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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 20:19
29 novembre 2010
 Juliette Abandokwe

  
 
Samedi 27 novembre 2010: Dans la soirée, l'officier Gontran Nguerelessio, ancien enfant de troupe, capitaine et chargé de mission au Ministère centrafricain de la Défense, est interpelé à l’aéroport par les éléments du SRI  (Section de Recherche et d'Investigation) à sa descente d'avion, alors qu'il revient d’une formation de deux semaines en Corée du Sud. Il se retrouve dans les locaux du SRI à Bangui, avec le prétexte qu'il a voyagé sans autorisation, alors que ses documents sont complètement en règle avec toutes les autorisations nécessaires. Ceux qui ont signé son autorisation de voyager ont également signé l'ordre de son arrestation. La situation est floue, il ne peut même pas interpeler ses supérieurs.

Détaché au Commissariat à la Jeunesse Pionnière Nationale au sein du Ministère de la Défense, Gontran Nguerelessio était en mission de formation en Corée dans le cadre de son mandat. Intercepté en public comme un vulgaire malfrat, il ne connait toujours pas son sort, alors qu'il se trouve depuis pratiquement 48h dans les locaux du SRI.

Avec un CV bien très bien fourni, particulièrement en gestion de projet, pour travailler en faveur de sa communauté, il est évident que son arrestation est motivée par l'envie et la jalousie. Il se sait d’ailleurs surveillé depuis un moment, et sait aussi que sa tête est mise à prix pour son bagage intellectuel. Pourtant, selon son entourage,  il fonctionne humblement et sereinement pour le bien de la communauté dont il a la charge. 

Rappelons ici en passant que le Ministre de la Défense n'est autre que Francis Bozizé, surnommé le Prince de Bangui, fils du général-Président centrafricain. Ce jeune homme, arrivé de justesse en 4ème année du collège, ancien caporal de l'Armée française, élevé un beau matin de mars 2009 par son père au grade d'adjudant, est élevé l'après-midi de la même journée au grade de colonel. Tout le monde à Bangui connait les complexes du jeune Bozizé vis-à-vis des officiers de l'Armée. Incapable d'assumer aujourd’hui ses responsabilités face à l'instabilité politico-militaire grandissante à la veille des prochaines élections présidentielles, il est à la recherche très active de boucs émissaires. C’est ainsi qu’il se trouve sans cesse en désaccord avec l'Etat-major de l'Armée dont il cherche continuellement à intimider les officiers.

C'est dans ce cadre que se déchaîne depuis quelques temps une véritable campagne de menace et d’intimidation contre les Anciens Enfants de Troupe - AET - que le fiston Bozizé a décider de vouloir mater. En 2010, pas moins de 38 officiers ont déjà été arrêtés par ses soins, dont 28 sont des AET. Francis Bozizé sait bien qu'il ne peut en aucun cas rivaliser avec ces éléments particulièrement bien formés puisqu'ayant suivi un cursus extrêmement rigoureux et exigeant depuis l'enfance. Pendant qu'il reçoit tous les jours des officiers négligés et humiliés dans son bureau, il est lui-même devenu milliardaire notamment par le biais des fonds détournés destinés à l'entretien et à la formation des cadres de l'armée centrafricaine. En résumé, le Ministère centrafricain de la Défense est dirigé par un abuseur d'autorité incompétent et pilleur, dont le pouvoir lui a été conféré purement et simplement sur une base népotique.

Gontran Nguerelessio, en tant qu’Ancien Enfant de Troupe, se retrouve ainsi dans ce nid d'intrigues minables qui n'est évidemment qu'un pan de la débâcle générale du régime de Bangui, dont l'une des armes est depuis toujours d'humilier, de rabaisser, d’éliminer au besoin, tous ceux, et particulièrement les intellectuels, qui pourraient potentiellement menacer la main-mise du clan Bozizé sur la mangeoire et le butin de guerre constitué par les ressources naturelles de la République Centrafricaine. Le concept de service à la communauté est un terme complètement inconnu dans ce bataillon d'ignares et de criminels économiques de haute voltige.

Ce qui est plus grave encore, c’est que notre ami Gontran Nguerelessio n'est pas la seule victime du harcèlement gratuit d'un Ministre de la Défense incompétent, complexé et arrogant. Le projet de développement rural avec un groupe de jeunes dans la périphérie de Bangui auquel il travaille dur depuis plusieurs mois dans le cadre de son détachement au Commissariat à la Jeunesse Pionnière, et dont le financement est d'ores et déjà assuré par des partenaires extérieurs, est également menacé dans son existence, ainsi que surtout l'espoir des bénéficiaires du projet, par extension de toute une jeunesse qui représente la plus grosse tranche de la population centrafricaine. Le régime est donc en train d'attaquer le peuple centrafricain lui-même dans cette action. 

Le régime de Bangui, par le biais du fils Bozizé, un des principaux détracteurs du peuple centrafricain, démontre une fois de plus l'absence totale de volonté politique de développer un pays qui pourtant a un potentiel énorme en termes de ressources humaines. Secondairement, et dans son incohérence inconsciente, il sabote activement les efforts du Ministère du Commerce qui s'efforce depuis des années à convaincre les investisseurs étrangers à venir investir dans le pays. Un bel auto-goal donc, et une preuve supplémentaire d’une gouvernance inexistante dans ce pays d’à peine 4 millions d’habitants, miné par les crises politico-militaires, particulièrement depuis l’avènement de François Bozizé en mars 2003. La vulnérabilité grandissante de la population centrafricaine, et la grave détérioration de ses conditions de vie aurait dû depuis belle lurette encourager un minimum décent de volonté politique de la part du pouvoir pour favoriser à ce que ses sujets puissent satisfaire ne serait-ce que ses besoins alimentaires de base.

La création de postes de cadres formés à bon escient et la promotion de projets communautaires et ruraux impliquant surtout la jeunesse ne sont donc que des semblants d’efforts en faveur du développement des capacités de la population. Une apparence trompeuse pour satisfaire des bailleurs de fonds qui déversent des milliards de dollars dans les caisses qui sont sensé financer le développement humain requis par les objectifs du Millénaire. Lorsqu'on en arrive à l'exécution du rêve et de l’espoir sur le terrain, par des cadres compétents, dynamiques et proactifs, les autorités centrafricaines les cassent et les empêchent d'avancer.

De fil en aiguille, l'opinion publique est obligée de se rendre à l'évidence. Les autorités ministérielles centrafricaines de la Défense n'en ont cure des projets montés en faveur de la population centrafricaine. Question suivante qui vient naturellement à l'esprit: si la priorité du Ministère de la Défense n'est pas de défendre la population, quelle est donc sa priorité? La suite de cette réflexion constitue un autre débat, dont on devine déjà les tenants et aboutissants. Encore de la nourriture pour l’esprit de ce nouveau concept en Afrique centrale s’appelant les Biens Mal Acquis. Où est l’argent appartenant au peuple centrafricain, où est le capital de la dette extérieure du peuple centrafricain, dont l’espérance de vie à la naissance ne dépasse à peine l’âge de 37 ans. L’opinion publique doit s’appliquer à dénoncer l’impunité d’une classe dirigeante qui s’active au quotidien contre le développement de la population qui l’a pourtant élue "librement et démocratiquement". 

