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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 19:33

13 mai 2012
Juliette Abandokwe

 

Aux éternels pessimistes, qui, munis de la science infuse ont déjà condamné François Hollande, et à ceux qui par principe seront d'accord avec eux, nous devrions rappeler ici que le Président de la France n'est pas l'unique garant de la Françafrique.

 

Quelque soit sa volonté, il fait face en arrivant au pouvoir, à un système lourdement ancré dans les habitudes de la France, et surtout depuis plus de 50 ans. Ceux qui naïvement pensent que Hollande va tout changer du jour au lendemain, oublient le pouvoir d'autres acteurs, comme notamment l'empire industriel français, autant commercial que militaire.

 

Ensuite, la victimisation systématique dans laquelle se vautrent bon nombre d'Africains, leur fait perdre la faculté de se remettre en question, d'utiliser l'intelligence avec laquelle ils sont nés avant d'être formaté bon gré malgré. La France n'est pas la seule responsable. Ni ses sous-préfets abuseurs locaux. Nous sommes tous responsables de notre destin, du destin de la terre que nous ne traitons pas toujours très bien.

 

Nous ne pouvons pas éternellement accuser les autres de nos malheurs. S'il est vrai que notre passé ne nous avantage guère, notre futur est devant nous, autant que le futur de la France et des autres.Tant que la soumission que nous subissons reste dans nos esprits synonyme de paix, nos ennemis auront toujours l'outrecuidance de s'autoproclamer "Le choix du peuple" avant même que le peuple n'ait exprimé son avis par le vote.

 

Prenons-nous donc en main, regardons autour de nous, et faisons le constat amer de nos tentatives de sortie de crise. La jalousie et l'appât du gain immoral, les luttes de pouvoir et de leadership, le refus d'écouter les autres et d'accepter les avis divergeant, la soif d'auto-glorification, et le besoin de s'imposer par l'abus, sont autant d'éléments qui n'avantageront pas un fonctionnement constructif et positif, car surtout ils nous font systématiquement perdre de vue le Bien de la Nation, le Bien public.

 

Les autres nous ont imposé leur marque au fer rouge, c'est vrai. Mais nous pouvons sortir de là, regarder en avant, au lieu de toujours pleurer sur le passé. Même s'ils ne se ressemblent pas, les échecs se suivent, absence de stratégie viable oblige.

 

François Hollande a été élu par les Français, pour la France. Ne lui laissons pas croire que nous ne savons pas ce que nous voulons. C'est à nous de faire preuve d'un comportement mature et réfléchi, qui force le respect et qui, au fur du temps, mènera à un partenariat de gagnant-gagnant.

 

Pour le moment, nous sommes divisés, incapables de nous organiser autour d'un objectif consensuel, exagérément naïfs devant les diversions à gogo, et incapable de faire de projets réalistes et concrets, tant nous sommes facile à tromper. Cette faiblesse n'est qu'une simple brèche pour ceux qui n'ont pas de temps à perdre...

 

Quand serons-nous capables de leur montrer que nous aussi n'avons vraiment plus de temps à perdre.......

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 20:58

28 février 2012
Juliette Abandokwe

 

 

L'image d'une arrestation humiliante, des « troublant de l'ordre public » avec la tête baissée, soumis, une pancarte accusatrice autour du cou, alignés devant les objectifs pour montrer le pouvoir du pouvoir, avant de regagner une cellule nauséabonde et surpeuplée, et les séances pluriquotidiennes de torture. Un scénario à la Enoh Meyomesse, « bandit de grand chemin », et de tant d'autres camerounais. Voilà ce que la bidonnesque garde rapprochée de Paul Biya rêvait de faire à Genève samedi dernier 25 février aux 3 "malfrats" qui ont osé, pacifiquement mais sans autorisation préalable, troubler la quiétude de leur auguste employeur-escroc devant les portes de sa résidence secondaire, le prestigieux Intercontinental de Genève. En effet, le président Paul Biya et sa femme passent neuf mois sur douze dans le moelleux confort de la cité du bout du lac, loin de la misère de plus en plus épouvantable qui règne dans le pays qu'il "gouverne".

 

Malheureusement pourtant, l'autoproclamé président camerounais a commencé à agacer les autorités genevoises et helvétiques depuis un temps. Même si son coup d'Etat électoral d'octobre 2011 s'est passé dans le cautionnement général de l'Occident, le malaise est là. Le grondement sourd de la pression d'une populace en colère, mais tremblant devant la machine répressive qui fait la loi dans la république démocratique du Cameroun, même si considérée comme lointaine et superflue, ça n'augure rien de bon. La Suisse, qui aime la tranquillité dans ses affaires, commence à craindre pour son image qu'elle voudrait surtout éviter de voir liée à des dirigeants en perte de popularité. La noirceur de Biya devient trop voyante, au point où, au lieu de la centaine habituelle de "gardes-dormeurs" de notre ami au sourire faussement affable, la Suisse n'en autorise plus qu'une vingtaine à tout casser. Un président démocratiquement élu, et donc par définition la conscience tranquille, qui se déplace avec une escorte aussi importante, ça fait quand même désordre. 

 

Or les vingt gardes survivants de la purge helvétique deviennent forcément nerveux et angoissés quand ilsDSCN1925--800x600-.jpg voient poindre les célèbres activistes du CODE au coin de la rue. L'agitation que les valets de Biya n'arrivent plus à contrôler, leur fait dire des villageoiseries ridiculisantes. Dommage pour ceux qui croyaient encore qu'ils étaient des gens bien mis et de bonne éducation. En fait, dans la panique c'est leur vrai nature qui se dévoile. La garde rapprochée de Paul Biya, ce n'est finalement qu'une poignée d'hommes, au service d'un autre, avec leurs phobies et leurs fantasmes, qui font de leur mieux avec ce qu'ils ont. Or en Suisse, ils n'ont strictement aucun droit particulier, et en tout cas pas le droit de vie ou de mort sur leurs concitoyens, aussi dérangeant soit-ils.

 

Quant au CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise), on aime ou on n'aime pas. Problème de stratégie pour les uns, de mobile pour les autres. Mais finalement dans une lutte, chacun porte l'arme qu'il est capable de porter sur son épaule. Le CODE a au moins le mérite d'attirer l'attention d'une quantité croissante de monde sur le train de vie profondément indécent d'un certain genre de gouvernants, et de l'autoproclamé Paul Biya en particulier, qui perd de plus en plus de crédibilité malgré les sommes faramineuses dépensées pour enjoliver son image. Parer de milles feux ne suffit plus pour cacher le diabolisme d'un personnage de plus en plus ouvertement impopulaire. Un signe encourageant, aussi timide soit-il, du renforcement d'une certaine conscience publique. 

 

Soit dit en passant, l'autorisation de manifester n'est pas demandée, tout simplement parce qu'elle serait automatiquement refusée, pour le confort pacifique de clients dont la richesse est bien plus intéressante que le niveau d'intégrité. 

 

C'est ainsi que, devant l'Intercontinental, la belle blonde du service d'accueil de l'hôtel et de ses clients d'une intégrité parfois très douteuse, en tailleur serré, se transforme en amazone coincée, courant dans tous les sens, ne sachant plus quel appareil photo arracher en premier. Peu préoccupée par une absence totale de dignité, on se demande si elle cherche juste à impressionner les pseudo-malabars d'un des meilleurs clients de son employeur, ou si elle ne fait que suivre scrupuleusement son cahier des charges.

 

Aaaie!! si l'Intercontinental perdait le client Biya ! un vrai désastre économique pour l'entreprise suisse, et pour l'économie du canton. L'établissement scolaire huppé que fréquentent les enfants Biya pourraient aussi en pâtir, puisque forcément aussi soupçonné de recel. Et que dire de la réputation de l'établissement et de la sécurité suisse que Biya ne vanterait plus auprès de ses "collègues" de l'Union Africaine. Bref, les enjeux de la présence de Biya à Genève ne sont pas insignifiants.

 

Et pourtant, un impôt prélevé sur de l'argent public détourné par un criminel économique de haute voltige, froidement déterminé à régner de façon illégale jusqu'à son dernier souffle, ça s'appelle en bon français du recel. Paul Biya lave en Suisse l'argent qu'il vole dans les caisses publiques camerounaises. Et la Suisse prélève très consciencieusement des impôts sur de l'argent blanchi sur le territoire suisse.

 

Le véritable problème est donc posé, et ne manquera pas d'être reposé de façon multiforme aux autorités suisses dorénavant. 

 

Pourtant ce n'est manifestement pas le problème de notre blonde suffragette et ses collègues, qui, payée à la fin de chaque mois avec de l'argent recelé, pense qu'elle fait fort en le défendant âprement dans la cour de l'illustre établissement, tout en se prenant pour une Rambo bimbo gesticulante. 

 

Mais en fin de compte, on se demande vraiment pourquoi les uns et les autres s'agitent autant pour si peu. Trois gaillards que tout le monde connait depuis longtemps, armés jusqu'aux dents de 3 affiches et une boite en carton habillée du drapeau camerounais ? Vrrrraiment, mes frères, soyons sérieux ! C'est Conscience qui turlupine les mécréants ? Ou c'est Frustration de ne pas pouvoir "embarquer" et écraser au sol qui on veut comme au pays ? En plus, l'amende pour « manifestation sans autorisation », ce n'est même pas dans la poche des malabars qu'elle ira. Vraiment ! On a finalement appelé la police pour rien, comme d'habitude. Et on s'est encore ridiculisé aux yeux du peuple camerounais, dans les médias, sur internet, partout. C'est pas bon du tout pour l'image franchement. Même pas un peu. 

