), affirmait en 2006 que l’objectif de l’Espagne était d’ « accompagner, d’encourager, de motiver la Guinée à avancer dans le processus de démocratisation et de défense des Droits de l’Homme ».

C’est exactement ce que pensait Aznar (Parti Populaire) qui, en 2001, alors qu’il était Président du Gouvernement, « le pria d’avancer dans la démocratisation de la Guinée équatoriale ».

Une délégation parlementaire des deux partis cités et de Convergència i Unió, en visite en Guinée équatoriale en 2007, apprécia « les avancées dans le processus de démocratisation ».

Récemment a été mis en exergue l’un des mérites les plus reconnus d’Obiang : le porte-parole du Parti Populaire à la Commission des Affaires Etrangères du Congrès des Députés d’Espagne, Arístegui, a déclaré, en janvier 2010, qu’il était « profondément hispaniste ».

Malgré tout cela, l’opinion qu’ont de lui les citoyens équato-guinéens, les agences de l’Onu - et d’autres agences internationales - sur les Droits de l’Homme et le développement, ainsi que les organisations des Droits de l’Homme et le commun des mortels est soit négative soit exécrable.


La Brute

Obiang n’ignore pas l’opinion que l’on a couramment de lui et il croit que l’argent peut l’aider à l’améliorer. C’est là qu’entrent en action les groupes de pression (les lobbies), les agences de relation publique et les cabinets d’avocats. Depuis quelques années, des pages électroniques sur internet, des éditoriaux dans la presse et des rapports sur l’évolution du pays et sur ses réussites ont commencé à s’accumuler et à rendre compte des bontés du méchant homme.

L’influence de ces cabinets de lobbying sur les centres de pouvoir est bien connue et on l’apprécie à leur nombre et à leurs gains. On a évalué à 17 000 le nombre de personnes qui travaillent dans ces groupes à Washington et à environ 15 000 à Bruxelles.

Le cabinet choisi par Obiang aux USA, Cassidy & Associates, a gagné, par ses activités, plus de 23 millions de dollars en 2008. Depuis 2004, le dossier Obiang a rapporté à la firme pas moins de 120 000 dollars par mois, selon des informations du ministère de la Justice de ce pays.


L’un des succès de Cassidy est cette déclaration de bienvenue de Rice. La photographie d’Obiang à ses côtés a tellement de valeur qu’aujourd’hui encore, plusieurs années après, elle figure en tête de la page électronique officielle du gouvernement de Guinée équatoriale, à côté des photos des paysages les plus typiques du pays.

La force de ces groupes de pression est mise en évidence par la déclaration de Frank Ruddy, ex-ambassadeur des USA en Guinée équatoriale : « Il y a quelques années, les fonctionnaires ne parlaient pas des relations avec ce pays ou faisaient allusion à ses problèmes et aux terribles violations des Droits de l’Homme. Aujourd’hui, tout le monde peut croire que c’est le frère de Mère Térésa qui gouverne le pays. »

Bien sûr, la publicité positive que lui font ces groupes de pression n’est pas l’unique soutien ni le plus important sur lequel peut compter Obiang. C’est un élément de poids qui s’ajoute à l’appui que lui offrent les gouvernants de pays puissants, de sorte que les deux se complètent.

Le plus important réside dans les actions que ces gouvernants mènent, sous une forme moins visible, au sein des principales institutions internationales et nationales et dans celles à caractère bilatéral avec la Guinée équatoriale. Obiang leur renvoie aussi l’ascenseur, d’une autre façon, principalement au travers d’accords commerciaux, militaires et d’autres types avec les nations qu’ils représentent.

Il y a, aux USA et en Europe, des enquêtes officielles sur l’énorme corruption d’Obiang. Par exemple, un sous-comité du Sénat US a signalé qu’il détenait dans ce pays quelque 700 millions de dollars sur un compte de la Banque Riggs, aujourd’hui disparue (Le rapport, intitulé « Blanchiment d’argent et corruption à l’étranger », est disponible, en espagnol, sur http://www.asodegue.org/dfebrero0305.htm)

En France et en Espagne il y a des juges qui essaient d’éclaircir, manifestement sans succès grâce à la protection des amis d’Obiang, ce dont a entendu parler même le citoyen le plus insouciant : que le compte de la Banque de Santander, avec plus de 26 millions de dollars, comme les propriétés immobilières dans les Asturies, à Madrid et aux Canaries, ainsi que des biens semblables d’une valeur immense en France appartiennent aux Équato-Guinéens.