En attendant, le gouvernement centrafricain fait arrêter pour des motifs fallacieux un jeune membre de son personnel qui est en train de remplir les tâches pour lequel il a été engagé, et qui bénéficie une formation continue en adéquation avec son cahier des charges et ses supérieurs hiérarchiques. Gontran Nguerelessio est aujourd’hui harcelé simplement parce qu’il est compétent, et le clan Bozizé n’aime pas les gens compétents.
Dans les faits, tout le monde connait parfaitement le très bas niveau des capacités de gouvernance des opérateurs politiques de l'état centrafricain, gangréné par le népotisme, le désir illicite de pouvoir et d'argent, ainsi que l'envie et la jalousie omniprésente. L'incompétence à l'état brut.

L’opinion publique internationale a le devoir absolu de s'intéresser de plus près à la destination des fonds versés dans les poches sans fond de Bozizé et sa clique, au lieu de se cantonner dans l’exploitation de contrats miniers juteux, qui sont finalement assimilables à du recel puisque les bénéfices issus des contrats d’exploitation de l’or, des diamants et de l’uranimum sont détournés. Dans les faits, la communauté internationale qui profite de ces contrats signés avec une classe dirigeante qui prétend fallacieusement gouverner un peuple et un territoire donné, joue aux pompiers continuellement, à force de rapports en tout genre sur papier glacé. Ces « partenaires d’affaires » du clan Bozizé font partie en réalité de la bande d'incendiaires qui continuent à oeuvrer en toute impunité, utilisant l'aide internationale comme couverture de leurs activités pas du tout éthiques, qui ne font qu'accentuer les problèmes socio-économiques qu'ils clament combattre.

Pendant ce temps, un simple citoyen centrafricain qui se bat depuis son enfance pour devenir quelqu'un de bien, et pour le bien de sa patrie, est l'objet de harcèlements et d'intimidations parce qu'il est trop bien instruit. Ce n'est donc pas simplement le pays que le régime en place est en train de piller et de brader, mais c'est aussi l'immense espoir d'un peuple entier qu'il viole au quotidien. 
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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 22:40

Juliette Abandokwe

9 novembre 2010

 

Personne ne s’attend à ce que les tyrans qui nous gouvernent ne quittent leurs « responsabilités de chef d’état » librement et démocratiquement. Ils sont arrivés au pouvoir par la fraude et le soutien de leurs maquereaux occidentaux, et se maintiennent au pouvoir par la violence et la répression. Ils ne connaissent donc pas d’autres langages que celui-là. Le goût très sucré de la mangeoire pour leur famille et leur clan ne peut d’ailleurs que les dissuader au quotidien d’abandonner le doux pouvoir.  

 

Par conséquent, tous les moyens et subterfuges sont bons pour forcer le peuple à accepter soit la monarchisation, soit la passation du pouvoir à l’intérieur du clan. Les contestations sont écrasées dans la répression avec la bénédiction des maquereaux, les leaders dérangeant assassinés. Cela fait 50 ans que ça dure.

Comment peut-on organiser des élections, y participer et les perdre en Afrique ? (
Omar Bongo, Gabon) 

 

Les pays de la communauté françafricaine usent d’une machine déjà parfaitement bien huilée depuis l’avènement des pseudo-indépendances, installée par un colonisateur qui avait bien l’intention de garder la main mise sur ses colonies, afin de continuer à faire main basse sur des ressources naturelles devenues indispensables pour son fonctionnement. L’Occident est bel et bien obligé de piller là où il peut sinon il est mort. Un changement de conditions dans les contrats miniers provoquerait de grandes difficultés économiques en Europe. Quand on vous demande soudain d’acheter quelque chose que vous avez l’habitude depuis un demi-siècle d’obtenir avec d’énormes rabais, votre économie va forcément en souffrir. On peut donc comprendre l’acharnement occidental à vouloir préserver des conditions économiques garanties par les lascars que nous connaissant.

 

C’est ainsi que le gouvernement français se porte garant de résultats électoraux à la hauteur des espérances du « président » sortant, en échange de la bonne garde du pré-carré que tout le monde connait. Les petites variantes locales viennent en tête de la parade en vue de la fraude électorale massive que nous connaissons dans les pays de la Françafrique, et qui se répète à chaque échéance électorale.  Nous nous préparons déjà à assister à plusieurs élections présidentielles en 2011, dont les vainqueurs sont certainement déjà connus au Quai d’Orsay à Paris.

 

Le premier petit moyen est la manipulation systématiquement du nombre des personnes qui auront le droit de déposer leur bulletin de vote. En République centrafricaine, Bozizé a décrété publiquement et devant les médias internationaux, que le recensement du corps électoral  était un petit problème et qu’il peut se faire en un mois.  Or, malgré une population de 4 millions et de nombreux déplacés internes, ce n’est que des fabrications de listes électorales qui peuvent être produites en si peu de temps.

 

Ensuite, la manipulation de sous-préfets, préfets, chefs de village et maires de plusieurs préfectures  en province, ainsi que dans les faubourgs de la coquette capitale, a été largement constatée, et prouve largement les tentatives de malversation en termes de recrutement électoral, et de listes parallèles et non conformes, donc illégales.  Ainsi l’établissement de la base même du processus, est sujet à des tentatives  systématique de sabotage, ce qui ne présage pas grand-chose de bon pour une suite transparente.

 

Au Cameroun, on trouvera la variante locale constituée par les chahutages continuels au sein d’Elecam. Les représentants locaux en charge des élections sont critiqués de manière véhémente, tant leur choix se dessine clairement dans une chronique de fraude massive annoncée. Les sous-préfets, favorables au parti au pouvoir, accusés de truquages des listes électorales et de falsification des procès-verbaux consignant les dépouillements des élections sont autant de signes que les élections seront tout sauf transparentes et démocratiques. Ceux qui vont dépouiller les bulletins de vote vont donc éliminer les bulletins qui disent NON, et brandir les bulletins qui disent OUI. Les fraudes se font au nez et à la barbe des citoyens.

 

Ce ne sont que des petits exemples de la falsification du droit de vote du peuple. Une fois de plus on ne pourra que constater l’échec du peuple dans sa volonté d’exercer son droit le plus fondamental, sa liberté de penser et de manifester son opinion.

 

Un OUI n'a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON. (Lamine Gueye)

 

Les Africains sont en droit de s’attendre à un recensement électoral fait ouvertement et dans les règles, par la voie officielle, et surtout sur toute l’étendue du territoire national, effectué par une commission électorale indépendante comme le stipule la loi constitutionnelle.  Les listes vérifiées et définitives sont les seules listes légales. Le peuple a le droit au respect de la loi garantie par la Constitution. Mais au fond en Afrique, une Constitution n’a qu’une valeur très limitée en comparaison avec la Constitution française par exemple.

 

Au terme des élections, la communauté internationale est sensé valider un résultat obtenu dans la transparence et la légalité. Mais l’opinion publique internationale est très silencieuse, inconsciente et désintéressée du sort des peuples africains. Le racisme institutionnalisé en Occident a bel et bien aidé à transformer le sort de l’Africain en détail de l’Histoire.