 

Mais bon... tout a un prix, et surtout, tout a une fin !

 

 

 

Copies:

Hôtel Intercontinental

Police Genevoise

Département cantonal de la Sécurité, de la Police et de l'Environnement

Département cantonal de l'Economie

Département Fédéral des Affaires Etrangères

ONG Déclaration de Berne

Presse nationale suisse

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 01:57

28 février 2012

Juliette Abandokwe

 

 

La France, à travers Juppé, parle d'un air indigné de ce qui se passe en Syrie. "Déjà 8000 morts" dit-il.... "un véritable crime contre l'humanité".........


Un homme c'est un homme, c'est vrai. Mais la « barbarie » à deux vitesses est quand même ahurissante.

 

Car en même temps je pense notamment aux 400 000 civils camerounais bombardés au napalm par l'aviation française entre 1955 et 1971.

 

Selon Wikipedia « Le napalm cause de graves brûlures sur les personnes exposées, de par ses projections enflammées. Sa texture de gel colle à la peau et brûle les tissus jusqu'à l'os sans qu'il soit possible de stopper sa combustion. Il est illusoire de vouloir refroidir les plaies avec de l'eau. (...) En plus de sa puissance létale, le napalm est connu pour l'impact psychologique important qu'il exerce sur ses victimes. De plus, les écosystèmes touchés par le napalm sont détruits pour plusieurs années (politique de la terre brûlée). »

 

Alain Juppé demande que la CPI soit saisie pour inculper Bachar El Assad pour crime contre l'Humanité.

 

En 2009, François Fillon a déclaré lors de sa visite au Cameroun, que les victimes de bombardements français au Cameroun « c'est de la foutaise ».

 

La France est donc doublement coupable. D'abord, de crime contre l'Humanité pour ne parler que du Cameroun, sur un territoire déclaré souverain et indépendant. Et ensuite coupable de révisionnisme, ignorant les milliers de morts qu'elle a causé, déclarant leur inexistence d'un désinvolte geste de la main.

 

Barbarie dans la Syrie d'Al-Assad.

Barbarie dans la France de De Gaulle et de Pompidou.

 

En Algérie certains parlent de 15% de la population massacrée par la France après 1945.

 

A-t-on entendu une seule fois depuis que la CPI existe, ou même avant, que la France devait être traduite en justice et sanctionnée pour quoi que ce soit?

 

La France a massacré depuis les soi-disant indépendances des millions d'Africains, en passant par les assassinats politiques, les coups d'Etat et autres" opérations Baracuda ou Licorne" et leur impact sur les populations civiles, sans compter les innombrables victimes des monumentaux crimes économiques par le biais du recel des multinationales françaises et leur totale immoralité à l'encontre du traitement des travailleurs locaux, que l'on peut assimiler à de l'esclavage pure et simple. Sans compter la complicité de la France dans la confiscation du droit à l'autodétermination, et son soutien offert dans un marché de gagnant-gagnant à des dictateurs véreux et sans scrupule qui, sans aucune arrière-pensée terrorisent et massacrent pour mieux régner.

 

Les crimes d'Al-Assad le Syrien sont là, indéniables.

 

Mais la France, une fois de plus, se pose en justicière, arrogante, sûre de sa supériorité, négationniste, impunie, et grande cultivatrice d'impunité partout où elle met ses tentacules.

 

Opportuniste à outrance le lundi, juge et partie le mardi, bourreau le mercredi de ceux dont elle s'est abreuvé le lundi, affamée. Et le jeudi, toujours assoiffée, le sang aux yeux, elle recommence avec les successeurs de ceux du lundi............

 

Et la CPI est là, financée par ceux qui pensent qu'ils ne seront jamais inquiétés par la justice des hommes. Devenue bouclier de l'Occident, elle vaut une institution complètement biaisée par ses souteneurs, tout comme d'ailleurs les institutions que la France a semé aux heures des « indépendances » pour faire croire aux « affranchis » qu'ils étaient désormais libres : la « Justice », la « démocratie », la « Constitution », le « président », l'« assemblée nationale », les « élections », et tant d'autres. Tout un ensemble de concepts angéliques qui se sont transformés en fossoyeurs de très nombreux Africains aujourd'hui.

 

La France donc demande aujourd'hui que Bachar El-Assad soit traduit devant la CPI, au nom de la barbarie et des crimes contre l'humanité qu'il commet en Syrie.

 

La France, défenseur de la justice et de la démocratie.

Dénonciatrice de la barbarie et des crimes contre l'humanité.

 

La France...... omniprésente en Afrique, par devant et par derrière.

La France, fossoyeuse des droits de l'Homme, receleuse de biens publics, complice de meurtriers sanguinaires et machiavéliques, demande que la CPI se saisisse de Bachar Al-Assad pour crimes contre l'humanité.

 

Quand le bon face à la brute est en réalité le truand ! 

La brute et le truand devant la CPI, ensemble, au nom d'une justice unique, la même pour tous. 

 

A bon entendeur.  

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 23:34

16 janvier 2012
Juliette Abandokwe

 

 

Aux commentaires des uns des autres à propos d'Enoh Meyomesse, aux remarques futiles du genre « Meyomesse c'est même qui », ou encore « Meyomesse c'est un moins que rien ».... je dirai ceci.

 

Que Meyomesse soit fourmi ou qu'il soit roi d'Angleterre, il mérite la justice. Les remarques au sujet de son manque de grandeur, en lien de toute évidence avec le fait qu'il soit arbitrairement interpellé, porté disparu pendant 3 semaines, torturé et supplicié au fond d'une cellule sans une once de lumière, sont aussi loufoques qu'ignares. Que l'illustre ministre de la république démocratique du Cameroun s'y mette aussi, prouve non seulement la petitesse de sa cervelle de mafieux, mais prouve aussi le degré d'institutionnalisation au sein des autorités camerounaises, et dans l'esprit du Camerounais tout-venant, d'une justice à deux vitesses. Une pour les grands, et une pour les petits. Celle pour les petits est d'autant plus impitoyable que les petits ne peuvent, dit-ton, se défendre. Puisqu'ils ne peuvent se défendre, on leur tape dessus encore plus fort, comme ça ils comprennent encore mieux à quel point ils sont petits.

 

A propos...

 

Ce soir j'ai parlé avec Enoh Meyomesse un bon dix minutes. Il avait une voix forte, bien assurée. Nous avons parlé de ses yeux, des vitamines qu'il pourrait prendre chaque matin. Mais avant tout, c'est de courage et de ténacité que nous avons parlé. La pression de plus en plus forte exercée par le lobby « Enoh ! » est en train de porter ses fruits. Depuis ce matin Paul Biya a déclaré qu'il faut reprendre TOUT le dossier depuis le début. La pression est trop forte. Le ridicule plane à Etoudi. Finalement, les petits savent que les grands sont grands. On n'y peut rien, ils savent qu'ils sont minables.

 

Que la machine biyaïste, diabolique et castrante à souhait, culpabilisante et minabilisante par excellence, cultive dans l'esprit des Camerounais l'idée que le petit est par définition fautif parce qu'il est petit, est une chose établie. Mais le plus grave, c'est l'impact de cette culture sur le tout-venant camerounais. Le Camerounais de la rue qui gobe les insanités débitées à longueur de journée par des médias vendus, ce Camerounais qui répète comme un perroquet que « Meyomesse c'est même qui...... C'est un fou ! ». Comment peut-on oser se mesure au pouvoir de Biya, en étant au pays même, au pays où le choix du peuple c'est la tyrannie du petit, afin qu'il ne s'aventure jamais à sortir de sa petitesse.

 

Le Camerounais moyen qui déblatère comme Biya veut qu'il le fasse, que « Meyomesse c'est même qui », serait-il jaloux de l'aplomb d'un petit qui fait semblant d'être grand, alors que lui-même ne sera jamais grand ? Le Camerounais moyen n'a-t-il pas dit récemment que de toute façon, à part Biya, qui peut gérer le Cameroun ? Comme tout le monde se tape dessus pour que surtout personne ne devienne grand, on ne peut pas supporter l'arrogance d'un petit qui fait mine d'être moins petit que les autres.

 

Enoh Meyomesse ! La hantise de tous ceux qui ne supportent pas que quelqu'un soit moins petit qu'eux.

 

Et si Meyomesse n'était pas si petit que ça finalement.... ? Finalement c'est ce qu'on est obligé de chuchoter. Y en a même qui le dise tout fort. Pourquoi donc a-t-on cette impression insidieuse que tout le monde insiste très artificiellement sur le fait que Meyomesse n'est rien du tout.... ?

 

Car les Camerounais savent parfaitement qui est Enoh Meyomesse. C'est juste par esprit de « on va même faire comment » qu'on fait soudainement semblant d'être frappé d'amnésie. Ce fou qui se mesure à Paul Biya, c'est même qui...

 

Mais alors se dit-on forcément, s'il est si petit, comment a-t-on été capable de lui coller une tentative de coup d'Etat sur le dos, une étiquette de grand bandit de petit chemin, avec des kalashnikov dans son arrière-cour.... ? Ce sont des affaires de grands ça pourtant ! Pourquoi se donner toute cette peine pour un petit gêneur minable.