Toutefois, tout a été accaparé par Obiang à travers le contrôle de l’exploitation pétrolière aux mains de multinationales, us principalement (Voir, au sujet de la France, la tribune d’Eulàlia Solé, parue le 6 novembre 2009 dans La Vanguardia ( Vergüenza para Francia) et sur l’Espagne le commentaire publié en mai de la même année sur http:/ɛspacioseuropeos.com/?p=6764)

Pour une raison qui est probablement liée au mépris que l’ardent hispaniste ressent pour l’Espagne, la responsabilité de la publicité en sa faveur incombe, dans ce pays, à une personne incroyablement fruste.

En 2009 elle a déclaré : « Jusqu’à il y a quelques mois je ne savais pas qu’en Guinée équatoriale on parle espagnol ». Malgré un curriculum aussi peu prometteur, elle peut dire aujourd’hui : « Je dirige avec une grande fierté, bien sûr, le Bureau d’information de la Guinée équatoriale en Espagne et dans d’autres pays ».

Même si l’on apporte du crédit à ce qu’elle dit, on comprend d’autant moins pourquoi elle utilise, pour ses communications de directrice de ce bureau, une adresse de courrier électronique associée à Centauro, une entreprise spécialisée dans les affaires en relation avec les numéros 803 et 806, c’est-à-dire les lignes érotiques, plutôt qu’une adresse associée à l’ambassade ou à tout autre organisme officiel de la Guinée équatoriale.

Elle se présente, de manière ampoulée et maladroite, sur un forum internet sur la Guinée équatoriale : « Salut, je suis N.B. Je suis journaliste, je travaille pour plusieurs supports et j’ai eu la chance de faire la connaissance d’Armando, qui m’a fait découvrir ce forum et un grand nombre de vos histoires. »

Comme elle ne réussit pas à atteindre la notoriété qui doit selon elle être associée à sa « fonction », elle passe ses journées à essayer d’encourager la fréquentation, bien qu’il se peut aussi qu’elle soit payée à la tâche. Dans un autre message sur le forum elle se réfère à un reportage sur la Guinée équatoriale qui, disait-elle, allait paraître dans la revue Hola en août 2008 : « C’est moi qui ai souligné l’intérêt de réaliser ce reportage, placé exclusivement sous une approche émotionnelle, comme il convient concrètement à cette revue. »


Le Bon

L’un des conseillers en image d’Obiang lui a présenté une idée géniale : prendre l’initiative d’une action de propagande spectaculaire que tout le monde louerait pour ses mérites intrinsèques et qui soit mise en œuvre en association avec une institution prestigieuse pour l’opinion publique internationale.

Enthousiasmé par cette idée, Obiang se rendit à la Conférence générale de l’Unesco d’octobre 2007, où il annonça sa proposition de créer le « Prix de l’Unesco-Obiang Nguema Mbasogo pour la Conservation de la Vie », qui serait financé par le gouvernement de la République de Guinée équatoriale.

Compte tenu du traitement qu’Obiang réserve à la vie de ses compatriotes, le nom du prix s’avérait trop sanglant, même pour l’Unesco, qui pourtant traîne une histoire peu édifiante de relations avec des trafiquants d’armes et des dictateurs.

Sur une nouvelle idée d’un conseiller, le gouvernement de la Guinée équatoriale présenta devant l’Unesco, le 29 septembre 2008, le document intitulé « Création du prix international Unesco-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en Sciences de la Vie »

Le corrupteur et la corrompue n’avaient pas prévu les effets collatéraux de cette proposition mal venue. Ce qui les en a empêchés, c’est l’omnipotence de celui qui est habitué à acheter tout ce qu’il désire avec de l’argent et l’alignement de l’Onu et de quelques unes de ses agences sur la politique néolibérale, qui les amène à saisir toute opportunité de mener une opération de propagande pour justifier leur triste existence par-delà tout autre considération, y compris leurs obligations statutaires. (Voir Prolongation de l’appel à candidatures du Prix International UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie 2009. Initialement fixée au 25 septembre 2009, la soumission des dossiers est prolongée jusqu´au 30 décembre 2009.)

