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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 21:02

12 janvier 2010
Benjamin Bilombot Bitadys 
congoplus.info

Sassou Nguesso, chouchou de la communauté internationale ?

Quand elle tient une proie facile, la communauté internationale par le truchement du Tribunal Pénal International (TPI) n’est pas du genre à renoncer.

Ainsi, certains chefs d’Etat, apprentis dictateurs, se prennent le pied dans le tapis et, se font épingler par la communauté internationale. C’est le cas de Robert Mugabé au Zimbabwé et de Dadis Camara en Guinée-Conakry.

Ce n’est que juste récompense. Et depuis qu’il était arrivé comme un météore dans le ciel de la françafrique, il faut dire que Dadis Camara avait tout fait pour nourrir la presse en extravagances, gaffes ou faux-pas. C’était le Dadis show, un président africain qui amusait la planète. Ridicule et révoltant à la fois !

 

D’autres chefs d’Etat, dictateurs professionnels, installés et avisés, réussissent à passer entre les mailles du filet d’une communauté internationale, visiblement complaisante voire complice. Ces dictateurs chevronnés, grâce une habileté déconcertante, continuent de jouir d’un prestige international. Etonnant. Hallucinant. Troublant. Paieraient-ils avec des espèces sonnantes et trébuchantes cette respectabilité ? Sans nul doute. C’est le cas de Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, Paul Biya au Cameroun, Blaise Compaoré au Burkina-Faso, Bongo au Gabon, Idris Déby au Tchad, José Edouardo Dos Santos en Angola, Mamadou Tanja au Niger, scélérats aux mains rouges pour lesquels pourtant on continue de dérouler le tapis rouge.

Dadis Camara, mouton noir

Un peu d’histoire de ce pays du Fouta Djalon : le 28 septembre 1958, les Guinéens prirent de la hauteur en répondant " Non " au Referendum sur la Constitution de la Ve République et sur le projet de Communauté proposé par la France à ses colonies africaines. Quatre jours plus tard, Sékou Touré entrait dans l’Histoireen proclamant l’indépendance de la Guinée. Ironie du sort, le 28 septembre 2009, dans le " stade du 28-septembre ", à Conakry, la Guinée a été au boutde l’effroyable chaos où elle s’enfonce depuis un demi-siècle.

Il y a quelques jours déjà, l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch avait publié un rapport sur le massacre commis dans ce stade, fin septembre,par des militaires proches du président guinéen, Dadis Camara, autoproclamé en décembre 2008. Désormais, c’est une commission de l’ONU, mandatée par sonsecrétaire général, Ban Ki-moon, qui a remis au Conseil de sécurité un rapport accablant.

Ce réquisitoire ne se contente pas de confirmer la tragédie du 28 septembre : la foule rassemblée à l’appel de l’opposition a été encerclée dans le stade par les " bérets rouges " de l’armée, 156 civils au moins ont été sauvagement tués sur place, à l’arme automatique, au poignard ou tabassés à mort, des dizaines de femmes ont été violées, atrocement mutilées ou enlevées comme " esclaves sexuelles ". Pendant plusieurs jours, la traque sanglante a continué contre les opposants au pouvoir.

Le rapport de l’ONU va plus loin. Devant le caractère " systématique " de ce massacre, il conclut à la " responsabilité pénale directe du président Moussa
Dadis Camara " et de plusieurs militaires de son entourage immédiat, nommément désignés. A leur encontre, il réclame la saisine de la Cour pénale internationalepour " crimes contre l’humanité " (Le Monde, 21 Décembre 2009).

Le « Dadis Camara » congolais

Au Congo-Brazzaville, le 18 décembre 1998, Denis Sassou Nguesso lançaient ses hommes perpétrer un massacre contre les populations de Bakongo et Makélékélé. Il fit pire que le guinéen Dadi Camara. Là, silence radio. La folie meurrtrière de Sassou Nguesso et ses hommes ne s’est pas arrêtée à Bakongo et Makélékélé. Pendant plusieurs années, la traque sanglante de Sassou Nguesso et ses milices s’est poursuivie contre les populations civiles dans la région du Pool. A propos de ces événements tragiques la communauté internationale s’est murée dans un silence étrange. Motus, bouche cousue ! Ni la diplomatie onusienne, ni la diplomatie parisienne n’ont dit mot (Mwinda, 23 Décembre 2009, CONGO-GUINEE : Deux poids, deux mesures).

Bacongo coiffé par Kosovo

Il y a quelque chose de troublant et de révulsif aussi dans les réactions provoquées par des assassinats d’hommes, de femmes et d’enfants à travers le monde.

Il y a une justice pour les riches et une justice pour les pauvres, clame un dicton populaire. C’est exact. Selon que les tueries se passent en Afrique ou en Europe, l’indignation n’est pas la même, le traitement de l’information n’est pas comparable et le sort réservé à ses auteurs est nettement différent. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se référer au drame qu’ont vécu les populations des quartiers sud de Brazzaville, les populations de la région du Pool et la situation tragique au Kosovo. La condamnation des atrocités sur les personnes est proportionnelle à la grandeur des Etats. Alors que le monde vient de célébrer le 60è anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, dans les faits, les hommes ne sont pas égaux en droit.

Un mutisme coupable

Pour qui connaît bien la communauté internationale et son intransigeance en matière du respect des droits de l’Homme, le mutisme qui entoure la tragédie de Brazzaville et de la région du Pool suscite des interrogations. Pourquoi une telle indifférence lorsque les quartiers Bacongo, Makélékélé et la région du Pool sont dévastés par les hommes de Sassou Nguesso ?

Pourquoi tant de mansuétude à l’endroit de Sassou Nguesso pendant que ses miliciens cobras exécutent sommairement les kongo-lari des quartiers sud de Brazzaville ? Pourquoi à Paris, aussi bien à l’Elysée, à Matignon qu’au Quai d’Orsay, on observe un silencede mort sur le massacre des kongo-lari ourdi par Sassou Nguesso ? Certes, le droit international est encore balbutiant. Il existe bien un Tribunal Pénal international pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie. Ce Tribunal ne pourrait-il pas être constitué pour les massacres de Brazzaville, de la région du Pool et des Disparus du Beach ?

La saisine de la Cour Pénale Internationale (CPI) serait plus que justifiée au moment où l’on constate la prise de fonction de Frédéric Binsamou alias Ntoumi. Serait-il de mèche avec Sassou Nguesso dans l’œuvre de destruction de la région du Pool ? Une commission d’enquête internationale ferait ainsi la lumière sur ce crime d’Etat organisé contre une catégorie donnée de la population. Elle mettrait ainsi en évidence les responsabilités des uns et des autres, de même que les complicités internationales.

Quelques jours seulement avant le massacre de Bacongo et Makélékélé du 18 Décembre 1998, le régime militaro-marxiste au pouvoir à Brazzaville avait reçu du matériel militaire accompagné d’instructeurs en provenance de Paris. Y aurait-il une relation de causalité entre cet appui logistique et les tueries ? Est-ce une simple coïncidence de date et des faits ? L’enquête internationale pourrait éclairer cette situation.

Le Droit International : un Droit à géométrie variable

De nos jours, la condamnation des massacres par les vieux pays démocratiques et la communauté internationale est devenue sélective. Un phénomène nouveau est venu se greffer à une attitude déjà pour le moins iconoclaste : l’émotion sélective. Selon la situation géographique des Etats à travers le monde, les tueries des personnes ne provoquent pas la même réaction. L’indignation des vieilles puissances démocratiques est désormais géo-sélective.

Pour preuve ! Paris n’a pas eu les mots assez durs pour dénoncer les exactions du Kosovo. La diplomatie internationale s’est mise en branle en organisant des réunions de sécurité par-ci et en procédant à des descentes sur les lieux des crimes par-là. A la grande stupéfaction des peuples africains, une chape de plomb s’abat sur la boucherie de Brazzaville, les Disparus du Beach et sur la tragédie meurtrière dans la région du Pool. La diplomatie française d’ordinaire très prolixe sur les atteintes aux droits de l’homme n’a pas bougé d’un iota. La machine médiatique internationale ne s’est pas emballée. Au contraire, elle a déroulé un tapis rouge à Sassou-Nguesso en lui offrant ses colonnes, micros et caméras (Le Figaro, Le Parisien, Jeune Afrique, France24, Europe1…). Un sentiment d’impunité persiste sur certaines parties du monde notamment en Afrique francophone. Les chefs d’Etats africains qui bénéficient de la protection élyséenne sont des champions des exécutions sommaires des populations civiles.