 

Monsieur le grand Tchiroma, pourquoi vous donnez-vous toute cette peine pour écraser un petit qui est déjà insignifiant ? Ne seriez-vous pas en train de vous moquer de plus de 18 millions de Camerounais, qui soi-dit en passant sont vos compatriotes et vivotent, petitesse oblige, sur la terre de vos ancêtres communs, avec même pas de l'eau courante pour chacun, alors que vous sirotez le champagne avec votre lascar de patron?

 

Toute cette histoire cloche complètement. Elle pue la magouille à 10 000 km à la ronde. Et pour la simple raison qu'Enoh Meyomesse n'est pas le petit qu'on veut faire croire au Camerounais. Meyomesse est au contraire un grand, plus grand que vous ne saurez l'être jamais, vous, soi-disant choix du peuple, Biya, Tchiroma and Co.

 

Tout cela me rappelle finalement l'histoire de la méchante marâtre qui se regardait toujours dans son miroir magique en disant « Oh mon beau miroir, dis-moi, dis-moi, dans tout le royaume, qui est la plus belle.... ? ». Et le miroir de répondre : «Ma Reine, vous êtes belle, très belle, mais il y en a une qui est encore plus belle que vous..... ». Et la Reine de jurer avec une fureur qui ne dit pas son nom, qu'elle éliminerait à tout prix sa petite concurrente. ». L'histoire se termine d'ailleurs très mal pour la marâtre, comme dans tout conte où la morale tient de lieu de leçon indéfectible, partie intégrante de l'éducation moyenne des enfants moyens. Ni grands ni petits, juste moyens, tout-venant.

 

Enoh Meyomesse est un grand. Ses détracteurs le savent. Mais comme ils ne connaissent que le langage de la casse, alors ils cassent. Tout ce qui fait semblant de vouloir être grand, doit rester petit. Alors on dit : « Meyomesse, c'est qui même... ! Comme tu es fourmi, nous on te casse».

 

En vérité, ces petits qui se croient assez grands pour casser les autres petits, sont pétrifiés de terreur. Forcément, la grandeur, ça fait peur ! Car la grandeur, c'est plus grand que le petit qui fait semblant d'être grand.

 

Tout le monde sait qui est Enoh Meyomesse. Même fou, même inconscient, même tout ce qu'on veut, chacun sait dans son for intérieur que c'est un grand qui se fait petit, parce que c'est comme ça. Il fait semblant d'être petit parce qu'en réalité c'est un grand. Et ses ennemis le savent. Ils connaissent sa force, mais avec leur petitesse d'esprit ils n'ont qu'une seule rage : celle de le casser, de le décourager. Le peuple ne doit pas savoir qu'il y a des grands en son sein, sinon il risquerait d'avoir des idées plus grandes que les petites qu'il a au quotidien : «On va faire comment...... ».

 

Enoh Meyomesse n'aura pas souffert pour rien, ni dans sa chair ni dans son esprit. Il va gagner ça. Et plus que ça.

 

Et puis, Meyomesse c'est le Camerounais tout-venant, qui va peu à peu comprendre, qu'on le veuille ou non, qu'il a le pouvoir de gagner. Pourtant c'est exactement ça que le Tyran veut empêcher, ce à quoi il travaille depuis 30 ans.

 

Meyomesse va gagner ça, et le peuple aussi va gagner ça, finalement.

 

Nota bene :

 

Bibliographie d'Enoh Meyomesse

 

« Discours sur le tribalisme »

« Le sous-développement politique au Cameroun »

« Complainte noire ». Poèmes.

« Accentuer la lutte pour la chute de Paul Biya et son régime »

« Guerre et paix au Cameroun : le rôle de l'armée nationale en question »

« La question tribale et la politique au Cameroun »

« La chute d'André-Marie Mbida »

« Le massacre de Messa en 1955 ». Roman

« Le soleil ricanait ». Poésie.

« 1960 : Faits marquant au Cameroun »

« I'm speaking to the anglophone community of Cameroon »

« A quand le retour de l'Etat au Cameroun ? Réflexion sur le redressement de l'économie camerounaise »

« Um Nyobè : le combat interrompu... et ses conséquences sur le destin du Cameroun »

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 19:48

31 décembre 2011
Juliette Abandokwe

 

 

Chers Lecteurs, chers Amis,

 

Par ces quelques lignes, à quelques heures du passage à l’année 2012, je souhaite vous remercier d’abord pour le partage et la fidélité tout au long de cette année 2011, si riche en rebondissements plus ou moins malheureux, dramatiques et massivement nauséabonds souvent, principalement dominés par la confiscation systématique du droit à l’autodétermination sur la terre de nos ancêtres.

 

Les mascarades socio-dramatiques se sont succédées les unes après les autres, presque autant de fois qu’il y a eu d’élections, soit 17 fois en Afrique subsaharienne, avec le même scénario à chaque fois:

 

Préparation du terrain de la fraude par les amendements de la Constitution par des moyens subrepticement frauduleux, jusqu’à deux ans avant les élections, à l’instar du Cameroun.

 

Nomination par décret d’une Commission électorale, dite « indépendante », composée en majorité d’acolytes du pouvoir « sortant ».

 

Collecte des données et fabrication frauduleuse des listes électorales. Distribution du droit de vote de façon à la tête du client, à travers une distribution ubuesque des cartes de vote, allant jusqu’à accorder le droit de vote aux morts et aux disparus.

 

Barrage et violation systématique du droit à l’expression publique des oppositions, ou de ce qui en reste.  Arrestations et persécution de citoyens qui œuvrent pour la promotion d’un scrutin libre et transparent.

 

Manipulations et violences diverses le jour même de l’élection (bourrages d’urnes, intimidations et violences autour des bureaux de vote sur les électeurs et les observateurs de la société civile).

 

Fraudes dans la dépouille des bulletins, destruction et disparition d’urnes dont les contenu est suspecté au désavantage du régime « sortant »,  et acheminement accidenté et suspect jusqu’aux locaux de la commission électorale d’où continue la suite de la prédation des droits populaires et soi-disant démocratiques.

 

Annonce par la commission électorale de résultats bidouillés et donc faux, en faveur du pouvoir sortant, et suivi quelques jours après par la confirmation de la Cour suprême et la prestation de serment. Tout ça avec l’accord implicite de la communauté internationale, qui proteste mollement sur la table, mais qui soutient et encourage le régime « sortant » dans les coulisses, puisqu’il reste le meilleur garant du fruit du pillage et du recel des ressources de la terre des ancêtres d’indigènes superflus.

 

Révoltes populaires plus ou moins retenues, avec un engagement aléatoire des diasporas.  Communauté internationale molle sur la scène, mais très actives dans les services secrets et le système de défense d’un régime devenu clairement illégitime et impopulaire, enjolivé par des médias occidentaux complaisant. La résistance populaire est diabolisée, assimilée à du désordre post-électoral inévitable dans ces pays de nègres indisciplinés qui se révoltent tout le temps pour un rien. Tension extrême pendant quelques jours à quelques semaines. Menaces de sanctions militaires, onusiennes, CPièsques, et autres associations de malfaiteurs.

 

Puis tout retombe comme avant, et la vie continue comme depuis 50 ans.

 

Désespérant, frigorifiant, et paralysant ! Des populations entières dans le désarroi, sans repères, sans encadrement politique, avec une irrépressible volonté non canalisée de libération.

Et la répression qui balaie et qui coupe tout ce qui dépasse…

 

L’année 2011 se termine donc  dans de grandes interrogations existentielles sur la capacité du peuple africain de se défaire réellement de ses chaînes, malgré une timide sortie de narcose. La première année du 2ème cinquantenaire des indépendances fraudées, volées et assassinées, malgré l’immobilisme environnant, laisse malgré tout transparaitre des espoirs naissant et concrets,  même si les tentatives de balayage par les stratagèmes habituels de la connivence internationale, des retournements de vestes en tout genre, d’opposition insuffisamment solidifiées ou inexistantes restent les prédateurs les plus omniprésents de ces tendances émancipatrices qu’aucun pouvoir ne peut tuer.

 

Une terrible nostalgie des martyrs tombés depuis les guerres d’indépendance nous habite. Nous nous noyons dans les constats et dans l’indignation. La révolte gronde. Le printemps arabe va-t-il traverser le Sahara…. ? Eh non, apparemment pas, en tout cas pas dans l’immédiat.

 

Mais pourquoi donc se demandent beaucoup, qu’est-ce qu’on a de différent…. ?

 

On se casse la tête contre les murs, car on en a marre de l’esclavage. Marre d’être humilié et laissés pour mort. Marre d’être ignorés et pillé.

 

Le pire, c’est la nature de nos dirigeants et les ramasseurs de miettes qui virevoltent tout autour. Ce qui est vraiment désespérant, c’est que ce sont  nos semblables, nos frères, nos compatriotes. La classe dirigeante dirige son clan, sa tribu, ses attributs attribués par l’ancien colon devenu néo-colon. Mais ils sont des nôtres malgré tout.

 

Et que dire alors de ceux qui nous entourent au quotidien, nos parents, nos voisins, le petit peuple que nous sommes. L’indifférence, la soumission, le « on va faire comment », et le « nous on veut juste la paix ».

 

L’esprit du colonisé nous paralyse, et perpétue nos chaines.

 

On se traite entre nous d’incapables, de « sans-couilles », ou d’«opposition la plus bête du monde ». On s’insulte, on se tire dessus, on se casse les lunettes à coup de poing dans les meetings, on manipule et on manigance. L’étalage de la médiocrité la plus abyssale du monde en vérité.