 

On sait que Biya passe le plus clair de son temps à l’Intercontinental de Genève en Suisse, et en Europe on se dit « et alors…. ». Les autorités suisses pourtant, dans l’acceptation de cette situation, se rendent coupables de recel et de blanchiment d’argent volé à autrui. Mais qui va sanctionner la Suisse. Qui va sanctionner la France dans son soutien systématique de la logistique civile et militaire des dictateurs-voleurs.

 

Qu’elle est loin cette misère et cette famine que les médias étalent. Le Darfour, l’Ethiopie, la Somalie, les rebellions et coups d’état chez feu Bokassa, le choléra au Cameroun, les guerres au Congo, et tant d’autres choses qui finalement se mélangent dans l’inconscience occidentale;  les gouvernements occidentaux profitent de l’ignorance et de l’indifférence générale pour valider l’inacceptable, et feignent l’ignorance des malversations malgré tous les cris de protestation des peuples qui ont été dépouillé de leur droit à la parole et à la respiration mentale.

 

Les pouvoirs occidentaux valident des pratiques qui ne pourraient jamais être validées en Europe, et c’est bien parce que ces pratiques en Afrique sont systématiquement  validées, qu’elles ont fini par constituer la normalité sans questionnement aucun. Une normalité profondément indécente et coupable.

 

En RCA, la communauté internationale a validé une élection présidentielle basée sur des inscriptions clandestines de citoyens par des chefs de village et des maires aux ordres des autorités du régime sur des cahiers d'écoliers, pour constituer des listes électorales parallèles et piratées. Ce sont pourtant des pratiques inacceptables. Et tout le monde le sait parfaitement. Les gouvernements occidentaux acceptent et valident.

 

En fin de compte, les commissions électorales deviennent des commissions auxquelles « on impose de fausses données  pour légitimer de faux résultats ».  De quoi valider largement un faux président à la même occasion !

Cette situation est inacceptable, et elle à  prendre avec le plus grand des sérieux, par une communauté internationale qui ne se cesse de déverser des milliards dans les poches des uns des autres, fer de lance d’un colonialisme humanitaire rampant, renforçant ainsi le poids d’une dette imaginaire sur les frêles épaules d’un peuple qui n’a même jamais vu le capital. Les vraies questions de fond ne sont jamais posées.

 

La communauté internationale refuse d'intégrer effectivement  que les peuples africains aspirent désespérément  à la paix, et à des élections paisibles et correctement menées, où ils choisissent ce qui sera bon pour eux. Dans cette perspective, il serait hautement souhaitable que le déroulement du processus électoral soit mené dans la transparence et le sérieux, en laissant de côté les grossières manipulations. Il est également indispensable et normal que le scrutin exprime la libre expression du peuple, que le résultat soit crédible, et surtout acceptable avant d’être validé automatiquement par des puissances prédatrices qui ne voient que l’effet du scrutin sur les contrats miniers ou pétroliers dont ils se maintiennent bénéficiaires depuis 50 ans.

 

Ces procédés de manipulation des listes électorales sont donc répandus de façon institutionnalisée en Françafrique. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg.  Nous ne parlons là que des fraudes pré-électorales. Les urnes bourrées ou brûlées, les intimidations et menaces envers les électeurs, la présence omniprésente des forces armées au moment du vote, le black-out communicationnel dans le pays, ainsi que les répressions dans le sang d’électeurs qui manifestent leur réprobation à la violence politique des autorités, ne sont qu’une faible image de la réalité du terrain. Les fraudes électorales sont massives à tous les niveaux, afin de garantir que le « bon candidat » soit bien le vainqueur. 

 

En fin de compte, valider de tels résultats équivaut bel et bien à un crime contre l’Humanité, car il s'agit bel et bien d'une violation systématique et soutenue de droits humains élémentaires.

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 22:40

Juliette Abandokwe
29 septembre 2010

 

Les grossiers abus en tout genre de la part de certains tyrans africains, qui, sans aucune espèce de pudeur, viennent encore se pavaner en Europe, dépensant des milliards de francs CFA chaque année, à l’instar de Paul Biya qui pille non seulement les ressources naturelles du Cameroun pour lui-même ainsi que pour le compte de l’Etat français et ses partenaires/propriétaires (Areva, Bolloré, TotalElf, et consort), mais qui pille aussi le Trésor public camerounais jusqu’à la lie, continuent de me préoccuper, et m’ont notamment animés dans l’écriture de cette lettre ouverte lors de mon passage en Suisse et à Genève le 24 septembre dernier. 

 

En tant que journaliste indépendante, je ne suis à la solde d’aucune organisation politique quelle qu’elle soit. Résidant partout et nulle part, je ne cherche qu’à contribuer à la dénonciation inlassable de ce que tant d’africains – et de camerounais en l’occurrence – vivent au quotidien, en termes de souffrances extrêmes infligées par un système étatique complètement pourri et inutile, avec un puissant gang de vulgaires coupeurs de route à sa tête. Dans ce gang justement, se trouve la fameuse Garde rapprochée de Paul Biya ainsi que son Service de renseignement.

 

Je me suis donc trouvée le week-end dernier au bon endroit au bon moment, ce qui m’a permis à travers la lettre qui suit, de faire le récit de ce que j’ai vu et entendu. 


_________________________________________

 

Genève, 25 septembre 2010 

 

Chers Frères,

chers  Agents des renseignements et

Gardes rapprochés de Paul Biya,

 

Par la présente, je souhaite vous remercier.

 

En effet, depuis la galerie vitrée surplombant le hall d’entrée de l’Hôtel Intercontinental à Genève, j’ai eu l’opportunité d’assister à l’étalage de vos prestations professionnelles de ce jour.  J’ai vu la qualité de la manière dont vous assurez la protection environnementale de votre patron M. Biya. J’ai admiré la finesse de votre système de communication, ainsi que vos talents d’observation. La preuve, vous ne m’avez même pas vu. Les sonneries incessantes de vos portables et vos rapports décousus, ont vraiment témoigné de l’agitation qui régnait dans vos rangs dispersés.

 

Depuis mon perchoir, je vous ai tous filmé copieusement. Même celui qui se cachait avec son petit appareil photo derrière le mur qui avait peur d’être filmé. Vous devriez vraiment être davantage prudents, comme l’a dit un de vos vieux. Le danger ne vient jamais d’où on l’attend et bientôt vous serez prié de rendre des comptes au peuple camerounais que vous pillez et que vous prenez de haut. La facture, mes frères, sera très salée. 

 

Depuis, la galerie, je vous ai vu filmer les protestataires, des voitures et plaques d’immatriculation, et même des passants que vous suspectiez de connivence avec les manifestants. Vous avez même compté et rendu compte bruyamment du nombre de noirs (vos frères camerounais) et les blancs qui étaient là. Pensez-vous vraiment que vous allez exporter vos méthodes de répression de la moindre miette de contestation? Pourquoi donc vous sentez-vous si menacés ! 