C’est le cas du Togo, du Cameroun, du Burkina, du Tchad ...Et, de fraîche date, c’est Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville qui a ordonné le massacre des populations de Bacongo, Makélékélé et de la réégion du Pool en toute impunité (FCD : Sassou Nguesso ou l’irrésistible ascension d’un pion de la françafrique –Ed. L’Harmattan 2009). Comme lavé par l’eau de l’Alima de tout soupçon de massacre, Sassou Nguesso écume conférences, sommets et colloques internationaux, sourire aux lèvres, en toute quiétude. Un vrai chouchou.

Le silence de la communauté internationale et de Paris sur le drame de Brazzaville et la tragédie de la région du Pool provoque un vacarme énorme dans le camp des africains, partisans de la démocratie et de la paix. Faudrait-il compter sur le droit international pour dissuader les dictatures ? Assurément non car, ce droit est lui-même soumis à des pesanteurs. Des pesanteurs géostratégiques et économiques. A quand un sommet de Rambouillet pour le Congo-Brazzaville ?

Le faux-semblant de Kouchner et Alliot-Marie

Le XXe siècle aura abandonné des millions de femmes, d’hommes et d’enfants à des " atrocités qui défient l’imagination et heurtent la conscience humaine " (préambule du statut de Rome de la Cour pénale internationale) : génocides, massacres organisés, viols collectifs, transferts forcés de population dans des conflits qui, aujourd’hui encore, ensanglantent le monde. Quel plus grand scandale que l’impunité des criminels contre l’humanité ? Quel plus grand outrage pour les victimes et, au-delà, pour l’humanité tout entière ?. Le jugement des responsables des génocides et crimes contre l’humanité ne saurait se limiter au seul tribunal de l’Histoire. Les victimes de la barbarie humaine ont le droit de voir leurs bourreaux poursuivis et condamnés. Les sociétés meurtries par des crimes qui révoltent la conscience ont le droit de se voir offrir une possibilité de réconciliation. L’humanité a le droit de se défendre contre l’oubli.

Patrie des droits de l’homme, la France ne sera jamais un sanctuaire pour les auteurs de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. La création d’un pôle " génocides et crimes contre l’humanité " au tribunal de grande instance (TGI) de Paris réaffirme la volonté de la France de lutter sans faiblesse contre leur impunité (LE MONDE, 7 Janvier 2010) Quel crédit faudrait-il accorder à une telle initiative sachant que Paris n’a pas cessé de multiplier les entraves à la manifestation de la vérité sur les massacres de Bacongo, Makélékélé, de la région du Pool et des disparus du Beach ? N’est-ce pas L’Elysée qui blanchit le général Norbert Dabira et fit sortir, en pleine nuit, le général Jean-François Ndenguet de la prison de la Santé ?

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 19:36
22 janvier 2010
Zenga-Mambu.com


Sassou : Leçons (la plume de Bruno Ossebi)


Baraka, pétrodollars, faux marxisme, endettement abyssal, conférence nationale, traversée du désert, retour triomphal, armement en catimini, guérilla, sale guerre-éclair, Lissouba en fuite. Fini le souffle de la Baule, vive le vent de la gaule !

Deux ans de remise en « conformité », 7 ans de réflexion, 7 ans de plaisir, 7 ans de maturité.

Patatras ! Tout semble gâché !

Un quarteron de généraux à la retraite, divers grincheux gérontocrates oligarques critiquent, renient un système dans lequel ils sont tous impliqués, ont tous sévis pour avouer le triste constat de l’échec de la gouvernance de ces trente dernières années.

Les Congolais, les Congolaises se moquent d’eux, vaquent à leurs occupations de survie quotidienne et écoutent surtout quand le Président de la Namibie, devant le Parlement réuni en Congrès donne une leçon de bonne gouvernance et instruit nos assemblées sur leur devoir.

Merci à son Excellence !… Juste retour d’ascenseur.

Des experts du FMI font échouer notre pays à son examen de passage trimestriel. Nous ne sommes même pas capables de respecter la ligne de conduite que nous avons, nous-mêmes déterminée… Dérapages incontrôlés ! ... Des rapines contrôlées !

Nous, Congolais et Congolaises, entendons, comprenons les leçons.

Trop occupés à l’organisation de festivités felliniennes, à voler de sommets inutiles en sommets plus inutiles, le Président et sa Cour nous conduisent calmement « dans la paix et dans la trêve sociale » vers une dictature.

En effet, ce pouvoir ne saurait se maintenir, prospérer, jouir de ses privilèges sans renier les règles démocratiques désormais journalièrement contournées.

Bruno OSSEBI JACQUET
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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 01:20

14 janvier 2010
Ghys Fortune Dombe Bemba


En attendant, le protocole national et les FAC devraient se pencher sur les attitudes de Ntumi

L’histoire politique récente du Congo est jonchée de situations bizarres qui ne cessent de choquer la mémoire collective des Congolais. Pour preuve, du fait des conflits sociopolitiques à répétition et surtout ceux intervenus en juin 1997 et décembre 1998, le pays a traversé une crise sans précédent, avec la destruction des biens, meubles et immeubles, sans compter les pertes en vies humaines.

Des paisibles populations ont été victimes innocentes de la bêtise humaine occasionnée par la classe politique congolaise en désaccord permanent sur la pratique de la démocratie.

Aujourd’hui, de nombreux observateurs de la vie politique de notre pays, beaucoup de populations du département du Pool notamment, mais aussi tous les Congolais oeuvrant pour la paix, le respect des libertés fondamentales et des droits de l’homme, la solidarité agissante, l’entente, la fraternité et la justice sociale, saluent à n’en point douter la décision concernant l’arrivée récemment à Brazzaville de M. Frédéric Bitsamou, alias pasteur Ntumi, pour la prise de ses fonctions de Délégué général auprès du président de la République pour la promotion des valeurs de paix et la réparation des séquelles de guerre.

Qui des Congolais a oublié que pendant au moins une dizaine d’années, du fait de la guerre, le département du Pool est resté en marge du processus de paix, de la réconciliation et de la reconstruction du pays, mais aussi du développement ?

La question de l’instauration de la paix et la sécurisation des populations du Pool préoccupe encore tous ceux qui prônent la promotion et la consolidation de la démocratie au Congo et qui veulent aussi que les auteurs et les complices des assassinats à grande échelle commis pendant les différents conflits sociopolitiques que le pays a connus, comparaissent devant les tribunaux internationaux tels que la Cour Pénale Internationale (CPI).

Aujourd’hui, il est question d’arrêter, d’encourager l’impunité totale, le sentimentalisme, le régionalisme face à certains bandits qui n’ont toujours pas compris, jusqu’à présent, que les guerres ayant opposées les différentes milices créées pour cette cause, ont définitivement pris fin et que tous les actes de grand banditisme, de vol, de pillage, de rançonnage, de racket et d’autres phénomènes anti-sociaux ne peuvent plus se justifier sous quelles que raisons que ce soit.

De l’avis de nombreux observateurs, l’insécurité dans le département du Pool et la recrudescence ces derniers temps des actes de braquages, d’assassinats, de vol, d’extorsions de fonds perpétrés par des bandits armés et d’autres désagréments malheureux dont certains de nos compatriotes ont été victimes, cachent beaucoup de choses du fait qu’aucune, soi-disant enquête n’a abouti. Beaucoup d’anciens combattants ayant servi dans les différentes milices, qui ont existé pendant les guerres civiles, mais aussi quelques éléments incontrôlés de la force publique commettent en catimini des forfaits avec le soutien de beaucoup d’hommes politiques et des lobbies influents du régime de Mpila.

Comment alors comprendre cette impunité totale dont bénéficient ces ennemis de la paix et de la réconciliation nationale suffisamment réclamées par le peuple congolais meurtri par les guerres fratricides intervenues dans le pays ? Cette situation inconfortable de ni paix, ni guerre dans le pays développe des appétits gloutons et mercantiles de certains leaders politiques, dinosaures du régime et des parlementaires, ainsi que des individualités animées par le gain facile qui font de l’insécurité un fonds de commerce.

Comme on l’a constaté, au lieu de mettre hors d’état de nuire plusieurs anciens bandits, qui ont commandité et exécuté des massacres, mais aussi entretenu l’insécurité dans le pays pour leurs intérêts égoïstes, ne se sont-ils pas vus récompenser par des nominations à des hautes responsabilités ?