 

Alors que les bonnes volontés coulent au fond du plat c’est la mousse de l’incompétence qui flotte sur le dessus, légère, vide de substance, irresponsable, avide d’autoglorification, en gardant toujours au coin de l’œil l’opportunité qui fera le larron, la petite place à la mangeoire, ou au mieux, une réplique de mangeoire à côté, tout ça dans un esprit de vengeance historique, de vieux contentieux qu’on modernise et qu’on instrumentalise. Voilà donc le grand cirque de l’émancipation, où il faut de tout pour faire un monde.

 

Pendant que les petits se crêpent le chignon, dansent et se saoulent, les vrais méchants en profitent pour s’imposer. Le vieux stratagème colonial habituel.  Alors que nous pensons que nous allons fêter un peu, comptant les francs pour péniblement faire plaisir à nos familles, et qu’on nous laisse à la digestion de nos frustrations postélectorales, voilà qu’on nous frotte les yeux avec du piment avec un complot politique, mélangé avec des nouveaux contrats de ventes de concession aux Chinois, aux Indiens, ou que sais-je encore. La machine à casser est toujours là, à l’affût de la moindre tête qui dépasse.

 

Enfin bref, je m’arrête là au risque de dépasser minuit, et bien qu’on dise qu’on ne festoie pas quand sa maison est en feu, je vous souhaite une nouvelle année 2012 où règnera l’espoir d’une Afrique meilleure, où nous serons de plus en plus à garder les deux bras vissés au ciel sans pouvoir les baisser même si on veut, où nous serons chacun des vecteurs et des multiplicateurs d’une nouvelle conscience, davantage préoccupés par le bien commun que par le bien individuel.

 

Même si nous sommes quelques-uns à nous faire traiter d’irréaliste ou d’idéalistes, ce n’est jamais mauvais de rêver, de chercher dans le fin fond de son imagination débordante des idées, des comparaisons, des paradigmes et autre sources d’espoir et de force pour une vie meilleure sur la terre de nos ancêtres.

 

Donc, à tous ceux qui me lisent de temps en temps, souvent ou toujours, je souhaite une bonne année 2012, et que la lutte continue. Que vos cœurs s’illuminent de gaité et de bonheur le temps d’un instant, le temps d’un sourire, le temps d’un arrêt sur image, car le combat à besoin de soldats dont les batteries sont rechargées.

 

Bonnes fêtes donc, bon repos, et à tout bientôt !

 

Juliette

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 23:58

26 décembre 2011
Juliette Abandokwe 

 

L'écrivain camerounais Enoh Meyomesse, arrêté et séquestré depuis le 29 novembre 2011, comparaîtra devant le Tribunal militaire de Yaoundé.  

 

L'illustre détracteur de la machine à terroriser du régime Biya, victime aujourd'hui d'un complot digne des années staliniennes les plus sombres,  est accusé de "vol aggravé et de détention d'armes de combat". C'est avec ce chef d'accusation inventé et orchestré de toutes pièces, que Meyomesse est présenté au public et à la presse en tant que "bandit de grand chemin", en compagnie de ses soi-disant trois complices, dans un climat d'humiliation extrême. 

 

Les accusations complètement ubuesques dont on affuble un des grands penseurs de l'opposition camerounaise, cache en vérité le grand malaise du régime face aux accusations  d'une justesse indéniable et répétées d'un frère de Paul Biya, un Béti, qui de plus est tenace et intelligent. Voilà donc le véritable crime d'Enoh Meyomesse. 

 

"Ayant fait ses études en France, âgé de 54 ans, Enoh Meyomesse est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg et Maître es Science Politique de l’Université de Paris II. Etudiant, il a milité dans les rangs de l'Union Nationale des Etudiants du Kamerun, UNEK, et de la Fédération des Etudiants d'Afrique Noire en France, FEANF. Au mois d'octobre 1984, il avait été l'objet d'une arrestation à l'aéroport de Douala, pour son engagement politique en France, en faveur de la démocratie au Cameroun. En effet, il y militait dans l'O.C.L.D., Organisation Camerounaise de Lutte pour la Démocratie, créée par Abel Eyinga et Jean-Michel Tekam. Par ailleurs, il a été co-organisateur du tout premier meeting de l'opposition camerounaise en France, le 6 septembre 1981. De retour au Cameroun en 1987, il s'est porté candidat aux législatives de 1992, sous les couleurs du PAL. En 1995, il a créé le Parti de la Renaissance Nationale, PARENA et en a été candidat, sans succès, législatives de 1997. En 2004, il a participé à la présidentielle, aux côtés de Garga Haman Adji, candidat de l'ADD." (Blog de Meyomesse)

 

En lisant le texte ci-dessous, écrit par Meyomesse en janvier 2009, et preuve d'un très grand courage civil, vous comprendrez aisément pourquoi son "frère" Paul Biya de M'vomeka ne l'aime pas, et éprouve depuis un long moment, l'envie irrépressible de l'éliminer du paysage socio-politique camerounais. 

 

A vrai dire, les patriotes camerounais sont sous le choc aujourd'hui, devant l'escalade du cynisme et de la glaciale détermination de Paul Biya à vouloir se venger de ceux qui lui portent ombrage, et à décider avec une volonté implacable de l'élimination de toute menace pour la crédibilité de son régime. Car ceux qui ont réussi à transpercer durablement la noirceur de ses manigances dans leur profondeur, sont dorénavant tenant du pouvoir d'éclairer les yeux et les esprits du peuple camerounais.  Le peuple camerounais, comme tant d'autres, commence à s'agiter sérieusement, et Biya a compris qu'il n'a pas le droit à l'erreur s'il veut sauvegarder son pouvoir démoniaque et sa main mise sur le territoire national camerounais. Comme un cobra qui se sent en danger, il est même à craindre que son venin ultra-toxique sera craché tout azimut dorénavant. 

 

Mais Biya s'imagine-t-il vraiment qu'il pourra continuer à mater brutalement le peuple camerounais entier pendant 7 ans encore, juste parce qu'il a réussi à s'autoproclamer grossièrement "choix du peuple" en octobre dernier? A vrai dire, Biya sait parfaitement que chaque jour qui passe le rapproche de sa fin. Et il pense qu'il pourra terroriser une fois de plus un peuple entier, en frappant au coeur de son âme, juste pour lui faire comprendre une fois encore qu'il est impuissant et qu'il ne peut rien. 




Accentuer la lutte pour la chute de Paul Biya et de son régime

Mes vœux pour 2009

Enoh Meyomesse 

 

La coutume veut que l’avènement d’une nouvelle année s’accompagne de vœux aux parents, aux amis, et, pour les militants politiques, aux camarades de lutte. C’est pourquoi nous formulons, dans les lignes qui suivent, les nôtres à l’intention des innombrables Camerounais qui luttent pour que notre peuple sorte, enfin et définitivement, de la servitude dont il n’était pas parvenu à se débarrasser, ni le 1er janvier 1960, date de la proclamation de l’indépendance, ni le 1er octobre 1961, date de la proclamation de la reconstitution partielle de notre patrie (divisée arbitrairement le 4 mars 1916 par les franco-britanniques), à travers la réunification qui s’était produite, sans le Northern Cameroons, ni le 6 novembre 1982, date du limogeage d’Ahmadou Ahidjo par la France et l’affectation de Paul Biya à sa place. 

Yaoundé, le 04 janvier 2009.

 

 

Les 3 victoires de 2008

 

Les Camerounais en lutte pour la liberté ont remporté, au cours de l’année qui s’achève, trois victoires décisives sur le régime en place.

 

1.    Le réveil de l’avant-garde révolutionnaire au mois de février 2008.

 

Comme tous les pays du monde, notre pays est constitué de trois grandes classes sociales qui luttent entre elles. Il s’agit de la classe populaire, de la classe moyenne, et des riches.

 

La classe populaire est constituée des masses paysannes, des gagne-petits des villes, des journaliers de l’administration publique, des petits agents de bureaux, des bayam-sellam, des petits commerçants, des petits boutiquiers, des pousseurs, des vendeurs d’eau, de goyaves, de papayes, d’ananas, des coiffeurs au bord des routes, des vendeurs à la sauvette, des conducteurs de taxis de ville et de brousse, des nanga boko, des laveurs de voitures, des call-boxeurs, du personnel domestique, des tâcherons du Bâtiment et des Travaux Publics, des ouvriers dans les usines, des chômeurs, et, naturellement, des étudiants.

 

La classe moyenne, quant à elle, est constituée des fonctionnaires moyens, des cadres de l’administration publique et privée, des hauts fonctionnaires et hauts cadres du secteur privé, des professions libérales, pharmaciens, avocats, notaires, huissiers, architectes, des entrepreneurs divers, des prestataires de services, etc.

 

Enfin, les riches sont, essentiellement, les membres du gouvernement, les parlementaires, les dirigeants des grandes institutions publiques, les grands cadres de l’administration publique gestionnaires de crédits publics, les gros commerçants et hommes d’affaires fraudeurs en douane et au fisc membres du Comité Central du RDPC, les directeurs généraux des sociétés d’Etat, etc.