 

Vous avez l’air de croire que vous êtes au-dessus de tout. Et pourtant l’hymne national entonné par « les noirs » dehors  vous a fait frissonner, car c’était le même que celui que vous connaissez bien ! Vous êtes issus des mêmes terres et vous avez les mêmes ancêtres eux et vous. Au nom de quoi donc vous croyez-vous doté d’un tel pouvoir d’intimidation? Vous ne savez même pas ce que vous réprimez, vous obéissez simplement au chef qui vous paie. Et c’est votre instinct animal qui sort au grand jour, jusque dans le hall de l’Intercontinental de Genève. Les énormes factures que vous engendrez au quotidien aux frais du peuple camerounais ne vous rendent pas moins animal. 

 

En fin de compte, vous avez bien raison de vous agiter, car vous savez bien que vous n’êtes pas intouchables. Vous n’intimiderez bientôt plus personne avec vos grimaces patibulaires.  

 

C’était aussi très amusant de voir comment vous pensiez dur comme fer que la police allait venir « embarquer tout ce monde », à cause d’une bande de compatriotes qui vous dérangent dans votre auguste tranquillité, loin de l’épidémie de choléra qui fait en ce moment rage au pays. Mes frères, vos méthodes sont camerounaises, etoudiennes plus précisément, et certainement pas universelles. Nous ne sommes pas au Cameroun, et comme vous l’avez vu aujourd’hui, la police suisse n’embarque pas les gens parce qu’une bande d’imbus d’eux-mêmes le réclame à grands cris ! Elle sait qui sont les vrais coupables dans la situation d’aujourd’hui, et vous observe seulement. L’attitude calme et pacifique des deux policiers a dû vraiment vous étonner et vous énerver. Au moins vos missions au QG de la résidence principale de votre patron-président, vous permettent de diversifier vos connaissances en termes de répression ! 

 

Bientôt c’est vous et votre « n’importe-quoi » qu’on va venir embarquer, et par les méthodes que vous-mêmes utilisez contre vos frères camerounais. Je ne sais pas s’ils pourront vous pardonner, ça ne sera pas chose facile. Franchement je ne voudrais pas être à votre place car de toute évidence votre fin ne sera pas heureuse. 

 

Tout le monde autour de vous sait que vous n’êtes que de simples mange-mille haut de gamme. Comme des poules de luxe, ce n’est pas un titre particulièrement honorifique, et tout le monde, y compris vous-même, sait que votre fin est proche. Ne dit-on pas que toutes les bonnes choses ont une fin ? D’où le vent de panique qui soufflait aujourd’hui dans le hall de l’Intercontinental. C’était en tout cas magnifique, et je me suis bien régalée. 

 

Mes frères, avec un service de renseignement vieillissant et agité tel que le vôtre, qui trahit l’angoisse régnant autour d’une fin de carrière, vous avez raison d’avoir peur. Le coin de la rue est juste là.

 

Juliette Abandokwe

 

 

 

Copies :          Direction de l’Hôtel Intercontinental, Genève

                      Police cantonale et internationale, Genève

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 03:12

23 septembre 2010

Juliette Abandokwe

 

 

http://www.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_43_large/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/Pius%20njawe_0.jpgCertains disent que l’Etat du Cameroun a vraiment fini par tuer Njawé. Reste à savoir comment ils ont fait... 

 

Quoi qu'il en soit, on ne pourra pas le faire revenir.

 

Les scandales autour de sa dépouille, n'ont cherché qu'à éclabousser la mémoire d'un personnage inéclaboussable. Ces scandales ont surtout montré aux yeux de tous jusqu’où le pouvoir machiavélique incrusté à Etoudi peut aller en poursuivant ses ennemis jusque dans la tombe… un vrai travail de croque-mort !

 

Mais nous, nous sommes là. Et il ne nous reste plus qu'à garder sa mémoire vivante à jamais, et à perpétuer son combat pacifique pour une liberté de la presse et des opinions au Cameroun. Ça c’est le minium !

 

Car Pius Njawé n’était pas un simple journaliste indépendant, et les gens d’Etoudi le savaient parfaitement. Il avait prouvé enfin, quelques heures avant son accident fatal, qu’il avait une force de rassembleur terrible, qu’il connaissait tout le monde, qu’il avait le pouvoir d’associer tous les milieux, qu’il était à l’aise partout, et qu’il devenait le fil rouge d’une potentielle résistance efficace contre un système pourri, maculé de massacres, d’abus grossiers en tout genre, de vols et détournements de fonds à grande échelle, et faisant un pied-de-nez systématique au peuple camerounais.

 

Le combat que Pius Njawé avait entrepris depuis déjà 30 ans, et auquel il excellait à travers son calme et sa sérénité à toute épreuve, sera de plus en plus acharné, comme partout en Afrique centrale d'ailleurs. Sa disparition ne pourra jamais éteindre la flamme d’espérance allumée dans le cœur de chaque patriote camerounais. Njawé ne se reposait jamais, et nous ne sommes pas là non plus pour nous reposer. Nous ne baisserons pas les bras, et nous continueront le combat pour un Cameroun où il fait bon vivre pour tous les camerounais, et pas seulement pour une bande de crabes.

 

Pour prouver une fois encore l'extrême arrogance et déchéance de la clique au pouvoir, leur chef suprême se prélasse en Suisse et en Europe plus de 8 mois par année, pendant que son peuple se meurt, et se bat, comme en ce moment depuis plusieurs mois contre une épidémie de choléra qui a déjà tué des centaines d'électeurs qui ont librement et démocratiquement voté pour lui.  

 

Nous ne pouvons que réunir toutes nos forces pour nous débarrasser premièrement d'un tyran inutile qui se moque éperdument de son peuple depuis des décennies, qui s'enrichit et jouit d'une vie bienheureuse sur le dos de ses "électeurs", se prélassant dans ses luxueux appartements de l’Intercontinental à Genève. Mais nous devons aussi chercher à assainir la place, et lutter sans relâche contre cette politique du ventre qui continuera encore très longtemps à piller et à vendre le Cameroun et l'Afrique tant que nous ne feront rien.

 

Les consciences doivent se réanimer sans relâche, et doivent rappeler aux Camerounais inlassablement qui ils sont, d'où ils viennent, et ce qu'ils ont déjà enduré, afin de leur donner les moyens de se débarrasser de cette narcose terrible qui leur pèse comme un lourd couvercle. Il faudra encore un peu de force pour enfin pouvoir résister à ce couvercle qui, de chape de plomb passera bientôt au grade de simple chapeau de paille.

 

Car nous savons bien tous que cette chape de plomb qui s'appelle Françafrique ne partira pas d'elle-même. Elle est comme une tique - un insecte parasite très maléfique - qui enfonce sa tête jusqu’au cou dans la peau d'un humain pour boire son sang. Les moyens pour l'enlever sont très spécifiques, cela ne se fait pas tout seul. Il faut prendre pincette par le bon côté. Mais en tout cas la tique ne partira pas de son plein gré.

 

Nous savons aussi que rien ne peut changer la conception françafricaine des rapports humains et du pouvoir. L’incident du journaliste agressé par un militaire français au Togo en est la preuve la plus récente et la plus exemplaire. Rien ne pourra changer la voracité titanesque d’un système prédateur à l’extrême.

 

Mais par contre nous avons le pouvoir de nous changer nous-mêmes. Et c'est cet objectif que nous devons absolument poursuivre, les plus forts tirant les moins forts. 