Ce qui ne cesse de susciter la consternation, la désolation et l’indignation auprès de beaucoup de nos compatriotes. Le cas récent est celui de M. Frédéric Bitsamou, alias pasteur Ntumi, nommé au poste de Délégué général auprès du président de la République pour la promotion des valeurs de la paix et des séquelles de guerre.

Ntumi n’a-t-il pas compris que pour mieux combattre son ennemi ou son adversaire, il est mieux d’être à ses côtés que de rester loin de lui ? Bien avant lui, le défunt Bernard Bakana Kolélas, Jacques Joachim Yhomby-Opango et bien d’autres personnalités, qualifiées naguère d’ennemis ou de démons du pouvoir de Brazzaville, n’ont-ils pas procédé de la même manière afin de
garantir leur part du gâteau ?

Le pasteur évite, semble-t-il, qu’il soit un jour le seul à répondre devant les tribunaux internationaux comme la CPI des massacres accomplis par ses ex-combattants et ceux exécutés par les troupes gouvernementales dans le Pool, qui n’ont pas manqué de diviser la classe politique du pays et son intelligentsia, de faire naître des divergences au sein des ressortissants de ce département notamment parmi les grands cadres politico administratifs qui se sont ensuite livrés à la lutte d’influence, aux conflits d’intérêts personnels et égoïstes, de compétence, certains ayant vendu leur âme auprès du pouvoir de Mpila pour tenter d’apporter des solutions durables dans ce contexte.

Avant l’arrivée de Ntumi à Brazzaville et pendant tous les dix ans de crise ayant occasionné le mépris du Pool par les pouvoirs publics, qui ne sait pas que des ex-miliciens ninjas et des éléments de la force publique ont usé de leur influence pour martyriser ou maltraiter les populations. Beaucoup d’encre et de salive ont coulé et les guerriers les plus truands ont tiré des avantages énormes dans le cadre de l’exécution du Programme national de désarmement, démobilisation et de réinsertion des ex-combattants (PNDDR), initié par l’Etat et les partenaires financiers internationaux comme la Banque mondiale, ainsi que les Agences du système des Nations-Unies, tels l’OIM et le PNUD.

Qu’attend-on aujourd’hui pour mettre fin au désordre régnant encore dans le Pool et aux actes de braquages, constatés ces derniers temps dans certaines grandes villes du pays ? Le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour que les populations se sentent en sécurité où qu’elles se trouvent, pour le plus grand intérêt du pays. Il n’ y a pas d’autres miracles dans ce cadre.

S’agissant des actes de banditisme commis par quelques ex-ninjas opérant dans certaines parties du Pool, M. Ntumi a souvent dit que «ce n’est pas du ressort du Conseil National des Républicains (CNR), son parti, de faire la sécurité dans le département du Pool, parce que la paix a été réhabilité depuis 2003», tout en faisant observer qu’«en dehors des dispositions militaires mises en place à Mabaya et Makana jusqu’à Kinkala, il n’y a aucun poste de police. Il est de même pour Kinkala, Mindouli et Kindamba jusqu’à Loutété dans la Bouenza. Cela ne relève pas de Ntoumi, c’est le gouvernement qui doit le faire».

Ntumi ne devrait être donc pas le seul à comparaître au CPI. Le cas du pasteur ne devrait pas aiguiser l’appétit d’autres vieux démons oeuvrant contre la paix dans notre pays.

Ntumi jusqu’à ce jour se croit encore en forêt. Il est en train de confondre tout. La preuve, lors de la cérémonie de présentation des voeux au chef de l’Etat, il a imposé de passer les barrières de sécurité avec ses véhicules et ses barbouzes alors que, l’ordre était donné même aux ministres de laisser leurs véhicules, consigne respectée par ces derniers par rapport aux directives de la Direction générale de la sécurité présidentielle et du protocole national.

Certes cette incident a été rattrapée à la dernière barrière par le colonel Guy Pela, cependant les éléments qui ont laissé Ntumi et ses barbouzes se glisser dans le périmètre sécuritaire interdit par la hiérarchie de la DGSP devraient être interpellés pour faute lourde. car, il n’est pas question de rater le debut comme le disait Yhomby avant qu’il ne revienne à la mangeoire. Les éléments des FAC et le protocole national n’ont plus à des erreurs graves de ce genre qui suscitent frustration, mécontentement et autres. D’où la nécessité de canaliser toutes les actions qu’il doit mener pour ne pas frustrer les populations qui en ont déjà marre.

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 16:04



12 janvier 2010
Ouest-France



Deux suspects ont été arrêtés, hier, après l'attaque, vendredi, du convoi des footballeurs du Togo.Leur équipe a été officiellement disqualifiée de la coupe d'Afrique des nations.

Le Koweït de l'Afrique.

La province de Cabinda, une enclave riche en pétrole (60 % de la production et 80 % des réserves angolaises) est située à l'extrême nord du pays. Enclavé entre la République démocratique du Congo (RDC, Congo-Kinshasa) et la République du Congo (Brazzaville), ce territoire de 7 270 km2 est séparé du territoire principal par un corridor d'environ 60 km. Un demi-million de personnes y vivraient, membres de l'ethnie Kongo pour la plupart.

Un « Dantzig » africain aussi. Partie intégrante du royaume Ngoyo, établi au nord du fleuve Zaïre depuis le XVe siècle, le territoire cabindais est passé sous contrôle portugais en 1783. Originellement, il était contigu de l'Angola mais, en 1885, les Portugais ont passé un accord avec Léopold II, roi des Belges et nouveau propriétaire de « l'État indépendant du Congo ». L'accord créait un corridor le long du fleuve Zaïre pour permettre au Congo d'avoir un accès à la mer à partir du port fluvial de Matadi.

La résistance cabindaise. Créé officiellement au Congo Brazzaville en 1963, le Flec (Front de libération de l'enclave de Cabinda) est né de la fusion des trois mouvements : le Mouvement de libération de l'enclave du Cabinda de Luis Ranque Franque, l'Alliance du Mayombe de António Sozinho et le Comité d'action et d'union nationale du Cabinda de Nzita Henriques Tiago (83 ans, qui vit à Paris). L'objectif était de se battre pour libérer le Cabinda des mains de l'occupant portugais jusqu'en 1975 puis de s'affranchir de la tutelle du nouveau régime marxiste au pouvoir après l'indépendance de l'Angola.

Le temps de la lutte. À partir de 1975, le Flec a harcelé les troupes gouvernementales et instauré un climat d'insécurité. Soutenus par l'Afrique du Sud (alliée de l'autre mouvement de résistance angolais, l'Unita) et par la CIA (via des mercenaires belges), les rebelles du Flec n'ont cep endant jamais réussi à paralyser l'activité économique et à prendre le contrôle des villes et des sites pétroliers.

Une paix précaire. En 2006, Luanda a signé un accord de paix avec un responsable du Flec-rénové, Antonio Bento Bembe. Bembe, désormais ministre sans portefeuille, prétend que la province est pacifiée. Mais une partie du Flec a dénoncé cet accord et continue de revendiquer des attaques de basse intensité. L'attaque de vendredi « ne visait pas les joueurs togolais, mais les forces angolaises à l'avant du convoi », selon un porte-parole du Flec. Des forces qui n'ont enregistré aucune perte, à la différence du « onze » togolais.


Philippe CHAPLEAU.

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 23:58

6 janvier 2010
Les Dépêches de Brazzaville


Pris par leurs tâches et les soucis de la vie quotidienne, les citoyens de ce pays ne mesurent certainement pas l'ampleur de la révolution qu'ils vivront dans les années à venir. Et même s'ils en ont plus ou moins conscience, les tribulations de la décennie précédente les ont rendus prudents, sceptiques, voire franchement dubitatifs. D'où l'inexistence du débat public, pourtant essentiel, sur ce qu'il conviendra de faire lorsque l'horizon s'éclaircira pour nous de façon définitive.

Sauf accident imprévisible, la suite des évènements, pour le Congo, est pourtant écrite d'avance. Car la combinaison de l'annulation de sa dette extérieure, la montée continue des cours du pétrole, l'exploitation rationnelle de nos ressources naturelles et la mise en place d'un système d'aide massive pour la préservation du Bassin du Congo - certaine à terme plus ou moins rapproché malgré l'échec du « sommet climatique » de Copenhague - confèrera à notre pays les moyens qui lui faisaient jusqu'à présent défaut pour transformer son économie. Dans moins de cinq ans, si rien ne vient perturber l'évolution présente, le Congo figurera parmi les pays les plus actifs, les plus dynamiques du continent.

