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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 02:00

24 août 2013
Gilles Deleuze



Les relents coloniaux

Depuis les parodies des indépendances des pays francophones, disons à la louche entre 1958 et 1960, les forces coloniales françaises n'ont jamais lâché le morceau.

Subtilement, la présence française dans ces nouveaux pays ne se basait alors que sur des dits 'Accords militaires de coopération', une sorte d'euphémisme pour continuer ce qui a toujours été.

En local, cela confortait les pouvoirs des marionnettes fantoches à sa solde qu'elle installait au pouvoir, d'Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire à Ahmadou Ahidjo au Cameroun, en passant par Léon Mba au Gabon. Et c'est ainsi que sous la baïonnette, un système de corruption généralisée pour assurer ses intérêts s'est mise en place dans toute la francophonie africaine. Initiative du Général De Gaulle, qui vouait aux nègres comme il le disait lui-même, autant d'affection qu'un prédateur à sa victime convoitée.

L'armée est là pour veiller à ce que les africains francophones sachent voter dans le bon sens et continuent à rester des serviles bien obéissants.

La Colonisation s'est muée en Coopération.

La propagande démagogique a si bien fonctionnée que plus de 60 ans après, les africains dévouent toujours au Général De Gaulle une admiration dont on se demande s'ils savent même pourquoi ?


En Oubangui Chari?

Digression préambulaire : Il serait bon que les 'Centrafricains' s'associent enfin à leur propre histoire et cessent de n'écouter que ce que les 'autres' le leur disent à propos.

Le nom de ce pays est OUBANGUI CHARI, le terme CENTRAFRIQUE était au départ une plaisanterie de Pierre Kalck faite à son ami Barthélémy Boganda, car l'idée de Boganda était bien de nommer ce pays du nom légitime et logique de OUBANGUI CHARI.

Mais Kalck sut le convaincre en lui disant que 'Centrafrique' et 'République Centrafricaine' sonnaient mieux en français.

Boganda francophile passionné finit par accepter.

Voilà comment l'histoire se fait.

Enfin à signaler, pour Boganda, le nom du pays est masculin;
C'est LE CENTRAFRIQUE.
D'ailleurs Bokassa par la suite le nommait toujours de la sorte.

Ceci étant, sans remonter à la pré-histoire des histoires tumultueuses des relations franco-centrafricaines, sachons que pour rester dans l'actualité, en 2002, démarrait à Bangui, l'installation d'une opération militaire française dite : 'Opération BOALI', avec au départ la participation d’un détachement militaire français de 200 hommes basé à Bangui.

Officiellement, cette opération visait à apporter un soutien logistique, administratif, technique et si besoin opérationnel à la MICOPAX (Mission de consolidation de la paix en République Centrafricaine). 

Mais, en réalité, les militaires français n'y sont que pour un seul objectif: Assurer la sécurité des ressortissants français et des intérêts français sur place si la situation l’exige.

Quitte à appuyer le tyranneau local du moment.

Depuis, au gré des allers et venus, le nombre des soldats de l'opération Boali variait.

Actuellement ils sont près de 400, avec une dizaines 'd’honorables corespondants', comprendre des espions.

L'épine Seleka

Depuis 30 ans, la France dispose d'une place militaire très forte au Tchad à N'Djamena, et doté de tous les moyens d'intervention rapide pour les opérations extérieures (Opex). Là aussi comprendre, pouvoir agir dans les pays environnants le plus vite possible.
Depuis 1960, elle dispose aussi d'une base puissante au Gabon, à Libreville, toujours pour l'OPEX.

Les soldats français dans ces deux pays sont en alerte permanente.
Les Forces françaises au Gabon ou (FFG) sont puissantes.
Des forces terrestres et aériennes. Hélicoptères de type Fennec et Puma, des avions de transport de type Transall et des blindés légers de type Sagaie. Sans compter si nécessaire la venue d'avions de chasse et de bombardiers.

C'est un secret de polichinelle, la France de Sakozy se lassait de François Bozizé. Que d'ailleurs Sarkozy qualifiait de 'l'autiste de Bangui'. 

Le pouvoir politique a radicalement changé en France, mais certainement pas sa politique africaine.
Les mêmes conseillers pour l'Afrique sous Sarkozy sont toujours les mêmes sous Hollande.
Ce même François Hollande, par naïveté, par cynisme, par égoïsme ou par pur froid réalisme on ne sait, de dire courant Décembre 2012 en substance : "La France en Centrafrique y est pour défendre ses intérêts."

Mots choquants pour la population centrafricaine à l'abandon prise entre deux feux.
On était habitué à plus d'hypocrisie de la part des prédécesseurs de Hollande.

Néanmoins, pour comprendre, François Hollande à l'inverse de son ex compagne Ségolène ROYAL, née au Sénégal, ne connaît pas l'Afrique. On pourrait même dire qu'elle ne l'intéresse pas.

S'il avait diplomatiquement validé le départ forcé du pouvoir de François Bozizé, il ignorait par contre tout de la déferlante de ces enturbannés dont les 3/4 ne parlent ni français ni sangö.
Mais l'histoire restait pour lui une affaire centrafricano-centrafricaine.

Le réveil fut délicat.

Par précaution, entre le 22 et le 24 mars, 300 militaires en provenance de Libreville arriveront à Bangui, en renfort des 250 militaires du détachement Boali. 
Au cas ou, on ne sait jamais.

Entre temps, les 'honorables correspondants' ont dit à l'Elysée que les intérêts de la France en RCA ne seraient pas inquiétés, ni les français sur place.

Conséquence, la compagnie du 8ème RPIMa qui était à la base de M'Poko, le 6 Juin prendra le chemin du retour au Gabon, relevée par un petit détachement du 16ème BC de Bitche.
Ce qui laisse en total 400 soldats français à Bangui.

L'alarme française

Elle viendra de Yamina Benguigui, la ministre française déléguée chargée des Français de l'étranger et de la Francophonie. D'origine algérienne, ses deux parents le sont, et surtout avec un père qui a fait la guerre d'Algérie, il fut l'un des responsables clandestins du Mouvement national algérien (FLN). Elle était donc culturellement très sensibilisée au problème centrafricain et aux problèmes africains en général, contrairement à tous ses collègues du gouvernement, le chef de l'Etat inclus. Et c'est elle qui en France à réveillé les consciences, en disant bien qu'il ne fallait pas oublier la Centrafrique.

Hors de la France, elle savait également que la Communauté internationale se fichait comme 'balpeau' de la Centrafrique.

Ce trou perdu de sauvages dans la jungle passant leur temps à s’entre-tuer n'intéresse personne.
Et surtout, elle ne présente plus d'intérêt stratégique.

Yamina Benguigui a fait un long lobbying auprès de François Hollande pour qu'enfin il jette un regard sur la Centrafrique, ne serait-ce que par humanité.

Car dans la tête du président français :

LA FRANCE N'A PAS BESOIN D'INTERVENIR EN RCA PUISQU'ELLE PEUT Y AGIR A TOUT INSTANT EN MOINS DE 48 HEURES.

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