 

Camerounais et Africains, ne baissez pas les bras, et préparez-vous à vous lever, car le réveil va bientôt sonner. Tous les assassinats du monde, les persécutions de journalistes, la corruption des organes vitaux de l'Etat, les infiltrations d’opposants bidon et d’indicateurs mange-mille, rien de tout cela ne pourra changer le sens de la vie. 

 

Quant à Njawé, il est parti pour de bon.

 

Mais de là où il est, il nous voit. Et son étoile est gravée dans le ciel à jamais.

 

Par contre les crabes, la marée qui monte les emportera dans les profondeurs de l’obscurité.

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 15:24
 Juliette Abandokwe 

21 mai 2010 

 

 

Au Nigéria, la lutte sans merci pour les élections présidentielles de janvier 2011 bat déjà son plein, et tous les coups sont permis. Les fraudes bien juteuses sortent leurs têtes du panier de crabes, servant d'alibi aux uns et aux autres pour s'éliminer mutuellement de la course. Les alliés de jadis deviennent des ennemis, et les ennemis deviennent des alliés, sur un fond de tribalisme. Le commun des mortels n'arrive même plus à suivre.

 

Ne nous leurrons donc pas! Les fraudes monstrueuses qui se découvrent les unes après les autres ne sont pas dénoncées pour la bonne cause ou pour un souci quelconque de transparence. Les accusateurs sont d'ailleurs tout aussi fraudeurs que les accusés. Dans une ambiance de pré-campagne électorale déjà pestilentielle, ces dénonciations deviennent une arme redoutable contre la concurrence.

 

En fin de compte, on peut se demander qui va juger les coupables, puisque la Justice elle-même est trempée jusqu'au dernier cheveu dans ces complots qui se superposent comme des pelures d'oignons.

 

C'est ainsi que l'ancien président Olusegun Obasandjo, qui a dirigé le Nigéria de 1999 à 2007, et qui continue d'user de son influence mafieuse dans les hautes sphères de pouvoir, jouant au médiateur sainte nitouche quand l'Union Africaine lui en offre l'occasion, est aujourd'hui – enfin - accusé, selon le Quotidien Sahara Reporters, d'avoir partagé en 2000-2001 la coquette somme de 74 millions de dollars  avec son vice-président Atiku Abubakar et deux directeurs successifs de la Nigeria Petroleum National Corporation. Durant la même période, Obasandjo et son parti, le PDP, ont également empoché 5 millions de dollars.

 

En l'occurrence, Obasandjo et Atiku sont les deux sur les rangs pour les prochaines présidentielles.

 

D'autres bénéficiaires de fraudes massives ne sont pas non plus des petites pointures, puisqu'il  s'agit notamment du Général Sani Abacha qui s'est servi de 40 millions en 94-95, ainsi que plusieurs autres, qui ont empoché respectivement 11,7 million en 2001-2002, 2.5 million en 96-97, 1.8 millions en 98, et 3.1 millions en 2001-2002.

 

L'ancien président militaire, le  Général Ibrahim Gbadamosi Babangida, au pouvoir entre 1985 et 1993, ayant également déclaré son intérêt pour la présidence en 2011,  est aujourd'hui mis sur la sellette pour la gestion douteuse d'une somme de 12.4 billions pendant son mandat.

 

Le vent souffle aussi au sein-même du parti au pouvoir. Le président du PDP, Prince Vincent Ogbulafor, est brusquement écarté par le Président Jonathan, puisqu'il est devenu un obstacle pour sa course effrénée aux présidentielles prochaines.

 

Dans toute cette tempête, la nouvelle première Dame, Patience Jonathan, est partie hier pour un voyage privé à Dubai, pour la deuxième fois depuis que son époux remplace feu président Yar'Adua aux rennes du pouvoir. Elle est une grande amatrice de bijoux en or dit-on, mais elle a également un casier judiciaire conséquent. En effet, son nom est étroitement mêlé à déjà deux affaires de blanchiment d'argent, qui n'ont pas encore été élucidées. A l'époque où son mari était encore gouverneur de l'état de Bayelsa, les autorités anti-fraudes avaient déjà trouvé 13.5 millions de dollars dans les poches de Madame Jonathan. On a de la peine à s'imaginer que son mari n'est pas au courant des affaires financières de sa femme, et de fil en aiguille on peut s'imaginer le niveau d'intérêt du Président Jonathan pour un mandat complet dès 2011. De toute évidence, son mandat tronqué actuellement ne lui suffira pas pour se remplir les poches suffisamment!

 

En fin de compte, un mandat présidentiel au Nigeria, c'est quoi?

 

Un simple temps de fraude massive des biens publics, particulièrement des bénéfices issus de l'exploitation pétrolière. Il s'agit donc d'une escroquerie massive et interminable du peuple nigérian, dont le développement socio-économique ne constitue qu'une très infime priorité sur l'agenda de la classe politique.

 

A ce point de la discussion, il est utile de rappeler que les principaux partenaires du gouvernement nigérian sont entre autre Royal Dutch Shell, ExxonMobil, Chevron, Total Fina Elf et  Nigeria Agip Oil. Le lien entre ces compagnies et le gouvernement de leur pays d'origine est évident. Donc on est en droit de se demander quelle est la part de volonté politique des pays occidentaux à promouvoir le développement humain des pays dont ils exploitent les ressources de façon plus ou moins licite. Car leur partenariat avec des hauts voltigeurs de la fraude de biens publics les rend bel et bien coupable de recel.

 

La pauvreté et le désespoir total du peuple nigérian et surtout de sa jeunesse, à l'instar de beaucoup de pays africains, est un élément complètement ignoré dans les politiques migratoires occidentales. En gros, on se sert comme on veut, mais on se fiche complètement du confort même minimal en termes de droits de l'homme de la population subissant l'exploitation massive et hors mesures, dont bénéficient les peuples occidentaux. Inutile de rappeler les conditions de vie inimaginables des peuples du delta du Niger, dont l'environnement souffre jusqu'à la moelle des conséquences de l'équivalent d'un déversement de l'Exxon Valdès par année depuis cinquante ans.

 

En conclusion, la corruption massive de la classe politique combinée avec la collégialité intéressée et la connivence des pays occidentaux, font, au Nigéria et dans plusieurs autres pays d'Afrique sub-saharienne, un mélange hautement toxique au détriment du développement humain des populations.

 

Remarque de fin: La plupart des demandeurs d'asile nigérians dans le monde viennent du Delta du Niger.

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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 00:00

7 février 2010
Juliette Abandokwe


Je lisais une correspondance sur internet, dont l’auteur ne voyait pas la nécessité d’investiguer la mort de Charles Massi, vu qu’"un rebelle est un ennemi de l’Etat et de la nation centrafricaine". Je me suis dit que c'était une belle simplification, et un sacré culot, je dirais même plus, une tentative de falsification de l’Histoire. Une clarification du vocabulaire est vraiment nécessaire d'abord, sinon, le néophyte ne comprendrait même pas pourquoi tous ces centrafricains demandent une enquête sur la mort de Charles Massi en détention, un simple rebelle qui ne fait qu'ennuyer le pouvoir!