L'erreur, dans un pareil contexte, serait de considérer qu'il sera toujours temps de réfléchir au futur lorsque le miracle se sera produit. Et de ne pas se préoccuper aujourd'hui même des dispositifs à mettre en place pour tirer le meilleur parti des fruits de la croissance à venir.

Certes, dira-t-on, le programme présidentiel du « Chemin d'avenir » a tracé la route que l'État doit suivre pour faire du Congo un État moderne, débarrassé du boulet du sous-développement. Mais dans une démocratie digne de ce nom, la société civile assume par définition des responsabilités majeures ; si les citoyens ne se mobilisent pas individuellement et collectivement pour produire, vendre, créer des emplois, le pays, aussi riche soit-il, ne peut évoluer. Sans doute parviendra-t-il à résoudre les problèmes les plus graves auxquels il se trouve confronté dans les domaines de la santé ou de l'éducation, mais il ne saurait espérer devenir un pays prospère.

C'est pourquoi, dans le même temps où le gouvernement conduit avec les institutions internationales les négociations sur l'annulation de la dette et la mise en place d'un puissant système d'aide à la préservation de l'environnement, les Congolais, eux, devraient faire preuve d'imagination, de créativité et, disons-le, d'optimisme pour créer un climat propice à la croissance.

Ce qui nous manque le plus dans le moment présent, c'est, en effet, la foi en l'avenir.

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 23:48

5 janvier 2009
Joseph Kokolo Zassi
Zenga-Mambu
 

Où sont passés les fameux opposants au régime sanguinaire de Brazzaville ?

12 juillet 2009 -– 31 décembre 2010, voici presque six mois que le dictateur congolais s'est offert un nouveau mandat de 7 ans pour piller davantage le Congo et peut-être organiser sa succession comme cela s'est passé au Togo et au Gabon. Pendant l'élection présidentielle, la date du 12 juillet 2009 sonnait comme l'espoir de tout un peuple de faire chuter cette dictature qui ne cesse de s'enraciner et de créer la famine et toutes sortes de malheurs sur la tête des congolais.

À cette époque, beaucoup de naïfs sortirent de leur réserve pour s'aliéner dans des slogans creux supposés annoncer le changement. Et que ce changement serait incarné par des gens qui avaient roulé leur bosse dans l'ancien système du monopartisme marxiste-léniniste. Bien sûr que les gens changent... n'est-ce pas le seul pari que l'on peut prendre pour donner une seconde chance à quelqu'un ! Mais au regard des comportements affichés par ceux qui se définissaient comme les porte-drapeaux des malheureux congolais, il y a lieu de s'interroger sur leur vraie motivation et surtout de faire le bilan à froid de leur action pendant cette période, afin que chacun puisse redessiner l'horizon de ses ambitions et se réapproprier sa lucidité.

Un tel bilan, s'il est tiré avec beaucoup de sans froid, peut nous ouvrir une nouvelle perspective. On dit souvent que même s'il ne peut tomber, il arrive qu'un chef trébuche. mais si nous nous contentons des satisfécits des uns et des autres sans avoir le courage d'extirper ce qui n'a pas marché, ce qui n'a pas permis de lancer une véritable dynamique de changement, alors nous nous retrouverons en 2016 avec les mêmes questions sans réponses, les mêmes hésitations, les mêmes manquements, bref on composera avec les mêmes opportunistes aux egos surdimensionnés.

Où est passé le fameux plan b ? Pourquoi se sont-ils murés dans un silence assourdissant ? Sont-ils satisfaits de leur action (plutôt l'inaction) menée pendant cette campagne électorale ? Je me souviens que certains disaient sans conviction que "si les conditions d'organisations des élections ne sont pas équitables et transparentes, personne n'ira à cette élection, y compris Denis sassou Nguesso lui-même". Que sont-ils capables de nous proposer aujourd'hui ? que pensent-ils de l'avenir politique du pays ?

Vous savez, la sagesse voudrait que lorsqu'on n'a pas les moyens de son action, il est préférable d'éviter de prendre la posture ingrate d'un incapable. Or, beaucoup des supposés opposants se sont illustrés par un manque d'épaisseur intellectuelle, incapables d'apporter un éclairage soutenu ni à leur propre programme, ni d'essayer de montrer les insuffisances de celui du sortant. Une telle incompétence affichée sur les plateaux de télévisions nationales, est un grave danger pour notre pays. On a le sentiment que ce sont ceux qui n'ont pas franchi avec succès les différentes étapes de l'éducation scolaire qui sont aux commandes de ce merveilleux pays. C’est un peu comme si les moutons venaient à organiser l'administration d'un pays. C’est triste de sombrer aussi bas...

Néanmoins, il y a une lueur d'espoir. Dans les moments difficiles tous les peuples (ou peuplades dans notre cas !) ont su se surpasser. L’exemple du Rwanda est une illustration parfaite. Pour y parvenir, il faut un homme ou une femme à la tête bien faite, soucieux de l'intérêt général, qui prend les reines du pays. Le Rwanda et le Congo ont des points de similitudes. Ce sont deux pays qui ont connu la guerre civile dans les années 90 (un génocide dans le premier cas). À la tête du Rwanda il y a aussi un militaire comme chez nous au Congo. Ce militaire a fait la guerre contre les extrémistes hutus. Au Congo notre militaire a fait la guerre aux ninjas et autres milices interposées. Ce militaire du Rwanda aime le pouvoir comme chez nous au Congo. Sauf que le militaire rwandais est un vrai digne homme d'état. Là où il mène son pays, c'est là où son pays veut aller. En 15 ans, il a sorti son pays de la médiocrité sociale, économique, intellectuelle. Les bases sont là, les résultats sont là. C’est l'un des meilleurs modèles démocratiques au monde (il y a plus de femmes au parlement rwandais. quelle performance).

La déconfiture multiforme qui nous est imposée à nous congolais (déconfiture morale, déconfiture éducative, déconfiture socioéconomique, déconfiture budgétaire, déconfiture familiale et j'en passe), elle ne l'est pas par malhonnêteté, ni même par méchanceté bien que nous effleurions régulièrement les prémisses qui sous-tendent cette thèse. Elle l'est par incapacité et incompétence. Cette incapacité et cette incompétence conjuguées sont les vraies raisons qui nous engloutissent aujourd'hui dans les tréfonds de l'humanité. Il faut le dire après avoir constaté l'échec d'une génération dont la cupidité, l'égoïsme, le non respect de soi et l'absence patente de vision viennent s'agglomérer sur les cendres d'une république qui n'existe que par le nom. Le Congo souffre de ses dirigeants, de ses élites souvent manipulées par les premiers et sont devenues in fine de simples porteuses de valises d'un point du globe à l'autre. Il suffit de les croiser un jour dans les grands palaces parisiens pour s'en convaincre. Certains sont connus sous le pseudo de Mr 100 euros, montant relatif aux pourboires qu'ils peuvent laisser au majordome, à chaque fois que ce dernier lui rend un service. C’est normal. Lorsqu’on ne connait pas la valeur de l'argent et qu'on peut en disposer à volonté à l'image d'un robinet d'eau que l'on ouvre chez soi, on côtoie naturellement la bêtise et l'infamie. Malheureusement c'est ça le "riche" congolais d'aujourd'hui...

Maintenant que le vin est tiré, que viendra encore nous barboter un jour la piètre race des opposants congolais ? Comme je le disais tantôt, je les attends lors de leur petite tournée européenne. Un débat ouvert et loyal entre hommes fera l'étincelle, sauf si ces derniers choisissent de pratiquer les méthodes de Dr Sassou Nguesso pour noyer le poisson.

Pour ma part, je voudrais rassurer mes détracteurs. Lors de mon dernier post, certains me prêtaient de velléités sassouistes. Qu’ils dorment tranquille. Si un jour je monte au créneau pour défendre les intérêts de mes compatriotes, je m'investirais rien que pour ça. L’esprit de sacrifice je l'ai. La réussite personnelle ne me fait pas courir au point de sacrifier mes idéaux : respect de soi et respect de l'autre dans toutes ses dimensions socioculturelles. Si un jour Mr sassou m'invite pour travailler à ses côtés, je lui dirais tout simplement que je ne peux travailler avec des gens arrogants, dépourvus d'un minimum de sagesse et qui ne respirent que le mal, en jouant sur les divisions, les destructions et le dépouillement des uns pour le peu de matériel pour les autres. Lorsqu’on vient de rien, comme la plupart des congolais, il est impérieux de maintenir les fondamentaux qui ont fait la fierté des congolais au sortir des indépendances : l'école pour tous. Or ce socle républicain est brisé.