 

Comme dans tous les pays du monde, la classe révolutionnaire, naturellement, est la classe populaire. Et au sein de celle-ci, se trouve une avant-garde qui, au Cameroun, est constituée des jeunes désœuvrés des villes, diplômés ou non, des pousseurs, des vendeurs d’eau, de goyaves, de papayes, d’ananas, des coiffeurs au bord des routes, des vendeurs à la sauvette, des conducteurs de taxis de ville et de brousse, des nanga boko, des laveurs de voitures, etc. Cette avant-garde révolutionnaire s’est réveillée après une hibernation de 17 ans, suite à sa défaite de 1991 pendant les villes-mortes, et a fait une démonstration magistrale de sa puissance et de son énorme capacité à détruire le régime de Paul Biya au mois de février de l’année qui s’est achevée, l’année 2008. Elle a été au front du refus par la population du projet de Paul Biya de s’éterniser au pouvoir à la faveur d’une modification de la constitution. Pendant la chaude semaine de février 2008, le régime a été ébranlé, comme il ne l’avait plus été depuis 1991. Paul Biya en a véritablement pris peur, et a découvert, abasourdi, qu’une révolte populaire pouvait se produire à Yaoundé, son fief politique tribal, et, en conséquence, renverser son régime. Autrement dit, même les Beti, le groupe ethnique auquel il appartient, sont entrés dans la contestation. Lui, pour se consoler, s’obstine à affirmer que ceux-ci ont été manipulés. Quoi qu’il en soit, que les Beti puissent l’être, si tel avait été véritablement le cas en février 2008, constitue une victoire phénoménale pour les Camerounais épris de liberté, et qui présage de batailles futures dont l’une, inéluctablement, finira par être victorieuse. 

 

2.    La modification de la constitution par le Parlement.

 

La modification de la constitution par le Parlement, plutôt que par voie référendaire, c’est-à-dire populaire, a constitué une défaite cuisante pour Paul Biya face aux Camerounais qui ne veulent plus de son régime. Il va sans dire que les Camerounais ne disposaient nullement du moyen d’empêcher le président de la République de réaliser ses desseins. N’empêche, ils lui ont, à travers le réveil de l’avant-garde révolutionnaire présentée ci-dessus, craché sur la face leur opposition à son projet. L’histoire l’a retenu. 

 

3.    L’extinction de l’opposition gouvernementale.

 

La plus grande réussite du régime du renouveau, les Camerounais n’en sont pas suffisamment conscients, aura été la manière avec laquelle celui-ci a corrompu toute l’opposition camerounaise, toutes chapelles confondues. Il n’existe, à ce jour, aucun leader de l’opposition, nous insistons bien sur AUCUN, qui n’ait, à un moment ou à un autre, avalé des morceaux de soya bien aromatisés du régime. Le jour, ils abreuvent le président de la République des pires injures qui soient. La nuit, ils se remplissent les poches de l’argent du régime. Que l’on se souvienne de la manière dont Mgr Tonye Bakot, l’Archevêque de Yaoundé, avait éclaboussé tous les chefs de partis politiques qui s’étaient retrouvés, avec lui, au mois de décembre 2006, au Premier ministère. A la sortie de la concertation avec les autorités gouvernementales, il s’était étonné, devant la presse, d’avoir reçu une enveloppe contenant la somme d’un million de francs cfa, en guise de « frais de carburant ». « De la cathédrale au premier ministère, un kilomètre à peine, un million de francs, n’est-ce pas exagéré ? », telle avait été sa question. Mais, pendant que lui s’indignait ainsi devant la presse, aucun, nous insistons de nouveau sur AUCUN des présidents de partis politiques qui avaient pris part à la rencontre n’avait ouvert la bouche. Eux qui sont habituellement si prompts à dénoncer, dans la presse, « le régime corrompu, jusqu’à la moelle, de Paul Biya », étaient tous devenus subitement muets comme des carpes.

 

Devenus des prestataires politiques véritables du régime, ils n’œuvrent aucunement plus à sa chute, et, pis encore, crédibilisent plutôt la contre-vérité monumentale diffusée par le régime actuel et selon laquelle la démocratie est effective au Cameroun. C’est ainsi qu’ils participent à tous les scrutins dans l’unique but de négocier une entrée au gouvernement, et/ou d’obtenir de volumineuses enveloppes. Pour leur malheur, la population, depuis plus d’une décennie, a découvert cette supercherie. C’est pourquoi, d’un scrutin à l’autre, ces opposants véreux et corrompus à souhait, voient leur audience péricliter, au point où ils sont passés de 92 députés en 1992, à 18 en 2007. Signification : la population les a vomis.

 

A ce jour, lorsque le grand public se plaint de l’inexistence de l’opposition, il ne se rend pas compte, dans le même temps, qu’il a pris, lui-même, la seule décision qu’il lui restait à prendre face à ces politiciens félons et corrompus : leur tourner résolument le dos, en guise de punition. L’opposition, au Cameroun, a été mise k.o. par le peuple, parce qu’elle a trahi les immenses espérances placées en elle, du temps où il n’était pas encore aisé de découvrir qu’elle était au service du régime. Le peuple, qui n’est aucunement dupe, attend, à présent, quelque chose de neuf, une opposition nouvelle, une opposition pure, une opposition authentique qui pourra renverser ce régime, et non ce ramassis d’anciens rdépécistes qui se sont empressés, en 1991-1992, de créer des partis d’opposition, ou qui continuent à le faire à ce jour. Quiconque a été, l’espace d’un seul jour, rdépéciste, est totalement impur aux yeux des Camerounais en lutte pour leur liberté. Cette opposition nouvelle et authentique qu’attend le peuple, celui-ci lui fournira des troupes pour monter à l’assaut du régime, et, au bout du compte, Paul Biya sera renversé.

 

 

Voici 2009 !

 

Voici 49 ans que l’indépendance a été proclamée et 48 ans que la réunification partielle l’a été également. Ces ô combien longues années, le moins que l’on puisse dire, n’ont nullement été des années de réjouissances pour les Camerounais, toutes classes sociales confondues. Elles se sont traduites par 22 années d’une dictature sanguinaire terrible, 1960-1982, huit années d’une dictature assouplie, 1982-1990, et nous vivons depuis 18 ans, 1991-2008, sous un multipartisme non démocratique. Le meilleur qualificatif du régime de Paul Biya est, « une République monarchique », dont le roi-président et la reine-première dame, écrasent toute la population.

 

Que faire donc, au courant de l’année 2009, pour débarrasser notre pays de ce régime et amener notre peuple à vivre, enfin, la liberté ? 

 

1.    Sortir du mythe de l’arme suprême de la candidature unique de l’opposition.

 

 Nombreux sont les Camerounais lassés du régime actuel – qui en est déjà, rappelons-le, à sa 27ème année d’existence – qui se sont persuadés du fait que, compte tenu du scrutin à un tour qui prévaut, seule une candidature unique de l’opposition est de nature à venir à bout de Paul Biya. Ce raisonnement est, fondamentalement, erroné pour la bonne raison que, 0 + 0 + 0 + 0 = 0, autrement dit, une somme de zéros, quel qu’en soit le nombre, ne donne que zéro. Seule une somme de valeurs positives donne une valeur positive, et pas une somme de valeurs nulles. Actuellement, face à Paul Biya, c’est le néant qui règne. Que pourra donc donner la somme de ce néant, un regroupement de celui-ci à une élection, même si elle est juste et transparente ? La réponse est connue d’avance, rien du tout. Bien plus grave, toute tentative de désignation d’un candidat unique de l’opposition se transforme rapidement en un appel à la corruption des leaders de celle-ci, par le régime. Ce dernier s’empresse, aussitôt, de remplir des valises d’argent qu’il distribue aux protagonistes, et, ainsi que le dit la célèbre chanson, « le tour est joué ». Zéro candidat unique. Tel a été le cas en 1992, et, tout récemment encore, en 2004. 

 

2.    Présenter aux Camerounais un projet alternatif plutôt qu’une entente entre individualités.

 

Question : pourquoi l’opposition camerounaise, à ce jour, ou, tout au moins, ce qui en tient lieu, est-elle une somme de zéros ? Deux réponses : 1ère , c’est une opposition nourrie et entretenue par le régime ;  2ème , il n’existe aucune différenciation entre son discours et celui de Paul Biya. C’est exactement la même vacuité dans les thèmes, le même bla-bla-bla-bla. Autant Paul Biya est ennuyeux lorsqu’il ouvre la bouche, autant les leaders de l’opposition le sont également. Tous tiennent des discours soporifiques. Alors, la population ne se retrouve ni dans l’un, ni dans les autres. Et dans une telle situation, c’est Paul Biya qui sort vainqueur, tout simplement parce que, aux yeux de la population, c’est lui qui détient le pouvoir, donc la nourriture, et pas ces baratineurs qui prétendent prendre sa place alors que tout prouve qu’ils ne le peuvent pas.

 

Pour que l’opposition camerounaise, à ce jour, puisse constituer une menace politique véritable pour Paul Biya, elle doit, après avoir au préalable rompu le cordon ombilical financier qui la lie au régime, offrir, à la population, un projet politique véritablement alternatif. Elle doit lui offrir une vision différente de notre pays, qui soit en rupture totale avec celle de Paul Biya. Ainsi, l’électeur se retrouvera face à un véritable choix. Malheureusement, jusqu’à ce jour, l’opposition n’est nullement parvenue à le faire. Un exemple : quel avait été le contenu du célèbre slogan « power to the people » en 1991-1992 ? Aucun. Et pourtant, ce slogan, en soi, en son temps, avait été extrêmement mobilisateur. Mais, il était totalement vide. Alors, il n’a pu contenir, pendant longtemps, le nombre incalculable de Camerounais qui y avaient adhéré. 

 

3.    Acculer Paul Biya avec ses lois scélérates et le placer dans la situation de Robert Mugabe à qui la communauté internationale exige, de manière croissante, la démission.