Pour ce faire, il donc utile d'abord de se demander ce qu'est 
un rebelle centrafricain... 

Le mot "rebelle" est tout d'abord le terme utilisé pour qualifier quelqu'un qui n'est pas d'accord avec le pouvoir central, et qui se rebelle donc. Evidemment ça ne va pas arranger ce pouvoir central et sa clique, donc il va pourchasser le-dit rebelle. 

La question suivante est de savoir ce qu'on entend par "nation centrafricaine". Est-ce le-dit pouvoir central, dont le chef est arrivé au pouvoir par les armes en tant que rebelle? Donc le fait d'avoir réussi son coup d'état, il n'est plus un rebelle accessoirement. Il est maintenant devenu "président". Belle métamorphose à vrai dire. Car on l'a compris, le rebelle est en réalité un fauteur de trouble, qu'il faut éliminer à tout prix. Pourquoi? mais parce que justement, par un tour de polichinelle, il peut se retrouver président du jour au lendemain.

La "nation centrafricaine" peut aussi vouloir dire "la société civile centrafricaine". 

Quand on a un président qui s'impose par la force, on peut bien s'imaginer que le peuple ne le suivra pas forcément. Quand il s'agit en plus d'un général qui ne connait que le langage de la violence et du pillage systématisé, on peut d'autant plus s'imaginer que la société civile ne voudra pas vraiment de lui comme chef d'état. Donc pour rester chef, il doit frauder les élections. Obligé !

De fil en aiguille on peut donc se demander ce que signifie être ennemi de l'Etat ou ami de l'Etat. 

De toute évidence, l’état-nation du président d’aujourd’hui n'est pas l’état-nation des centrafricains. Il y a  même incompatibilité évidente. Le siège présidentiel et le butin de guerre d’un côté, et le peuple de l’autre. Comme tout président est sensé gouverner le pays pour le bien du peuple, et non pour le bien de sa poche, il devient évident que ce président - ancien rebelle n'est pas vraiment l'ami de son peuple. S'il n'est pas ami de son peuple, au vu des exactions économiques faramineuses envers le peuple centrafricain, on pourrait même oser dire qu'il est l'ennemi du peuple… Peu le disent tout fort, les autres craignent la bastonnade nationale qu’il risquent de recevoir s’ils s’expriment… La vie est déjà un tel combat quotidien pour la société centrafricaine, alors inutile d’en rajouter ! Avec une espérance de vie à la naissance de 37 ans, on s’imagine un peu l’âpreté du combat…

On pourrait même s’imaginer que l’ennemi du pouvoir – le rebelle - pense plus au bien-être du peuple centrafricain que le pouvoir. Le facteur « intérêt » est évidemment une possibilité non négligeable, mais on ne peut pas généraliser sans preuves.

Et ne dit-on pas que l’ennemi de mon ennemi est mon ami ?

Charles Massi n’est certainement pas l’ennemi du peuple juste parce que le régime le considère comme un trouble-fête. Il faudrait d’ailleurs demander au peuple ce qu’il en pense avant d’avancer des arguments simplistes. Une enquête sur sa disparition, demandée d’ailleurs globalement par la classe politique opposante au pouvoir (ennemie de l’Etat également ?), et certainement par beaucoup de centrafricains qui n’ont pas forcément le pouvoir de s’exprimer de façon à être entendu, servirait surtout à confirmer la gouvernance assassine du pouvoir. Car Massi n’était pas n’importe quel rebelle : comme par hasard, le président ne le portait pas dans son cœur, déjà avant qu’il ne devienne véritablement rebelle. En confirmant l’implication du pouvoir dans sa mort, nous aurions affaire plus précisément à un règlement de compte. 

En Afrique centrale en général, les opposants aux régimes brutaux et définitivement anti-patriotiques que nous connaissons aujourd’hui, sont souvent à 10 000 lieues d’être des ennemis du peuple. Des ennemis de la clique au pouvoir oui, mais pas de la société civile dont ils sont d’ailleurs généralement issus. 

Certes il y a les opportunistes opposants, et c’est une race qu’on commence à bien identifier. Ce ne sont pas des opposants au vrai sens du terme et leur pseudo-opposition n’est que très ponctuelle. Je les appellerais plutôt « les frustrés de la mangeoire…. ». Mais c’est un autre débat. Je parle de ceux – minoritaire à vrai dire - qui cherchent véritablement à marquer de leur empreinte le développement socio-économique et le destin de leur pays.

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 11:57

14 janvier 2010
Juliette Abandokwe


Ça fait deux ans exactement, au mois de février 2008, que Paul Biya a ordonné des massacres qui ont marqué sans aucun doute un véritable tournant de son règne.

Le peuple camerounais manifestait simplement son profond ras-le-bol, et protestait contre le changement illicite de la Constitution, qui permet dorénavant à Paul Biya de prolonger le nombre des mandats présidentiels indéfiniment.
 Paul-Biya.jpg

Avec les festivités sportives dans lesquelles est engagée l'équipe nationale du Cameroun, une "Opération Epervier" à tête chercheuse, et surtout, pensant que la résignation des Camerounais est effective et durable, Paul Biya est en train de préparer sa campagne présidentielle pour les élections de 2011, sans avoir répondu aux Camerounais et à la Communauté Internationale des crimes qu'il a perpétrés.

Le pillage du Cameroun par le clan Biya continue au quotidien. Les Biens mal acquis, par Biya et sa famille, les vacances de luxe en Europe (Genève, la Baule, etc.), et le pillage systématique du Trésor public (Où sont passé les 3 154 000 francs CFA encaissés par la « justice» camerounaise pour cautionner la libération de Jean Bosco Talla ?)

Paul Biya ne s’en sortira pas indéfiniment et aussi simplement !

Trop c’est trop !!

Anniversaire des émeutes de février 08

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 20:19

20 décembre 2009
Juliette Abandokwe


Personne ne s’attend à ce que
François Bozizé, en tant que bon général président dictateur qui se respecte, ne quitte le pouvoir librement et démocratiquement. Il est arrivé au pouvoir par la violence, et ne connait pas d’autre langage. Le goût très sucré de la mangeoire ne peut d’ailleurs que le dissuader  de la quitter. Par conséquent, tous les moyens seront bons pour forcer les centrafricains à accepter sa réélection en 2010.


Les moyens à disposition sont multiples
et bien connus de tous, et sont régulièrement utilisés lors d’élections présidentielles en Afrique en tout cas.

« 
Comment peut-on organiser des élections, y participer et les perdre en Afrique ? »
disait Omar Bongo.

Le
s pays de la communauté françafricaine usent d’une machine déjà très bien huilée depuis l’avènement des pseudo-indépendances, installée par un colonisateur qui avait bien l’intention de garder la main mise sur ses colonies de façon détournée, afin de continuer à faire mains basses sur les ressources naturelles déjà largement exploitées durant la colonisation.

Le gouvernement français se porte ainsi garant d’un résultat à la hauteur des espérances du « président » sortant
, en échange de la bonne garde du pré-carré que tout le monde connait. Les petits moyens locaux viennent en tête de la parade en vue de la fraude électorale massive que nous connaissons dans les pays de la Françafrique, et qui se répète à chaque échéance électorale.  