Aujourd’hui les enfants de paysans congolais n'ont plus accès à l'enseignement supérieur s'ils ne sont pas déjà privés de l'éducation de base. Ceux qui se vantent aujourd'hui d'avoir de doctorat et autres diplômes, alors qu'ils viennent dans leur majorité des baffons de l'arrière-pays et découvrent avec émerveillement la lumière de beaux quartiers et de belles limousines, comment ont-ils financé leurs études ? Avec quel programme ont-ils pu en arriver là ? Des questions qu'il faut de temps en temps se poser modestement.

Il y a aujourd'hui une prolifération des églises dites du réveil (plutôt du sommeil). Cette prolifération cache diverses dérives qui ne disent pas leur nom. Est-ce vraiment le destin des congolais qui se cristallise autour de ce type de valeurs ? La spiritualité intensive est le lieu de repos de toutes celles et tous ceux qui n'ont pas d'autre chose à espérer. Les dirigeants congolais ont réussi l'exploit de supprimer le rêve chez les congolaises et les congolais. Un peuple sans rêve est un peuple en grande errance philosophique. À terme, c'est un peuple qui est appelé à disparaître purement et simplement. Allez-vous prendre cette lourde responsabilité devant l'histoire des hommes mes chers politiciens ? Il est encore temps de faire mieux. Je serai du côté de ceux qui entreprendront une telle œœuvre pour le bien de tous. Car il faut toujours se souvenir d'où on vient pour mieux comprendre la portée des actes que l'on peut poser aujourd'hui et demain. Cette dialectique historique est le fondement de toute démarche constructive. À moins de faire comme le grillon.

A suivre....

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 01:00

19 décembre 2009
Paul Nzonzi
Mwinda

 

Témoignage d’un survivant du 18 décembre 1998

Avant de lire le témoignage que nous vous proposons ci-dessous, en ce jour anniversaire de la guerre du 18 décembre 1998, nous invitons nos lecteurs à écouter l'interview que M. Sassou a accordée au journaliste Jean-Pierre Elkabbach, sur la station de radio française Europe 1. Tentative de " révisionnisme ", cirage de pompes ou ignorance des faits Jean-Pierre Elkabbach affirme en tout cas dans cet entretien qu'en 1997 ce sont les électeurs congolais qui ont " redonné " le pouvoir à Sassou...

Honteux !

Jean-Pierre Elkabbach dans ses œuvres. Encore plus vrai que sa marionnette des Guignols de l’Info, une émission satirique de la chaîne de télévision française Canal Plus. Avec l’interview qu’il a réalisée de Sassou Nguesso le journaliste s’est surpassé. Vraiment honteux. Rien à voir avec son confrère Ivan Levaï qui, il y a une vingtaine d’années, avait eu le courage et la dignité, sur la même station de radio, de traiter comme il se doit un autre dictateur africain nommé Sékou Touré.

A un Sassou Nguesso fort aise, le sourire en coin, Elkabbach a lancé ce 17 décembre à l’antenne d’Europe 1 : « Les électeurs vous avaient fait perdre la présidence de la République. Plus tard après cinq années de traversée du désert les électeurs vous ont redonné le pouvoir. Si le Congo mise sur la démocratie tous les autres pays africains ne sont pas dans ce cas » (...)

Quarante mille morts d'une guerre civile oubliés, rien que cela. Oyez Congolais : en 1997 Sassou Nguesso n’est pas revenu au pouvoir suite à un coup d’Etat sanglant. Ces sont les électeurs, c’est vous les Congolais qui lui avez " redonné " le pouvoir suite à des élections. Une offense à nos morts, à la veille de la date anniversaire de cette autre guerre que l'invité d'Europe 1 a déclenchée contre les civils le 18 décembre 1998 !

Quel grand journaliste tout de même ce monsieur Elkabbach ! Après pareille interview comment ne pas passer de très bonnes fêtes de fin d'année !

Le reste de l’interview se passe de commentaire.

Sassou Nguesso depuis son retour par un coup d'Etat, déguisé en guerre civile sanglante, a porté la production forestière avec ses associés asiatiques, de près de 500 000 m3 en 1998, à près de 2,5 millions de m3 par an, ces dernières années. Mais, aiguillonné par M. Elkabbach, vous l'écouterez, il invoque les besoins des populations locales, les pauvres paysans, comme responsables de la déforestation dans son pays pour laquelle il se garde du reste de livrer le moindre chiffre.

Pas un mot sur les forestiers asiatiques, chinois, malaisiens… à qui il a accordé de gigantesques permis. En début d'année, pour compenser les effets de la crise, la chute des prix de vente du bois, il aurait même autorisé les entreprises forestières à couper 30% en plus de ce qui était convenu dans leurs permis. La responsabilité de la déforestation au Congo, d'après lui, c'est aussi le pillage depuis 100 ans, c'est-à-dire la colonisation…

Pas un mot des 10 millions d'hectares qu'il comptait confier à des fermiers sud-africains, et pour lesquels il faudrait raser la moitié des forêts existantes, sauf à être suspendus dans les airs.

Sassou en réalité, ce qu'il veut c'est du cash, et il se garde bien de dire le moindre mal sur la Chine, lorsqu'elle est le sujet d'une question. Toute sa fortune y serait-elle planquée ?

Quant à J-P Elkabbach, on se demande bien pourquoi jusque-là on ne lui décerne pas le prix Pulitzer. Il le mériterait. Mais le talent n'est plus reconnu de nos jours hélas. Le monde est injuste.

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 00:56

16 décembre 2009
Benjamin Bilombot Bitadys
Mwinda


Mais où est donc passé l’or du Congo Brazzaville ? Le comique de la situation se poursuit dans ce pays. Il est en effet curieux de voir les dirigeants du Congo appliquer l’adage selon lequel « bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée », eux pour qui « tout ce qui brille est de l’or », eux qui, comme le Karibi des contes, rêvent de transformer en métal jaune tout ce qu’ils touchent, puisque dans leur insatiable boulimie financière, « l’argent appelle l’argent ». On a vu qu’ils sont prêts à tout pour s’en mettre plein les poches.

Pourtant dans cette boulimie monétaire, pour l’instant, seuls l’or noir et l’or vert les obsèdent.

Les agents du « Chemin de l’avenir » n’ont pas rompu avec les vieux démons. La stratégie de développement fondée exclusivement sur l’exploitation du pétrole et des espèces sylvestres persiste. La diversification de l’économie, prônée par les institutions de Bretton Woods et gage de l’essor du Congo-Brazzaville, est balbutiante. Le sous-sol de ce pays, qui regorge pourtant de minerais rares, reste sous-exploité. Presque abandonné. Quel gâchis ! Les gisements de mines d’or du Congo-Brazzaville abandonnés et laissés en friche pendant des années vont-ils enfin être mis en valeur ? Rien n’est moins sûr, avec Sassou Nguesso, Pierre Oba et les agents du « Chemin de l’avenir » !

Prompt à foncer vers tout ce qui brille, le Congo-Brazzaville a, curieusement du mal à opérer une ruée vers l’or. Voilà un manque à gagner préjudiciable aux caisses du Trésor public et qui laisse de marbre l’administration Sassou Nguesso et les agents du « Chemin de l’avenir », renifleurs de pétrocfa. Comme les pourceaux de La Bible, ils doivent certainement prendre l’or pour des lentilles.

Comme par enchantement, les records des cours de l'once d'or tombent tous les jours. A ne plus savoir quels superlatifs employer pour saluer son irrésistible ascension : 950 dollars en août, 1 000 en septembre, 1 050 en octobre, 1 150 en novembre, 1 190,25 vendredi 4 décembre à Londres (Le Monde, 25 novembre 2009). Les explications de ce festival spéculatif ? L'anémie du dollar, la crainte d'un regain d'inflation, la méfiance à l'égard des monnaies, l'excès des liquidités mondiales qui cherchent désespérément à se placer, les nouveaux " véhicules " financiers qui proposent des titres gagés sur de l'or physique (ce qui dispense de trimbaler des lingots), le mythe de l'or, la peur du lendemain, celle du surlendemain, etc.