 

Nombreux sont les Camerounais qui affirment : « tant qu’il ne sera pas créé un organe indépendant chargé de l’organisation des élections, nul ne pourra battre Paul Biya ». Ce raisonnement est, d‘une part erroné, d ‘autre part démobilisateur.

 

Il est erroné parce que, jusqu’à preuve du contraire, le RDPC est battu dans le Noun, par exemple, depuis que le multipartisme a été réintroduit au Cameroun. L’opposition remporte, haut la main, les élections dans ce département, sans qu’il existe cet organisme indépendant d’organisation des élections. Pour quelle raison cela ne serait-il pas possible sur le plan national ?

 

Il est démobilisateur parce qu’il ne tient pas compte des expériences du passé. Si les Afro-Américains avaient tenu un tel discours, vis-à-vis de l’Amérique blanche, ils n’auraient jamais pu conquérir leurs droits civiques. Bien mieux, un Afro-Américain ne se retrouverait pas, à ce jour, président des Etats-Unis d’Amérique. Ils pouvaient se dire : « que pouvons-nous faire face à des lois qui nous sont défavorables, à une police, à une armée qui nous sont hostiles, et à la communauté blanche, majoritaire, qui détient le pouvoir et qui nous est opposée ? » De même, si les Sud Africains avaient, en se fondant sur la suprématie blanche, renoncé à luter pour l’abolition de l’apartheid, ce régime odieux de discrimination n’aurait jamais été vaincu. Si les nationalistes camerounais, en 1948, à la tête desquels se trouvait Ruben Um Nyobè, avaient estimé que le colonialisme était beaucoup trop puissant pour oser l’affronter, le Cameroun n’aurait pas vu son indépendance proclamée le 1er janvier 1960, ni sa réunification partielle réalisée le 1er octobre 1961. Et pourtant, engager la lutte contre le colonialisme, en 1948, paraissait, tout bonnement, insensé. Il n’existait, en ce temps-là, aucun exemple de pays africain ayant obtenu son indépendance. Bien mieux, une bonne partie de la population camerounaise s’était résignée à l’idée que nul ne pourrait jamais ébranler la suprématie blanche dans notre pays.

 

Il est démobilisateur, enfin, parce qu’il transforme Paul Biya, aux yeux de la population, en un être invincible. Pourtant, son propre comportement prouve tout le contraire. Si son gouvernement s’atèle tant à corrompre l’opposition, à élaborer des stratégies de fraude aux élections, cela signifie bien une

chose, qu’il n’est nullement plus maître de la situation, que la population s’est émancipée politiquement de lui, qu’il est conscient du fait que celle-ci lui a, déjà, depuis bien longtemps, tourné le dos. Il ne se prépare à frauder que parce qu’il est assuré, d’avance, d’être battu.

 

Les Camerounais épris de liberté doivent adopter une attitude nouvelle face à Paul Biya. Ils doivent le pousser jusqu’à ses derniers retranchements. Qu’est-ce à dire ? Les ambassadeurs des pays occidentaux ont exercé, sur lui, une pression telle qu’il s’est trouvé, après avoir longtemps traîné des pieds, contraint de créer Elections Cameroon, ELECAM. Ce faisant, toutefois, il a cru pouvoir trouver une parade à leur exigence, un moyen de la contourner. Pour cela, il a, tout bonnement, nommé des membres du comité central et du bureau politique de son parti dans le « Conseil électoral », c’est-à-dire à la direction d’ELECAM. Naturellement, ceci a provoqué un tollé général de la population et du corps diplomatique accrédité à Yaoundé. Résultat, à ce jour, tout le monde est acquis par avance, à l’idée que les résultats de la prochaine élection présidentielle, si Paul Biya est déclaré vainqueur, seront truqués. S’en suivra, alors, une réprobation internationale et des tensions internes dont il n’est pas dit que l’issue lui sera favorable.

 

Toutefois, pour que le scénario puisse se produire, il importe, impérativement, que l’opposition se prépare à participer, de manière efficiente, à cette élection. En 2011, elle pourra alors, en cas de besoin, c’est-à-dire si Paul Biya ne reconnaît pas sa défaite, mener, avec succès, une campagne sur le thème de la « victoire volée », qui n’avait pas été pris en considération, il y a 17 ans, en 1992, ni par la communauté nationale, ni par la communauté internationale. Si c’est aujourd’hui que cela s’était produit, Paul Biya se serait retrouvé, dans le meilleur des cas, contraint de partager le pouvoir avec John Fru Ndi, à la manière de ce qui s’est passé au Kenya et au Zimbabwe, mais probablement pas avec le même bonheur que les deux dictateurs de ces deux pays, car il n’est pas, par exemple, Rober Mugabe qui a mené une guerre de libération nationale pour accéder au pouvoir, et le RDPC n’est pas la ZANU-PF qui a arraché l’indépendance des mains des Blancs. 

 

4.    Passer de l’opposition saisonnière à l’opposition permanente.

 

L’opposition camerounaise doit passer des partis politiques à l’activité saisonnière, à des partis politiques à l’activité permanente. Le malheur de l’opposition camerounaise est que, la grande majorité de ses leaders sont d’anciens militants, voire d’anciens apparatchiks, du RDPC. Ils en ont, en conséquence, traîné les tares une fois dans l’opposition. Au nombre de celles-ci, figure en bonne place le caractère saisonnier du Rdpc. Celui-ci ne s’ébroue que lorsque se profile, à l’horizon, un scrutin, autrement dit, dans les six derniers mois, maximum, le précédant. Mais, si le RDPC peut se permettre de fonctionner de manière saisonnière, c’est qu’il se trouve que l’administration publique supplée, en continue, à son activité, pendant son sommeil. Tous les fonctionnaires occupant des postes de responsabilité, à quelque niveau que ce soit, dans l’administration publique, se chargent, en ses lieu et place, de la propagande du régime. Les préfets, les sous-préfets, les gouverneurs, les délégués provinciaux, les délégués départementaux, les chefs de services, les sous-directeurs, les directeurs, les inspecteurs généraux, les conseillers techniques, les secrétaires généraux, etc, dans leurs discours, ventent, en permanence, les médiocres et faméliques réalisations de Paul Biya. Le mur d’un petit dispensaire de brousse repeint ? « C’est grâce à Paul Biya qui a pour souci constant le bien-être des Camerounais ». Deux planches d’un pont en pleine forêt remplacées alors que la route que dessert ce pont était coupé depuis deux ans ? « C’est grâce à Paul Biya qui a pour souci constant le bien-être des Camerounais ». L’équipe nationale de football remporte une victoire ? « C’est grâce à Paul Biya, le premier sportif camerounais, qui a donné des instructions fermes pour que les joueurs ne manquent de rien ». En conséquence, le RDPC peut dormir de son sommeil comateux, les fonctionnaires font la propagande à sa place. Rien de tel pour l’opposition. Il revient aux partis qui y appartiennent, de se départir de ce comportement du RDPC, et ne pas prendre de vacances entre deux scrutins. Il existe, malgré les innombrables entraves à leur fonctionnement, de la part des sous-préfets, d’autres modes de mobilisation de la population, que la tenue de meetings. 

 

5.    Inventer une idéologie alternative.

 

 Les partis politiques de l’opposition camerounaise ne les exploitent guère. Ceci est, grandement, à leur désavantage. Pour qu’un camp politique remporte une élection dans un pays où l’activité politique est intense, il importe, avant tout, que son idéologie devienne triomphante dans le pays. C’est ainsi que, par exemple, lorsque François Mitterrand remportait l’élection présidentielle en France le 10 mai 1981, l‘idéologie de gauche, dont il était porteur, était devenue dominante en France. De même, pour que Nicolas Sarkozy remporte la dernière présidentielle, en France, il aura fallu que l’idéologie de droite soit parvenue à supplanter celle de gauche. Au Cameroun, l’opposition n’est porteuse d’aucune idéologie alternative, face à Paul Biya. Ce sont les idées du camp de ce dernier qui triomphent encore grandement, malgré la désaffection générale de la population à sa politique. Les jeunes veulent devenir fonctionnaires pour piller les caisses de l’Etat et construire de somptueuses villas ainsi qu’ils le voient faire les dignitaires du régime. L’intérêt général n’a aucune valeur, ce qui compte c’est l’ascension individuelle dans la société, au détriment des autres citoyens. Il faut, coûte que coûte, devenir une « élite », quitte, pour cela, à se lancer dans la sorcellerie, et devenir, ainsi, « ministrable ». Grâce à l’argent, on doit pouvoir tout acheter : un concours, une affectation, un marché public, un magistrat, un préfet, un directeur de service, etc, tout. Voilà les idées qui dominent, et face auxquelles l’opposition camerounaise est sans voie. Elle ne parvient, nullement, à faire admettre rien d’autre à la population. 

 

6.    Attention à la diversion politique.

 

Qu’on se le dise bien, l’objectif unique et primordial de Paul Biya est de mourir au pouvoir. Il est ainsi admiratif de la réussite, sur ce plan, de Lansana Conté, son ex-homologue de Guinée Conakry décédé tout récemment en fonction. Pour réaliser ce dessein, il se sert, depuis son affectation au poste de président de la République par Ahmadou Ahidjo, de la ruse. Tout ce qu’il entreprend, ne vise qu’une chose : endormir le peuple jusqu’à ce que la mort survienne pendant qu’il est en fonction. En conséquence, depuis l’année 2008, il cherche à surprendre les Camerounais par des élections présidentielles anticipées. Il se rend bien compte que le sol, c’est-à-dire le peuple, se dérobe dangereusement sous ses pieds, et que, fatalement, l’opposition camerounaise finira par se réorganiser. Il s’agit, en conséquence, pour lui, de la prendre de vitesse, en organisant un scrutin avant 2011, et perdre peut-être une ou deux années du mandat en cours, mais gagner, tout d’un coup, années supplémentaires, la durée du mandat présidentiel au Cameroun.