Le premier petit moyen est la manipulation du nombre des personnes qui auront le droit de déposer leur bulletin de vote. En Républiq
ue centrafricaine, Bozizé a décrété publiquement et devant les médias internationaux, que le recensement du corps électoral  est un petit problème et qu’il peut se faire en un mois.  Or, ce n’est que des fabrications de listes électorales qui peuvent être produites en si peu de temps. C’est ce dont le principal candidat de l’opposition, Martin Ziguélé, chef du MLPC, accuse le pouvoir de vouloir faire par le biais d’Elie Ouefio, Secrétaire général du parti au pouvoir, et Ministre de l’Administration du Territoire. Martin Ziguélé exige simplement des listes électorales fiables, et respectent les dispositions constitutionnelles.

Or, la manipulation de sous-préfets, préfets, chefs de village et maires de plusieurs préfectures  en province, ainsi qu’à Bangui et à Bimbo, a été largement constatée, et prouve les tentatives de malversation en termes de recrutement électoral, et de listes parallèles et non conformes, donc illégales.  Ainsi l’établissement de la base même du processus, est sujet à des tentatives  systématique de sabotage, ce qui ne présage pas grand-chose de bon pour la suite.

Le peuple centrafricain  se fait malmener  une fois de plus dans sa volonté d’exercer son droit le plus fondamental, sa liberté de penser et de manifester son opinion.

Or « u
n OUI n'a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON » disait Lamine Gueye.

Les Centrafricains sont en droit de s’attendre à un recensement électoral fait ouvertement et dans les règles, par la voie officielle, et surtout sur toute l’étendue du territoire national, effectué par une commission électorale indépendante comme le stipule la loi constitutionnelle. Les listes électorales doivent ensuite être affichées et corrigées selon les réclamations des citoyens.  Les listes définitives sont les seules listes légales. Les  Centrafricains ont le droit au respect de la loi garantie par la Constitution.

La communauté internationale, au terme des élections, est sensé valider un résultat obtenu dans la transparence et la légalité. Or, l’opinion publique internationale est très silencieuse, inconsciente et désintéressée du sort d’un  peuple africain de plus, dont il n’entend rien d’autre depuis  50 ans au moins, que l’histoire diabolisée et tropicalisée de Bokassa, et des coups d’état à répétition.  Qu’elle est loin également cette misère et cette famine que les médias étalent. Le Darfour, l’Ethiopie, la Somalie, et finalement tout se mélange ;  les gouvernements occidentaux profitent de l’ignorance pour valider l’inacceptable, et feignent l’ignorance des malversations malgré tous les cris de protestation du monde.

Comment les peuples occidentaux peuvent-il valider des pratiques qui ne pourraient jamais être validées en Europe !  C’est parce que ces pratiques en Afrique sont systématiquement  validées par l’Occident, qu’elles constituent finalement la normalité sans questionnement.

Comment la communauté internationale peut-elle valider une élection présidentielle basée sur des inscriptions clandestines de
citoyens par des chefs de village et des maires aux ordres de Bangui, sur des cahiers d'écoliers pour constituer des listes parallèles comme le fait depuis juillet 2009 le Ministre centrafricain de l'Administration du Territoire, et Secrétaire général du KNK, Monsieur Elie Ouefio.  Ce sont pourtant des pratiques inacceptables !

Comment peut-on accepter et valider, comme procédé  légal et transparent, des
listes électorales manuscrites tel qu’en 2005, où l’urgence et l’instabilité suite à la rébellion avait excusé ces listes composées à la va-vite. Martin Ziguélé, bien que candidat et accepté au deuxième tour, n’avait pas pu voter du tout, comme son nom ne figurait sur aucune de ces listes électorales !

En outre,  le Ministre Ouefio a affirmé
devant l’Assemblée Nationale en avril dernier, que les listes électorales de 2005 étaient détruites, alors qu’il parle également de l’actualisation de listes électorales à la place d’un recensement complet en bonne et due forme. Le temps est compté, c’est vrai, mais il faut quand même que la loi constitutionnelle soit appliquée un tant soit peu. Comment peut-on en Occident valider ce qui est basé sur l’actualisation de listes électorales qui n’existent plus! Il ne s’agit tout simplement que de noms de personnes recensées illégalement et clandestinement par les chefs de village et les maires qui ont été saisi dans des fichiers informatiques parallèles, pour les imposer à la Commission Electorale Indépendante, qui elle, est sensée garantir la transparence du processus.

En clair, le pouvoir en place cherche à bloquer le déroulement normal du processus dans tout l’arrière pays ; loin du théâtre des opérations de la capitale, les partis politiques, ainsi que les divers organes et bailleurs de fonds de la communauté internationale n’y voient que du feu…

Martin Ziguélé affirme que
« le ministre en charge de l’Administration du territoire profite de l’installation des nouveaux préfets et sous-préfets pour mettre en place des structures du KNK (groupement politique soutenant le président Bozizé), et impose aux maires et chefs de village et de Groupe, de démissionner de leurs partis respectifs pour diriger les structures locales de KNK ». 
 

En fin de compte, la Commission électorale deviendrait une commission à laquelle « on impose de fausses données  pour légitimer de faux résultats ».  De quoi valider largement un faux président à la même occasion !

Cette situation est inacceptable, et elle à  prendre avec le plus grand des sérieux, par une communauté internationale qui ne se cesse de déverser des milliards dans les poches du régime de Bozizé, sans apparemment jamais se poser de vraies questions.

La communauté internationale doit absolument comprendre  que le peuple centrafricain aspire désespérément  à la paix, et à des élections paisibles et correctement menées.  Dans cette perspective, il serait hautement souhaitable que les candidats au scrutin soient traités équitablement, que le déroulement du processus électoral soit mené dans la transparence et le sérieux, en laissant de côté les grossières manipulations. Il est également indispensable et normal, que tout centrafricain en âge de voter, y compris les déplacés et les exilés, soient recensés, afin que le scrutin exprime la libre expression du peuple, que le résultat soit crédible, et surtout acceptable avant d’être validé aveuglément.

Ces procédés, comme mentionnés précédemment, sont répandus de façon institutionnalisée en Françafrique. Aujourd’hui c’est la République Centrafricaine, et demain il s’agira du Cameroun, où les chefs de quartiers corrompus distribuent les cartes de vote seulement aux « bons citoyens camerounais ». Dans les quartiers ou les régions notablement dans l’opposition, il n’y a pas de cartes de vote du tout.

Ce n’est que la pointe de l’iceberg.  Et nous ne parlons là que des fraudes pré-électorales. Les urnes bourrées ou brûlées, les intimidations et menaces envers les électeurs, la présence omniprésente des forces armées au moment du vote, le black-out communicationnel dans le pays, ainsi que les répressions dans le sang d’électeurs qui manifestent leur réprobation à la violence politique des autorités, ne sont qu’une faible image de la réalité du terrain. Les fraudes électorales sont massives à tous les niveaux, afin de garantir que le « bon candidat » sera bien le vainqueur.  

Valider de tels résultats équivaut bel et bien à un crime contre l’Humanité.