Quand cette proposition fut connue quelques gouvernements qui prévoyaient le fiasco se mirent à émettre une série de critiques et des organisations non-gouvernementales qui avaient Obiang dans le viseur exprimèrent leur dénonciation. Et en janvier 2010 on annonça publiquement que l’Unesco suspendait provisoirement le prix. L’Unesco invoqua une « révision des procédures » qui affectait aussi d’autres prix, ce qui apparut comme une tentative minable de donner un air de normalité à ces manigances avortées.

La mobilisation de ces ONG influentes et de quelques individus solidaires a réussi à contrecarrer un scandale qui, bien que peu reluisant pour les Équato-Guinéens, a au moins mis en évidence une fois de plus quelques points importants :

1. La vénalité des organismes internationaux et leur incapacité à atteindre leurs objectifs et ceux de la Charte des Nations Unies.

2. Les tentatives et les combines d’Obiang et de ses soutiens politiques et économiques pour obtenir ce que tout l’argent du monde ne peut pas lui permettre d’obtenir : avoir l’appui de son peuple et être respecté par le reste de l’humanité.

3. L’importance de l’action de groupes et de personnes opposés aux abus et à la corruption des puissants.

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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 23:54

1er février 2010
Source: Diaspora Saharaui

La Guinée équatoriale est un bout de terre, coincé entre le Cameroun et le Gabon et l'un des premiers grands pays producteurs de pétrole,  La Guinée équatoriale a obtenu son indépendance le 12 octobre 1968. C'est Macias Nguema qui fut le premier président du pays en 1968. La Guinée faisait partie des pays qui reconnaissent la RASD jusqu'à 1979, Date à laquelle Macias fut renversé par son neveu, Teodoro Obiang Nguema, officier de l'armée et vice-ministre de la défense. Assassinant son oncle et vérouillant la vie politique de son pays, le président Teodoro Obiang est un homme craint par son peuple.

Obiang Nguema forme avec ses amis africains, le président gabonais Omar Bongo Odimba et le président congolais Denis Sassou-Nguesso, le trio protégé par la France. Marchons couverts, est la devise des néocoloniastes. Ce sont plutôt les autres pays qui sont visibles dans ce petit pays de la Guinée équatoriale. Ainsi, ce n'est pas l'Espagne, ni la France, mais plutôt le Maroc qui joue le rôle de sous-fifre, protégeant le régime Obiang, pour les intérêts de la France et des Etats-Unis. Les Marocains sont bien visibles dans le pays et c
e sont eux qui assurent la garde rapprochée du chef de l’Etat car ni lui, si sa famille ne font confiance aux soldats de l’armée nationale.

Nguema, a retiré la reconnaissance de la République Arabe Sahraouie Démocratique, proclamée par le Front Polisario après le retrait espagnol du Sahara Occidental. En guise de remerciements, le roi du Maroc Mohammed VI s'est  personnellement déplacé pour une visite royale officielle à Malabo,  en Guinée équatoriale, du 16 au 18 avril 2009.


Nous avons appris de bonne source 
que la garde rapprochée du président béninois, Dr Boni Yayi, est désormais confiée à des militaires marocains.
Cinq instructeurs marocains sont en effet à pied d’œuvre, depuis quelques semaines au Palais de la Marina à Cotonou, pour assurer l’encadrement de la garde présidentielle rapprochée. Selon les mêmes sources, cette mission était auparavant confiée à des libyens. Le Bénin a retiré sa reconnaissance de la RASD le 21 mars 1997

Ce qui est curieux est ce nouveau de terrain de rencontre entre les deux régimes marocain et libyen. Mohamed VI et Kadhafi ont offert leur soutien politique et financier au régime béninois et au Capitaine putchiste guinéen, Dadis Camara. Mais ce n'est guère étonnant. L'un est le roi du Maroc et l'autre s'est autoproclamé roi d'Afrique.

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Textes De Juliette