 

De ce fait, les camerounais doivent comprendre que l’annonce de l’organisation d’élections sénatoriales, par exemple, en 2008, ne sert, pour lui, qu’à brouiller les cartes, à dissimuler sa véritable intention. Mars 2008, il a fait sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Décembre 2008, il a transféré l’organisation des élections à son parti politique, le RDPC, à travers la création d’un organe « indépendant » chargé de cela en lieu et place du Ministère de l’Administration Territoriale à la fraude tant décriée. Mars 2009, le pape, pour la troisième fois, va visiter le Cameroun. Avril 2009, le président français sera de passage au Cameroun.

 

Paul Biya désire se servir de tous ces éléments comme arguments électoraux face à une opposition à qui il inoculé du chloroforme, et dont il redoute, plus que tout, le réveil. Alors, octobre-novembre 2009 : Camerounais, attention !!!!! 

 

Texte distribué par Enoh ! en décembre 2011, et à diffuser largement.
Le groupe de travail pour la libération d’Enoh Meyomesse 

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 16:06

18 décembre 2011
Juliette Abandokwe

 

Le concept de « protestation » tend à ramollir et minimiser la réalité congolaise et africaine d’aujourd’hui. Il est intéressant de voir comment par de petits mots anodins, on réussi à dénigrer la notion du pouvoir intrinsèque d’un peuple, d’un ensemble de personnes, et à installer le doute et à ainsi torpiller des efforts profondément légitimes, pour lui faire comprendre surtout  qu’il est superflu.

 

On proteste quand on n’est pas d’accord avec le plus fort, qu’on ait raison ou non. Or ce terme n’est pas du tout adapté à la situation de coup d’Etat électoral à laquelle nous assistons aujourd’hui en République Démocratique du Congo. Le peuple congolais a voté, il a décidé et désigné celui qu’il veut à sa tête aujourd’hui. Il est donc dans le juste, et pas seulement dans le « peut-être éventuellement juste… voyons voir les raisons de leurs protestations ». Le fait que le peuple congolais est mis de force dans la peau d’un « protestataire » ou d’un « opposant contestataire », l’incruste en fait dans sa position d’esclave, qui mendie la mansuétude de son maître.

 

On est où là !?

 

Soyons donc très vigilant face au vocabulaire utilisé dans les médias, notamment occidentaux, et ensuite inconsciemment repris par les cerveaux lavés.

 

STOP AU LAVAGE DE CERVEAU ! Nous ne pouvons pas arrêter la machine à laver, mais nous pouvons sortir notre tête de la machine. Nous commençons à réaliser l’inconfort de la tête dans la machine. C’est déjà un bon début. Evoluons donc…

 

JOSEPH KABILA N'A PAS ETE ELU PAR LE PEUPLE CONGOLAIS, comme l’écrivent les médias. Les termes doivent être passés au crible, car leur impact sur  les esprits est toxique et destructeur.

 

Nous devons intensivement appeler les choses par leur nom. KABILA KANAMBE EST UN PUTSCHISTE, même pas un opposant. Son pouvoir est aujourd'hui plus que jamais ILLEGAL. Etienne Tshisekedi n'est PLUS un opposant, puisqu'il a été majoritairement ELU PAR LE PEUPLE CONGOLAIS.

 

Aujourd'hui, dans ces manifestations souvent réprimées par les "gardiens de la paix" européens et congolais, normalement mandaté pour faire respecter le DROIT édicté par les institutions, piliers de la Nation, et non pas la LOI DU PLUS FORT, le peuple congolais ne proteste pas. Il demande simplement, relativement pacifiquement pour le moment, qu'on lui rende ce qui lui appartient, c'est-à-dire la décision qu'il a prise à travers le scrutin du 28 novembre dernier.

 

Ce que les médias occidentaux appellent d'un ton léger "violences post-électorales", ne sont que la manifestation fondamentalement légitime d'un peuple qui RECLAME SON DU, et qui finira par l'obtenir  tôt ou tard, qu'on le veuille ou non.

 

Soyons donc très vigilant à la diabolisation très subtilement instillée dans les esprits, de cette soif de liberté, du respect des droit fondamentaux et soi-disant universels de la personne humaine, que le peuple congolais et africain est en train de vouloir finalement arracher, puisque ceux qui ont volé, ne le lui rendront évidemment jamais de plein gré.

 

La prise de conscience commence entre autre par l’analyse attentive de ce qu’on ingère, surtout quand la fabrication est douteuse, produite même par l’ennemi. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons identifier le poison, avant qu’il n’arrive dans notre panse, et dans le processus systémique de digestion où plus rien ne pourra être identifié et combattu.

 

Toute cette question de choix de vocabulaire est géographiquement transférable, car elle est présente dans pratiquement tous les pays africains, notamment dans ceux où, cette année encore, à l’aube du second cinquantenaire des indépendances volées, la voix, le choix, la volonté et la décision du peuple est plus que jamais étouffée dans l’œuf à travers des oppositions soi-disant inconsistantes ou inexistantes comme par exemple au Cameroun, et sinon tuée à la naissance comme nous le voyons aujourd’hui en République Démocratique du Congo.

 

Le but est le même partout: tuer tout risque efficace de renversement d'un système profondément prédateur, dont les complices internationaux et transnationaux sont de plus en plus exposés à la lumière de la vérité (UA, CPI, ONU et consort), et convaincre le peuple qu'il n'a aucun pouvoir, aucun choix à part subir, qu'il le veuille ou non, ce qu'on lui impose par la force brutale, par le viol systématique. Le degré d'intolérabilité de la vie quotidienne et le droit naturel à une vie décente, sont à vrai dire le cadet des soucis des « décideurs », qui ont décidé de piller contre vents et marées les ressources du pays, et qui estiment que les « indigènes » sont forcément superflus. 

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 17:16

10 décembre 2011
Juliette Abandokwe

 

Les fraudes électorales en Afrique, télécommandées par l'Occident, ne sont pas un scoop. Mais en même temps que les peuples se réveillent de leur "narcose", l'Occident est obligé d'adapter les moyens mis en oeuvre pour garder le contrôle sur les ressources naturelles. La crise économique précipite encore les besoins économiques des Occidentaux en termes de pillage des dites ressources, dont le prix augmentera drastiquement s'ils perdent leur contrôle.

 

En 2011, l'Occident a failli perdre la Côte d'Ivoire et la Libye. Ailleurs, leur contrôle s'est maintenu de justesse sans trop de contestation, à l'instar du Tchad, de la RCA et du Cameroun notamment. Mais en République dite démocratique du Congo aujourd'hui, nous assistons à un bras de fer supplémentaire. L'Occident a dépensé beaucoup d'argent cette année en terme de défense militaire de ses intérêts économique. Cela a été possible dans des situations où le droit du "disgracié" a pu été assez facilement diabolisé.

 

Mais en RDC, la tâche s'avère compliquée. Comment les Occidentaux - avec les Chinois - vont-il réussir à décrédibiliser un opposant historique qui a ouvertement le peuple dernière lui? Le peuple congolais, que l'Occident, avec l'aide de ses alliés économiques, a réussi à mettre à feu et à sang dans le seul but de sauvegarder l'accès aux ressources naturelles, voit rouge aujourd'hui. Le rouge qu'il voit ne peut plus être moins puissant que le sang aux yeux de ceux qui pillent le Congo depuis si longtemps.

 

Depuis le scrutin du 28 novembre dernier, la fraude est trop évidente, et les Congolais ne sont pas les "nègres idiots et impuissants" que l'Occident a piétiné si facilement jusque là. L'Occident aujourd'hui commence à comprendre qu'il faut apprendre à compter avec les Congolais aujourd'hui, et les Africains ensuite.

 

Toute demande naturelle de changement de comportement et la nécessité de réfléchir à de nouvelles stratégies de manière inattendue, et surtout la perspective de ne plus être aussi puissant qu'avant, est forcément source de panique et de questionnement. La panique et l'impatience sont des éléments qui poussent facilement à l'erreur. Cautionner la victoire illégale de Joseph Kabila en RDC aujourd'hui, sera une très grave erreur, que l'Occident risque de payer très cher. 

 

De toute évidence, les temps changent. Nous ne nous en plaindrons pas.

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 21:17

9 décembre 2011
Juliette Abandokwe

 

Tout comme Kabila est illégalement déclaré vainqueur des "élections" en "République Démocratique" du Congo, les "ambassadeurs" n'ont pas la moindre du monde le droit de se mêler des affaires internes du Congo. Les marches de protestation d'un peuple, particulièrement contre l'intolérable, sont le moyen d'expression le plus basique. Qui oserait demander à qui que ce soit de "faire arrêter" les marches de protestation en Grèce, en Italie, en France ou ailleurs en Occident? Et qui a même tenté de demander de "faire arrêter" les énormes manifestations de protestation en Tunisie, en Egypte ou en Syrie? En Syrie d'ailleurs, l'Occident soutient même la cause des manifestants, intérêts géostratégiques oblige.