Dans la foulée de la boulimique frénésie des agents du " Chemin de l’avenir ", une convention de recherche et d’inspection d’or à Les Saras dans le Kouilou avait été signée, bon gré mal gré, le 20 Novembre 2007 entre le Congo-Brazzaville et la société marocaine Managem. Dans le but de favoriser la participation des mines solides au développement socioéconomique du Congo-Brazzaville, qui se bat comme diable dans un bénitier avec le FMI et la Banque Mondiale pour l’éligibilité à l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE), cette convention autorise la société Managem de réaliser les opérations de prospection d'or dans la zone de Les Saras. Abdelaziz Abarro, le PDG de la société Managem avait indiqué que les indices étaient positifs d'après les inspections effectuées sur cette région et dans la partie nord du Congo-Brazzaville.

orlingosEt, depuis, plus rien ! Faut-il vraiment s’en étonner ? Ou, au contraire, s’en offusquer ? Les agents du " Chemin de l’avenir " se sentent fort aise et continuent de dormir sur leurs lauriers en attendant d’être servis sur un plateau d’argent par les industries pétrolières, qui contribuent à hauteur de 80 % au budget du Congo-Brazzaville (AFP, 6 Novembre 2009). La production quotidienne de pétrole du Congo-Brazzaville, estimée à 250 000 barils par jour, devrait augmenter de 20 % d’ici à la fin de l’année. Une situation de rente qui a annihilé tout esprit de créativité et d’initiative. La lenteur, la lourdeur, voire l’indifférence des services du ministre Oba Pierre pour la pierre jaune se manifestent au moment où le métal jaune retrouve son rôle de valeur refuge.

Incompréhensible, vous avez dit incompréhensible ? Les investisseurs internationaux sont à la recherche d'un placement anti-inflation, d'un actif réel à jouer face à la chute du dollar. Le précieux métal doré est tout cela à la fois. Pendant plusieurs décennies, les agents du " Chemin de l’avenir " l’ont complètement ignoré. Le Congo-Brazzaville est donc passé à côté d’énormes ressources financières qui auraient participé à son développement. Parions que les 70 % de jeunes (n’ayant pas reçu leur part de Nkossa) qui végètent dans les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Kinkala, Oyo, Gamboma, Makoua, Ouesso et Owando à la recherche d’emplois ne verront pas la couleur de ces lingots d’or. En matière de politique économique, le Congo-Brazzaville (qui réédite les anachronismes macro-économiques d’antan) est souvent " à côté de la plaque ". Un vrai cancre ! A ce titre, le pays est loin, très loin d’espérer être récipiendaire de la médaille d’or
.



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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 21:52

17 décembre 2009
Zenga-Mambu



La vraie vertu du « chemin d’avenir »


Sassou Nguesso nous avait promis un gouvernement des hommes intègres, des femmes et hommes de valeurs, brillants par leurs intelligences et leur dévouement pour la reconstruction du pays, ce qui nous a été servi est tout simplement un plat indigeste composé de multiples virus dont l’association ne peut-être que destructeur.

La situation socio-économique déjà dans l’agonie permanente ne présage rien de bon avec le maintien aux mêmes postes gouvernementaux des hommes qui ont lamentablement failli dans leur devoir. 30 ans au poste de ministre. Les preuves de cette incompétence s’étalent au grand jour avec les proliférations des affaires toutes de corruption, de détournements, de passeports illégaux et d’assassinat maquillé (affaire du Beach de Brazzaville et recrudescence de criminalité…


Le pays s’enfonce dans la pauvreté chaque jour.

Il ne s’agit pas ici de faire de la critique facile, histoire de vider sa panse pour plaire à certains, mais de pointer du doigt les multiples défaillances de ces hommes en charge de la destinée du pays qui ternissent sans cesse l’image du Congo. En réalité voici le vrai discours de Monsieur Sassou et sa bande.

Le RMP et moi (Sassou Nguesso), formons la nouvelle politique vous aurez compris qu’à partir de maintenant nous exercerons le pouvoir jusqu’à ce que les réserves économiques se vident complètement. Nous accomplirons nos desseins même si nos enfants meurent de faim (pardon plutôt les enfants de tous ceux qui s’opposeront à nous. Nous ne permettrons d’aucune façon que soit mis fin aux situations privilégiées et aux trafics d’influences.

Comme nous assumons le pouvoir, nous ferons tout, avec les ruses de la vieille politique l’on puisse continuer à gouverner. Malgré cela, il y a encore des Con-golais stupides qui s’imaginent que la justice sociale sera le but de notre mandat. Nous assurons, sans l’ombre d’un doute, que les mafias continueront à faire partie du gouvernement comme par le passé. Nous démontrons que c’est une grande stupidité de croire que l’honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux. Parce qu’il y a quelque chose de certain pour nous, nous ne lutterons pas contre la corruption. Seuls les Con-golais peuvent croire que mon gouvernement accomplit, tout ce que j’ai promis dans mon programme « le chemin de la potence ».

Pour distraire de nouveau les Con-golais, Sassou Nguesso n’avait-il pas dit à ses ministres de faire preuve de leurs compétences pendant 100 jours. Les 100 jours sont passés et aucun bilan n’a été fait. C’est la méthode Sassou. Sassou Nguesso a pris l’avion pour se rendre à Copenhague (Danemark) pour aller mendier alors qu’il n’a rien à proposer aux problématiques de réchauffement climatique. Alors que c’est Sassou Nguesso, lui-même qui autorise la déforestation du pays ; la pollution et l’insalubrité vont partie du quotidien du peuple, il n’y a pas d’égouts dans nos villes et les eaux usées sont directement déversées dans les rivières et fleuves.

A Nkayi, la Suco reverse directement dans le fleuve les résidus chimiques. Résultat : rareté des poissons dans le fleuve, augmentation des maladies pulmonaires et des yeux. En aval, les populations riveraines consomment l’eau du fleuve sans aucun procédé de traitement ; A Pointe-Noire, l’environnement est pollué et dans certains quartiers les populations respirent les odeurs du gaz torché et du pétrole. A Brazzaville, l’air est pollué et l’insalubrité est notoire. L’absence des égouts conduit les populations à vider et à enterrer les matières fécales dans les rues ou pire les déversent dans les eaux de pluie. D’où propension des maladies hydriques.

Autrement, comment expliquer qu’un officier de la police congolaise puisse être au-dessus d’un ministre ? Son pseudo limogeage ne serait semble t-il qu’une mascarade pour tromper le peuple. Monsieur NDENGUET serait encore à son poste avec les mêmes prérogatives qu’il détenait auparavant. Un ministre probablement désavoué et un officier irrespectueux reconduit. Voila la règle d’or qui régisse le clan. Circuler il n’y a rien à voir.

Quoi qu’il en soit, Le Général NDENGUET n’est pas à son premier coup d’essai. Auparavant, il avait ridiculisé le précédent ministre de l’intérieur et de la sécurité en désavouant publiquement la nomination de l’un des conseillers du ministre qui avait été promu directeur régional de la sécurité au Kouilou.

En fait, la classe politique congolaise à la solde de M. SASSOU a épousé la méthode Coué. L’autosuggestion. "Le Congo va mieux", ressassent-ils. Une partie s’est abandonnée dans une litote de mauvais goût : le Congo ne se porte pas mal. En tout état de cause, les uns comme les autres s’embourbent sinon dans une oraison de mauvais goût, du moins dans une cécité assez cétacée. Aucune perspective d’avenir, tout au plus de résurrection, ne se dessine au Congo. Un pessimisme optimiste ? Un ministre de l’énergie (Bruno ITOUA) qui promettait l’accessibilité de l’énergie pour tous d’ici à la fin de l’année ne prend même pas la peine de se justifier devant le peuple ? Pourquoi le ferais-je d’ailleurs « En politique faut donner ce qu’on a et promettre ce qu’on ne peut pas donner » LOUIS XI ?

Pas d’eau, pas d’électricité. Sassou Nguesso n’avait-il pas dit aux Con-golais que la première turbine du barrage d’Imboulou devait produire de l’électricité avant fin d’année 2009 ?

Pourquoi s’en prendre aux libanais et ouest-africains englués dans les trafics de tout genre, puisque nos dirigeants sont friands de belles voitures, des maisons à étages, aux toits en tuile dont ils se font construire par ces derniers en fermant les yeux sur toutes leurs magouilles.

Qui se soucie du salaire d’un fonctionnaire moyen bloqué à 80.000 CFA (soit 121.96 euros) depuis 1985 qui aujourd’hui peine à joindre les deux bouts du mois ?