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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 00:00

10 mars 2009
Juliette Abandokwe

 

La réflexion sur le mandat d'arrêt décrété contre le président soudanais El Bechir, constitue comme souvent un grand dilemme. 

Dans l’absolu, El Bechir est responsable d’un génocide au sein du peuple qu’il « gouverne ». Donc, clairement il doit être sanctionné pour cela.^

Ensuite, évidemment les conditions d’applicabilité sont difficiles à plusieurs égards.
Pour commencer, qui va appliquer, et comment. Avec quelles conséquences géopolitiques.  

La qualité et les motivations de ceux qui subviennent aux besoins alimentaires des juges doivent aussi être pris en compte ; comme souvent, ce sont ceux qui allument les feux, qui crient aux pompiers à qui mieux mieux. Dans le cas d’El Béchir, un lien est à faire avec la rébellion tchadienne, qu’il soutient contre un autre sanguinaire monsieur, Idriss Deby, soutenu à son tour très activement par la France.  

Donc éliminer El Béchir servirait accessoirement à soulager les intérêts français au Tchad. Rappelons-nous également que ce même Idriss Deby que la France protège si ardûment fut le complice no 1 d’Hissène Habré, qui lui est pour le moment protégé par le gouvernement sénégalais, et qu’il continue à sévir contre les intérêts vitaux du peuple qui l’a « librement et démocratiquement » élu.  

On n’a donc plus besoin de se demander pourquoi la classe politique internationale cherche à éliminer les uns plutôt que les autres, alors que tous ont commis des atrocités de part et d’autre. Pourquoi éliminer El Béchir et favoriser la continuation du règne de Deby, qui à son tour est le parrain de Bozizé le maître de Bangui, gardien des intérêts miniers occidentaux en République centrafricaine…. La raison est évidente. Les dictateurs africains éliminent les gêneurs, et les puissances occidentales font exactement la même chose. 

Que l'Union africaine soit contre la décision de la CPI est très normal, puisqu'elle regroupe en grande partie les prochains "clients" de la CPI. Si l'un d'entre eux peut être mis en danger de cette façon, ceux qui se sentent visés, pourraient bien se voir menacé à leur tour dans un avenir plus ou moins proche.  

Dans une perspective purement géopolitique, on peut donc très sérieusement douter de la transparence de la mission du CPI. Et pire que tout, nous assistons une fois encore comment les grands de ce monde utilisent le sang versé pour alimenter les intérêts politico-économiques supra-nationaux.

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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 00:00

1er décembre 2008
Juliette Abandokwe

 

A ceux qui cherchent à promouvoir la prise en charge du Congo par les congolais, corollairement de l’Afrique par les africains

 

Les Congolais doivent bien se prendre en charge, bien sûr, comme toute l'Afrique d'ailleurs!

Mis à part les millions de morts du Kivu, regardons ce qui se passe ailleurs en termes de diktats occidentaux, au Tchad, au Cameroun, au Congo Brazza, en Centrafrique, au Togo, en n'en citant que quelques uns.

 

L'Afrique doit se prendre en charge, c’est une évidence absolue! Mais sans unité ça n'ira jamais…

 

Et ne lésinons sur aucun moyen, même s’il parait dérisoire à certains aujourd’hui. Voyons ce que les chefs traditionnels par exemple peuvent proposer en termes d’unité continentale. Car ils n’ont pas vraiment eu voix au chapitre jusqu’à aujourd’hui. Restons néanmoins prudent et vigilant quant au soutien dont ils pourraient bénéficier de l’extérieur. Sachons reconnaître nos vraies valeurs traditionnelles africaines, qui ont été délibérément balayées de côté par les pouvoirs coloniaux et ceux qui les ont suivi.

 

Considérons l'unité africaine comme un objectif primordial pour la lutte contre l'occupation occidentale et ses acolytes. Quand nous serons entre nous, les Kabila, Nkunda, Kagame, Deby, Bozizé, Gnassingbé, Biya, Sassou, nous saurons en faire façon.

 

Mais l'unité d'abord!

 

Ignorons les conflits secondaires et inutiles, qui deviennent des instruments de propagande et de destruction! Et ne surtout soyons clairvoyant, et ne laissons pas nos rangs se faire pénétrer et imbiber par les envoyés des régimes mercenaires dont nous sommes tous victimes.

 

Car pour l'instant, ces détracteurs des libertés du peuple africain sont très forts. Ils ont infiltré nos rangs, utilisent nos jeunesses de manière subversive, et encore, nous n'avons encore rien vu. Ceux qui ont vu et qui sont conscient de ce qui se passe, sont trop peu nombreux, et n'ont bientôt plus la force de lucidification de leurs congénères, multiplicateurs indispensable de la prise de conscience et du réveil de l’Afrique d’aujourd’hui.

 

Trop de courses à la gloire personnelle et au prestige public! Cela ne peut que mener au culte de la personnalité, si cher aux grandes dictatures : des portraits dans tous les lieux publics, et la gloire au père du peuple. Un père qui ne se préoccupe même pas de la souffrance incommensurable de ses enfants. 

 

Un père qui se dit pratiquement céleste, et qui, avec un instrument de communication nymphomane, lui permet de dire à un moment donné des inepties du genre "En cinq années de règne, le président Bozizé est considéré aujourd’hui comme le "dauphin incontesté, digne successeur de Boganda" qui a s'efforce de conjuguer les cinq verbes du père fondateur de la RCA, à savoir nourrir, instruire, soigner, loger et vêtir." (ACAP, RCA, 30/11/2008). Quand on sait qu'entre l'arrivée au pouvoir de Bozizé à aujourd'hui, le nombre de victimes a largement dépassé les morts de Bokassa, et que le monsieur n'a que développé une défense bétonnée autour de son pouvoir de Bangui, avec une Garde Présidentielle avec un Ngaïkosset sanguinaire à sa tête, qui exécute les gens comme bon lui semble en plein public, on ne peut être que secoué en lisant de telles déclarations megalomanes. Boganda, mort de façon fort mystérieuse, est un martyr de l'indépendance africaine, aux côté des Moumié, Nyobé, Sankara et consort. Je vous laisse donc juge du mauvais goût de la comparaison !

 

Donc, la chasse à la gloire, comme on le constate, ne mène qu'à une conception purement égocentrique et clanocentrique du pouvoir. Rien de bon pour le peuple africain qui attend la liberté depuis si longtemps déjà.

 

Réagissons de manière préventive, attaquons le mal à la racine, avançons dans notre Histoire, tirons les leçons qui se doivent des expériences des victimes du passé et du présent. Ne laissons pas la soif de gloire incompressible se saisir de notre Avenir comme d'un vulgaire instrument d’enrichissement. Car notre Demain est le témoin de notre Aujourd'hui, et nous demandera des comptes très précis de ce que nous aurons fait et décidé.

 

Ne trahissons pas nos enfants en prenant des décisions inconscientes et irresponsables aujourd'hui. Les détracteurs de la liberté aujourd'hui n'ont pas d'enfants. Ils n'ont que des maîtres auxquels ils obéissent aveuglément et sans conscience.

 

Faisons tous les efforts du monde pour les reconnaitre à temps, car ils sont la ruine de nos enfants et de nos peuples.  

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Textes De Juliette