 

L'Africain sub-saharien souffre tout d'abord du mépris incommensurable de l'Occident à son égard. Comment peut-il s'accepter lui-même, se respecter lui-même et croire en lui-même dans ces conditions. Ce n'est pas l'homme africain qui a inspiré d'abord le mépris à l'Occidental par un comportement particulièrement méprisable. L'Histoire de l'Humanité et de l'Afrique en compte d'innombrables preuves. C'est d'ailleurs bien le contraire: le mépris de l'Occident a rendu l'Africain complètement impuissant, désactivant jusqu'à sa dignité et son estime de lui-même. Le CQFD de cette question mérite d'être démontré encore inlassablement, pour qu'enfin nous acceptions de comprendre le pouvoir que nous avons de façon naturelle, que nos détracteurs cherchent à nous arracher depuis des siècles. Nous avons un pouvoir d'une capacité dévastatrice; nous devons absolument nous laisser l'idée pénétrer nos esprits, la travailler, et la mettre à exécution. Nous avons dans l'absolu la capacité de disposer de ce qui nous appartient, et d'arracher la souveraineté que l'Occident a fait semblant de nous "offrir" en 1960. 

 

Aujourd'hui au Congo, Tshisekedi est bel et bien le choix du peuple, TOUT le monde le sait; Kabila est le choix des "ambassadeurs". En d'autres termes ces derniers déclarent ouvertement que le peuple congolais qui se lève pour protester contre ce hold-up électoral de plus en Afrique, n'a aucun droit sur sa propre terre. Mieux encore, ces "ambassadeurs" déclarent très clairement que le Congo leur appartient, qu'ils continueront à faire exactement ce qui leur chante en terre congolaise, et que le peuple congolais doit l'accepter et fermer sa bouche. 

 

En d'autre termes, le peuple congolais, à travers l'ordre des ambassadeurs à Tshisekedi lui intimant de "faire cesser les marches", doit se taire, n'a donc ni le droit ni d'expression, ni de manifestation, ni de décision de quoi que ce soit. Le comble du cynisme et du mépris le plus abyssal. 

 

Et pourtant Kabila sera condamné à rentrer chez lui tôt ou tard, et ses amis les "ambassadeurs" se mordront les doigts à force d'accumuler les provocations les plus inouïes à l'égard du peuple congolais et africain. Car s'ils ont peur de leaders trop "nationalistes" à leur goût, leurs pratiques en termes de violations du droit international particulièrement, ne fait qu'exacerber le sentiment nationaliste des Congolais, et leur haine contre les gens qui viennent d'ailleurs spolier leurs droits. L'Occident compte encore trop, à tort, sur l'inertie artificielle de peuples qu'il traîne dans la boue au quotidien et qui paie de son sang la prédation insatiable de vautours qui n'en ont cure des hommes et des femmes vivant sur cette terre occupée et pillée de leurs ancêtres, violentée jusqu'à la lie.

 

"Le totalitarisme ne tend pas à soumettre les hommes à des règles despotiques, mais à un système dans lequel les hommes sont superflus". (Hannah Arendt). 

 

A vrai dire, le despotisme extrême exercé par l'Occident par le placement de polichinelles ultra-toxiques sur leurs "butins" africains, n'est qu'un moyen pour imbiber la cervelle des hommes et des femmes, congolais et africains, pour leur indiquer qu'ils sont vraiment superflus, sans aucun pouvoir, d'une inutilité infinie. 

 

Il nous appartient donc de nous appliquer pour prouver que l'Africain n'est ni superflu ni inutile, et qu'au contraire, il va falloir sérieusement compter sur lui. 

 

L'Occident pense que l'Africain bluffe, et qu'il n'arrivera pas à se lever. Mais quand on est à terre, on se met d'abord sur un genou avant de se mettre debout. 

 

Et enfin, c'est le Temps, toujours fidèle, qui lui donnera raison. 

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 19:19

29 novembre 2011
Juliette Abandokwe

 

 

L'art et la manière de réécrire l’Histoire autrement que comme elle est, n'est pas un scoop pour les médias occidentaux. Les Eclairés le savent depuis longtemps.

 

Le quotidien français Le Monde, et ses collègues du grand cirque des médias en Occident, dans un esprit de monopolisation de l’actualité, africaine notamment, parlent abondamment de "grande confusion" depuis le lendemain des élections du 28 novembre 2011 en RDC. Nous sommes d’abord tenté de faire le rapprochement entre cette affirmation et les violences péri-électorales tout azimut constatées effectivement sur le terrain. Mais en y réfléchissant une deuxième fois, nous réalisons que le concept de confusion est appliqué de manière très subtile.

 

Nous savons déjà que ces médias n’en sont pas à une falsification près. C'est ainsi que nous apprenions il y a à peine deux ou trois jours sur France24, TV5, Le Figaro, slate.fr et les autres, que Joseph Kabila était le "grand favori" de ces élections. Encore fallait-il savoir de qui exactement il est le favori, sachant qu’on ne peut l’être que de ceux pour qui il est un candidat. Dans le sens démocratique du terme, le droit de vote et donc le droit de décision, est accordé au peuple Congolais seul, et non à des forces obscurantistes extérieures, qui prennent leurs désirs pour des réalités, appuyées par des médias complices et corrompus. Encore faudrait-il définir la palette de nuances constituant la notion de démocratie, tropicalisée à souhait selon le besoin des plus forts.

 

Retournons donc sur le terrain, là où circule la dynamique intrinsèque de prise de décision, dans le cœur et l'esprit des Congolais. Or après une courte analyse, force est de constater qu’il n’y a absolument aucune confusion du genre de celle qui nous est servie avec éclat par des médias traditionnellement très crédibles aux yeux d’un lectorat complaisant, ainsi que de ceux qui gobent ce dont on les gave sans réfléchir et surtout sans questionner.  

 

Le favori du peuple en termes de tendance, sur le terrain, n’est pourtant pas celui que les gens mal intentionnés cherchent à fabriquer de toutes pièces. En revanche, Etienne Tshisekedi, en vertu de la législation du vote à un tour que Kabila avait instauré en pensant qu'il en serait le seul bénéficiaire, est semble-t-il de toute évidence, le vainqueur de cette élection, en terme de choix du peuple. Les chiffres en faveur de ce favori du peuple varient grossièrement entre 55 et 80%; Kabila, contrairement aux assertions fantaisistes des médias révisionnistes auxquels nous avons affaire, n’a plus de crédibilité aux yeux des Congolais, et n’en a en tout cas pas suffisamment pour être le « grand favori », ni même le petit, des électeurs congolais. Selon les sondages et les estimations aux mains des nombreux témoins de la société civile, et observateurs, nationaux et internationaux présents dans tous les coins du pays, quelque soit les manigances d'intimidation, Kabila serait en bien piètre position pour un favori.

 

Il n'y a donc aucune confusion, sauf celle que le pouvoir sortant et ses souteneurs extérieurs cherchent à balancer sur le terrain, comme de la poudre aux yeux, pour embrouiller un maximum de gens. Nous sommes aujourd’hui en plein dans un cauchemar, en présence d’un groupe d’apprentis « gendarmes du monde » qui cherchent par tous les moyens à gagner du temps. Ces fabricants de « confusion » et casseurs de rêves sont en train, à l’heure où vous lisez ces lignes, de finaliser une magouille visant à proclamer une victoire cambriolée par effraction, et de mettre à exécution le plan B honni par tant d’Africains en cette première année du deuxième cinquantenaire des « indépendances », celui qui cherche à confisquer le droit à l'autodétermination et le libre choix du peuple congolais.

 

Après le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville, le Togo et les autres, voici une nation soi-disant souveraine et indépendante de plus, la République Démocratique du Congo, dans les filets d’une prédation en chape de plomb, le viol d’un peuple à qui l’ont essaie de faire croire avec de plus en plus d’insistance qu’il n’a pas le moindre pouvoir.

 

Son pouvoir pourtant est en réalité titanesque. Ses détracteurs le savent et en ont secrètement peur, malgré tout ce qu’ils prétendent.  A vrai dire la brèche est là, quelque part. Il ne suffit que de l’identifier, de la démasquer, et de s’engouffrer dedans, massivement.

 

Nous sommes accessoirement en présence d’une insulte monumentale, où une bande de prédateurs-receleurs, aussi puissants soit-ils, essaient de faire croire à l’opinion publique internationale que Joseph Kabila, en tant que prochain président, est le fruit du choix libre et conscient des citoyens congolais. Et pourtant,  Hyppolite Kananbe alias Joseph Kabila, est largement connu comme étant d’origine rwandaise et surtout grand « ami » du président rwandais Kagame, qui constitue à son tour un des acteurs principaux dans le malheur de millions de Congolais de l’Est du pays. A croire que les plus de six millions de morts et les plus de 90% des femmes violées dans la partie orientale de la RDC seraient déjà tombés dans les oubliettes de la mémoire collective des Congolais. Il s’agit ni plus ni moins que d’une manière de prouver éhontément aux Congolais d’abord, et au monde ensuite, qu’ils ne sont pas capables de retenir et de maitriser, ni leur passé ni leur avenir. Un véritable génocide de la mémoire.

 

Le Congolais, et par extension le Tchadien, le Camerounais, le Centrafricain, le Gabonais, et les autres, n’est pas si petit que ça. Il se croit petit parce que c’est ce qu’on lui fait croire, et se comporte par conséquent comme un petit. Mais sa croissance spirituelle n’a été arrêtée que pour un temps. Son Histoire est là, il n’a qu’à en reprendre possession et à la revendiquer dans toute sa splendeur.

 

Ensuite, la révolution du Temps ne sera plus très loin. 

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