L’on attendait beaucoup du fameux slogan « Chemins d’avenir » aux contours obscurs, chemin qui certainement ne sera jamais tracé. Les discussions sur l’annulation de la dette, une autre aberration ? Comment accepter d’annuler la dette d’un pays dont on sait parfaitement que le détournement financier est le sport préféré de ces dirigeants ?

Quelle morale en tirer au regard des pays comme le Cap-Vert, Botswana, Mali, etc, qui eux remboursent leur dette ? Malgré les milliards amassés suite à la montée du prix du baril, les bénéfices du Congo sont toujours invisibles. Alors que les pays comme le Burkina et le Bénin constituaient chacun un trésor de plus de 400 millions de dollars de paiement. Qui peut penser que cela soit possible au Congo ? Au Congo-Brazzaville, les pseudo-gouvernants se pavanent dans Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo …à l’affût du moindre petit bruit d’entrée financière pour y jeter comme des vrais rapaces devant une proie succulente.

Aujourd’hui à plus de 100 jours de ce gouvernement, quelles leçons peut-on tirer de leur exercice ! Le message d’investiture de leur chef est-il suivi ? La réponse est d’autant plus plausible, qu’il sied de reconnaître que la médiocrité, au Congo, est érigée au rang d’excellence. Oser croire que le changement est à attendre de ces hommes et femmes est une illusion.

La démonstration faite est assez parlante, NDENGUET est bien là malgré les multiples entorses à la loi et aux vertus, les détenteurs de faux passeports sont libres et narguent les Congolais dans leur pays, un lieutenant-colonel (MAKITA) est froidement assassiné à son domicile, rien de grave, le Congo va bien ! C’est bien là, la confirmation qu’au Congo le ridicule ne tue pas.

Le budget de l’année de 2010 a été adopté à la somme de 2814 milliards et 900 millions F CFA. Les vautours et les rapaces du Trésor Public sont aux aguets. Le décret devant annuler le blocage des effets financiers des fonctionnaires risque d’être repousser aux calendes grecques.

Sassou Nguesso et ses gouvernants vivent dans l’enrichissement et le luxe et les Con-golais vivent dans la paupérisation.

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 23:53

17 novembre 2009
Libre antenne


L'utopie d'une commission

Mise en place d’une Commission de lutte contre la corruption par le Gouvernement : Utopie ou simple divertissement des congolais.

"Chers amis, avec un cœur intègre, magnanime et plein de compassion, vous pouvez transformer ce continent, libérant votre peuple du fléau de l'avidité, de la violence et du désordre. Une ferme détermination, basée sur la conversion des cœurs, d'éradiquer une fois pour toutes la corruption en prônant le respect et la promotion des droits de l'homme, un gouvernement transparent, une magistrature indépendante et des médias libres". Le Pape Benoît XVI

Après 25 ans de pouvoir, SASSOU NGUESSO vient de se rendre compte des méfaits de la corruption qui gangrène tous les secteurs l’économie congolaise.

Le Président SASSOU NGUESSO et son gouvernement viennent de mettre en place une commission chargée de lutter contre la corruption, la fraude et la concussion qui symbolisent les antivaleurs de notre économie. L’idée est certes bonne mais le scepticisme demeure quant à la composition de cette fameuse commission et sa portée juridique. En mettant en place cette commission, le gouvernement de SASSOU NGUESSO donne l’impression aux Congolais et à la Communauté Internationale principalement (la Banque mondiale et le FMI) de l’inexistence d’une structure chargée de lutter contre de tels méfaits.


Faiblesse généralisée de l’Administration publique congolaise

Bien que l’administration congolaise n’ait pas patte blanche en la matière, autrefois l’existence de l’Inspection Générale d’Etat permettait d’atténuer la pratique de la corruption, les fraudes et la concussion. La présence des inspecteurs et contrôleurs d’état dans tous les ministères faisait frémir ceux qui se donnaient à toutes formes de corruption.

Pourquoi une énième loi anticorruption ? SASSOU NGUESSO et son gouvernement ont-ils oublié que la corruption, la fraude et la concussion sont déjà prévues et sanctionnées dans le Code Pénal ? Le problème du Congo est que la corruption échappe souvent à toutes poursuites puisque l’appareil judiciaire du pays est lui-même victime de la corruption.

La faiblesse de l’administration sous SASSOU NGUESSO a fait que la corruption est devenue un principe d’état où elle est entrée dans les mœurs et coutumes de la population congolaise. Le secteur le plus touché est toutefois celui de l’administration publique où elle s’exerce à tous les échelons. Elle est, par exemple, utilisée par les entreprises privées proches du pouvoir en place pour s’arroger la quasi-totalité des marchés publics, tuant dans l’œuf la transparence et l’équité nécessaires à la bonne gestion des fonds publics. Elle est utilisée pour évoluer dans la hiérarchie de la fonction publique, et les personnes compétentes sont ainsi écartées des affaires publiques et remplacées par des personnes à l’influence certaine (ethnie, région ou amis..).

La corruption est identifiée dans tous les ministères. Mais les foyers les plus importants sont : le Trésor Public, les douanes, les impôts, Police Nationale et l’Armée, Immigration et Emigration, justice, enseignement, santé, commerce et approvisionnement, cadastre, les mairies et les préfectures y compris les sous-préfectures…

Les causes principales de la corruption au Congo Brazzaville sont : L’absence de transparence et d’audit des fonds publics, la faiblesse de contrôle, le faible pouvoir d’achat des fonctionnaires et des bas salaires, la faiblesse du secteur judiciaire, le blocage des effets financiers et avancements des agents de l’Etat, le chômage, la pauvreté et la crise des valeurs rationnelles.

Il est normal de sensibiliser la population sur les méfaits de la corruption. Mais quelles sont les solutions apportées aux différentes causes de la corruption au Congo ? Lutter contre la corruption est louable mais ne pas donner une réponse aux causes de la corruption serait comme si on jetait une aiguille dans la forêt du Mayombe !


La composition de la commission de lutte contre la corruption est ambigüe et irisée

Il aurait été souhaitable que cette commission puisse relever du pouvoir judiciaire et soit dirigée par un magistrat de la cour suprême ou de la cour des comptes. Il aurait suffit de créer un pole financier au sein de tous les tribunaux du pays.

Une nouvelle commission au sein d’une fonction publique déjà pléthorique. On arrête pas de caser les parents et amis. Drôle d’idées.

Il est aberrant de voir que le conseiller juridique de SASSOU NGUESSO soit le secrétaire permanent de cette commission. Pourquoi vouloir chercher les poux sur la tête des autres en s’épargnant soi-même ? Personne ne doit être au dessus de la mêlée. Quelle hérésie ?

Je souhaite voir l’audace de cette commission aller demander à SASSOU NGUESSO, à tous les ministres et à tous les élus de procéder à la publication de leurs biens mobiliers et immobiliers au début et à la fin de leur mandat. Chose que la cour constitutionnelle n’a pas osé faire. Une omission volontaire et grave.

Avant de demander aux populations de faire de la délation, le Président de la République et son gouvernement doivent être les premiers à donner l’exemple dans la transparence totale des affaires publiques :

ü La gestion du budget de la présidence de la république doit être publique et transparente.

ü Lever l’opacité sur les recettes pétrolières et forestières. L’on se demande, pourquoi SASSOU NGUESSO interdit aux sociétés pétrolières opérant au Congo de ne pas rendre public les recettes et autres redevances versées au Trésor Public ?

ü Quelle est la part du pétrole commercialisé par la SNPC et indiquer les montants versés au Trésor Public ?

ü SASSOU NGUESSO doit s’abstenir d’utiliser les moyens et les fonds publics lorsqu’il se rend en voyage privé à OYO ou encore en vacances à l’étranger. Ex : Cas de la pose des couronnes de fleurs sur la tombe de ses parents.

ü Le Ministre des finances doit rappeler à l’épouse du chef de l’Etat qu’il n’existe pas de rubrique la concernant au Trésor Public et sa fondation dénommée "Congo Assistance" doit fonctionner comme toute association régit par la loi de 1901. Et si cette fondation perçoit des subventions du gouvernement, elle doit être soumise au contrôle annuel de la Cour des Comptes.

ü Renforcer le pouvoir des inspecteurs et contrôleurs d’Etat dans tous les ministères pour arrêter les phénomènes suivants : factures fictives, attributions de gré à gré des marchés inexistants, scannage des chèques du Trésor Public, l’abus des exonérations à la douane, les vols des biens des usagers dans les entrepôts des ports et aéroports, établissement des fausses quittances au préjudice du Trésor Public, des pots de vin, soudoyage du personnel de l’immigration, les abus et diverses tracasseries des usagers aux frontières, les promotions canapées, le droit de cuissage à l’Education Nationale…

Les Congolais ne doivent pas se bercer d’illusions car cette commission n’a été mise en place qu’à la demande de la Banque Mondiale et du FMI. Ceci en vue d’atteindre la stratégie économique du Congo mise en place par SASSOU NGUESSO à savoir : Pays Pauvre Très Endetté et en vue d’obtenir l’annulation de la moitié de la dette extérieure. Actuellement la dette extérieure du Congo est de 2800 milliards de F.CFA.

Les détournements des fonds publics nationaux et l’aide internationale octroyée par les bailleurs de fonds tombe souvent dans les poches de dirigeants véreux et de leurs acolytes. Il n’est pas étonnant que le Congo n’ait jamais pu sortir du marasme dans lequel il est tombé dès lors que les gouvernants successifs n’ont jamais tenter de pallier les causes qu’engendrent la corruption exponentielle, la fraude et la concussion.


Prévention de la corruption

Pour obtenir une gestion efficace dans notre pays, il faut obligatoirement être capable de lutter contre la corruption sous toutes ses formes. Son éradication pourra tracer la voie au rétablissement d’une forte administration publique, celle dont le travail conduit incontestablement. Et une réelle prévention de la corruption exige des mesures telles que l’application des lois et sanctions, la gestion transparente des comptes et activités de l’Etat, la mise en place de réelle structure de contrôle et de renseignements, la récupération des fonds publics détournés et placés à l’extérieur, la bonne répartition des pouvoirs et une presse libre pour tout abus…

L’application rigoureuse des lois et sanctions : La punition des délits publics doit être de rigueur dans toute l’administration congolaise. C’est une caractéristique aussi d’une administration forte et d’un Etat fort.

Les pratiques de corruption doivent être visiblement sanctionnées. Pour se faire, il faut d’un côté, doter l’appareil judiciaire de personnel requis ; c’est-à-dire un personnel compétant et conscient, et bien rémunéré ; de l’autre côté, disposer de législation claire qui peut condamner et le corrupteur et le corrompu, mais pas pour servir d’instrument de poursuite arbitraire par le pouvoir.

Une cour des comptes a été mise en place au Congo pour décourager la pratique de la corruption mais surtout empêcher les détournements des fonds publics. Malheureusement, cette cour des comptes n’est que l’ombre d’elle-même. Il est fort à parier que sous le régime de SASSOU NGUESSO, cette cour tombera aux oubliettes.

La gestion transparente des comptes et activités de l’Etat : Elle doit se faire à travers la tenue d’une réelle comptabilité au sein de l’Etat en respectant la transparence, la clarté, l’intégralité et la justesse ; l’application financière et le recensement régulier des opérateurs économiques sur le territoire national qui doivent remplir les conditions de moralités et de capacité financière.

La prise des dispositions qui puissent faire de nos dirigeants de vrais responsables dans la lutte contre la corruption est également indispensable. Les déclarations officielles dans ce sens est un signe de volonté politique pour encourager une attitude responsable de nos gouvernants. Exemple : Tous les dirigeants doivent rendre compte de la gestion des finances publiques.

La mise en place de réelles structures de contrôle et de renseignements : la commission mise en place par le Ministre Aimé Emmanuel YOKA demande aux populations de faire de la dénonciation ou la délation. La dénonciation ou la délation ne peuvent être que contre-productives. Elles pousseraient les Congolais à se regarder en chien de faïence. J’ose croire que cela n’est nullement le but recherché par le Ministre Aimé Emmanuel YOKA.

Il faut plutôt inciter les victimes à porter systématiquement plainte auprès d’une juridiction compétente. Cette plainte doit être suivie d’effet.

Il serait souhaitable de créer au sein de la Police Nationale ou la Gendarmerie, un service spécialisé d’investigation qui travaillerait en étroite collaboration avec les juges du pôle financier de tous les tribunaux.

L’objectif de structure de contrôle et de renseignements est la collecte et la diffusion de l’information sur le fonctionnement des différents services administratifs de l’Etat. Son travail consistera à :

ü Disposer d’informations relatives aux attitudes des fonctionnaires vis-à-vis des citoyens et dans l’accomplissement de leurs responsabilités ;

Exemple : Comment l’une des mallettes de production des passeports biométriques congolais s’est retrouvée dans un quartier de Beyrouth au Liban ?

ü Permettre des contre-vérifications des rapports et des enquêtes de tous les ministères ;

ü La Cour des Comptes doit contrôler à la fin de chaque exercice annuel les budgets de la Présidence de la République, de tous les ministères, du Sénat et de l’Assemblée Nationale, de toutes les collectivités territoriales et les mairies, des administrations autonomes telles que la SNPC, la CORAF, le CFCO, l’ATC, les Ports de Pointe-Noire et de Brazzaville, La CREF, la CCA, la CNSS…

ü Suivre et contrôler l’effectif des fonctionnaires de l’Etat ;

ü Suivre et contrôler le processus de libération économique afin d’éviter et d’éliminer la corruption, la fraude et la concussion.

La récupération des biens volés ou détournés et le rapatriement des fonds placés illicitement à l’étranger :

ü Lorsque l’impartialité et la punition sont érigés en principe régalien d’un Etat, il lui sera aisé de récupérer les deniers publics détournés par la mise en place des lois permettant la saisie des richesses acquises illégalement.

ü Dans ce cas il suffit de la volonté, de l’engagement et de la détermination de la part des gouvernants. Et dans le but de restituer aux Congolais les biens qui leur ont été indûment dépossédés, la récupération des biens volés ou détournés doit être une tâche que le gouvernement doit s’assigner.

ü Le rapatriement des fonds placés illicitement à l’étranger dépend en grande partie de l’attitude du Gouvernement à gérer les affaires, à lutter contre la corruption sur le territoire national. La crédibilité du pouvoir est une chose importante pour s’appuyer sur une réelle coopération internationale et faire jouer aussi les accords bi-nationaux dans la lutte contre la corruption, la fraude et la concussion.

Une fonction publique efficace et moins pléthorique :

* Les fonctionnaires doivent être bien rémunérés. Les salaires doivent corroborer aux indices des prix et à l’inflation au niveau national.

* Tout recrutement ou promotion dans la fonction publique doit se faire sur concours.

* Avoir une parfaite maîtrise des effectifs de la fonction publique. A l’aire des nouvelles technologies, il est impérieux d’informatiser tous les services. Ceci annihilerait le sureffectif dans les bureaux.

* Le recrutement de nouveaux fonctionnaires doit se faire en tenant compte des besoins réels et des départs à la retraite. Les recrutements doivent obéir à un certain prorata. Par exemple : 1 recrutement pour 4 départs à la retraite.

* L’Etat doit apprendre à sous-traiter aux secteurs privés ou à se décharger de certaines tâches non régaliennes. Cela va encourager l’émergence d’un secteur privé créateur d’emplois.

Par exemple :

- Le nettoyage des marchés publics et la perception des taxes dans ces marchés.

- Le ramassage des ordures ménagères dans nos villes à Brazzaville, Dolisie, Pointe-Noire, Nkayi, Ouesso, Owando, Gamboma…

- Le marché des pompes funèbres ainsi que l’entretien des cimetières publics

- Le secteur postal.

- Rendre prohibitif l’attribution des marchés de gré à gré…

La corruption qui est enracinée dans toute la société congolaise freine fortement tout processus de développement. Elle constitue un frein à l’émergence d’une société démocratique, une entrave à l’administration de la justice.

Elle est donc néfaste pour les libertés publiques, la prospérité et le renforcement de la responsabilité individuelle.

L’élimination de la corruption donnera la voie à une saine administration publique, à la bonne gestion des affaires publiques, à la bonne gouvernance et à un processus de développement du Congo-Brazzaville.

Nous devons combattre le manque de responsabilité et de transparence, le manque d’engagement, ne pas avoir un gouvernement trop centralisé et un mécanisme d’application des lois inefficace.


Nous Sommes le Congo !
Cessons d'Avoir Peur !
Pour un Etat de Droit au Congo !
"Chaque génération a le choix entre trahir ou accomplir sa mission"
Celui qui lutte peut gagner ! Celui qui ne lutte pas a déjà tout perdu !

(Patrick Eric Mampouya)



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Textes De Juliette